LA PROBLEMATIQUE DE LA FILIERE RIZ

Composition ethnique

      La population est majoritairement du groupe ethnique Sihanaka. Viennent ensuite respectivement les Merina, les Betsileo et les Betsimisaraka. On peut distinguer trois groupes différents au sein de l’ethnie Sihanaka (10):
− Les Tamoronala habitent près de la forêt tropicale et ressemblent plutôt aux Betsimisaraka ;
− Les Tetivohitra occupent les collines, et leurs traits et habitudes s’apparentent à ceux des Merina ;
− Les Tanororo qui exercent au bord du Lac Alaotra le métier de pasteur sont sous l’influence Tsimihety et Sihanaka.
On remarque que dans la CR de Morarano-Chrome, le FKT d’Ambodiatafana est fortement occupé par les Sihanaka Tetivohitra. Dans la Commune, les Sihanaka sont chiffrés à 20.725 hab ; on compte 6.115 Merina ; 1.367 Betsileo; 3.262 Betsimisaraka et 4.958 hab pour les autres groupes ethniques(11) En général, les Sihanaka sont la population d’Alaotra. Ils ont évidement la spécialité et l’habitude de la riziculture. L’arrivée des autres ethnies est souvent enregistrée pendant la période de repiquage ou de récolte. Elles viennent repiquer et couper le riz, puis immigrent dans la région, pour juste cultiver.

Remise en place d’encadrement agricole

        L’accompagnement agricole constitue une des forces vives au  niveau du secteur agricole. Les encadreurs ont pour mission, la vulgarisation de la technique et des intrants modernes au sein de l’exploitation du monde rural. Néanmoins, devant le désengagement de l’Etat du secteur productif, les vulgarisateurs agricoles, les chefs de zone de l’agriculture n’existent plus. La zone d’étude ne dispose plus d’encadreurs agricoles. Pourtant, à l’heure actuelle, dans le cadre du développement rizicole, le PSDR finance et encadre seulement les paysans par l’intermédiaire des ONG qui se sont groupés en organisation paysanne suivant l’ordonnance N° 60-133 du 3 octobre 1960. D onc, il faut que les paysans s’organisent pour pouvoir bénéficier d’un encadrement agricole intensif suivant le choix d’activités et de spéculations que l’association adopte. Par ce moyen, ils auront facilement accès à tout ce dont ils ont besoin pour leur développement agricole. Dans ce contexte, les paysans sont les acteurs de leur propre développement en partenariat avec les organismes privés travaillant dans le domaine du développement rural, et avec l’Etat qui joue le rôle d’appui

Changement d’esprit des cultivateurs

     Selon François PEROUX : « Le développement est la combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population, qui la rendent apte à faire croître cumulativement et durablement son produit global »(26) Les paysans doivent se comporter en producteurs et pas en simples consommateurs. C’est la raison pour laquelle, l’objectif du troisième millénaire, prôné par le Millenium challenge Accouant (MCA), est que chaque cultivateur doit comprendre qu’il peut entrer dans l’agrobusiness. Cela signifie que l’agriculteur peut produire quelques choses de conforme à la qualité de normes internationales, s’il applique la nouvelle technologie agricole, et peut bien éviter les problèmes financiers et peut avoir ainsi les moyens d’exploiter ses terres. En fait, les agriculteurs doivent avoir une mentalité commerciale, ils sont libres de produire un produit de qualité. Ce qui est un critère de la valorisation du prix d’un produit; le producteur peut obtenir une marge de prix plus élevée. Mais, même si les paysans consommateurs se transforment en paysans producteurs, cela ne suffit pas pour augmenter le revenu rural. Pour cela, il faut aussi l’amélioration de la gestion.

Assurance agricole

       Le secteur primaire doit avoir une assurance comme les autres secteurs. Il court aussi des risques tel que le cataclysme naturel (cyclone, inondation, sècheresse, grêle, etc.) qui entraîneront la diminution de la production. Dans ce cas, l’assurance peut récupérer les dépenses de la campagne précédente afin que les acteurs puissent redémarrer aussi pour l’année à venir. Le secteur primaire constitue un moteur de la croissance économique à Madagascar. En d’autres termes, l’assurance agricole est la technique d’accélération du développement rural ; elle est également un filet pour empêcher le mode de faire valoir indirect (métayage et fermage), et la vente de terrain pour les paysans en difficulté. En outre, elle assure les recouvrements des dettes impayées par les paysans au niveau de la microfinance et évite tous problèmes entre le prêteur et l’emprunteur : les microfinances hésitent à prêter de l’argent aux paysans qui ne peuvent pas apporter des garanties suffisantes pour le remboursement. Les accidents écologiques accentuent ce manque de confiance, alors les agriculteurs ne sont pas quelquefois crédibles. Selon Barret C.B : « L’absence de mécanisme d’assurance contre les risques de la production et le risque de prix entraînent la réduction des investissements agricoles qui auraient pu générer une optimisation de la production agricole »(26) L’existence de l’assurance agricole pour les paysans fait monter la production et les revenus, lorsque : Les agriculteurs sont libres d’emprunter aux crédits mutuels sous les conditions de la sécurisation foncière considérée. Alors, ils ont la possibilité d’acheter des matériels agricoles avec lesquels ils peuvent travailler la surface qu’ils possèdent et peuvent respecter le calendrier agricole. La possession d’argent leur permet d’acheter des intrants (engrais, produits de traitements, etc.) Ils peuvent également se procurer des semences améliorées à haut rendement

CONCLUSION

      Au terme de notre étude, nous constatons qu’en dépit des difficultés que rencontrent les ménages ruraux de la Commune rurale Morarano Chrome, plus précisément le Fokontany Ambodiatafana, ils disposent des potentialités socio-économiques importantes pour le développement. A ce titre, la production rizicole semble être une des priorités nécessaires. Toutes les actions de développement doivent alors avoir comme objectif, l’instauration d’un environnement socio-économique permettant un développement soutenu et durable pour satisfaire les besoins essentiels des paysans. Notre analyse consiste à proposer des solutions en vue surtout de redresser la situation défectueuse de la filière riz de le FKT d’Ambodiatafana à l’heure actuelle, afin de contribuer à l’amélioration du revenu rural des cultivateurs. Le système de la production rizicole reste localement médiocre. L’espoir d’une amélioration du niveau de la production dépend réellement des facteurs humains et pédologiques. En plus, les conditions naturelles influent très fortement à la production agricole de l’exploitation, notamment rizicole; cette production n’arrive pas dépasser le niveau très faible de la subsistance familiale. Notre recherche se focalise sur deux axes de réflexions. Le premier axe s’est concentré sur un diagnostic méso-economique de la filière riz en tant que principale activité économique des ménages ruraux, à travers le concept innovant de « la stratégie de sortie le problème de riziculture des ménages ruraux ». Il nous a permis d’effectuer une analyse de principales causes du problème agricole et de principaux facteurs discriminants. Il en ressort de cette analyse que le problème agricole s’accentue en fonction du degré du cumul de contraintes (physique, technique, environnement,..). L’analyse de facteurs déterminants permet d’identifier trois dynamiques micro-économiques qui permettent aux ménages de s’assurer une meilleure condition de vie : l’intensification rizicole, la diversification des activités agricoles et le développement d’activités extra agricoles. En partant d’une typologie des riziculteurs. Notre analyse nous a permis également de résoudre leur problème par l’incitation des paysans à avoir le comportement d’adaptation à un ensemble de facteurs comme la disponibilité de la terre et du financement, le niveau de risque, l’accès au crédit. Cet axe a complété l’analyse des déterminants de la productivité en agriculture, particulièrement, l’impact du facteur capital et intrants, le degré d’accès aux services de vulgarisation sur la productivité du travail et la productivité de la terre. L’amélioration des conditions de maîtrise d’eau en rizière contribue à une augmentation de rendement. Cet axe a également permis à une identification des points clé d’une stratégie de croissance s’appuyant sur le secteur primaire. En effet, l’investissement en aménagement et la réhabilitation des réseaux hydroagricoles sont le développement et la remise en état des infrastructures routière améliorant les conditions de commercialisation des producteurs et la dynamique ville-campagne. On a aussi la résolution du problème foncier ; une politique appropriée de la promotion d’innovation pour assurer un effort, effet de distribution de revenu en milieu agricole. Le second axe de réflexion a pour but d’essayer de doter les coûts et le résultat d’une méthode de calcul des coûts durant la production lui permettant d’avoir un coût de revient. Les mesures que nous avons apportées aux problèmes évoqués tel que celui de la production ou encore celui des coûts, ont surtout l’objectif de faciliter le travail pendant la culture. Par ailleurs, connaître les coûts de fonctionnement des activités de produits, constitue une information utile en diverses occasions permettant particulièrement de : étudier l’évaluation des coûts aux différents stades du processus d’exploitation ; connaître l’efficacité de la production ; apprécier la rentabilité d’exploitation. La comptabilité analytique tient un rôle important dans la gestion de la société d’exploitation sur la connaissance des coûts, nécessaire pour toutes les entreprises. Ces dernières sont libres d’organiser les calculs des coûts adaptés à leur besoin. Avant de clôturer définitivement notre travail, nous avons proposé des perspectives en vu de la contribution à l’avenir du Fokontany, notamment par les paysans sur la création des organisations paysannes, pour assurer l’optimisation des ressources de revenus par le renforcement de la capacité de production. Malgré les solutions que nous avons proposées, les cultivateurs doivent être encouragés à faire d’autres cultures vivrières pour alléger leur dette de la prochaine année. Cette technique favorise la fertilisation du sol. Bref, compte tenu de l’analyse que nous avons effectuée jusqu’ici et du constat que nous avons fait au sujet du Fokontany, concerne sur sa situation tant économique que sociale, nous trouvons qu’il serait judicieux de mieux connaître les agriculteurs sur leurs performances techniques pour identifier comment agir pour améliorer leur productivité et leurs revenus

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : CADRE GENERAL DE L’ETUDE
CHAPITRE I : DESCRIPTION DE LA ZONE D’ETUDE
Section I : Identification et localisation du milieu
§.1. Connaissance du milieu
A. Accessibilité
a. Routes bitumées
b. Routes secondaires
B. Distance
§.2. Localisation de la zone
A. Limites géographiques
B. Situation géographique
§.3. Milieu physique
A. Sol
B. Climat
a. Pluviométrie
b. La température
Section II : Caractéristiques socio-demographiques
§.1. Situation démographique
A. Effectif de la population
B. Composition ethnique
§.2. Situation sociale
A. Santé
a. Infrastructures sanitaires
b. Personnels soignants
c. Etat sanitaire
B. Education
a. Infrastructures scolaires
b. Personnels
c. Taux de scolarisation
§.3. Religion
Section III : Situation économique
§.1. La pêche
§.2. L’élevage
§.3. Agriculture
CHAPITRE II : SPECIFICITE DE LA CULTURE RIZICOLE AU SECTEUR AGRICOLE 
Section I : Aspect général de la riziculture de la zone
§.1. Hydrographie
A. Hydrographie agricole
B. Principaux cours d’eau
§.2.Occupations des rizières
A. Périmètre rizicole non cultivable
B. Périmètre rizicole cultivable
§.3. Condition du système agricole
A. Type de riziculture
B. Mode de culture
a. Semi- direct
b. Repiquage
C. Saison de culture
D. Variété de semences
Section II : Structure de production rizicole
§.1. Régime foncier
A.Mode de faire-valoir direct
B. Mode de faire-valoir indirect
a. Le fermage
b. Le métayage
c. Gratuit
§.2. Equipements agricoles
A. Traction animale
a. Bœufs de trait
b. Matériels agricoles et outillage
B. Matériels motorisés
§ .3. Main d’œuvre
CHAPITRE III : PROBLEMES RENCONTRES PAR LES AGRICULTEURS DE LA ZONE
Section I : Contraintes physiques
§.1. Vétusté des infrastructures hydroagricoles
A. Manque d’assainissement
a. Drainage
b. Curage
B. Manque d’entretien du réseau d’irrigation
§.2. Détérioration de l’environnement
A. Destruction des bassins versants
B. Changement climatique
Section II : Contraintes techniques
§.1. Qualité des semences
A. Ignorance de la variété de semences
B. Prix des semences
§.2. Appauvrissement du sol
A. Prix des engrais
B. Utilisation des engrais
C. Existence de tenanciers
§.3. Manque de vulgarisation agricole
A. Domination de la monoculture traditionnelle de riz
Section III : Contraintes économiques
§.1. Faible disponibilité en terre
A.Inondation
B. Explosion démographique
§.2. Marchés ruraux
A. Insécurité foncière
B. Insuffisance des moyens de production
§.3. Existence de la période de soudure
A. Types de crédit
a. Crédit informel
b. Crédit formel
B. Conséquences de l’emprunt
a. Conséquence positive
b. Conséquence négative
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE ET STRATEGIE DE L’AMELIORATION DES REVENUS RIZICOLES
CHAPITRE I : ETUDE ET ANALYSE DES COUTS
Section I : Le contexte de la CAE
§.1. Définition et objectif
A. Définition
B. Objectif
§.2. Le choix des coûts appropriés
A. Le champ d’application
B. Le moment de calcul
C. Le contenu
a- Opérations caractéristiques
a.1 Différentes fonctions
b- Fondements des calculs
b.1 Différentes charges
b.2 Analyse du centre
b.3 Tableau d’analyse
§.3. Techniques organisationnelles
A. Procédé de la production du riz
a. Itinéraire technique
b. Classification des charges
B. Détermination de la valeur moyenne
a. Rendement moyen
b. Prix moyen
c. Chiffre d’affaire
Section II : Calcul et analyse des coûts
§.1 Calculs des coûts du 1 er cas : culture attelé
A- Coût d’achat
B. Coût de production
C Coût de revient (coût variable)
D. Marge sur coût variable et le résultat
§ .2. Calculs des coûts du 2ème cas (culture motorisé)
A. Coût d’achat
B. Coût de production
a. Coût de la préparation du sol
b. Coût de MOD
C. Coût de revient
D. Marge sur coûts variable et le résultat
§.3. Destination de la production rizicole
A. Consommation finale moyenne par an
B. Besoin de semence
C. Calcul de résultat net
Section III : Contrôle de la rentabilité
§.1. Seuil de la rentabilité
A. Définition
B. Utilité du SR
C. Limite de l’analyse du S.R
D. Calcul du seuil de rentabilité
E. Graphique de la SR
§.2. Marge de sécurité
A. Définition
B. Présentation de calcul
§.3. Présentation des coûts au « DAPOG »
A. Coût d’achat
B. Coût de production
C. Coût de revient
D. Résultat
CHAPITRE II : SUGGESTIONS POUR UNE AMELIORATION DE LA PRODUCTIVITE
Section I : Augmentation du rendement
§.1. Amélioration de techniques culturales
A. Semences
B. Utilisation des fumiers et des engrais
C. Produits de traitement
§.2. Renforcement de la technique
A. Suffisance des matériels agricoles adéquats
A. Remise en place d’encadrement agricole
§.3. Maîtrise de la gestion de l’eau
A. Désensablement des rivières
B. Existence des réseaux hydroagricoles
C. Protection de l’environnement
Section II : Orientation des agriculteurs
§.1. Changement d’esprit des cultivateurs
§.2. Amélioration de la gestion familiale
Section III : Appui au niveau socio-économique
§.1. Appui foncier
A. Sécurisation foncière
B. Accès au crédit agricole
C. Assurance agricole
§.2. Au niveau économique
A. Réhabilitation des pistes
B. Création du Grenier Communautaire Villageois
C. Prix de vente local
§.3. Au niveau social
A. Baisse de la croissance démographique
B. Multiplication des activités génératrices des revenus
CHAPITRE III : PERSPECTIVES D’AVENIR DU FOKONTANY
Section I : Création d’organisation paysanne (OP)
§.1. Objectif
§.2. Modalité de la création d’OP
A. Enquête sur place
B. Exécution
§.3. Constitution proprement dite
Section II : Structure et fonctionnement d’une OP
§.1. Statut
§.2. Règlement intérieur
§.3. Structure d’une OP
Section III : Pratique du Partenariat – Public – Prive (3p)
§.1. Au niveau national
§.2. Au niveau international
§.3. Relance du développement rural
A. Recherche de financement
B. Pérennisation des activités
CONCLUSION

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