La problématique de l’élevage dans le sine

Dans beaucoup de sociétés, notamment rurales, l’élevage fait vivre une bonne partie de la population. Ceci est d’autant plus valable chez les nomades qu’ils doivent leur subsistance aux produits que leur procure le bétail. En milieu sédentaire, par contre, l’élevage n’est pas la seule activité ; il y est pratiqué en association avec d’autres dont l’agriculture. Toutefois, il y revêt une importance capitale. Il y est non seulement production (viande, lait caillé ou cru et produits divers) mais aussi facteur de production (fumure animale, force de travail). Cependant, en dépit de ces nombreuses considérations, l’élevage est aujourd’hui compromis dans de nombreux espaces, à l’image de la région du Sine. Le Sine correspond à l’actuelle région administrative de Fatick créée par la loi 84-22 du 22 février 1984 divisant l’ex-région administrative du Sine-Saloum en deux entités administratives distinctes. Cette région est limitée au Nord et au Nord-Est par les régions de Diourbel et de Louga, au Nord-Ouest par la région de Thiès, au Sud par la République de la Gambie, à l’Est par la région de Kaolack et à l’ouest par l’Océan Atlantique. Dans cette région, l’élevage subit les contraintes du milieu caractérisé par une dégradation des ressources pastorales résultant de la conjonction de facteurs climatiques, anthropiques et politicoéconomiques. A ce problème majeur viennent se greffer la santé animale et l’insécurité du bétail (vol et attaques sauvages).

LA PROBLEMATIQUE DE RECHERCHE 

Contexte de l’étude

Le Sénégal, à l’instar des autres pays sahéliens, subit depuis ces dernières années les effets des changements climatiques qui s’y manifestent à travers la désertification, la salinisation des sols et eaux, somme toute la dégradation des ressources offertes par la nature. Une telle situation va à l’encontre de nos systèmes de production qui sont encore fortement ruraux car tributaires de ces ressources naturelles. L’élevage, activité séculaire et universelle mais variant suivant les régions, n’est pas exempt de cette situation. Pourtant, il revêt une importance non négligeable dans nos économies nationales. Ceci est d’autant plus valable dans notre pays qu’il est un des secteurs visés pour réduire la pauvreté et relancer l’économie nationale. En effet, sur le plan macro-économique, le sous-secteur de l’élevage participe pour 7,5% à la formation du Produit Intérieur Brut (PIB) national et 35,5% à celle du secteur primaire. Son apport est particulièrement beaucoup plus manifeste en milieu paysan où il constitue aussi bien une production qu’un facteur de production. Il y est production dans la mesure où il procure à l’agro-pasteur les produits animaux à vocation alimentaire et/ou artisanale. Il y est également facteur de production à travers le fumier animal qu’il offre comme fertilisant ainsi que les animaux utilisés comme force de travail dans les activités champêtres (animaux de trait).

Il participe donc à la stabilité de l’équilibre socio-économique du monde rural. Cependant, en dépit de ces nombreuses considérations, il subit aujourd’hui des contraintes dans de nombreux espaces à l’image de notre zone d’étude. Dans le Sine, actuelle région administrative de Fatick, cette activité doit faire face, en dehors des problèmes relatifs à la santé animale ainsi qu’à la sécurité du bétail (vols et attaques sauvages), à la dégradation des ressources pastorales. Cette situation, qui se manifeste par un rétrécissement des aires pastorales, un épuisement précoce de la strate herbacée, une raréfaction du fourrage aérien ainsi qu’une salinisation voire un tarissement prématuré des eaux superficielles d’abreuvement, résulte de la conjonction de plusieurs facteurs d’ordre climatique, anthropique et politico économique : sécheresse, salinisation, extension du front agricole, etc .

Cela n’est naturellement pas sans impacts sur la productivité de cette activité occupant la deuxième place dans l’économie régionale. D’où l’urgence de s’y pencher afin d’y apporter des correctifs. C’est dans ce cadre que de nombreuses recherches et actions sont menées dans la région dont le Projet des Terres Neuves qui visait, entre autres objectifs, à décongestionner le vieux pays sérère, à savoir le bassin arachidier. Il en est également du PROGERT qui s’active dans la lutte contre l’avancée des tannes, du PAPEL qui est un projet de soutien à l’élevage, du PAPIL qui s’est spécialisé dans la petite irrigation locale à travers la récupération des tannes, etc. Dans la communauté rurale de Loul Séssène, la volonté de mettre un terme à la dégradation continue des ressources pastorales est clairement mentionnée dans le Plan Local de Développement 2005-2015. Ce présent travail se veut donc une base de données pouvant servir d’orientation notamment pour les décideurs. Il s’agira ici d’analyser les problèmes auxquels la région du Sine et plus particulièrement le terroir de Boyard est confronté en matière d’élevage.

LE TERROIR DE BOYARD DANS LA COMMUNAUTE RURALE DE LOUL SESSENE

Le terroir de Boyard est une partie intégrante de la Communauté rurale de Loul Séssène qui appartenait jusqu’en 1984 à l’ancienne région administrative du Sine-Saloum, date à laquelle celle-ci a été scindée par la loi 84-22 du 22 février 1984 en deux régions administratives distinctes à savoir celle de Kaolack et celle de Fatick dont elle dépend depuis lors. Elle est une des quatre (04) CR constitutives de l’arrondissement de Fimela. Limitée à l’Est par la CR de Mbellacadiao, à l’Ouest par le département de Mbour (région de Thiès), au nord par l’arrondissement de Tattaguine et au Sud par la CR de Djilass, elle est située à 14° 18’ 0’’ de latitude nord et 16° 36’ 0’’ de longitude ouest. La Communauté rurale de Loul Séssène est constituée par dix sept (17) villages appartenant au même terroir et unis par une solidarité résultant notamment du voisinage et ensemble capable de trouver les ressources nécessaires à leur développement (Article 192 du Code des collectivités locales). Cette communauté rurale a fait l’objet d’un zonage basé sur des raisons d’ordre pédologique et socioculturel. C’est ainsi qu’on distingue d’une part, la zone de Loul, ou domaine des tannes, qui est constituée de 08 villages à savoir Loul Séssène, Loul Ndoundour, Loul Ndiodione, Nguéssine, Sing Nguéssine, Ndoff, Sakhor et Dack et d’autre part, la zone de Boyard ou domaine des vallées formée de 09 villages que sont Boyard Ndiodiome, Boyard Tock, Sing Boyard, Ndiol Mangane, Ndiol Khokhane, Ndiagamba, Pombane, Nobandane et Fouah Mbégnard.

LE MILIEU PHYSIQUE

Les conditions climatiques

L’intérêt d’étudier ici les aspects du climat s’explique par leur influence sur la dynamique des ressources naturelles et par conséquent des systèmes de production dont l’élevage. Appartenant au domaine sahélo-soudanien, notre zone d’étude connaît des variabilités climatiques engendrées par les déplacements et les modifications des centres d’action et des masses d’air. Elle se caractérise par une alternance de saison sèche (novembre-juin) et de saison humide (juillet-octobre) dictée par les mouvements du Front Inter Tropical (FIT). Dans ce sous-chapitre, nous nous proposons d’étudier brièvement les données climatiques de la zone à savoir : les températures, l’insolation, l’humidité, l’évaporation, les vents et les précipitations. Pour ce faire, nous travaillons avec les données des deux stations climatiques ceinturant cette zone. Il s’agit de la station agro-météorologique de Fatick et de la station pluviométrique de Fimela.

Les températures et l’insolation 

Avec une moyenne annuelle de 28,1°C, la température dans la communauté rurale de Loul Séssène connaît des variations saisonnières. Alors que les valeurs maximales sont atteintes au mois de mai (30,4°C), les valeurs minimales par contre sont enregistrées au mois de janvier (25,4°C). Cependant, en raison de la proximité de l’Océan, ces températures sont atténuées par la fraîcheur de l’alizé maritime. L’insolation est très importante dans la zone. Elle atteint son maximum au mois d’avril avec environ 315 heures, soit une moyenne de 10,5 heures par jour ; et son minimum au mois d’Août avec environ 212 heures, soit une moyenne de 6,8 heures par jour.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
LA PROBLEMATIQUE DE RECHERCHE
PREMIERE PARTIE : LE TERROIR DE BOYARD DANS LA CR DE LOUL SESSENE
CHAPITRE 1 : LE CADRE PHYSIQUE
CHAPITRE 2 : LE CADRE SOCIO-ECONOMIQUE
DEUXIEME PARTIE : ETUDE DE L’ELEVAGE DANS LE TERROIR DE BOYARD
CHAPITRE 1 : CARACTERISATION DU SYSTEME D’ELEVAGE
CHAPITRE 2 : NIVEAU D’ORGANISATION ET D’ENCADREMENT DES ELEVEURS
TROISIEME PARTIE : LA PROBLEMATIQUE DE L’ELEVAGE DANS UN ENVIRONNEMENT EN MUTATION
CHAPITRE 1 : LA DEGRADATION DES RESSOURCES PASTORALES
CHAPITRE 2 : LES PROBLEMES D’INSECURITE ANIMALE ET LES HYPOTHESES DE SOLUTIONS
CONCLUSION GENERALE

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