Les inondations sont devenues récurrentes dans beaucoup de villes du Sénégal et particulièrement à Dakar depuis le retour des conditions climatiques plus humides (le début des années 2000). Les périodes pluvieuses de 1999, 2000, 2001, 2005, 2009 et récemment 2012 marquent une nouvelle phase humide mettant ainsi fin à un cycle de sécheresse persistante. Les pluies responsables des inondations à Dakar ne revêtent pas un caractère exceptionnel. Par contre la vulnérabilité de la capitale sénégalaise face au risque d’inondation semble avoir fortement augmenté suite à un système d’aménagement déficient et l’occupation d’anciens lits de marécages par le bâti.
L’anarchie urbaine croissante (urbanisation irrégulière et spontanée) se voit particulièrement à deux niveaux : la non structuration de certains quartiers de la banlieue pauvre et l’insuffisance voire l’inexistence d’un réseau d’assainissement viable pour toute la ville. Par ailleurs, la commune d’arrondissement de Dalifort-Foirail, objet de notre étude est située dans la région de Dakar, plus précisément dans le département de Pikine. Elle couvre une superficie de 3,1km² et compte plus de 35000 habitants selon les estimations des autorités locales. Cette commune a été créée le 30 avril 1996 par le décret N°96745.
Elle est limitée à l’Est par les communes d’arrondissement de Thiaroye sur mer et de Guinaw rail Sud, à l’Ouest par celle de Hann Bel-air, au Nord par Pikine Ouest et au Sud par l’Océan atlantique. La commune compte treize (13) quartiers : Dalifort qui est le quartier traditionnel avec sa zone d’extension immédiate, une zone d’habitations modernes comprenant les cités Hacienda, Hilal, Soleil, Marine, Eaux et Forêts, Forces armées ou Gendarmerie, Castor Municipaux ou Mairie, Assurances, Belvédère, Bâtisse, Poste, Général foncière et Deggo.
En effet, la commune est confrontée depuis 2005 à un problème récurrent des inondations dont l’absence de mesures préventives et efficaces accentues davantage les difficultés des populations. Cette situation tant préoccupante nous a conduits en tant que futur chercheur à y réfléchir afin de proposer des solutions pérennes aux décideurs politiques. Ainsi une inondation peut se définir comme est un envahissement ou une submersion par les eaux (de pluies, de mer, de fleuve ou de nappe…) d’un territoire bien défini (installations humaines, surfaces cultivables.
LES FACTEURS PHYSIQUES ET HUMAINS
Les facteurs physiques
La commune de Dalifort située dans le département de Pikine est constituée du point de vue géomorphologique d’un ensemble faisant alterner systèmes dunaire et dépressionnaire. Cette région géomorphologique est communément appelée « Niayes ». Les dunes sont constituées de sol sableux à faible capacité de rétention d’eau. Par contre le sol des cuvettes et marigots est essentiellement argileux et comporte une forte capacité de rétention d’eau. Du point de vue hydrique, les ressources en eau superficielle et souterraine sont localisées dans les zones dépressionnaires. La nappe souterraine est affleurant dans cette localité. En plus de la présence d’eau presque permanente, les cuvettes servent également de réceptacles des eaux de ruissellement.
Le couvert végétal des dépressions est reconnu pour sa fragilité qui tient au fait qu’il est entouré de zones sableuses dénudées qui constituent une menace à son fonctionnement naturel. La fragilité des formations végétales des cuvettes s’explique par l’expansion du bâti et des activités agricoles.
De part sa position géographique, la presqu’île du cap vert bénéficie d’un microclimat qui explique son couvert végétal et influe notablement sur les pratiques agricoles. Le climat est influencé positivement par l’Alizé maritime une bonne partie de l’année (novembre à mai). La température moyenne est parmi les plus faibles du pays et se situe en moyenne à 25°C. Malgré l’apparition d’une période de sécheresse depuis les années 70, les températures enregistrées n’ont pas subi de modifications importantes. Dakar est caractérisé par de faibles quantités de pluie comprises entre 100 et 500 mm et les températures moyennes qui ne dépassent pas 30°C (Sagna, 2007). La pluviométrie moyenne de Dakar-Yoff est de 358 mm pour la période 1970-2009.
Les facteurs humains
A l’image des zones périurbaines de la région de Dakar, la commune de Dalifort-Foirail connaît une croissance rapide de sa population depuis la grande sécheresse des années 1970. Cela est lié à l’arrivée massive de travailleurs saisonniers venus pour la plus part du monde rural.
Ces migrants qui ne pouvaient pas tous être hébergés dans les familles d’accueil se sont installés au niveau des zones non aédificandi dépourvues de tout réseau d’assainissement. La commune est dominée par la présence d’ethnies telles que les Haalpulars, les séréres, les wolofs, les diolas…Par ailleurs on note la présence d’autres nationalités à l’image des Guinéens et Maliens.
LES CAUSES ANTHROPIQUES
Les inondations perpétuelles dans lesquelles vivent de nombreuses communautés à Dakar découlent de la combinaison de plusieurs facteurs naturels et humains. Suite à la forte pluviométrie de 1989, on a assisté à une présence et à une occupation permanente des eaux pluviales dans la zone des cuvettes où les altitudes sont très basses. En effet, depuis 2005 le phénomène des inondations a pris une tournure dangereuse et a occasionné de nombreux cas de sinistrés dans la localité. L’observation de l’évolution des inondations depuis 2005 montre une recrudescence du phénomène liée à la conjugaison de plusieurs facteurs notamment l’aspect démographique, l’occupation des zones de cuvettes, la situation pluviométrique devenue de plus en plus favorable et l’augmentation des surfaces bâties réduisant le taux d’infiltration des eaux de pluie.
Nous tenterons à travers les enquêtes de terrain que nous avons mené et les études de certains spécialistes engagés dans la lutte contre les inondations d’amener des éléments de réponses sur la survenue du phénomène. Par conséquent, les catastrophes d’inondations hivernales récurrentes survenues ces dernières années dans la région de Dakar (1985, 1989, 1996, 1998, 2005, 2008, 2009) sont dues à une combinaison de facteurs naturels et anthropiques .
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Table des matières
INRODUCTION GENERALE
I PROBLEMATIQUE
II CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
III METHODOLOGIE
IV REVUE CRITIQUE DE LA LITTERATURE
V DIFFICULTES RENCONTREES
PREMIERE PARTIE
CHAPITRE I LES FACTEURS PHYSIQUES ET HUMAINS
CHAPITRE II LES CAUSES ANTHROPIQUES
CHAPITRE III LES CAUSES NATURELLES DES INONDATIONS DANS LA COMMUNE
DEUXIEME PARTIE
CHAPITRE I LES CONSEQUENCES MATERIELLES ET SANITAIRES
CHAPITRE II LES CONSEQUENCES DES INONDATIONS SUR L’ENVIRONNEMENT
TROISIEME PARTIE
CHAPITRE I LE DEPLACEMENT DES POPULATIONS VERS LES SITES AMENAGES
CHAPITRE II LA MISE SUR PIED D’UN PLAN D’URBANISATION ADEQUAT
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES MATIERES
LISTES DES FIGURES, TABLEAUX ET CARTES
ANNEXES