L’assainissement demeure une problématique majeure pour l’ensemble des régions du Sénégal aussi bien en milieu urbain que rural. Le taux d’accès aux ouvrages d’assainissement reste encore très bas et le Sénégal n’a pas satisfait ses Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) dans ce secteur qu’est l’assainissement. La gestion de l’assainissement est pratiquement déficiente, du niveau infra à celui régional à l’image de Dakar confrontée aux problèmes environnementaux et écologiques. En raison du rythme de l’accroissement naturel et de l’artificialisation, le pouvoir colonial a été très vite sensible à ce problème en dotant la capitale d’un plan d’aménagement en 1923 « … et il n’y avait que quarante-cinq mille habitants. » (Pavrod, 1958) .
Le manque d’assainissement est un véritable fardeau pour la population et les autorités compétentes. En effet, l’assainissement est handicapé à cause de son cout onéreux. Associé au cercle vicieux de la pauvreté, du poids démographique et de l’urbanisation galopante, l’assainissement reste limité. Tous ces éléments ne constituent que le soubassement du chômage, du marasme économique et de l’occupation anarchique. La gestion des eaux usées devient, de ce fait, aujourd’hui un enjeu clé pour les élus locaux, responsable de l’aménagement urbain afin de garantir la sécurité sanitaire et le confort de leurs administrés. De même qu’à l’échelle locale, le constat n’est pas du tout reluisant. Le pouvoir public rencontre d’énormes difficultés dans l’accomplissement des objectifs. L’assainissement adéquat requiert une mobilisation financière nationale ou internationale. Or, l’autorité locale agit souvent, pour avoir de recettes tirées des droits de bornage afin de pouvoir fonctionner. Ainsi, le traitement des eaux usées reste sous-développé, faisant peser sur la commune un cout sanitaire et économique excessif.
Localisation, contexte et justification
La commune de DSM constitue notre champ d’étude. La position spatiale et géographique reste stratégique. En effet, elle est limitée à l’Est et à l’Ouest respectivement par la forêt classée de Mbao et la route de Coppée qui la délimite des communes de Tivaoune Diack-Sao et de Thiaroye Gare, au Nord par le tracé des rails qui la sépare des localités de Yeumbeul Sud et de Keur Massar et au Sud par l’océan Atlantique et la commune de Thiaroye/Mer .
C’est l’une des 16 communes de la ville de Pikine depuis l’instauration de la loi 96.06 du Mars 1996 relative à la décentralisation. Elle est située à l’entrée de la presqu’île du Cap Vert, à l’Est de Dakar à 14° 44’ 17’’ Nord et 17° 19’ 26’’ Ouest. Elle s’étend sur une superficie de 7.3km² et compte environ 135 359 habitants contre 105 782 habitants (2002), soit une densification de 29 577 résidents par km² avec un taux de 2.9%. Cette croissance spectaculaire de la commune s’explique en tant que cité dortoir. Aussi, la commune a-t-elle absorbé un important apport migratoire sous l’effet combiné de la crise et de l’exode rural.
Les caractéristiques topologiques, biogéographiques et hydrométéorologiques
Le capital physique et biochimique de la zone d’étude est typique et distinctif des paramètres édaphiques suivants.
La morphologie et la structure du sol
La pédologie est constituée de sol dior (sols ferrugineux non lessivés) propice à l’agriculture et à l’habitat. Cependant, il existe des zones marécageuses autour desquelles les sols sont de type hydromorphe. Il y est également enregistré beaucoup de formations marno-calcaires dont l’imperméabilité prédit des signes avant-coureurs d’un assainissement vulnérable dû aux inondations. (ENDA RUP, 2014) .
La formation géologique du sol, reposant sur un substratum marneux, remonte à la période du quaternaire. En effet, les zones basses ont connu un ensablement massif. Entre les dunes, s’est établie une série de lacs asséchés et de bas-fonds très fertiles appelés « Niayes ». C’est le domaine de la culture maraichère et de la floriculture. Somme toute, la situation catastrophique actuelle ne peut pas être comprise sans tenir en compte ces deux phénomènes particuliers : la remontée fulgurante de la nappe mais également le retour de la pluviométrie après une longue sécheresse accentuée.
L’hydrographie
Le réseau hydrographique est dominé par l’existence de quelques marigots temporaires occasionnés par les inondations. La commune de DSM est, en certains endroits, occupés par des mares permanents. En effet, la topographie du local est relativement basse (en moyenne 4 m par rapport au niveau de la mer) et la nappe superficielle est inférieure à 1,5 m environ sur l’ensemble du territoire communal. A Sam Sam 3, l’un des quartiers administratifs de la zone, la superficialité de la nappe se situe entre les intervalles 1,8 et 1,1 mètre (PDD, 2012). Le local appartient au système des Niayes caractérisé par une succession de dunes et de dépressions composées de cuvettes, de zones inondables et de non inondables. Sa nature amphibie s’explique, en l’occurrence par la récurrence des inondations affectant la zone pour une bonne partie de l’année.
La végétation
La végétation est particulièrement pauvre à cause d’une répartition particulièrement inégale. Le défrichement pour des fins constructives et le changement climatique sont les principaux facteurs perturbateurs. Toutefois, la végétation est dominée par des acacias « Neem » et un tapis herbacé composé de cram-cram, scientifiquement nommé cenchrus bif florus. La faune est dominée par des rongeurs, des amphibiens qui prolifèrent à l’hivernage, des reptiles et des oiseaux fréquentant les zones marécageuses (cigognes, hérons etc.).
Les conditions atmosphériques
Les conditions atmosphériques et météorologiques sont tributaires des phénomènes naturels tels que le climat, la température et la pluviométrie.
Le climat
Le climat de la commune est de type tropical subcanarien marqué par une alternance d’une saison sèche de huit mois (début Novembre à mi-juillet) et d’une saison des pluies de trois à quatre mois (mi-Juillet, Août, Septembre, Octobre). Le climat y est adouci par l’influence de l’alizé maritime issu de l’anticyclone des Açores.
La température
Les températures y fluctuent selon les périodes de l’année. Elles oscillent entre 17°C et 25°C pendant la période dite fraiche (de mi-Décembre à Février) et de 25°C et 35°C au cours des périodes les plus chaudes (d’Avril à Novembre) qui correspond à la période pluvieuse. Cette alternance saisonnière est réglée d’une part, par les vents d’harmattan soufflant d’Est en Ouest de Novembre à Avril et d’autre part, par la mousson qui souffle du Sud-Ouest au nord-Est, de Juin à Septembre.
La pluviométrie
La pluviométrie excédentaire constatée ces dernières années, recueillie grâce aux données statistiques des archives de la météo, témoigne que la référence décennale s’établit à 130 mm de pluie quotidienne. Ce qui est exceptionnel en guise de comparaison avec l’épisode d’Août 2009 qui enregistrait 100 mm et celui d’Août 2005 avec 90 mm de pluie (PDD/ PROGEP, 2012).
Depuis la fin des années 60, comme partout ailleurs dans les pays du Sahel , on y enregistre une pluviométrie particulièrement déficitaire par rapport à la moyenne observée. Si l’année 1968 marque le commencement d’un bouleversement de l’évolution des pluies, elle est également retenue comme point de départ de la sécheresse au Sahel.
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Table des matières
1 INTRODUCTION GENERALE
2 PROBLEMATIQUE
3 METHODOLOGIE DE RECHERCHE
1 PREMIERE PARTIE
4 CHAPITRE I : DESCRIPTION DES ASPECTS PHYSIQUES
5 CHAPITRE II: LES FACTEURS HUMAINS DE LA ZONE
2 DEUXIEME PARTIE
6 CHAPITRE III : LE CADRE JURIDIQUE ET ADMINISTRATIF
7 CHAPITRE IV : INTERACTION ET COLLABORATION ENTRE DIFFERENTS ACTEURS
3 TROISIEME PARTIE
8 CHAPITRE V : LES LACUNES CONSTATEES DANS LE CADRE DE VIE
9 CHAPITRE VI : LES IMPACTS DU DEFAUT DE L’ASSAINISSEMENT DANS LE MILIEU
4 QUATRIEME PARTIE
10 CHAPITRE VII : LES SOLUTIONS
INSTTITUTIONNELLES
11 CHAPITRE VIII : LES SOLUTIONS TECHNIQUES
12 CONCLUSION GENERALE