LA PROBLEMATIQUE DU GENRE SUR LE DEVELOPPEMENT

Le concept genre

   Ce concept est encore nouveau pour les pays en voie de développement malgré l’exigence des bailleurs de fonds pour son application dans les procédures d’analyse et de gestion des projets et programmes de développement de ces pays. Du mot latin « Genius » et de l’anglais «Gender », contrairement à la connotation biologique du mot sexe, le genre décrit des relations construites socialement entre les hommes et les femmes. Ce qui leur attribuent dans la société, des rôles, des activités, des responsabilités et des besoins qui ne sont pas déterminés par les éléments et les prédispositions biologiques, mais inculqués par cette société en rapport à la stature et à la situation de l’individu, aux coutumes, aux normes et aux tabous. Les relations de genre sont des considérations sociales. Elles influencent les conditions de vie de chaque genre, fixent leur position dans la société ainsi que leur pouvoir. Elles définissent les cadres institutionnels, sociaux, culturels, économiques et politiques dans lesquels les genres évoluent. Les relations de genre sont différentes dans l’espace, d’une culture à l’autre, d’une religion à l’autre ou d’une société à l’autre (exemple : l’accès à la terre souvent différencié par le genre). Les relations de genre évoluent aussi dans le temps (exemple : l’évolution du code de la famille sur le kitay telo an- dalana) Les rôles et la hiérarchie des genres varient d’une culture à l’autre et peuvent être modifiés au fil du temps, au rythme des changements technologiques. Il existe ainsi une différence entre le concept genre et la promotion de la femme. La promotion de la femme vise l’égalité de chance pour les femmes alors que le concept genre renvoie cette inégalité de chance à la faible représentation des femmes dans tous les domaines de la vie et vise donc à doter ces femmes de compétences nécessaires pour réduire cette inégalité. La promotion de la femme est faite pour les femmes et par les femmes. Quant au concept genre, il reconnaît les disparités entre les deux sexes et considère la promotion de la femme comme un moyen de réaliser l’égalité entre l’homme et la femme. De ce point de vue, l’inégalité, qui a une origine sociale et historique, a une incidence négative à la fois dans la vie de l’homme et de la femme qui doivent, tous ensemble, en supporter les conséquences. Le concept genre reconnaît les différences entre les sexes et implique la participation des hommes et des femmes pour remédier à cette inégalité. L’approche genre consiste donc à accorder de l’importance à la promotion de l’égalité homme – femme en relevant au niveau des zones d’intervention, les situations socio-économique, politique et culturelle défavorables au développement intégré de chaque groupe de bénéficiaires et plus particulièrement les femmes, afin de dégager dans quelle mesure les activités des projet/programme, pourront contribuer plus efficacement à réduire ces disparités de genre. Les relations de genre sont des relations sociales qui sont en même temps des relations de coopération, de communication et de support mutuel, de conflit, de séparation et de compétition, de différence et d’inégalité, entre les hommes et les femmes. Les relations de genre définissent le mode de distribution des responsabilités ainsi que la valeur attribuée à chacune d’elles. Des relations de genre découlent la distribution du pouvoir entre les sexes. Ces relations créent et reproduisent les différences systémiques entre la position des hommes et celle des femmes dans une société donnée, par le biais de la socialisation. L’examen des relations entre les genres révèle qu’il y a une discrimination à l’égard des femmes et que les hommes (essentiellement) bénéficient du système actuel de genre. Les hommes se sentent alors menacés et ont donc peur de perdre leur pouvoir, leur contrôle de la situation et leur identité. Et le concept genre explique que les systèmes de genre peuvent être modifiés et cette transformation vers un plus d’égalité signifie qu’il incombe également aux hommes de réduire cette inégalité et de changer leur attitude envers les femmes. Alors que le sexe d’un individu ne change pas, les rôles de genre sont appris et évoluent. Ils varient d’une culture à l’autre et souvent d’un groupe social à un autre au sein d’une même culture, en fonction de la classe ou de l’ethnicité. Des facteurs tels que l’éducation, la technologie et l’économie, et des crises comme la guerre et la famine, modifient les rôles des genres. Par ailleurs, en réfléchissant sur les rôles qui leurs sont attribués, les hommes se rendent compte qu’ils perdent également beaucoup d’opportunités parce qu’on les empêche de mener une vie d’inhumains, (par exemple d’exprimer leurs sentiments, de prendre les décisions eux – mêmes à la place des autres), plutôt que de solliciter l’avis des autres ou de recevoir leurs félicitations. Mais dès qu’ils se rendent compte qu’ils profitent également de la mise en œuvre de ce concept, étant donné que la communication et l’entente entre les individus de sexes différents s’améliorent de manière considérable, les hommes pensent qu’il est très utile de prendre en compte le genre et les relations entre les genres dans leur travail et dans leurs vies. Les résultats attendus de cette approche consistent donc à créer, pour les femmes et les hommes, les mêmes opportunités et les mêmes chances d’améliorer leurs conditions de vie, en tenant suffisamment compte des problématiques liées aux genres c’est-à-dire, d’établir un état des lieux des relations entre les différents groupes c’est-à-dire :
-Identifier les caractéristiques des rapports sociaux entre femmes et hommes qui prévalent dans le milieu
-Appréhender les valeurs et mécanismes qui sous-tendent les types de relation
-Identifier les problèmes spécifiques et mieux comprendre les mécanismes des rapports sociaux hommes – femmes
L’analyse selon le concept genre ne touche pas uniquement la différenciation sexuelle homme-femme mais considère beaucoup plus les différentes catégories humaines dont l’âge (adulte/jeune), la valeur résidentielle (urbain/rural), la valeur culturelle (lettrés/analphabètes), la valeur sociale (riche/pauvre), l’ethnie, la religion … L’intégration du genre est un processus qui consiste à évaluer les implications de toute action planifiée y compris les lois et politiques, les programmes et projets sur les femmes et les hommes quels que soient le secteur et le niveau de la société, l’intervention des politiques et programmes économiques dans toutes les sphères. C’est une stratégie permettant de prendre en compte les préoccupations des femmes et des hommes comme dimensions intégrales dans la formulation, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des projets/programmes pour un développement humain durable. Comme stratégies d’intégration, on peut citer :
-L’intégration ciblée : qui cible et isole les femmes pour essayer de rattraper directement le déséquilibre entre homme et femme en matière de développement soit par la recherche des points ou objets de déséquilibre soit par l’identification des actions à mener pour les corriger.
-L’intégration transversale « main streaming » : il s’agit de prendre compte des questions autour des femmes et des hommes qui se retrouvent à tous les niveaux.
-L’approche minimaliste : pour réduire les risques d’aggravation du statut minoré de la femme du point de vue économique, politique et social.
-L’approche volontariste : elle cherche à faire disparaître les inégalités de genre ou tout au moins les réduire.
-Le budget sensible au genre : c’est un budget affecté pour la réduction des inégalités entre homme et femme.

Les divers cadres d’analyses

   Au fur et à mesure que le genre et développement a pris de l’importance, on a vu croître l’intérêt à l’égard d’une analyse qui tient compte du genre. L’analyse de genre examine de façon rationnelle les facteurs liés au genre qu’on trouve dans l’ensemble d’un programme, depuis l’idée de départ, l’évaluation des besoins et la conception jusqu’à l’exécution et l’évaluation. Des facteurs peuvent englober les différentes activités des hommes et des femmes, l’accès aux ressources et aux avantages, et leur maîtrise, ainsi que le pouvoir de décision. L’analyse de genre a pour objet de s’assurer que les projets et programmes de développement tiennent entièrement compte des rôles, des besoins et de la participation des femmes et des hommes. On peut distinguer différents cadres d’analyse :
– Le cadre de HARVARD Le cadre d’analyse de Harvard est un outil de collecte de données ; il permet de décrire et d’analyser les rapports de genre dans une situation donnée ; il comprend les outils suivants :
Le profil des activités : qui fait quoi en matière d’activités de développement (activités de reproduction, de production, activités communautaires …)
Le profil de l’accès et du contrôle des ressources et des bénéfices : qui peut utiliser les ressources, qui décide de l’utilisation des ressources, de l’affectation des bénéfices … ?
Les facteurs d’influence : quels sont les facteurs politiques, économiques, culturels, juridiques, qui ont un impact (en terme d’opportunités ou de contraintes) sur les rapports de genre identifiés grâce aux profils ci-dessus ?
– Le cadre de C. MOSER : C’est un outil destiné aux planificateurs. La planification en matière de genre est considérée comme une planification à part entière ; il comprend :
L’identification des rôles multiples relatifs au genre (rôle reproductif, rôle productif, rôle de gestion communautaire, rôle politique)
L’évaluation des besoins relatifs au genre (besoins pratiques et besoins ou intérêts stratégiques)
Le pouvoir et la prise de décision au sein du ménage (qui contrôle les ressources/les bénéfices ?, qui possède le pouvoir de décision ?)
L’analyse comparative de la politique d’intégration des femmes dans le développement (IFD) et du genre et développement (GED)
– Le cadre de SARA LONGWE : Appelé aussi cadre de renforcement du pouvoir des femmes ou des catégories sociales défavorisées. Il est défini comme un processus permettant aux femmes d’être sur un pied d’égalité avec les hommes en terme de participation au processus de développement et en terme de contrôle des facteurs de production. Le cadre évalue l’égalité entre femme et homme selon cinq critères ou degrés d’égalité :
Le niveau le plus bas : aide sociale ou le degré de bien être dont jouissent les femmes par rapport aux hommes (alimentation, revenus, soins de santé …)
L’accès des femmes aux facteurs de production (ou égalité de chance)
La sensibilisation ou la conviction que la division sexuelle de travail doit être juste et acceptable pour l’homme et la femme, que les disparités peuvent et doivent être changées
La participation égale des femmes aux processus de prise de décision
Le niveau le plus élevé : le contrôle égal des facteurs de production et la distribution égale des avantages
Ces cinq niveaux sont en relation hiérarchique. Plus on s’élève dans la hiérarchie des niveaux d’égalité, plus on a des degrés plus élevés de développement et de renforcement du pouvoir.
– Le cadre de RANI PARKER : Il est aussi appelé « matrice d’analyse relative au genre ou MAG ». La MAG est un outil de planification participative ; elle peut être utilisée de manière itérative. La MAG cherche à identifier au préalable les différents impacts des interventions de développement sur les femmes et les hommes.

Le comportement de l’électorat

   La propension à élire un homme plutôt qu’une femme à un poste électif prédomine aussi bien dans les groupes hommes que dans ceux des femmes. En effet, en général, lorsqu’il y a élection à suffrage universel direct, la proportion de femmes s’avère moins importante comparée aux cas de nominations politiques (exemple : sénateurs). Les motifs avancés par les femmes et les hommes pour ne pas soutenir une femme candidate sont cités selon l’ordre de prévalence décroissant suivant :
-Le manque d’audace des femmes à prendre de décision
-Le manque de temps disponible des femmes à cause de leurs obligations au sein du ménage
-L’inadéquation des caractéristiques des femmes (douces, faibles, sentimentales …) au poste stratégique
-Le fait inhabituel de voir des femmes au poste électif

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Table des matières

INTRODUCTION
I.- CHOIX ET JUSTIFICATION DU SUJET
II.- PRESENTATION DE L’ETUDE
II.1.- PRESENTATION DELA REGION DU SUD-OUEST
II.1.1.-Carte topographique
II.1.2.- Situation géo-historique
II.3.- PRESENTATION DE LA COMMUNE URBAINE DE TOLIARA
II.3.1.-Situation administrative
II.3.2.-Situation économique
III.- ANALYSE DU PLAN DE THESE
III.1.-LES DIFFERENTS CONCEPTS
III.1.1.-Le concept genre
III.1.2.-Le concept développement
III.1.3.-Les divers cadres d’analyse
-Le cadre de HARWARD
-Le cadre de C. MOOSER
-Le cadre de SARA LONGWE
-Le cadre de RANI PARKER
III.2.- LA PROBLEMATIQUE DE LA PLACE ET DU ROLE DE LA FEMME
III.2.1.-Dans la société malgache ancienne
III.2.2.-Dans les mythes fondateurs : cas de la Région du Sud-Ouest
III.2.2.1.-Chez les Bara
III.2.2.2.-Chez les Mahafale
III.2.2.3.-Chez les Masikoro
III.2.2.4.- Chez les Vezo
III.2.2.5.- Chez les Tanalàna
III.2.3.-Dans la Commune urbaine de Toliara
III.2.3.1.-Situation socio -culturelle et éducative
III.2.3.2.-Situation politique
III.2.3.3.-La gouvernance locale
III.2.3.4.-Le comportement de l’électorat
III.2.3.5.-Les pratiques politiques
III.3.- THEORIE DU GENRE SELON LE PNUD
III.3.1.-Implication des femmes dans les activités économiques
III.3.2.-Genre et développement dans la vie sociale
III.4.- FONDEMENTS ET PRINCIPES DE DEVELOPPEMENT
III.4.1.-La sécurité alimentaire
III.4.2.-La sécurité publique
III.4.3.-Les indicateurs de développement
PROPOSITION DE PLAN POUR LA FUTURE THESE
CONCLUSION

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