LA SPECIFITE HUMAINE DU TRAVAIL
On peut dire que l’homme est l’animal qui accepte difficilement le donné naturel. Il cherche à le nier par toutes les voies possibles. Il se nie lui-même mais nie également la nature physique. Il refuse de se plier et de se soumettre aux exigences de la nature, et veut que cette dernière réponde plutôt à ses exigences. De ce fait, d’après G bataille, il va procéder à une transformation de ce monde extérieur. Cette transformation lui permet d’adapter la nature à ses besoins et à aboutir à la production des biens matériels qui lui seront utiles et qui constituent un monde nouveau c’est-à-dire un monde qui découle de la culture en tant qu’œuvre humaine. C’est dans ce sens qu’il faut saisir ce passage : « Il est évident que l’activité de l’homme transforme les matières fournies par la nature de façon à les rendre utiles. » Mais on remarque qu’en même temps qu’il effectue cette transformation du milieu naturel par son travail, le genre humain développe également ses facultés rationnelles. C’est ainsi qu’il érige un monde de valeurs, de savoir et de savoir-faire que les générations futures perfectionneront et transmettront à tour de rôle par le biais de l’éducation. Donc, la conséquence de cette double négation, celle du milieu physique et celle de l’animalité de l’homme, est sans doute la culture. Cette dernière qui n’est rien d’autre que la preuve de la capacité, de l’aptitude et la fécondité du genre humain de créer, demeure un critère permettant de différencier l’animal de l’homme comme le montre C. Lévi-Strauss que je cite en substance, la culture apparait comme étant la frontière entre l’humanité et l’animalité. Autrement dit, elle est la mise en valeur de la nature. C’est ainsi qu’il fabrique des instruments qui se présenteront comme étant les éléments constitutifs de ce nouveau monde appelé : le monde humain, dont il est lui-même l’auteur. Et Hegel, dans son ouvrage intitulé La raison dans l’histoire semble abonder dans le même sens que Bataille lorsqu’il affirme que « Après la création de la nature, l’homme apparait et s’oppose au monde naturel ; il est l’être qui s’élève dans un univers second. Notre conscience générale comporte la notion de deux règnes : celui de la nature et celui de l’esprit. » Et pour Bataille, l’homme réfute cette attitude consistant à se soumettre docilement à la nature comme le font les animaux. Et en s’appuyant sur ses potentialités, il modifie le cours normal des choses et apporte une touche particulière à ces dernières. En d’autres termes, grâce à sa rationalité et sa moralité, l’homme s’inscrit en porte à faux contre cette attitude des animaux consistant à donner libre cours à leurs instincts. Il prend le sens opposé des animaux qui se laissent dominés par les instincts. Par conséquent, cette activité de modification et de retouche n’est rien d’autre que le travail humain. Et on peut affirmer sans être contredit que le travail est fait universel de l’humanité. Cela montre le partage unanime de cette activité par le genre humain. Etant défini en général comme une activité que l’homme effectue sur la nature dans l’optique de satisfaire un ou des besoins quelconques, le travail est l’une des premières formes de rapports qui existent entre l’homme et la nature et demeure également un facteur d’union entre les hommes. Cette idée semble être élucidée par ce point de vue de Ernest Mandel qui stipule que : « Le travail est la caractéristique fondamentale de l’homme. C’est grâce au travail que l’espèce humaine s’approprie sa subsistance indispensable ; c’est le travail qui est à la fois la première raison d’être, le produit et le ciment des liens sociaux. » En effet, il est vrai, l’homme est doté d’organes spécialisés comme les mains, le cerveau etc. En plus de ces derniers, la nature met à sa disposition des ressources importantes (terre, eau…) pour son bien- être, mais il ne peut pas pourtant malgré toutes ces faveurs accéder directement et facilement à la satisfaction de ses besoins naturels et nécessaires c’est-à-dire les plus urgents (la nourriture, le logement et l’habillement) dans ce milieu naturel. Donc, ce n’est que par le biais du travail que l’homme parviendra à exploiter ces ressources et ces organes et en tirer le maximum de profit. Grâce au travail, l’homme va dompter la nature, fabriquer des outils afin d’assurer la production des biens pour son existence. En outre, ces outils apparaissent alors comme étant le prolongement de ses organes (mains, pieds…), ou comme les compléments de sa nature comme le montre le passage qui suit : « L’homme a besoin d’instruments pour suppléer à l’insuffisance de son équipement physiologique. » Par ailleurs, si l’homme demeure l’animal le moins outillé du point de vue physique, il est sans doute clair que ce déficit peut être comblé par son esprit. Contrairement à l’animal qui a une nature fixe parce que son évolution est terminée dès sa naissance, l’homme se développe aussi bien du point de vue physique que du point de vue mental. Il est un être perfectible. A sa naissance, il n’est constitué que de virtualités, possibilités qui pourront dans l’avenir s’actualiser en fonction des apports du milieu. Et cette différence notoire semble être bien élucidée par ces lignes qui suivent : « Les anciens « voisins » de l’homme, les anthropomorphes, sont restés et restent ce qu’ils étaient. Quadrupèdes adaptés à la vie arboricole, cueilleurs des fruits de la foret, ils sont restés avec leur allongement excessif des bras et du tronc, la tête en porte-à-faux à l’extrémité de la colonne vertébrale. » Encore, le travail humain commence également avec la transmission assurée d’une capacité ou d’un savoir donnant ainsi à la postérité les chances de son perfectionnement. Seul l’homme est en mesure d’assurer ce perfectionnement et cette double transmission, c’est-à-dire de proche à proche et de génération en génération. Chaque génération s’inspire de la précédente, s’approprie son savoir théorique et pratique pour la dépasser. A travers cette démarche on note une amélioration dans le domaine de l’outillage et dans tous les autres domaines. Aujourd’hui on constate une évolution incroyable dans tous domaines : transport, médecine, cybernétique, armement etc. Cette idée d’évolution semble être résumée en ces termes : « Le pithécanthropien et le Neandertal façonnent un silex pour la chasse. Un moyen direct percutant pour abattre le gibier. Le gorille se saisissant d’un bâton en est au même stade « direct », et entre les deux attitudes la différence est en degrés. Les Hominiens ont perfectionné, excellé, les Anthropomorphes en sont au bâton. » Par conséquent, cet acquis du point de vue intellectuel offre à l’homme le monopole de la capacité et de la puissance de modifier et de transformer par le biais du travail et selon son propre gré, la forme et la nature des objets, les circonstances et les conditions naturelles du milieu. C’est ce que semble corroborer cette définition du travail qu’on retrouve dans le livre 1 du Capital, où Marx l’énonce de la façon suivante : « Le travail est de prime abord un acte qui se passe entre l’homme et la nature. L’homme y joue lui-même vis-à-vis de la nature le rôle d’une puissance naturelle. Les forces dont son corps est doué, bras, jambes, tête et mains, il les met en mouvement, afin de s’assimiler des matières en leur donnant une forme utile à sa vie. En même temps qu’il agit par ce mouvement sur la nature extérieure et la modifie, il modifie sa propre nature, et développe les facultés qui y sommeillent. » En fait, il peut nourrir un projet de modification de l’environnement en le donnant de nouvelles valeurs. C’est dans ce même ordre d’idées qu’il faut appréhender ce passage : « Le travail peut être conçu comme le développement intégral de toutes les possibilités de chaque individu et en même temps comme service conscient de l’individu à la société. » En effet, à travers ce passage, on voit apparaître une nette distinction entre le travail de l’homme et l’activité productive de l’animal. En fait, l’homme crée de façon délibérée mais aussi de façon universelle tandis que l’animal crée de façon unilatérale et selon les besoins de son espèce. Son activité est liée au stricte cadre de la biologie. C’est dans ce sens qu’il faut comprendre le sens des propos suivants : « Certes, l’animal produit également. Il se construit un nid, ou des habitations, comme les abeilles, les castors, les fourmis, etc. Mais l’animal ne produit seulement ce dont il a immédiatement besoin pour lui-même ou pour son petit ; il ne produit que sous l’empire du besoin physique immédiat, quand l’homme produit même libre du besoin physique et ne commence à produire véritablement que dans la liberté à l’égard de celui-ci ; il ne produit que lui-même, quand l’homme reproduit la nature entière ;son produit appartient immédiatement à son corps physique, quand l’homme fait librement face à son produit. L’animal ne forme qu’à la mesure et selon le besoin de l’espèce à laquelle il appartient, quand l’homme sait produire à la mesure de chaque espèce et sait partout appliquer à l’objet la mesure qui lui est inhérente […] » Et encore, Marx souligne que « L’emploi et la création de moyens de travail, quoiqu’ils se trouvent en germe chez quelques espèces animales, caractérisent éminemment le travail humain. »
LE TRAVAIL ALIENE
Chez Karl Marx, il sied de rappeler que le travail demeure l’apanage de l’homme et qu’il est par essence humanisant. C’est dans cette perspective qu’il faut inscrire ces lignes qui suivent : « Le travail est une activité spécifique de l’homme, il est une manifestation de sa personnalité et une jouissance de la vie. » Même s’il faut reconnaitre certes, que l’homme doit travailler pour survivre, il faut aussi signaler que l’objectif du travail ne doit pas être limité à cet aspect purement biologique. Ainsi, au-delà même de cet aspect biologique, le travail permet également à l’homme de se libérer et de devenir indépendant. Il lui permet de s’affranchir des besoins bestiaux pour se réaliser en tant qu’être humain qui occupe une place importante dans la société. C’est peut être ce que semblent illustrer ces propos : « Le travail de l’homme n’est pas un produit dont l’appréciation relèverait uniquement de considération économique, une marchandise au même titre qu’un objet inanimé. Au contraire, l’homme a droit au travail et en a besoin non seulement pour survivre, mais exprimer sa nature propre et prendre la place qui lui revient dans la société et dans le monde. » En fait, le travail ne peut pas être seulement un moyen par lequel l’homme cherche à atteindre des buts matériels et biologiques, mais doit aussi satisfaire des fins plus nobles. Il dépasse largement la simple sphère économique. En plus, même si on peut admettre que l’homme est un être ayant des besoins biologiques, il faut surtout rappeler qu’il n’est pas un être ayant uniquement ce genre de besoins, mais il est aussi et surtout un être de dépassement. Il veut la liberté, le loisir, la reconnaissance, etc. Autrement dit, le travail confère également une certaine reconnaissance. C’est dans cette perspective qu’il faut comprendre ces propos de Chantal Cumunel dans un ouvrage collectif : « Avec le chômage et l’exclusion renait le besoin d’une reconnaissance dont le travail est un vecteur essentiel. C’est pourquoi, la mise en place de mécanismes de revenus de substitution tels que l’allocation chômage ou le revenu minimum d’insertion, dont la nécessité et l’utilité ne sont évidemment pas à mettre en cause, montrent leur limite de sociabilité. Si ces mécanismes garantissent la vie ou la survie matérielle, ils ne sont pas pour autant perçus comme porteurs de reconnaissance d’identité sociale pour soi-même et par les autres. » En d’autres termes, en faisant allusion à la dure réalité du chômage, on se rendra nettement compte de la dimension positive du travail. A partir de ce moment on verra à quel point le travail permet une certaine intégration dans le tissu social. Et l’exemple de l’ergothérapie est une parfaite illustration. Ainsi, grâce à l’ergothérapie, thérapeutique par les activités manuelles, on est en mesure d’offrir à la structure mentale du chômeur déconnectée de la réalité, un contact et une prise de conscience de la réalité. Cependant, pour Marx, ce que Hegel n’avait pas intégré dans sa démarche c’est que le travail se définit aussi en fonction du mode de production qui est en vigueur. Et que le système économique de l’époque était le capitalisme. Un système qui, soit dit en passant, n’est pas du tout naturel, mais demeure un produit de l’évolution économique du monde et qui est appelé à disparaitre un jour. Ceci revient à dire que le capitalisme n’est pas en réalité un état, mais plutôt un processus. Ce système, il faut le rappeler, repose essentiellement sur la propriété privée. Et dans ce système même, l’objectif principal du travail pour le patron capitaliste n’est rien d’autre que la simple augmentation de sa richesse par le biais de son activité économique libre. C’est pourquoi dans la terminologie marxiste, le capitalisme est conçu et perçu comme un régime politique, économique et social qui a comme loi principale la recherche de la plus-value. Cette dernière est obtenue par le biais de l’exploitation des ouvriers par les propriétaires des moyens de production. Et d’après Marx, on assiste également à une transformation de cette même plusvalue en capital. En termes clairs, on assiste à une reconversion de la plus-value en capital. Et dans ce cas, « Le surtravail, ou plus-value, devient capital additionnel. »60 En fait, on peut dire du capitalisme, qu’il s’agit d’un régime politique et social qui exploite les travailleurs par l’intermédiaire des détenteurs des moyens, en vue d’une quête systématique de plus-value. De ce fait, le travail devient une activité tournée vers le gain et que l’objectif du capitaliste est de multiplier le maximum possible sa richesse. L’obtention du capital demeure l’alpha et l’oméga, c’est-à-dire l’unique préoccupation du capitaliste. En termes clairs, le capitaliste n’a pas une préoccupation outre celle qui accroit, augmente sa richesse. Bref, la seule chose qui anime le capitaliste est de trouver les moyens lui permettant de multiplier et de conserver sa richesse. En d’autres termes, l’appât du gain devient le mobile essentiel de ses actions. Il considère le succès économique comme le principe directeur de ses œuvres. Et cela entraine une course effrénée à la recherche de profit qui a pour conséquence la domination et l’exploitation de l’homme par l’homme. Et dans ce système capitaliste, cohabitent deux classes dominantes aux intérêts matériels et moraux diamétralement opposés. D’une part, une classe riche, puissante et détentrice des moyens de production, c’est la bourgeoisie. Elle est, comme l’attestent les propos qui suivent « […] la classe des capitalistes modernes, propriétaires des moyens de production sociale et qui emploient le travail salarié. » Et d’autre part, une classe déminue et pauvre, le prolétariat. En effet, « On entend par prolétariat la classe des ouvriers salariés modernes qui, privés de leurs propres moyens de production, sont obligés pour subsister, de vendre leur force de travail. ». On assiste alors à une société divisée en deux classes : une classe des privilégiés et une autre des désavantagés, et si on peut ainsi dire, celle des exploiteurs et celle des exploités, celle des dominants et celle des dominés. Et on note que celle des dominés est subordonnée à l’autre et que ses intérêts sont sacrifiés au profit de celle des dominants. Cependant, il convient également de rappeler que le prolétariat, bien qu’il soit largement dominé et exploité par la bourgeoisie capitaliste, demeurait pourtant numériquement supérieur En d’autres termes, il y a une classe qui reste quasiment préoccupée par un travail physique et une autre exemptée de ce fardeau, et qui, libérée de cette pression de travail va s’occuper des affaires concernant toutes les deux classes. Et on remarque que, l’Etat auquel les groupes d’hommes, d’individus étaient parvenus par une sorte de consensus, de compromis dans leur évolution dans l’optique de veiller à leurs intérêts communs et pour l’assurance de leur défense d’une éventuelle évasion extérieure change de visée. Il a désormais pour finalité « de maintenir par la violence les conditions de vie et de domination de la classe dominante contre la classe dominée. » Par conséquent, la bourgeoisie en s’appuyant sur son avantage économique et sa position politique va en profiter pour exploiter la classe prolétarienne. . Et il sied de souligner que pour les détenteurs de ces moyens, en l’occurrence les patrons capitalistes ou bourgeois, ce système économique est le meilleur des systèmes possibles, car ils y trouvaient bien leur compte. Autrement dit, sa suprématie économique lui permet de concentrer non seulement les moyens de production, mais aussi le pouvoir politique entre ses mains. En termes plus précis, la bourgeoisie en concentrant la propriété privée entre ses mains concentre également par-là le pouvoir politique. Or, le pouvoir politique qu’elle détient, elle l’utilise toujours en sa faveur pour faire valoir son autorité et régler ses intérêts de classe. C’est pourquoi dans le système capitaliste, les affaires de la classe dominante demeurent les préoccupations majeures de l’État. Ce dernier semble toujours agir dans un seul sens : la préservation des intérêts de la propriété privée. De ce fait, l’Etat peut être perçu comme étant l’expression politique de l’appropriation des richesses par la bourgeoisie. Par ailleurs, l’Etat qui devrait être véritablement le lieu de la réalisation des libertés humaines et de l’incarnation de l’intérêt général, devient maintenant l’incarnation d’une classe spéciale et privilégiée : la classe bourgeoise. C’est dans ce sens qu’il faut analyser ce passage du Manifeste du parti communiste : « Un gouvernement moderne n’est qu’un comité qui administre les affaires communes de toute la classe bourgeoise. » Quant aux prolétaires qui sont laissés à eux-mêmes, ils sont contraints, pour vivre et satisfaire leurs besoins matériels et moraux et ceux de leurs familles, de vendre leurs capacités intellectuelles ou leur force musculaire aux détenteurs des instruments de travail, en échange d’un salaire qui ne traduit, ne symbolise jamais la valeur exacte de la somme de travail dépensée. Cette remarque Ousmane sarr l’a si bien soulignée à travers ces propos : « Marx essaie de démontrer qu’entre le capitaliste et le travailleur, l’échange est biaisé : le capitaliste donne au travailleur un salaire d’une quantité de travail objectivé afin d’utiliser et d’user ses forces vitales. Le capitaliste disposant des forces vitales du travailleur acquiert la possibilité de mettre en mouvement le capital. Cependant, il y a une énorme différence entre le salaire que paye le capitaliste et ce qu’il en reçoit : la différence est fondamentale. Le travail de l’ouvrier ne possède pas pour lui une valeur d’usage, mais une simple valeur d’échange : il échange son travail pour obtenir un salaire de renouveler sa force de travail. » Et pour la plupart des cas, ils travaillaient dans les conditions les plus inhumaines et que les produits de leur travail étaient pour un autre. Leur travail n’est pas un travail libre etautonome. Et, si travail forcé ou obligatoire désigne tout travail ou service exigé d’un individu sous la menace d’une peine quelconque et pour lequel ledit individu ne s’est pas offert de plein gré, on peut dire que le travail de ces derniers est bien un travail forcé. Ils sont contraints, forcés à travailler comme en témoignent les lignes qui suivent : « […] Aussitôt qu’il n’existe plus de aucune contrainte physique ou autre, le travail est fui comme la peste. » Bref, ils effectuent un travail aliéné. Car dans ce cas précis, les produits du travail de l’ouvrier ne sont pas l’expression réelle et objective de son activité. Ce qu’on constate dans le système capitaliste, c’est que le produit du travail de l’ouvrier devient le fruit d’un autre individu. En d’autres termes, les objets produits sont des objets perdus d’avance. C’est le patron capitaliste qui profite de ces objets produits par l’ouvrier. C’est peut être ce que semble confirmer le passage suivant : « Ainsi, dans son activité même de produire, le producteur cesse de s’exprimer et d’exprimer sa vie puisque les produits de cette activité, dans leur production même, lui sont déjà et l’origine retirés, étant déjà appropriés par le capitaliste avant même que le procès de leur production soit achevé. » En fait, l’ouvrier se trouve être dépouillé, dépossédé de l’essentiel des objets de son travail. En conséquence, la réalisation que devrait permettre le travail apparait désormais pour le producteur comme une désobjectivation.
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Table des matières
Introduction
Première partie : L’historicité de la problématique du travail
Chapitre I : Le travail humain comme sanction divine
Chapitre II : La spécificité humaine du travail
Chapitre III : Le travail comme moyen de réalisation de soi, d’accession à la liberté
Deuxième partie : Le renversement marxien de la problématique du travail
Chapitre I : Le travail aliéné
Chapitre II : Les trois types de manifestations de l’aliénation
Troisième partie : L’émancipation du prolétariat chez Karl Marx
Chapitre I : La mission historique du prolétariat et de la philosophie
Chapitre II: Le communisme comme symbole de la fin de l’aliénation
Conclusion
Bibliographie
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