LA PYRICULARIOSE DU RIZ

LA PYRICULARIOSE DU RIZ

LE RIZ

ORIGINE:
A en croire SWAMINATHAN (1984), l’origine du riz remonte si loin dans l’Antiquité qu’on ne la connaîtra sans doute jamais avec certitude. Alors que De CANDOLLE _ (1883) semblait hésiter entre l’Inde et la Chine pour situer l’origine du riz cultivé, PORTERES (1950) reconnut à l’Afrique d’avoir domestiqué cette céréale indépendamment de l’Asie. T.T. CHANG de l’Institut International de Recherches sur le Riz (IRRI), cité par SWAMINATHAN (1984), pense que le berceau de végétation du riz était -le supercontinent de Gondwana ; lorsque le Gondwana se brisa pour former l’Afrique, l’Antarctique, l’Australie, Madagascar, l’Amérique du Sud et l’Asie du Sud et du Sud-Est, les différentes espèces d’Oryza dérivèrent avec les continents et se trouvèrent réparties dans des habitats géographiques différents.

IMPORTANCE ECONOMIQUE:
La production mondiale de riz est estimée à environ 485 millions de tonnes en 1988 sur une superficie récoltée de l’ordre de 145 millions d’hectares (F.A.O., 1989).
Dans presque tout le règne végétal, le riz est la plante la plus adaptable : c’est elle qui occupe le plus grand nombre d’habitats différents (SWAMINATHAN, 1984). Le riz se cultive sur tous les continents, mais l’Asie vient largement en tête des zones productrices. En Afrique, les pays producteurs comprennent l’Egypte, Madagascar, le Nigéria, la Tanzanie, le Mali, la Sierra Leone, le Libéria, la Côte d’Ivoire et le Bénin.
De toutes les céréales que cultive l’homme, le riz est la seule qui soit presque exclusivement réservée à l’alimentation humaine. De fait, le riz constitue la moitié du régime alimentaire de 1,6 milliard d’êtres humains et, pour 400 millions d’autres, il représente encore entre le quart et la moitié du régime alimentaire (SWAMINATHAN, 1984).

LA PYRICULARIOSE DU RIZ

La pyriculariose due à Pyricularia Oryzae Cav. est une des maladies les plus anciennement connues du riz. En effet, on en retrouve une description dans un livre chinois publié en 1637 (OU, 1985).

L’agent pathogène Pyricularia oryzae Cav.  :
Une certaine confusion subsiste à propos de .la taxonomie et de la nomenclature de l’agent causal de la pyriculariose du riz. Deux noms de genre, Pyricularia et Dactylaria furent proposés par SACCARDO en 1880 (OU, 1985). CAVARA (1891) cité par OU (1985), fut le premier à décrire sur le riz, en Italie, une espèce de Pyricularia qu’il nomma Pyricularia oryzaep
Pyricularia oryzae Cav. peut adopter deux cycles de reproduction différents : la reproduction asexuée ou stade imparfait et la reproduction sexuée ou stade parfait mais le stade imparfait est le seul qui ait été observé dans la nature .
Pyricularia oryzae Cav. est un Champignon parasite facultatif qui peut se développer sur les tiges, les feuilles ou les panicules du riz. Sa spore est tricellulaire et peut, lorsqu’elle est hydratée, germer, former un appressorium et pénétrer à travers l’épiderme de l’hôte environ sept heures après l’hydratation (KATO et KOSAKA, 1974).
Quatre à dix-huit jours après l’infection, la lésion apparaît si le couple hôte – parasite est compatible (SUZUKI,1975).

SYMPTOMES:
La pyriculariose peut atteindre tous les organes de la plante ; mais les attaques les plus fréquentes sont celles des feuilles, des cous, des rachis de la panicule, des ligules et plus rarement des nœuds de la tige (NOTTEGHEM et BAUDIN,1981).
Les lésions foliaires typiques sont elliptiques, Leur centre est généralement gris ou blanchâtre et leur borà brun ou rouge brun. Toutefois, la forme et la couleur des lésions varient suivant les conditions du milieu, l’âge des lésions et le degré de sensibilité du cultivar (OU, 1985).
La pyriculariose apparaît comme la maladie du riz la plus répandue puisqu’elle a été décrite dans la quasi-totalité des pays rizicoles. Les pertes de production occasionnées varient suivant le type de riziculture et l’organe de la plante touché par la maladie. Les chutes. de rendement les plus importantes (64 %) furent observées en riziculture pluviale et pour la pyriculariose des panicules (MONTOYA et AHN, 1984).

MOYENS DE LUTTE

Lutte agronomique:
Elle repose sur l’ajustement des pratiques culturales. Des essais menés au Japon et ailleurs ont montré que le développement de la pyriculariose du riz dépend entre autres facteurs, de la date de semis, de la fertilisation, de l’eau d’irrigation , de la profondeur et de la densité de plantation (OU, 1985).
Ainsi, par exemple, la réduction de la fertilisation azotée peut permettre d’éviter de sévères attaques de la maladie.

Lutte chimique:
Des fongicides efficaces sont connus et largement utilisés dans certains pays rizicoles comme le Japon où de très hauts rendements en garantissent la rentabilité. Pour d’autres zones comme l’Afrique de l’Ouest, des contraintes socio-économiques et techniques interdisent encore l’utilisation régulière des pesticides.

Utilisation de variétés résistantes (lutte génétique):
L’utilisation de variétés résistantes reste le moyen de lutte le plus pratique et le plus économique contre la pyriculariose du riz.
VAN DER PLANCK (1968, 1975) distingue deux grands types de résistance :
– la résistance verticale caractérisée par des interactions différentielles entre l’hôte et le parasite et en général oligogénique et complète ;
– la résistance horizontale caractérisée par l’absence d’intéraction différentielle entre l’hôte et le parasite et en général polygénique et partielle.

AMELIORATION GENETIQUE VU RIZ POUR LA RESISTANCE A LA PYRICULARIOSE

La plupart des variétés résistantes à la pyriculariose voient leurs résistances surmontées par de nouvelles races du parasite quelques années seulement après leur vulgarisation (OU, ‘1980 ; KIYOSAWA, 1977). Ces échecs répétés ont conduit les chercheurs à élaborer des stratégies d’utilisation plus efficaces des différents types de résistance.

Utilisation de la résistance verticale:
La résistance verticale demeure efficace tant que les gènes qui la contrôlent ne sont pas surmontés. La grande variabilité du pouvoir pathogène de P. oryzae Cav. conduit à des faillites fréquentes de cette résistance et impose l’adoption de stratégies particulières pour en prolonger quelque peu la durabilité.
Trois principales méthodes ont été proposées :
– accumulation de gènes de résistance ou « Pyramiding » ( Cette technique suggérée par les chercheurs de l’IRRI a été décrite par CRILL (1981). Elle consiste à incorporer de nouveaux gènes de résistance dans la variété cultivée au fur et à mesure que de nouvelles races virulentes du parasite apparaissent.
( EZUKA (1979) a proposé la création d’une « supervariété » par accumulation simultanée de tous les gènes de résistance connus.

Utilisation de La résistance horizontale:
Une résistance partielle, polygénique et générale est supposée durable. Aussi, les variétés qui en sont pourvues ne prêtent à aucune stratégie d’utilisation particulière (VALES, 1987).
Toutefois, en l’absence de certitude sur l’impossiblité d’une adaptation parasitaire, il semblerait plus prudent de maintenir une diversité des variétés dotées de ce type de résistance en évitant une trop grande parenté liée à l’utilisation d’un nombre restreint de géniteurs.
La résistance horizontale possède, néanmoins, l’inconvénient de ne conférer qu’une protection incomplète. Selon VALES (1987), dans des conditions trop favorables au parasite comme au Brésil,
la résistance partielle se révèle insuffisante avec les variétés actuellement diffusées.

 

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Table des matières

CHAPITRE I INTRODUCTION 
CHAPITRE 2 : GÉNÉRALITÉS 
2.1. LE RIZ
2.1.1. Origine
2.1.2. Systématique
2.1.3. Importance économique
2.1.4. Types de riziculture
2.1.4.1. La classification de l’IRRI
2.1.4.2. La classification de l’ADRAO
2.1.5. Morphologie et caractéristiques génétiques du riz (O. sativa L.)
2.2. LA PYRICULARIOSE DU RIZ
2.2.1. L’agent pathogène Pyricularia oryzae Cav.
2.2.2. Symptômes
2.2.3. Variabilité du pouvoir pathogène
2.2.4. Moyens de lutte
2.2.4.1. Lutte agronomique
2.2.4.2. Lutte chimique
2.2.4.3. Utilisation de variétés résistantes (lutte génétique)
2.2.4.4. Lutte intégrée
2.2.5. Génétique de la résistance à la pyriculariose
2.2.5.1. Méthodes d’étude
2.2.5.2. Quelques résultats
2.2.6. Amélioration génétique du riz pour la résistance à la pyriculariose
2.2.6.1. Utilisation de la résistance verticale
2.2.6.2. Utilisation de la résistance horizontale
2.2.6.3. Conclusion.
CHAPITRE 3 : MATËRIEL ET MËTHODES
3.1. LIGNEES DE RIZ
3.2. SOUCHES DE PYRICULARIA ORYZAE CAV. -INOCULATION
3.2.1 . Recherche de souches de P. oryzae Cav. différenciant les parents des lignées HO et SSD.
3.2.2. Etude du déterminisme génétique de la résistance à la pyriculariose chez les variétés APURA et IRAT 177
3.3. MARQUEURS ISOZYMIQUES
3.4. ANALYSE STATISTIQUE
CHAPITRE 4 : RËSULTATS ET DISCUSSION
4.1. RECHERCHE DE SOUCHES DE PYRICULARIA ORYZAE CAV. DIFFERENCIANT LES PARENTS DES LIGNEES HD ET SSD
4.1 .1 . Croisement IRAT 177 X APURA
4.1.2. Croisement IR64 x AZUCENA
4.1.3. Croisement IR64 x IRAT 216
4.1.4. Croisement IRAT 216 x AZUCENA
4.1.5. Croisement IRAT 216 x ELONI
4.1.6. Croisement UPLR17 X MOROBEREKAN
4.1.7. Croisement AZUCENA X UPLR17
4.1.8. Croisement IR34583-22-1-2X BULU DALAM
4.1.9. Conclusion
4.2. ETUDE DE L’HEREDITE DE LA RESISTANCE A LA PYRICULARIOSE DES VARIETES IRAT177 ET APURA
4.2.1. Utilisation des lignées HO
4.2.1.1. Cas de IRAT
4.2.1.2. Cas de APURA
4.2.2. Utilisation des lignées SSD
4.2.2.1. Cas de IRAT
4.2.2.2. Cas de APURA
4.2.3. Discussion
4.3. LOCALISATION DE GENES DE RESISTANCE A LA PYRICULARIOSE
4.3.1. Utilisation des lignées HD
4.3.2. Utilisation des lignées SSD
4.3.3. Discussion
CHAPITRE 5 : CONCLUSIONS

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