En considรฉrant lโรฉconomie comme une science รฉvolutive, lโhistoire รฉconomique mondiale ne cesse de nous รฉtonner. Durant ces quelques derniรจres dรฉcennies, le monde a assistรฉ ร lโรฉmergence des nouveaux pays dรฉveloppรฉs : Corรฉe du Sud, Indonรฉsie, Mexique, Tunisie, etc. (les Nouveaux Pays Industrialisรฉs). Cette assertion dans lโรฉconomie mondiale est surtout due au phรฉnomรจne dโindustrialisation quโont connue ces pays; et ร la circulation facile et libre des biens et services, des capitaux, des informations qui deviennent de plus en plus croissant : la part du commerce international dans le PIB mondial passait de 8% en 1947 ร 12% en 1967, puis 25% en 2008 (selon lโOMC), les relations internationales sont privilรฉgiรฉes, les accords rรฉgionaux ou bilatรฉraux se multiplient, chaque pays ne se suffit plus ร lui tout seul.
Dans lโespoir de les suivre dans cette voie, vu aussi ce dรฉveloppement remarquable des รฉchanges internationaux et tous ceux qui viennent avec (NOEI, ACP, OMD, …), tous les pays en voie de dรฉveloppement (PED) ont essayรฉ dโadopter des politiques industrielles. Il y en a certains qui rรฉussissent ร faire quelques progrรจs, et plusieurs nโont pas rรฉussi.
Dans notre cas, รฉtant un pays sous industrialisรฉ, lโindustrialisation de Madagascar fut apparue depuis lโindรฉpendance de 1960. Mais les politiques industrielles incluent dans des diverses politiques de dรฉveloppement quโont connues Madagascar jusqu’ร ce jour (nationalisation, privatisation, DCPE, DSRP, etc.), nโamรฉliorent pas le secteur industriel malgache. La part du secteur secondaire dans le PIB stagne autour de 13 ร 15% ร lโencontre de la domination du secteur tertiaire et primaire. Et dans le secteur industriel, peu nombreuses sont les grandes industries.
MODELS THEORIQUES ET MODELS EMPIRIQUESย
MODELS THEORIQUESย
Concernant lโindustrie, la stratรฉgie dโindustrialisation est ici analysรฉe aprรจs avoir mis lโaccent sur la croissance.
CROISSANCE
Lโรฉtude de la croissance รฉconomique nโa pris naissance que rรฉcemment. Dans les littรฉratures รฉconomiques dominantes, cโest aux alentours des annรฉes quatre-vingt que les รฉtudes concernant la croissance รฉconomique se faisaient entendre. Quand on parle de ยซretrouver la croissanceยป, on a en tรชte une pรฉriode comme les ยซtrente glorieuseยป ou la pรฉriode de la rรฉvolution industrielle. Lโรฉtude de Maddison rรฉsume lโรฉvidence de la croissance รฉconomique ร long terme, ร partir des donnรฉes durant deux siรจcles. Deux siรจcles, courte dans lโhistoire de lโhumanitรฉ, mais assez longue pour considรฉrer la croissance รฉconomique comme significative pour une รฉtude รฉconomique.
Dรฉfinitions
Le concept de croissance se dรฉfinit comme lโaugmentation sur une longue pรฉriode des quantitรฉs significatives. Selon F. Perroux, ยซla croissance est lโaugmentation soutenue pendant un ou plusieurs pรฉriodes longues dโun indicateur de dimension, pour une nation, le produit net en terme rรฉelsยป. Cโest un phรฉnomรจne quantitatif et global de lโรฉvolution ร long terme, ร ne pas confondre avec la notion dโexpansion, de progrรจs รฉconomique ou de dรฉveloppement.
– lโexpansion est un accroissement ยซtemporaireยป des quantitรฉs รฉconomique ; cโest un phรฉnomรจne conjoncturel de fluctuation รฉconomique comme la rรฉcession qui, dโailleurs, est son contraire.
– le progrรจs รฉconomique est un ensemble dโรฉtape vers une meilleure satisfaction des besoins de la population, une amรฉlioration de niveaux de vie.
– le dรฉveloppement est lโensemble des changements de structure mental et des habitudes sociales dโune population qui la met en รฉtat dโaugmenter de faรงon durable le produit rรฉel global. Une notion qualitative mais ยซ englobe et soutient la croissance ยป .
Il faut noter que, malgrรฉ la diversitรฉ des phรฉnomรจnes rencontrรฉs dans lโhistoire รฉconomique mondiale, un certain nombre de faits caractรฉrisent lโรฉvolution de la croissance รฉconomique dans chaque pays, si nous ne citons que:
– la variation considรฉrable du revenu par tรชte entre les pays
– Les taux de croissance varient considรฉrablement entre les pays
– Les taux de croissance ne sont pas nรฉcessairement constants dans le temps
– La position relative d’un pays du point de vue de la distribution mondiale du revenu/tรชte n’est pas immuable. Les pays ยซย richesย ยป peuvent devenir ยซย pauvresย ยป et vice versa.
– La croissance du capital et du travail nโexplique pas en totalitรฉ le taux de croissance de la production
– La croissance en produit et la croissance en volume du commerce international sont รฉtroitement liรฉes.
– Le taux de croissance a un effet positif sur le dรฉveloppement du systรจme financier
– Mรชme si la pauvretรฉ semble liรฉe nรฉgativement ร la croissance, cette derniรจre ne suffit pas, en gรฉnรฉral, de rรฉduire les inรฉgalitรฉs, etc.
La croissance รฉconomique dans lโhistoire des pensรฉes รฉconomiquesย
Comme nous lโavons dit plus haut, mรชme si lโรฉtude de la croissance รฉconomique ne prend essor que dans les annรฉes quatre vingt, la rรฉflexion รฉconomique sur la croissance existait depuis longtemps. Adams Smith, dans son ลuvre ยซ recherches sur la nature et les causes de le richesse des nation ยป publiรฉ en 1776, pose les premiers jalons dโune thรฉorie de la croissance. Selon lui, la croissance qui prend source dans la division du travail est illimitรฉe. On a ici une vision optimiste de la croissance. Mais diffรจre cependant de lโavis de certains penseurs :
Dans la thรจse de lโรฉtat stationnaire de David Ricardo, le rendement dรฉcroissant de la terre fait dรฉfaut ร lโรฉvolution de la croissance. Pour lui, la croissance provient du rรฉinvestissement productif du surplus. En effet, dans sa thรจse, Lโaugmentation de la population nรฉcessite une augmentation de la production agricole. Mais les terres mises en culture sont soumises aux rendements dรฉcroissants. Le coรปt dโexploitation de ce terrain augmente au fur et ร mesure quโon y travaille. De ce fait, les prix des denrรฉes alimentaires augmentent. Les industriels doivent augmenter les salaires, qui sont fixรฉs au niveau de subsistance des ouvriers. Ce qui rรฉduit leurs profits, et dโoรน les investissements aussi baissent. La croissance se trouve ainsi Bloquรฉe. Le libre รฉchange peut faire pression sur les salaires pour les faire baisser, mais cโest une solution ร court terme. A long terme, lโรฉtat stationnaire est inรฉvitable.
Pour Malthus aussi, mรชme source de croissance, la croissance de la terre ne suit pas le rythme de la croissance de population. La premiรจre augmente ร un rythme arithmรฉtique, tandis que le second croisse ร un rythme gรฉomรฉtrique. Cela entraรฎnerait de grave crise de famine. A court terme, le rapport entre la population et les subsistances est supportable, mais ร long terme, cela provoquera des nouvelles crises La thรฉorie da Marx rejoint celle des classiques. Dans le monde capitaliste, la quรชte sans cesse des profits a pour consรฉquence la substitution de la capitale au travail. Le chรดmage se multiplie et les salaires baissent. Ce qui diminue la consommation des ouvriers. Cette diminution de la consommation fait baisser la demande, c’est-ร -dire, une crise de dรฉbouchรฉ.
Les nouvelles thรฉories de la croissance รฉconomique : les thรฉories de la croissance endogรจneย
Les nouvelles thรฉories de la croissance sont nombreuses, mais nous retiendrons seulement celles de la croissance endogรจne. Elles trouvent leur origine dans la critique de la thรฉorie de Solow, surtout celle qui concerne le progrรจs technique. En effet, les faits de base de la croissance รฉconomique ne sont pas pleinement expliquรฉs par la thรฉorie du Solow. Il sโavรจre quโune part significative -rรฉsidu- dans la croissance ne vient pas du travail, ni du capital. Lโintroduction du progrรจs technique exogรจne nโest pas une rรฉponse satisfaisante. Premiรจrement, il nโest pas exogรจne mais endogรจne parce quโil est fruit des investissements des agents ; deuxiรจmement, le rendement sur le capital nโest pas dรฉcroissant ; troisiรจmement, les diffรฉrences des niveaux de revenu et de taux de croissance par tรชte des pays peuvent รชtre expliquรฉes.
Lโexistence du caractรจre endogรจne des facteurs de production ouvre la voie ร des interventions de lโEtat pour stimuler la croissance. Dans les nouvelles thรฉories de la croissance, les facteurs de la croissance sont nombreux ; lโaccumulation de capital physique, recherche&dรฉveloppement, technologies (Romer), lโaccumulation de capital humain (Lucas), les infrastructures publiques (Barro), apprentissage (Arrow), et bien dโautres (comme les politiques รฉconomiques) .
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PARTIE I : CONTEXTE GENERAL
CHAPITRE I : MODELS THEORIQUES ET MODELS EMPIRIQUES
SECTION 1 : MODELS THEORIQUES
1- CROISSANCE
1-1- Dรฉfinitions
1-2- La croissance รฉconomique dans lโhistoire des pensรฉes รฉconomiques
1-3- Les nouvelles thรฉories de la croissance รฉconomique : les thรฉories de la croissance endogรจne
1-4- Les รฉtapes de la croissance รฉconomique
2- LโINDUSTRIALISATION
2-1- Stratรฉgies industrielles
2-1-1- Stratรฉgie de croissance รฉquilibrรฉe
2-1-2- Stratรฉgie de croissance dรฉsรฉquilibrรฉe
2-2- Stratรฉgies dโinsertion internationale
2-2-1- Lโindustrialisation par substitution dโimportation
2-2-2- Industrie naissante selon Friedrich List
2-2-3- Lโindustrialisation de substitution dโexportation (ISE)
SECTION 2 : EXPERIENCES MONDIALES
1 LES EXPERIENCEX DES PAYS DโEUROPE OCCIDENTALS ET LE JAPON
1-1- Pays dโEurope occidental
1-1-1- Lโindustrialisation de la Grande-Bretagne
1-1-2- Lโindustrialisation de la France
1-2- Lโindustrialisation du Japon
2- LES EXPERIENCES DES NOUVEAUX PAYS INDUSTRIALISES
2-1- Le Corรฉe du Sud
2-2- Le Brรฉsil
CHAPITRE II : LE SECTEUR INDUSTRIEL MALGACHE ; LES PETITES ET MOYENNES INDUSTRIES
SECTION 1 : LE SECTEUR INDUSTRIEL DE MADAGASCAR
1- HISTOIRE ET TENDENCE DU SECTEUR INDUSTRIEL MALGACHE
1-1- Histoire du secteur industriel malgache
1-1-1- Pรฉriode coloniale
1-1-2- Aprรจs lโindรฉpendance de 1960
1-1-3- Pรฉriode de transition du 1972 ร 1975
1-1-4- Pรฉriode 1975-1993 : le deuxiรจme rรฉpublique et la transition
1-1-5- Pรฉriode de 1993-2006 : troisiรจme rรฉpublique
1-2- Tendances du secteur industriel
2- SITUATION ACTUELLE DU SECTEUR INDUSTRIEL MALGACHE
2-1- La faiblesse des investissements
2-2- Rรฉpartition gรฉographique
2-3- Faibles diversifications de produit
2-4- Faibles compรฉtitivitรฉs des industries malgaches
2-5- Prรฉdominance du secteur artisanal et informel
SECTION 2 : LES PETITES ET MOYENNES INDUSTRIES MALGACHE
1- QUELQUES DEFINITIONS
1-1- Industrie
1-2- Entreprise
1-3- Petites et moyennes industries
2- POSITION DES PETITES ET MOYENNES INDUSTRIES DANS LโECONOMIE MALGACHE
2-1- Nombre dโรฉtablissement industriel
2-2- Nombre des personnes employรฉes
2-3- Valeur ajoutรฉe et production
3- PROBLEMETIQUES DES PETITES ET MOYENNES INDUSTRIES
3-1- Contexte gรฉnรฉrale des petites et moyennes industries
3-2- Les difficultรฉs rencontrรฉes par les petites et moyennes industries
PARTIE II CAS DU SECTEUR TEXTILE ET CONFECTION ET RELANCE DES PETITES ET MOYENNES INDUSTRIE
CHAPITRE III : LE SECTEUR TEXTILE ET CONFECTION A MADAGASCAR
SECTION 1 : PRESENTATION DU SECTEUR
1- LES PRODUITS DU SECTEUR
1-1- Les matiรจres premiรจres
1-1-1- Le coton
1-1-1-1- Historique du coton ร Madagascar
1-1-1-2- La production du coton
1-1-2- Autres matiรจres premiรจres
1-2- Les productions industrielles textiles
2- LES INDUSTRIES TEXTILES
3- COMMERCE EXTERIEUR
3-1- Exportation du secteur textile
3-2- Importation du secteur textile
3-3- Accords commerciaux touchant le secteur textile
4- LES ENTREPRISE DE LA ZONE FRANCHE
4-1- Rรฉgime de zone franche ร Madagascar
4-2- Les entreprises franches et le secteur secondaire malgache
SECTION 2 : DIAGNOSTIQUE DU SECTEUR TEXTILE
1- PERFORMANCE ET DYNAMIQUE : CAS ZONE FRANCHE
1-1- Evolution de lโemploi
1-2- Investissement
1-3- Productivitรฉ
1-4- Valeur ajoutรฉe
2- INDUSTRIALISATION DU SECTEUR TEXTILE
3- LES ATOUTS ET LES HANDICAPES DU SECTEUR TEXTILE
CHAPITRE IV : PROMOTION DES PETITES ET MOYENNES INDUSTRIES
SECTION 1 : LES ROLES QUE PEUVENT JOUER LES PMI
SECTION 2 : LES BESOINS DES PMI MALGACHE
SECTION 3 : APPUI AU DEVELOPPEMENT
1- LE CAS DU SECTEUR TEXTILE A MADAGASCAR
2- APPUIS AU SECTEUR PRIVE
3- POLITIQUE DE PROMOTION DES PETITES ET MOYENNES INDUSTRIES
SECTION 4 : MESURE COMPLEMENTAIRE
1- DU POINT DE VUE THEORIQUE
2- RECOMMANDATIONS
CONCLUSION