LA QUALITE DU SYSTEME SANITAIRE ET SON IMPACT SUR LE DEVELOPPEMENT

Historique de l’économie de la santé

                    Depuis plusieurs décennies, le système de santé est réputé en crise. Année après année, le  » trou de la Sécurité sociale  » réapparaît avec un même cortège de difficultés et de menaces. Il ne s’agit plus seulement d’assurer les équilibres comptables mais il faut désormais entrer au cœur du système de santé pour identifier les  » inefficiences  » et tenter d’en déduire les logiques. C’est alors que l’économie de la santé entre en scène : elle est supposée offrir les éléments de diagnostic et les remèdes indispensables à la survie d’un tel système de santé. Mais la place de l’économie ne manque pas de faire débat, qu’on lui attribut une importance trop exclusive ou au contraire une influence dérisoire au regard des enjeux et des intérêts en présence. Entre les années 1950 et aujourd’hui, les rapports entre la santé et l’économie ont en effet singulièrement changé. L’appréhension du domaine sanitaire en termes économiques, encore taboue dans les décennies d’après-guerre, est aujourd’hui devenue courante, voire dominante. Comment une pareille transformation s’est-elle produite ? Comment les liens entre santé et économie ont-ils été redéfinis au cours de cette période ? L’histoire de cette transformation historique implique non seulement des spécialistes en économie, mais aussi des fonctionnaires, des politiques, des professionnels de santé et des citoyens plus ou moins directement intéressés par ces développements. Plongeant dans l’écheveau des pratiques sociales et des institutions, cette analyse se situe à la frontière de la sociologie politique et de la sociologie des sciences : elle étudie la place spécifique de raisonnements économiques ayant acquis une force cognitive intrinsèque, et partant d’une forme d’autonomie. Par ailleurs, les politiques de santé, particulièrement sur leur versant protection maladie, ont connu depuis deux décennies de profondes transformations. On cherchera à expliciter les liens qu’entretiennent les politiques de protection maladie avec l’économie de la santé et de la manière dont ceux-ci prennent position, tant au sein du champ scientifique qu’à l’extérieur de celui-ci. Nous retracerons ainsi le passage d’une « économie médicale » dominée par les médecins, à une « économie de la santé » qui se définit comme une branche à part entière de la science économique. Pour le cas de Madagascar, l’économie de la santé n’est qu’au stade de démarrage actuellement. On a instauré récemment une branche qui étudie l’économie de la santé au sein de l’INSPC.

L’économie de la sante

OMS : c’est l’application de la théorie économique aux phénomènes et problèmes associés à la santé et aux services de santé. Parmi les sujets traités par cette discipline figurent notamment la signification et la mesure de l’état de santé, la production de la santé et des services de santé, la demande sanitaire et la demande de services de santé, les analyses coût-efficacité et coût-avantage dans le domaine de la santé, l’assurance-maladie, l’analyse des marchés de services de santé, le financement des services de santé, la détermination du coût des maladies, l’évaluation des solutions possibles pour les services de santé, la planification des ressources humaines, l’économie des industries de fournitures médicales, les déterminants des inégalités en matière de santé et d’utilisation des soins de santé, l’économie hospitalière, la budgétisation des soins de santé, la distribution territoriale des ressources et les modes de rémunération du personnel médical. Mais on se demande en quoi l’économie de la santé peut-elle aider à mieux gérer les ressources dans le système de santé ? Tout d’abord, l’économie de la santé aide à la décision pour les directeurs d’institutions, les gestionnaires de compagnies et les ministres et autres preneurs de décisions publiques. Elle permet de:
• De quantifier en valeur monétaire l’effet des interventions de l’Etat et des politiques publiques dans le système de santé.
• Evaluer en terme comparatif ou monétaire les différents traitements possibles pour un même diagnostique dans le but d’évaluer le traitement le plus coût efficient, c’est-à-dire celui qui coûte le moins cher par rapport à ses effets thérapeutiques.
• Déterminer des méthodes de paiement des professionnels de la santé ou des départements d’une institution dans le but de limiter la surutilisation de ces ressources.
• Optimiser la gestion des budgets hospitaliers ou des institutions tant publiques que privées en santé.
Entre autre, l’économie de la santé va s’intéresser à la production de biens et services médicaux, à la distribution de ses biens et à la formation de ses prix. Elle a pour objectif non seulement de connaître au mieux les coûts de soins, en adéquation aux besoins, en évitant les gaspillages et une éventuelle pénurie pour soigner le plus grand nombre de population mais aussi de soigner les populations selon leurs nécessités. En outre, cette science permet d’analyser l’efficacité et l’efficience du système de santé dans le but d’améliorer la répartition des ressources ou de rester au statu quo si cette situation est la plus efficace.

Le cadre législatif

                   La législation sanitaire de Madagascar comprend un nombre varié de textes législatifs et réglementaires, dont certains sont obsolètes mais restent en vigueur. L’élément essentiel de cette législation est l’ordonnance n°62-072 du 29 septembre 1962 portant codification des textes législatifs concernant la santé publique. Ce « Code de la Santé Publique », comprenant 8 livres, demeure à ce jour la référence réglementaire principale dans le domaine de la santé à Madagascar. Divers textes législatifs et réglementaires ont été élaborés par la suite sur la base de réalités nouvelles. On peut citer notamment :
– Le décret n°90-026 du 16 février 1992 portant cré ation d’un conseil national de lutte contre les Infections Sexuellement Transmissibles (IST) et le Syndrome d’Immunodéficience Acquise (SIDA) ;
– La circulaire n°53-MFB/SG/DGD/DGFPE du 9 novembre 1993 instituant la déconcentration vers les services provinciaux du traitement des soldes et des pensions ;
– Le décret n°94-678 du 31 octobre 1994 fixant les attributions et l’organisation générale du Ministère de la Santé et instituant la mise en place des Services de Santé de District ou Districts Sanitaires ;
– Le décret n°95-159 du 22 février 1995 autorisant la création d’une Centrale d’Achat de Médicaments essentiels et de consommables médicaux ;
– Le décret n°95-587 du 5 septembre 1995 portant a doption de la Politique Nationale de Lutte contre les Troubles dus à la Carence en Iode.
– La loi n°2004-029 du 09 septembre 2004 autorisant la ratification de la Convention-cadre de l’Organisation Mondiale de la Santé pour la lutte antitabac.
Le code de la santé et le code de déontologie attendent d’être finalisés. Cependant, il reste à développer les législations concernant le VIH/SIDA et la santé communautaire.

Lutte contre la toxicomanie à l’alcool et aux drogues

                     En vue du respect de la valeur de la vie, et que tous les individus adoptent des comportements sains et des modes de vie favorables à la santé, il importe que les effets néfastes de l’alcoolisme et de l’abus de drogues soient réduits progressivement. En effet, il faut réduire le pourcentage de ménages consommant des boissons alcoolisées, diminuer le pourcentage de jeunes consommant des drogues illicites. Les stratégies à mettre en place sont nombreux. D’abord il faut renforcer la prévention contre l’alcoolisme et contre la consommation de drogues en particulier chez les jeunes, renforcer la prise en charge des accidents, des violences et des maladies liées à la consommation d’alcool et de drogues (sevrage, traitement et réinsertion sociale). En outre, il faut développer la collaboration intersectorielle et multidisciplinaire, corriger et appliquer la législation relative à l’alcool et à l’abus des drogues, faire des recherches opérationnelles dans les domaines socio-anthropologique, comportemental et médico-sanitaire.

Croissance démographique : obstacle pour le développement

                Historiquement croissance démographique et développement vont plutôt de pair. Pourtant, il ne faut pas en faire trop car il est clair qu’une croissance démographique exubérante crée plus de problèmes qu’elle ne contribue éventuellement à en résoudre : les ressources consacrées à accueillir et à élever les nombreux enfants (investissements scolaires et sanitaires) font défaut ailleurs. L’appareil productif ne parvient pas à créer suffisamment d’emplois et l’environnement paie les pots cassés du déséquilibre démographie économie. Ce n’est pas une question de nombre car la plupart des pays africains sont encore sous-peuplés par rapport à leurs potentialités productives (surface agricole cultivable), mais une question de rythme. En outre, l’amélioration de l’état de santé de la population comporte une conséquence susceptible d’apparaître comme un coût pour la société puisqu’en réduisant le taux de mortalité, elle augmente la croissance démographique

CONCLUSION

                   Cette recherche nous a permis de conclure qu’effectivement, la qualité du système sanitaire influe énormément sur le développement économique et social au niveau de la famille, de la société et de la Nation. Tout comme beaucoup d’autres pays en développement, les réalités malgaches sont encore loin des normes requises par l’OMS en matière de Santé publique. En effet, l’amélioration de la qualité du système sanitaire est un processus long et très délicat. Pour changer cette réalité, tout individu est responsable, d’abord de sa propre santé, ensuite de ses proches parents et de ses entourages, et enfin de la Nation. Pour ce faire, la sensibilisation de la population, dans les grandes villes comme dans les campagnes est nécessaire. Certes, les responsables politiques actuels présentent la santé publique comme étant un outil majeur et indispensable pour le développement du pays mais l’on a pu constater tout au long de cette recherche qu’il reste encore un long chemin à faire pour parvenir à la perfection. Dans la situation actuelle, la qualité du système sanitaire malgache n’a toujours pas donné le résultat escompté sur la situation économique de chaque foyer et de la Nation. Même dans les grandes villes comme Antananarivo, l’on remarque encore des carences. La situation dans les régions reculées est encore pire dans la mesure où la majeure partie de la population rurale ne connaît même pas l’importance de l’amélioration du système sanitaire et de son influence sur ses « Avoirs » et sur l’économie de la Nation. Le comportement de certains dirigeants politiques qui, au lieu de consacrer du temps à sensibiliser la population, à construire de nouvelles infrastructures et à former les médecins et les responsables de la santé pour que ces derniers puissent s’impliquer davantage dans le développement participatif, profitent de la situation en utilisant la santé publique comme un moyen de propagande politique.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : LE SYSTEME SANITAIRE MALGACHE
CHAPITRE I : APPROCHE THEORIQUE
Section 1 : Historique de l’économie de la santé
Section 2 : Définition des mots-clés
1- Economie
2- Sante
3- L’économie de la sante
4- Le développement
5- Le système sanitaire
CHAPITRE II : LE SYSTEME SANITAIRE MALGACHE
Section 1. Le cadre législatif
Section 2 – Le système de santé national
Section 3- Organisation et fonctionnement du système de santé
1- Infrastructure et équipement
a- Situation actuelle
b- Problèmes
2- Les personnels de santé
3- La Demande de services de santé
4- Financement du secteur santé
PARTIE II : IMPACT DE SYSTEME SANITAIRE MALGACHE SUR LE DEVELOPPEMENT
CHAPITRE I : SANTE : FACTEUR DE DYNAMISME ECONOMIQUE
Section 1 : Eléments inducteurs de bonne santé
1- Protection de la santé et promotion des comportements sains
a- Eau, assainissement et environnement
b- Contrôle de la sécurité sanitaire et de la qualité des denrées alimentaires
c- Santé au travail
d- Gestion des risques et catastrophes
e- Lutte antitabac
f- Lutte contre la toxicomanie à l’alcool et aux drogues
Section 2 : Rôle de l’Etat et des organismes internationaux
Section 3 : Dépense de santé : investissement dans le capital humain
CHAPITRE II : IMPACT SUR LE PLAN DEMOGRAPHIQUE
Section 1- Approche genre
Section 2- Croissance démographique due à l’amélioration de l’état sanitaire
1- Croissance démographique : facteur de développement
2- Croissance démographique : obstacle pour le développement
CHAPITRE III : LES ENJEUX DES TABACS – CIGARETTES – ALCOOLS
Section 1- Conséquences sur la santé
Section 2- Impôts et taxes perçus par l’Etat
Section 3- Obstacle à l’engagement des professionnels de la santé dans la lutte contre le tabagisme
CONCLUSION
LISTE DES TABLEAUX
BIBLIOGRAPHIE

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