La production d’écrits en CE2 et la motivation en milieu scolaire
La production d’écrits
L’importance de la production d’écrits
La « production d’écrits » apparait dans les programmes en 1995. Cette expression a remplacée « la rédaction » en vigueur depuis 1880. La production d’écrits regroupe différents pratiques comme le texte libre, le texte de fiction, la rédaction de texte avec des contraintes comme une lettre ou une recette, l’article documentaire … Le CE2 est me semble-t-il une classe charnière pour la production d’écrits. Il s’agit pour les élèves qui ont appris à déchiffrer de l’écrit et à encoder de l’oral, de créer maintenant des textes qui auront du sens, qu’ils devront planifier, structurer, corriger, améliorer. Bien sûr les élèves écrivent depuis le CP mais cette dernière année du cycle 2 est plus exigeante quant à la qualité des textes demandés et au processus de réécriture. Les attendus de fin de cycle sont, en plus de savoir copier un texte : « – rédiger un texte d’environ une demi-page, cohérent, organisé, ponctué, pertinent par rapport à la visée et au destinataire ;
– améliorer un texte, notamment son orthographe, en tenant compte d’indications. » Les compétences et connaissances associées sont : « – identifier les caractéristiques propres à différents genres ou formes de textes ;
– mettre en œuvre une démarche d’écriture de textes : trouver et organiser des idées, élaborer des phrases qui s’enchaînent avec cohérence, écrire ces phrases (démarche progressive : d’abord guidée, puis autonome) ;
– acquérir quelques connaissances sur la langue : mémoire orthographique des mots, règles d’accord, ponctuation, organisateurs du discours, etc. ;
– mobiliser des outils à disposition dans la classe liés à l’étude de la langue (affiches, cahiers, ouvrages, etc.). » .
Enfin, le Bulletin Officiel d’août 2018 nous invite à alterner des écrits courts (1 à 5 lignes, rédigés de façon individuelle) et des écrits longs « intégrés à des projets plus ambitieux ». La production d’écrits fait essentiellement partie des deux premiers domaines du Socle Commun de Connaissance, de Compétence et de Culture (SCCCC):
Domaine 1- Les langages pour penser et communiquer : « Comprendre, s’exprimer en utilisant la langue française à l’oral et à l’écrit »
Domaine 2 – Les méthodes et outils pour apprendre : « Utiliser des écrits intermédiaires », « la familiarisation avec quelques logiciels comme aide pour rédiger et se relire ».
Mais la production d’écrits, tout comme l’oral et la lecture, est réellement au cœur de tous les apprentissages. Le domaine 1 du SCCCC nous dit que « tous les enseignements concourent à la maîtrise de la langue. Toutefois, « Questionner le monde », les arts plastiques comme l’éducation musicale, en proposant de s’intéresser à des phénomènes naturels, des formes et des représentations variées, fournissent l’occasion de les décrire, de les comparer, et de commencer à manipuler, à l’oral comme à l’écrit, des formes d’expression et un lexique spécifiques» .
Au-delà de l’étude de la langue, la production d’écrits est réellement un outil transverse à toutes les disciplines. Philippe Meirieu , nous dit qu’il « rêve (…) qu’on promeuve et développe les journaux scolaires, qu’on fasse de l’entrée dans l’écrit une grande cause nationale » car selon lui l’écrit a « un enjeu anthropologique », c’est « un moyen d’accéder à une communication qui peut être sereine et rigoureuse à la fois, qui peut faire reculer la violence et progresser la démocratie ». Il s’explique ainsi : « Promouvoir la valeur de l’écrit, comme mode de communication différée, est essentiel. C’est donner une chance de plus à la pensée, une chance de plus à la paix entre les humains ».
Ma pratique de classe avant le cybercarnet
Dans ma classe de CE2, les élèves ont un cahier d’écriture dans lequel ils peuvent écrire librement puisque je ne le corrige pas. C’est un cahier de brouillon dédié à l’écriture. De plus, j’ai abordé la production d’écrits dès la rentrée en m’appuyant sur un ouvrage des éditions Canopé de Maryse Brumont . J’ai dès les premières semaines de septembre, introduit l’outil DRAS qui consiste à revoir un écrit en Déplaçant, en Remplaçant, en Ajoutant et en Supprimant des éléments du premier jet du texte. Ces étapes se font les unes après les autres et nous l’avons pratiqué sur quatre exercices en période une. Il s’agissait de décrire des images ou d’imaginer la suite d’une histoire représentée par quelques images sans texte.
Leur production finale était recopiée du cahier d’écriture au cahier du jour en fin de semaine afin d’être corrigée et éventuellement lue par leur parents. De mon point de vue, les élèves n’étaient pas très passionnés par ces exercices de production d’écrit, ils mettaient du temps à se mettre au travail et peinaient à écrire. J’ai ressenti leur manque de motivation bien que je ne l’ai pas mesuré de façon quantitative à l’époque.
Le point de vue des élèves
J’ai réalisé un questionnaire à la fin de chaque période afin de tester les préférences des élèves au sein des différentes matières à l’école primaire et de cerner si l’expression écrite se détachait ou pas.
La place de la motivation dans le travail des élèves
Comment définir la motivation des élèves ? Céline Giron, MCF Psychologie, dans son cours sur la motivation, nous donne la définition suivante : « La motivation, en contexte scolaire, est un état dynamique qui a ses origines dans les perceptions qu’un élève a de luimême et de son environnement et qui l’incite à choisir une activité, à s’y engager et à persévérer dans son accomplissement afin d’atteindre un but ». Elle insiste en nous disant que « la motivation, l’enrôlement, est l’outil indispensable pour un travail efficace ». Même si la pyramide d’Abraham Maslow est aujourd’hui contestée par les scientifiques, elle fait date dans les théories sur la motivation. Il écrit en 1943 que les besoins fondamentaux se cachent derrière la motivation. Ainsi pour motiver un élève il faudrait répondre à ses besoins sociaux, mais aussi à ses besoins de reconnaissance et d’accomplissement. Christophe Mevel dans son ouvrage « La tablette en classe, un outil motivationnel sous conditions » se réfère à la définition que Viau fait en 2009 de la motivation en milieu scolaire : « un phénomène qui tire sa source dans des perceptions que l’élève a de lui-même et de son environnement, et qui a pour conséquence qu’il choisit de s’engager à accomplir l’activité pédagogique qu’on lui propose et de persévérer dans son accomplissement, et ce, dans le but d’apprendre ». L’enjeu pour les professeurs est donc, de développer chez les élèves une motivation intrinsèque (persévérer dans le but d’apprendre) et non pas uniquement extrinsèque (bonnes appréciations, compliments du professeur et des parents). La motivation intrinsèque est beaucoup plus intéressante puisqu’elle joue sur le plaisir que peut avoir un élève à faire une certaine tâche.
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Table des matières
Introduction
1. La production d’écrits en CE2 et la motivation en milieu scolaire
1.1. La production d’écrits
1.1.1. L’importance de la production d’écrits
1.1.2. Ma pratique de classe avant le cybercarnet
1.1.3. Le point de vue des élèves
1.2. La place de la motivation dans le travail des élèves
2. Le numérique à l’école
2.1. La place du numérique dans les programmes
2.2. L’utilisation du numérique dans ma classe
2.3. La tablette, un outil motivant pour les élèves ?
2.4. La création du cybercarnet
2.4.1. Les atouts du cybercarnet
2.4.2. Le point de vue des élèves
2.4.3. Les problèmes rencontrés avec le cybercarnet
2.4.4. Le point de vue des parents sur le cybercarnet
Conclusion
Annexes
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