Selon l’agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), en 2009, le Sénégal connaissait un taux d’urbanisation de 42 %. Et plus de 25% de la population sénégalaise vivaient dans la région dakaroise ou sont localisées 68% des activités du pays. Cette attraction vers la capitale s’explique par le fait que « le monde urbain est d’abord un monde plus libre, où les contraintes sociales sont atténuées… la ville est le lieu où l’on craint moins la maladie et les souffrances. » (Vennetier, 1991). Cet espace offre de nombreuses opportunités du fait de la disponibilité de services de base tels que l’eau, l’électricité, les hôpitaux, les écoles. Cette situation a aboutit un à déséquilibre notoire entre Dakar qui se modernise et les villes de l’intérieur déclinantes .
Toutefois, dans certaines zones de Dakar comme Pikine, on note le phénomène de l’auto construction et le développement de l’habitat irrégulier (DIOP, 2006). La zone qui est appelée « Pikine irrégulier » est construite sur un emplacement inadéquat et de manières spontanées sur d’anciens sites qui servaient de champs. Cette situation est due au fait que les nouveaux habitants étaient particulièrement démunies, et ils n’avaient pas d’autres choix que de venir s’entasser dans des habitations de fortune. Et le plus souvent, les maisons étaient construites avec des matériaux de récupération, sans eau, sans électricité ni équipement d’assainissement.
Depuis sa création, la commune d’arrondissement de Guinaw Rails sud est confrontée à des difficultés dont les plus significatifs restent le manque ou l’absence d’infrastructures sociales de base. En ce qui concerne l’accès à l’eau potable, cela fait des années que des efforts ont été faits par les pouvoirs publics. En effet, en 2004, les données sur l’accès à l’eau indiquent une résorption du déficit avec 90 % de la population de Dakar qui un accès raisonnable à l’eau dont 72 % à partir d’un robinet individuel et 18 % à travers un robinet public ou borne fontaine (Natalie, Juillet 2005).
Problématique
On estime aujourd’hui dans le monde à 1,1 milliard le nombre de personnes privées d’un accès convenable à l’eau potable et à 2,6 milliards le nombre de personnes ne disposant pas d’assainissement . Face à ces problèmes, la communauté internationale s’est donnée comme Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) de réduire de moitié d’ici 2015 la proportion de la population mondiale qui n’a pas un accès durable à l’eau et à l’assainissement (PNUD, 2006). Au regard de la croissance démographique, cela implique de desservir 1,6 milliard de personnes en eau potable et 2,2 milliards en assainissement. Si dans la plupart des régions du monde l’objectif de réduire de moitié la population qui n’a accès ni à l’eau ni à l’assainissement sera atteint entre 2015 et 2020, le continent africain connait un énorme retard. Au rythme actuel des investissements en Afrique, l’OMD pour l’eau ne sera atteint qu’en 2040. Quant à l’OMD pour l’assainissement, il ne sera pas atteint avant 2076 …
A Guinaw rails sud, on remarque très souvent des pénuries d’eau courante résultant d’une insuffisance de l’approvisionnement générale, relative à l’augmentation de la population. Si pour l’approvisionnement en eau potable la solution consisterait pour la SONES à doter les ménages de la localité de branchements sociaux afin de permettre l’accès à l’eau. Dans le domaine de l’assainissement, les autorités doivent mettre en place des politiques plus ambitieuses. Car vu la configuration actuelle de la commune, pour apporter des solutions aux problèmes de l’assainissement, cela nécessitera une restructuration entière de certains quartiers de la zone.
Dans cette localité, si certains ménages qui sont branchés au réseau de distribution d’eau connaissent des interruptions fréquentes dans l’alimentation. D’autres par contre ne disposent toujours pas d’un branchement au réseau. Ce qui les entraine à acheter l’eau aux bornes fontaines. De même les coupures d’eau qui sont monnaie courante dans le quartier poussent les habitants à utiliser l’eau des puits ou des « pompes manuelles».
Et cela n’est pas sans risque sur l’état de santé des populations. Car l’eau destinée à la consommation et la baignade si elle n’est pas saine peut être source de nombreuses maladies pour la population (ANDREWS, 1980). Quand il y’a pénurie, les populations se débrouillent comme elles peuvent pour se ravitailler en eau pour leurs besoins domestiques. Elles vont ainsi à l’assaut des puits et des pompes dont l’eau provient d’une nappe phréatique souvent proche de la surface et très polluée par les infiltrations, notamment des latrines (Vennetier, 1991).
Dans le domaine de l’assainissement, la situation n’est guère reluisante. La problématique des déchets solides et liquides constitue une véritable menace pour la santé publique. Du fait qu’il existe une inégalité pour la prise en charge de ce problème de la part des autorités. On a noté qu’à Dakar un quart des logements seulement bénéficient de services d’élimination des eaux usées, des ordures ménagères et des excréments humains (RICHARD E. Stren, 1993). On assiste au quotidien au spectacle désolant des ordures déversées un peu partout dans les grandes espaces inoccupés du quartier. Ce qui rend ce dernier extrêmement sale et inesthétique. Cette absence de gestion des déchets solides et liquides ouvre la porte aux maladies et expose les habitants à des risques sanitaires importants. (RICHARD E. Stren, 1993). Aujourd’hui nul ne peut contester que parmi les problèmes les plus soulevés par les populations dans leur localité, figurent celui de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement. Et une attente énorme est placée sur les autorités compétentes pour trouver les solutions idoines. Afin que ces difficultés rencontrées chaque jour ne soient plus que de mauvais souvenirs.
Contexte et justification
Contexte
Le Sénégal à l’instar des pays de l’Afrique de l’Ouest, a connu un processus d’urbanisation très rapide et souvent mal contrôlé. La population urbaine sénégalaise est passée de 25% en 1960 à plus de 41% en 2002 (statistiques, 2004). Ce phénomène est dû en grande partie, à un exode de la population rurale vers les centres urbains. Malheureusement, les populations qui arrivent dans la capitale souvent démunies échouent dans les quartiers périphériques car n’ayant pas les moyens d’habiter dans le centre ville ou le logement est très cher. De même faute de moyens, l’accueil des nouveaux migrants n’est ni organisée, ni financée par les autorités. Donc, l’extension de Dakar est à l’image comme l’explique MERLIN de la plupart des villes africaines. Elle s’est faite «de façon spontanée et précaire avec le développement de bidonvilles sur des terrains appartenant à l’Etat ou achetés à des lotisseurs privés et vers les périphéries et autres espaces qui naguère étaient plus ou moins naturels ou à vocation agricole».(Merlin, 2000) .
Situées à 12 km de la ville de Dakar, Pikine représente la plus grande partie de sa banlieue. Au début les populations de Pikine étaient issues du déguerpissement de la Médine décidé par les autorités coloniales au cours des années 1952-1953 pour désengorger la ville. Nous avions alors l’existence d’une Pikine régulière. Car l’installation de la population déguerpie avait fait l’objet de planification de la part des autorités de l’époque. Cependant les ruraux venus tenter leur chance en ville et certaines populations issues du déguerpissement se sont installées de manière anarchique dans des zones non lotisses dépourvues d’infrastructures de base. En effet à Pikine, il existe de vastes espace de quartiers irréguliers ou les services publics sont quasi-inexistants, l’accès à l’eau potable très limité, les ordures ne sont pas ramassées, les eaux usées stagnent. On estime qu’un habitant sur quatre réside dans une zone irrégulière non lotie .
Guinaw rails à l’entrée de la presqu’Ile du cap vert à l’est de Dakar a été crée dans cette Pikine irrégulière. Le quartier a été érigé en deux communes d’arrondissements: Guinaw Rails nord et Guinaw Rails sud par le décret 96-745 du 30 août 1996 portant création de communes d’arrondissement dans les villes de Dakar, Pikine, Guédiawaye et Rufisque. Les établissements humains se sont développés dans cette localité bien avant la mise en place des infrastructures dessinant ainsi des formes irrégulières. Dans cette localité on note des carences très importantes en matière d’infrastructures collectives nécessaires à la vie quotidienne. Guinaw Rails souffre du manque de système d’assainissement et les risques d’inondation répétée en saison des pluies sont énormes. Le quartier n’est pas relié au réseau d’évacuation des eaux usées et pluviales (égouts). Aussi, l’inaccessibilité d’une grande partie du quartier handicape la fréquentation des camions de ramassage des ordures ménagères (BADJI, 2009).
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Table des matières
INTRODUCTION
1. Problématique
1.2 Contexte et justification
1. 2.1 Contexte
1.2.2. Justification
2. Analyse conceptuelle
4. Hypothèses et objectifs
4.1 Hypothèses
4.2 Objectif général
4.2.1 Objectifs spécifiques
5. Méthodologie
5.1 La revue de littérature
5.2 Enquêtes
5.3 Le Traitement et l’analyse des données
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DE LA COMMUNE D’ARRONDISSEMENT DE GUINAW RAILS SUD
Chapitre I : Le cadre physique de Guinaw rails sud
Chapitre II : Les infrastructures de base dans la localité de Guinaw rails sud
DEUXIEME PARTIE : L’APPROVISIONNEMENT EN EAU ET L’ASSAINISSEMENT DANS LA COMMUNE D’ARRONDISSEMENT DE GUINAW RAILS SUD
Chapitre III : La situation de l’approvisionnement en eau
Chapitre IV : La gestion des eaux usées à Guinaw rails sud
Chapitre V : La gestion des déchets solides à Guinaw rails sud
TROISIEME PARTIE : LES CONSEQUENCES DE L’ABSENCE DE SYSTEME D’ASSAINISSEMENT ET LES PROBLEMES DANS L’APPROVISIONNEMENT EN EAU DANS LA COMMUNE D’ARRONDISSEMENT DE GUINAW RAILS SUD
Chapitre VI : Les conséquences de l’absence de système d’assainissement et les problèmes dans l’approvisionnement en eau
Chapitre VII : Les perspectives mises en œuvre par les différents acteurs pour améliorer les conditions de vie des populations
CONCLUSION
Annexe 1
Annexe 2
BIBLIOGRAPHIE