La psychoéducation : une profession en mutation

Méthode

Enjeux méthodologiques de l’étude de la socialisation professionnelle Il est évident que la diversité , des approches sur la socialisation rend son opérationnalisation beaucoup plus difficile. Ainsi, si les courants théoriques retrouvés en sociologie des professions sont multiples, il en est de même des méthodologies employées pour son étude: Ce pluralisme se réfracte dans les recherches empiriques que font les sociologues et dont l’hétérogénéité méthodologique est patente. Tous ne se posent pas les mêmes questions, ne découpent pas leurs objets de la même façon, ne recueillent pas le même type de données. En ce sens, il n’existe pas une sociologie (même « anglo-saxonne ») des professions, mais des approches sociologiques de groupes professionnels, dans des acceptions très variables. (Dubar, Tripier et Boussard, 2011, p. 342) . Conséquemment, il existe plusieurs façons d’étudier le processus de la socialisation professionnelle, d’abord par le type d’indicateurs retenus.

Trois grandes catégories ressortent de la littérature : les conséquences de la socialisation chez les acteurs en cause, la maîtrise des enjeux de la socialisation et le processus dynamique de la socialisation professionnelle (Martineau, Portelance et Presseau, 2009). Dans le premier cas, les chercheurs mesurent différents indicateurs qui sont des conséquences du processus de socialisation professionnelle, c’est-à-dire des variables de résultats. La satisfaction au travail, le fait de vouloir quitter son emploi et le rôle professionnel en sont des exemples. Par contre, bien que la grande majorité des études utilisent ce type d’indicateurs, leur validité est tout de même remise en question (Fabre, 2005), principalement en raison du fait qu’il est difficile de dire que l’insertion professionnelle est uniquement reliée à la socialisation professionnelle. Ils peuvent être utiles pour établir un certain degré de réussite de la socialisation professionnelle, sans toutefois pouvoir l’expliquer ou établir des liens de causalité (Chao, O’Leary-Kelly, Wolf, Klein et Gardner, 1994). Il Y a donc un problème en termes de validité puisque nous ne pouvons pas affirmer qu’il y a un lien direct entre ces variables (Fabre, 2005 et Martineau, Portelance et Presseau, 2009).

Le second regroupement concerne quant à lui la mesure des domaines de socialisation, c’est-à-dire où l’on vérifie la maîtrise de certaines dimensions par les acteurs en cause. Six dimensions indépendantes ont été élaborées par Chao et al. (1994) dans une tentative de construit théorique de la socialisation professionnelle. Ces dernières sont la maîtrise des compétences, le développement de relations sociales, l’acceptation de la culture du milieu, la maîtrise du langage professionnel et organisationnel, la capacité à utiliser les structures de pouvoir formelles et informelles ainsi que la connaissance historique de l’organisation. Selon Fabre (2005), cette échelle mesurerait plus finement la socialisation professionnelle et aurait une bonne validité ainsi qu’une bonne fidélité. Par contre, alors que la socialisation professionnelle est fortement associée à l’identité professionnelle (Bauer, Morrison et Callister, 1998), cette échelle n’inclut pas du tout ce volet. Nous pouvons également ajouter que ce genre d’indicateurs ne s’applique pas à l’étape de la formation ou de la socialisation anticipée, ce qui diminue leur pertinence pour cette recherche. Enfin, le dernier type d’indicateurs se centre sur le processus de socialisation professionnelle pendant qu’il se déroule.

Dans cette catégorie, on retrouve des variables comme les attentes envers le milieu professionnel, la vision réaliste du milieu de travail, les conflits d’identité, la perception de l’information, l’adaptation à de nouvelles valeurs, etc. Selon Fabre (2005) ainsi que Martineau, Portelance et Presseau (2009), il s’agit des indicateurs les plus intéressants pour réellement décrire le processus. Nous retiendrons donc ce genre de variables dans cette étude, comme en témoigneront les lignes suivantes. Dans l’optique de ce choix, différentes approches peuvent être adoptées. Alors que certaines se centrent sur une approche plutôt qualitative en invitant des individus à faire un retour sur leur début de carrière par exemple, d’autres prennent une orientation davantage quantitative en portant leur regard sur des cohortes entières. Les travaux sur la police de Monjardet-Gorgeon (1992, 1993, 1996, 1999) en France et ceux de Alain, Rousseau et DesRosiers (2013) sur les policiers québécois s’inscrivent dans cette lignée. Dans les deux cas, ils s’agissaient d’études longitudinales jumelant une cueillette de données quantitatives avec des données qualitatives permettant de teinter l’interprétation des chiffres obtenus.

Échantillon Avant de présenter de façon plus approfondie les caractéristiques des répondants, mentionnons que nous avons retenu une méthode d’échantillonnage de convenance, plus précisément un échantillon de volontaires (Ouellet et Saint-Jacques, 2000) et stratifié. En effet, quatre centres de cours représentant trois universités, soit l’Université de Sherbrooke, l’Université de Montréal et l’Université du Québec à Trois-Rivières ont d’abord été sélectionnés afin de diminuer l’inDuence de la diversité des formations offertes. Par la suite, tous les étudiants inscrits au sein de ces programmes avaient la chance de répondre au questionnaire en ligne. Toutefois, afin de s’assurer d’un seuil minimal de réponse, les étudiants au baccalauréat des campus de Québec et de Trois-Rivières de l’UQTR ont été sollicités directement en classe à l’aide d’un questionnaire papier. Deux biais principaux découlent de cette façon de faire. Tout d’abord, ayant été sollicités de deux manières distinctes, et donc de façon plus soutenue, les étudiants de premier cycle de l’UQTR avaient plus de chance de faire partie de l’échantillon et nous devrons donc vérifier qu’ils n’ont pas de caractéristiques distinctes prédominantes pouvant influencer l’analyse de nos résultats.

Ensuite, les autres répondants ayant été invités à participer par courriel, il se peut que les étudiants qui ont répondu au sondage soient parmi les plus engagés au sein de leur programme de formation. En effet, un étudiant s’apprêtant à quitter la psychoéducation ou étant globalement peu intéressé par ses études pourrait être moins porté à répondre à ce type de sondage. C’est pour diminuer ce biais que les étudiants étaient informés qu’ils pouvaient gagner une tablette électronique, afin de susciter la participation de tous, peu importe leur engagement face à la profession de psycho éducateur. Le Tableau 4 présente donc la répartition de ceux qui ont accepté de répondre au sondage. Notre échantillon comporte une proportion plus grande de répondants de cycles supérieurs à l’Université de Montréal et de Sherbrooke. Tel que prévu, ceci est grandement expliqué par la méthode de collecte de données et l’intérêt probablement plus grand des étudiants de cycles supérieurs envers un projet de recherche. Afin de vérifier si cet échantillon est représentatif de la population totale de ces universités, nous avons demandé aux universités visées par l’étude de nous indiquer le nombre d’étudiants inscrits à la session d’hiver 2013, soit le moment de passation du questionnaire. Le Tableau 5 recense les chiffres recueillis auprès des responsables des différents programmes de formation.

Des représentations déjà bien ancrées Le premIer sujet de cette discussion est donc une synthèse des facteurs qui diffèrent selon le cycle d’études, ou selon les expériences pratiques, par rapport à ceux qui ne changent pas. En fait, nous pouvons remarquer que tous les éléments autour de l’identité professionnelle ne changent pas vraiment entre les différents répondants, peu importe où ils en sont rendus dans leurs études. Les seuls facteurs avec des différences significatives sont majoritairement liés au processus de désillusion. Il est d’abord intéressant de constater qu’il n’existe presque aucune différence significative entre les différentes universités sondées et nous pouvons donc croire qu’il y a une certaine homogénéité entre les différents programmes de formation universitaire. Un problème de validité se pose toutefois si cette homogénéité est essentiellement expliquée par le processus d’échantillonnage de convenance, alors qu’un certain profil d’étudiants était peut-être plus porté à répondre au questionnaire. Lorsqu’une différence significative était répertoriée, il s’avérait que le facteur explicatif était souvent la différence entre les étudiants de premier cycle et ceux de cycles supérieurs, ces derniers étant proportionnellement plus nombreux dans l’échantillon de l’Université de Montréal et de l’Université de Sherbrooke. Un autre élément avec une différence significative, sans que cela ne puisse être attribué aux programmes de formation, concerne les professionnels avec qui les psycho éducateurs collaborent le plus. Dans ce cas-ci, il se pourrait très bien que la principale explication relève de différences géographiques particulières au sein des milieux d’intervention plutôt que d’identité particulière de formation.

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Table des matières

Introduction
État des connaissances et problématiques
Description du problème
Contexte de la problématique
La psychoéducation : une profession en mutation
Un monde professionnel en crise
La crise des pratiques sociales
Concepts théoriques et angle de prise retenus pour l’ étude
La sociologie des professions
La socialisation professionnelle
La représentation
Recension des écrits
Buts de l’ étude, hypothèses et question de recherche
Méthode
Enjeux méthodologiques de l’étude de la socialisation professionnelle
Cueillette de données, instruments de mesure et variables à l’ étude
Variables à l’étude et traitements des données
Échantillon
Résultats
Facteurs précédents la formation initiale: choix de carrière et d’université
Contact avec les milieux de pratique et le marché de l’emploi
Facteurs en cause durant le processus de formation
Les choix de pratique
Représentations et images de la profession
Projection dans la pratique : l’ insertion sur le marché du travail
Discussion
Des représentations déjà bien ancrées
Processus de désillusion et enjeux éthiques
Comparaison avec les policiers
Limites de la recherche
Conclusion et recommandations
Références
Appendice A Le questionnaire

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