La problématique de l’accès a l’eau potable en milieu rural et ses effets sur la santé des populations

La Terre est à 70 % recouverte d’eau. 97 % de cette eau est salée et 2 % emprisonnée dans les glaces. Il n’en reste qu’un (1%) pour irriguer les cultures et étancher la soif de l’humanité tout entière. L’eau est un bien commun ouvert c’est-à-dire, un bien dont l’utilisation était presque gratuite et n’est régie par aucune règle sévère. Avec cette liberté d’accès, la tentation pour les usagers d’en abuser est très grande. Plusieurs personnes utilisent la ressource publique d’eau potable sans se préoccuper de la durabilité c’est-à-dire, de l’entretien, ni du renouvellement de l’équipement. Dans ce contexte, les populations compteront toujours sur la providence étatique pour un fonctionnement continu du secteur de l’hydraulique. Il apparaît donc clair que compte tenu des moyens très limités de l’État et de sa tâche multisectorielle, qu’il ne peut accomplir continuellement une telle mission. C’est ainsi que certaines installations hydrauliques en milieu rural sont tombées dans une situation de panne irréversible et leurs anciens usagers (les populations) ont dû recourir aux anciennes sources impropres à la consommation.

Des eaux provenant d’un réservoir profond constitué par une nappe captive disponible sur près de 80% du territoire Sénégalais et nécessitent des forages profonds et coûteux (150000 et 200000 dollars) ; Des eaux provenant de réservoirs superficiels constitués par des nappes phréatiques, accessibles à moindre coût (10000 et 20000 dollars) .

Dans la communauté rurale de Ndiaganiao, le problème lié à la gestion non efficace des ouvrages hydrauliques et à la surexploitation des ressources en eaux souterraines dans la ville de Mbour constituent les contraintes majeures pour l’approvisionnement en eau potable des populations. Mais également il faut noter le manque de volonté politique des élus locaux dans le secteur de l’hydraulique de la zone. En 2002, l’association Saint-Malo-Mbalakhate a réalisé un vaste programme hydraulique d’un coût de 185 972 492FCFA dans la zone avec l’appui financier de certains villages. Ce programme était axé sur le forage de Soussoung et a permis la construction d’un château d’eau de 200 m3 et l’étendu du réseau d’approvisionnement en eau potable dans 24 villages.

PROBLEMATIQUE DE RECHERCHE 

Contexte 

Depuis les années 1970, le Sénégal, comme tous les pays du sahel, est confronté à la sécheresse et à l’avancée du désert. Cette situation affecte l’agriculture qui était un des piliers de l’économie sénégalaise. Cette crise de l’agriculture est liée à la baisse de la pluviométrie, mais à celle de la fertilité des sols. En plus de ces facteurs physiques (climatologiques et environnementaux), s’ajoute l’effet de la croissance démographique rapide entre 1976 et 1988. Durant cette période, en dehors des cas exceptionnels de Richard Toll et Touba qui ont enregistré les plus forts taux de croissances démographiques du Sénégal (16% et 15%), le département de Mbour (où se trouve notre zone d’étude, C.R de Ndiaganiao) a enregistré 6,28% , soit le troisième taux d’accroissement le plus élevé.

La crise de l’eau est principalement liée au changement climatique et à la croissance démographique qu’a connue le Sénégal ces dernières années. Certes le pays dispose d’énormes ressources et potentialités en eau : 31 milliards de M d’eau souterraine et de surface dont 36% à partir des fleuves Sénégal et Gambie . Mais aujourd’hui, on peut bien s’étonner qu’en dépit de l’abondance de la ressource, la population du Sénégal rencontre des difficultés d’accès de façon continue à l’eau potable de qualité et en quantité suffisante. Le taux de couverture des besoins en eau potable varie considérablement selon qu’on est en ville ou dans les zones périphériques et rurales. Pourtant de nombreux projets et programmes ont été mis en œuvre par le gouvernement du Sénégal en partenariat avec les ONG et les partenaires au développement pour l’atteinte des OMD dans le domaine de l’eau potable et de l’assainissement (PSE, PLT et PEPAM). Mais, ces projets étaient souvent concentrés en milieu urbain particulièrement dans la ville de Dakar.

Les difficultés d’accès à l’eau potable en milieu rural ne se posent pas seulement en termes de quantités, mais aussi en termes de qualité, de disponibilité et d’accès à la ressource. La qualité de l’eau dans ces milieux est affectée par les mécanismes naturels comme la prolifération des germes pathogènes. Elle subit aussi les menaces humaines à travers l’utilisation d’engrais chimiques et de pesticides dans l’agriculture.

En milieu rural, l’eau utilisée pour la consommation et d’autres usages vient en général de points non protégés et contient à cet effet d’agents pathogènes, vecteurs de maladies diarrhéiques. Ces points d’eau non protégés offrent des conditions idéales pour la prolifération d’insectes comme les moustiques qui transmettent le paludisme ou des mollusques comme les escargots d’eau, vecteurs de la bilharziose. En suite, il est noté que là où l’eau propre fait défaut, les installations sanitaires manquent aussi. Ceci favorise le développement des maladies d’origine hydrique dues à l’utilisation des eaux infectées et au manque d’hygiène.

Ainsi en 2002, l’OMS précisait que plus de 3 millions de personnes sont décédées à la suite de maladies transmises par des eaux infectées et par manque d’hygiène. En 2005, les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), dans son programme d’accès à l’eau potable et à l’assainissement au Sénégal (PEPAM), se fixaient pour but en 2015, un taux d’accès à l’eau potable de 82% aussi bien en milieu urbain que rural .

En 2007, sur 6,4 milliards d’êtres humains, plus d’un milliard n’a pas du tout accès à l’eau potable et plus de 2,5 milliards ne disposent pas de système d’assainissement d’eau . Aujourd’hui, dans le monde, 2 milliards d’êtres humains dépendent de l’accès à un puits. Il faudrait mobiliser 30 milliards de dollars par an pour répondre au défi de l’eau potable pour tous, quand l’aide internationale est à peine de 3 milliards . Par exemple un enfant dans le monde meurt toutes les 5 secondes ; des millions de femmes s’épuisent en corvées d’eau ; plus de 4.000 enfants de moins de 5 ans meurent chaque jour de diarrhées liées à l’absence d’assainissement et d’un manque d’hygiène ; chaque année, 443 millions de jours de scolarité sont perdus à cause d’infections transmises par l’eau insalubre .

Dans la Communauté Rurale de Ndiaganiao, le problème de l’accès à l’eau potable est le résultat de plusieurs facteurs combinés. D’abord, l’on note les contraintes hydrologiques dues aux aléas climatiques, à la pollution anthropique et à l’intrusion des eaux marines. Ensuite, il y a un défaut de recharge des nappes souterraines dû au déficit pluviométrique et à une forte surexploitation, en particulier dans la zone de Mbour. Cette situation a entraîné l’avancée progressive du biseau salé, la baisse du niveau piézométrique des aquifères et le tarissement de beaucoup de puits traditionnels.

Par ailleurs, la forte minéralisation des eaux souterraines, surtout celles du paléocène engendre des affections sanitaires par la présence du fluor qui peut atteindre 12mg/l à Mbalakhate. Les difficultés de maintenance et de renouvellement des équipements hydrauliques entrainent des ruptures plus ou moins fréquentes d’approvisionnement de proximité. L’on note également la vétusté des infrastructures hydrauliques et la hausse des prix des produits pétroliers (gas-oil, huile et graisse) nécessaires au fonctionnement des stations de pompage. Les contraintes liées au coût économique, au temps du transport de l’eau et à la distance des ménages par rapport aux sources d’approvisionnement.

Ces différents éléments rendent difficile l’accès à l’eau potable dans la communauté rurale de Ndiaganiao. Ces difficultés d’accès à l’eau potable et ses conséquences sanitaires en milieu rural justifient le choix de notre thème d’étude qui porte sur la communauté rurale de Ndiaganiao. La communauté rurale de Ndiaganiao se trouve dans la région de Thiès, département de Mbour, l’arrondissement de Fissel. Elle est située entre 14,33° de latitude Ouest et 16,43° de longitude.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PROBLEMATIQUE DE RECHERCHE
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE DE LA CR DENDIAGANIAO
CHAPITRE1 : LE CADRE PHYSIQUE
CHAPITRE 2 : LE CADRE HUMAIN
DEUXIÈME PARTIE : LES RESSOURCES EN EAU, EXPLOITATION ET GESTION DE L’EAU DANS LA CR DE NDIAGANIAO
CHAPITRE 1 : RESSOURCES EN EAU DE LA COMMUNAUTE RURALE DE NDIAGANIAO
CHAPITRE 2 : DIAGNOSTIC DES INFRASTRUCTURES HYDRAULIQUES ET LA SITUATION DE L’ACCES A L’EAU POTABLE DANS LA C.R DE NDIAGANIAO
CHAPITRE 3 : LA GESTION ET LA QUALITE DE L’EAU DANS LA CR DE NDIAGANIAO
TROISIÈME PARTIE : LES IMPACTS DE LA GESTION DE L’EAU SUR LA SANTE
CHAPITRE 1 : LES AFFECTIONS DUES A L’EXCES DU FLUOR DANS L’EAU
CHAPITRE 2 : LES INFECTIONS DUES A L’EXCES DES AUTRES COMPOSES CHIMIQUES DANS L’EAU
CHAPITRE 3 : LES MALADIES DUES A I’INSALUBRITE
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE

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