LE SYSTEME TRADITIONNEL
Généralement de type extensif, il se caractérise par une minimisation des intrants et des investissements. Dans le système traditionnel, le porc est élevé avec l’objectif d’apporter un complément de revenu; il constitue un important moyen d’épargne et d’accumulation de revenus des familles. Le porc devient ainsi une source d’argent liquide rapidement mobilisable en cas d’urgence. Outre sa fonction d’épargne, l’animal a souvent un rôle alimentaire direct ou indirect et religieux. Son exploitation par le système traditionnel permet également de valoriser la main-d’œuvre familiale disponible ainsi que les sous-produits de la ferme dont les coûts d’opportunité sont nuls. Le système traditionnel est très couramment rencontré en milieu tropical. Dick et Geert (1995) cités par Ayssiwede (2004), trouvent dans ce système deux formes de production (les porcs errants et les porcs attachés) avec une large gamme de conduites qui s’adaptent aux modifications de l’environnement. Les porcs errants se rapportent au type dans lequel les animaux sont abandonnés à eux mêmes, divagant autour des maisons où ils se nourrissent de ce qu’ils trouvent. Ils peuvent recevoir à l’occasion un complément alimentaire à faible valeur nutritive en fonction des disponibilités. Ce système d’élevage en liberté est de plus en plus limité par l’augmentation des surfaces cultivées et l’extension des zones urbaines. Les porcs attachés sont des animaux entravés autour d’un arbre, d’un pieu ou gardés simplement dans des enclos rudimentaires pour une période d’engraissement de 3 à 5 mois. Cette pratique s’observe souvent à l’approche d’une cérémonie ou d’une fête importante, mais également, en hivernage pour éviter que les animaux ne détruisent les cultures ou pour limiter les vols et les bastonnades. Les animaux sont donc élevés ici pour l’autoconsommation et leur nombre est généralement faible, moins de cinq femelles reproductrices par troupeau (Holnes, 1994). Le système traditionnel implique principalement les races locales. Celles-ci couvrent une variété importante de porcs présentant une grande hétérogénéité de performances : format, prolificité, vitesse de croissance, etc. Les traits communs à tous ces animaux sont leur grande rusticité et leur importante capacité d’adaptation à des conditions alimentaires difficiles.
L’énergie
Les sources d’énergie constituent, exception faite de l’eau, la part la plus importante des besoins alimentaires du porc et leur insuffisance a sur la survie de l’animal l’impact le plus rapide. L’énergie sert aux besoins d’entretien, de croissance et de reproduction (gestation, lactation). Il est donc important de connaître avec précision à la fois les besoins en énergie du porc et la valeur énergétique des aliments complets et des matières premières. Les nouvelles tables publiées par l’INRA et l’AFZ prennent en compte de nouveaux concepts tels que l’énergie nette ou des valeurs énergétiques variables selon le stade physiologique de l’animal (Sauvant et al., 2002). La valeur énergétique d’un aliment est égale à son énergie brute (EB). L’énergie digestible est égale à l’énergie brute moins l’énergie perdue par les fèces (ED=EB-EF). L’énergie métabolisable prend en compte les pertes d’énergie dans les urines et les gaz (EM=0,96 ED). L’énergie est apportée au porc par les matières glucidiques ou amylacées, les matières grasses (lipides) et même les protéines. Les besoins en énergie sont de 0,5 à 1 UF chez les porcelets ; 2 à 3 UF chez la truie en début de gestation et peuvent même atteindre 7 UF/j chez la truie en lactation. Les aliments sources d’énergie utilisés en alimentation de porcs sont les céréales et leurs sousproduits : le maïs (1,5 UF/kg), le sorgho (1,05 UF/kg), le blé, le riz cargo ; aussi les racines et les tubercules : manioc, patate douce, igname, etc.
La pneumonie enzootique
C’est une affection respiratoire contagieuse du porc due à Mycoplasma hyopneumoniae associé à d’autres mycoplasmes (M. hiorhynis, M. floculare, M. hyosynoviae), à des bactéries (Pasteurella multocida A et D, Haemophilus parasuis, Streptococcus suis type II, Bordetella bronchiseptica) et à des parasites (Ascaris suum). La maladie s’exprime sous l’action de facteurs favorisants (stress, maladies intercurrentes, mauvaises conditions de vie) et se caractérise cliniquement dans sa forme aiguë par une hyperthermie, une anorexie, une toux sèche et quinteuse, une dyspnée et une faible mortalité. Dans les infections secondaires, la toux est productive avec une respiration saccadée. La forme chronique beaucoup plus fréquente sévit sous forme enzootique dans le troupeau infecté et frappe les sujets en période de post sevrage et en début d’engraissement. Ainsi, on observe une toux chronique, sèche, quinteuse souvent bruyante, et un retard de croissance. Le traitement consiste à l’utilisation d’antibiotiques mais il est important de mettre en place des mesures de prophylaxie sanitaire et médicale.
Importance du bâtiment pour la vie du porcelet nouveau –né
Le porcelet nait nu avec parfois une partie de ses enveloppes fœtales. Ses réserves énergétiques sont faibles. Le porcelet nait mouillé, il doit donc rapidement trouver une source de chaleur pour se réchauffer et pouvoir se nourrir. La mamelle de sa mère remplit ces deux conditions. La vigueur du porcelet à la naissance ainsi que son rang de mise bas vont conditionner son avenir. Les jeunes doivent se sécher seuls, car les truies ne lèchent pas leurs petits. Il faut donc que l’environnement thermique soit compris entre 30 et 32°C, afin que le séchage s’effectue le plus rapidement possible. De même, il faut éviter la présence de courant d’air qui fera frissonner les porcelets qui utiliseraient alors leur peu de réserves pour se réchauffer, selon Delate et al. (1994). Pour son chauffage, le porcelet va chercher le contact de sa mère qui est la source naturelle de chaleur. Vu la taille de portée souvent élevée, la mère ne peut surveiller tous les porcelets. Ce phénomène est beaucoup observé dans les 48 premières heures de leur vie car ils sont encore faibles. De plus les porcelets dorment souvent contre leur mère ce qui augmente le risque d’écrasement.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : LES SYSTEMES D’ELEVAGE PORCIN EN ZONE TROPICALE
1-1 LES DIFFERENTS SYSTEMES D’ELEVAGE
1-1-1 DEFINITION
1-1-2 LE SYSTEME TRADITIONNEL
1-1-3 LE SYSTEME SEMI-INTENSIF
1-1-4 LE SYSTEME INTENSIF
1-1-5 LE SYSTEME «PLEIN AIR»
1-1-6 LE SYSTEME INTEGRE
1-2 LES PERFORMANCES ZOOTECHNIQUES
1-2-1 CAS DES RACES LOCALES TROPICALES
1-2-2 CAS DES RACES AMELIOREES
1-3 ALIMENTATION DU PORC
1-3-1 BESOINS EN ENERGIE, PROTEINES, MINERAUX ET VITAMINES
1-3-1-1 L’énergie
1-3-1-2 Les protéines
1-3-1-3 Les minéraux
1-3-1-4 Les vitamines
1-3-2 LES BESOINS EN EAU
1-4 LES PRINCIPALES PATHOLOGIES PORCINES RENCONTREES EN MILIEU TROPICAL
1-4-1 LES MALADIES INFECTIEUSES
1-4-1-1 Les maladies infectieuses virales
1-4-1-1-1 La gastro-entérite transmissible (GET)
1-4-1-1-2 La variole du porc
1-4-1-1-3 La peste porcine africaine (PPA)
1-4-1-1-4 La parvovirose porcine
1-4-1-2 Les maladies infectieuses bactériennes
1-4-1-2-1 La pneumonie enzootique
1-4-1-2-2 La pasteurellose
1-4-1-2-3 La rhinite atrophique du porc
1-4-1-2-4 Les colibacilloses
1-4-1-2-5 La salmonellose
1-4-1-2-6 L’entérite hémorragique
1-4-1-2-7 Le rouget
1-4-2 LES MALADIES PARASITAIRES
1-4-2-1 L’ascaridiose
1-4-2-2 L’hyostrongylose
1-4-2-3 La trichuriose
1-4-2-4 La strongylose respiratoire du porc
1-4-2-5 La stéphanurose
1-4-2-6 La cysticercose ou ladrerie porcine
1-4-2-7 La gale sarcoptique
1-4-2-8 La trypanosomose porcine
1-4-2-9 La babésiose
1-4-3 LES MALADIES NUTRIONNELLES
1-4-3-1 Les carences en matières azotées
1-4-3-2 Le déséquilibre phosphocalcique
1-4-3-3 La parakératose
1-4-3-4 L’anémie du porcelet ou la «crise des trois semaines»
1-4-3-5 L’hypoglycémie des porcelets nouveaux-nés
1-4-3-6 Les carences en vitamines
1-4-3-7 Les intoxications alimentaires
CHAPITRE II : QUELQUES OUTILS D’AMELIORATION DE LA PRODUCTIVITE EN ELEVAGE PORCIN
2-1 LE BATIMENT
2-1-1 IMPORTANCE DU BATIMENT POUR LE PORC SELON LE STADE DE SA VIE
2-1-1-1 Principes et espace
2-1-1-2 Importance du bâtiment pour la vie du porcelet nouveau né
2-1-1-3 Importance du bâtiment pour la vie du porcelet sevré
2-1-1-4 Importance du bâtiment pour la vie du porc à l’engrais
2-1-1-5 Importance du bâtiment pour la vie du porc reproducteur
2-1-2 LES MATERIAUX DE CONSTRUCTION
2-1-2-1 Le sol
2-1-2-2 La toiture
2-1-2-3 Le mûr
2-1-3 LES DIFFERENTS TYPES DE BATIMENTS
2-1-3-1 Le bâtiment traditionnel
2-1-3-2 Le bâtiment semi-moderne
2-1-3-3 Le bâtiment moderne
2-1- 4 LES NUISANCES DANS LES BATIMENTS
2-2. AMELIORATION GENETIQUE
2-2-1 LES RACES
2-2-1-1 Les races locales
2-2-1-2 les races améliorées
2-2-1-2-1 Les races blanches
2-2-1-2-3 Les races à pelage coloré
2-2-1-3 Les métisses
2-2-2 LA SELECTION
2-2-2-1 Objectifs de sélection et caractéristiques génétiques des performances de reproduction
2-2-2-2 Les différentes méthodes de sélection
2-2-2-2-1 La sélection massale
2-2-2-2-2 La sélection sur ascendance
2-2-2-2-3 La sélection sur descendance
2-2-3 LE CROISEMENT
2-2-3-1 Les justifications génétiques du croisement
2-2-3-2 Les différents plans de croisement
2-2-3-2-1 Le croisement simple
2-2-3-2-2 Le croisement à double étage
2-2-3-2-3 Les croisements alternatif et rotatif
2-2-3-3 insémination artificielle
2-2-3-3-1 Définition et avantages de l’insémination artificielle
2-2-3-3-2 Les techniques de l’insémination artificielle
2-3 LA FORMATION
2-3-1 PRESENTATION GENERALE
2-3-2 STAGE OU SESSION DE FORMATION
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES
1-1 SITE ET PERIODE DE TRAVAIL
1-2 ECHANTILLONNAGE
1-3 DEROULEMENT DE L’ENQUETE
1-3-1 Phase préparatoire
1-3-2 l’enquête
1-3-3 Collecte des données
1-3-3-1 Données sur le bâtiment
1-3-3-2 Données zootechniques
1-3-3-3 Données sanitaires
1-4 ANALYSES STATISTIQUES
CHAPITRE II : RESULTATS
2-1 CARACTERISATION DES EXPLOITATIONS PORCINES DANS LE QUARTIER JAGOO
2-1-1 DESCRIPTION DES ELEVAGES
2-1-1-1 Principaux types d’élevage
2-1-1-1-1 Les bâtiments aménagés
2-1-1-1-2 Les bâtiments non aménagés
2-1-2 CARACTERISTIQUES DES BATIMENTS D’ELEVAGE PORCIN DANS LE QUARTIER JAGOO
2-1-2-1 Localisation et propriété
2-1-2-2 Paramètres sur l’hygiène dans les bâtiments
2-1-3 PARAMETRES ZOOTECHNIQUES DANS LES ELEVAGES PORCINS DANS LE QUARTIER JAGOO
2-1-3-1 Performances de reproduction
2-1-3-2 Performances de croissance
2-1-4 PARAMETRES SANITAIRES DANS LES ELEVAGES PORCINS DANS LE QUARTIER JAGOO
2-1-4-1 Troubles sanitaires observés chez les animaux
2-1-5 PARAMETRES ECONOMIQUES DANS LES ELEVAGES PORCINS DANS LE QUARTIER JAGOO
CHAPITRE III : DISCUSSION
3-1 MATERIEL ET METHODES
3-1-1 SITE ET DUREE DE L’ETUDE
3-2 CARACTERISTIQUES DES BATIMENTS D’ELEVAGE PORCIN DANS LE QUARTIER JAGOO
3-3 PARAMETRES ZOOTECHNIQUES DANS LES ELEVAGES PORCINS DANS LE QUARTIER JAGOO
3-3-1 LES PERFORMANCES DE REPRODUCTION
3-3-2 LES PERFORMANCES DE CROISSANCE
3-4 PARAMETRES SANITAIRES DANS LES ELEVAGES PORCINS DANS LE QUARTIER JAGOO
3-5 PARAMETRES ECONOMIQUES DANS LES ELEVAGES PORCINS DANS LE QUARTIER JAGOO
CHAPITRE IV: RECOMMANDATIONS
4-1 POUR L’AMENAGEMENT DES EXPLOITATIONS ET LE TRAITEMENT DES DECHETS
4-1-1 Aménagement des exploitations
4-1-2 Traitement des déchets
4-2 POUR LE DEVELOPPEMENT DE L’ELEVAGE
4-2-1 Santé des animaux
4-2-2 Alimentation
4-2-3 Formation des éleveurs
4-2-4 Biotechnologies
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
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