La problématique de gestion des équipements marchands

L’Engagement de l’Etat du Sénégal à faire de la décentralisation, un des leviers du développement, s’est manifesté par le choix des collectivités locales comme la porte de toutes les interventions. Ainsi l’Etat cherche à renforcer sa capacité d’intervention, notamment en termes de satisfaction des besoins locaux : allocation de services publics, régulation efficace et optimale de l’espace. L’instauration de la décentralisation, système de gouvernance de proximité, est censée contribuer au partage des décisions de gestion et l’impulsion d’un développement local surtout, socio-économique. A fortiori la mise en place de la loi du 22 mars 1996, portant l’organisation administrative et financière de la commune d’arrondissement en matière de promotion du cadre de vie des populations et des équipements publics, les collectivités locales agissent sur plusieurs domaines :

– la gestion des marchés ;
– les petits travaux d’assainissement
– la collection alternative à la collecte des ordures
– la surveillance et l’entretien du réseau d’éclairage public…

Sous cet angle les marchés s’affichent parmi l’un des piliers, les plus importants, admis sous le contrôle des collectivités locales. Et que leur bon fonctionnement fait appel à l’exigence puis l’application de plusieurs paramètres, liées à une gestion.Cependant les marchés au Sénégal comme partout en Afrique retracent, de sérieux problèmes de gestion. Ils se singularisent comme un équipement indispensable à la collecte de fonds dans nos villes. C’est d’ailleurs pour beaucoup de personnes l’équipement le plus indispensable, d’autant plus que s’il n’est pas créé, il nait d’une manière spontanée. C’est donc un équipement inhérent aux agglomérations humaines.

Compte tenu de cette importance, les pouvoirs organisateurs ont intérêt, à organiser l’espace d’occupation, à entretenir cet espace et à le rentabiliser. La question des équipements marchands est au cœur de la problématique des villes africaines subsahariennes, depuis plusieurs décennies. Ces équipements souvent dotés d’une forte valeur symbolique remplissent, une fonction socio-économique avérée.

Au de là de la fonction commerciale, les systèmes de marchés, les activités et les équipements qui leur sont liés, sont devenus un des paramètres les plus importants de la gestion et stratégie de développement des villes d’Afrique. Pourtant le marché de Thiaroye Gare constitue une illustration nette en équipement marchand. Situé dans la petite ville de Pikine, il se caractérise par ses dimensions spatiales et sa diversité des fonctions qu’il assure. Très attractif, les différents marchés de quartier ou marché de ville, voient leurs usagers (clients et commerçants) les délaisser au profit du grand marché de Thiaroye Gare, stimulant encore « l’effet d’appel », que ce dernier exerce à l’échelle urbaine. Plusieurs études d’organisations et de réorganisations ont été traitées, comme des projets d’urbanisme, opérationnels, d’aménagement ou plus simplement de reconstruction. Le marché est très hétérogène. La répartition des vendeurs met en évidence une implantation constante sur le bord des routes, de la voie ferrée, avec des groupements assez remarquables.

Problématique

En Afrique, les marchés et les trafics en produits alimentaires, manufacturés, sont au cœur des préoccupations. Les scènes des marchés sont donc sous toutes leurs formes, des images plus ou moins vagues, censées de présenter la misère, l’activité, le désordre, l’encombrement etc. ils ne réagissent pas selon le même modèle, mais en fonction de leurs structures, leurs organisations, leurs clientèles et leurs dynamiques économiques.

Ainsi les collectivités sont devenues des espaces territoriaux dans lesquels, les enjeux sont multiples. Elles interpellent les autorités politiques et les populations locales, car les réformes institutionnelles et les stratégies de développement s’appliquent à des territoires et modifient du coup les rapports que l’homme entretient avec son espace. De ce fait au Sénégal, dans le cadre de la décentralisation, le transfert des compétences renvoie à la loi 96 -07 du 22 mars 1996, prévoyant par ailleurs un transfert concomitant des ressources financières, matérielles et humaines afférentes à la gestion des dites compétences par les collectivités locales.

Dans la réalité, il semble bien que les ressources allouées par l’Etat sénégalais au travers des différents fonds notamment de dotation et d’équipement, soient en deçà des moyens requis pour assurer une gestion correcte des collectivités et ce, d’autant que leurs recettes propres sont faibles voire dérisoires. La substitution de l’économie formelle basée sur l’emploi bureautique, administratif et industriel, par l’économie informelle, allait constituer le catalyseur de la croissance des équipements marchands et des espaces commerciaux. Le secteur informel, seul, capable de répondre adéquatement à la forte pression que constitue la demande de travail au niveau urbain.

L’organisation et la répartition de la plupart des marchés africains n’obéissent pas d’une manière fondamentale à une logique de rente de localisation, qui permet au vendeur de maximiser ses profits, mais aussi la clientèle de minimiser ses coûts, parce que la plupart d’entre eux sont nés d’une manière spontanée. La forte croissance que connaissent nos villes, introduit de grands déséquilibres dans la fonctionnalité et l’efficience des équipements marchands, qui après quelques années d’existences, sont très saturés et incapables de satisfaire la demande. Cette proportion importante de la population vivant en milieu urbain, bien qu’influencée par des mécanismes économiques, le mouvement géographique et l’exode rural n’en suscitent pas moins des contrastes en matière d’occupation spatiales. D’un taux d’urbanisation de 88,4 en 1976, elle est passée à 97,2 % en 2007. Ce fort accroissement naturel de la population dakaroise, alimenté essentiellement par une population aussi bien urbaine que rurale, reste mal maitrisé dans un contexte de développement économique et social encore fragile. Les besoins de transport et distribution restent de plus en plus complexes pour l’acheminement de nourritures et diverses autres produits aux consommateurs (routes, camions, marché accessible à tous). Le problème d’urbanisme et de gestion des équipements sont de plus en plus couteux. Pour les administrations municipales du monde en développement : les populations explosent, les équipements matériels ne suffisent pas.

CONTEXTE ET JUSTIFICATION DU SUJET

Contexte

Les pays africains restent globalement une économie de rente, marginalisée internationalement. La baisse de la demande mondiale, par la chute des prix de matières premières, par la restriction de crédit, par l’instabilité des monnaies, traduit des vulnérabilités. En plus, la montée des déficits publics risquerait de créer des évictions vis-àvis des projets privés. On n’estime qu’une chute de 1 point de croissance de l’économie mondiale, conduit à une baisse entre 0,3 et 0,5 points de la croissance de l’économie africaine (Hugon 2005).

La sphère urbaine a été confrontée à de nouveaux enjeux. Ainsi ces changements impliquent de nouveaux défis pour les gestionnaires des villes africaines, qui doivent établir des priorités en matière d’allocation des ressources. C’est à dire affronter à la demande sans cesse grandissante pour des infrastructures adéquates, protéger un environnement en danger due à la densité démographique, industrielle ; ainsi que combattre la pauvreté.

Dans ce contexte d’incertitude et à l’instar de la plupart des pays en voie de développement, l’économie sénégalaise tient à sa capacité à dégager des ressources permettant d’atténuer les effets d’une éventuelle sévérité accrue de la récession mondiale. Autrement dit l’accent serait mis sur l’efficacité de choix budgétaire, afin de disposer d’une marge de manœuvre suffisante pour soulager les secteurs qui pourraient en avoir besoin. Il n’en reste pas moins que l’Etat du Sénégal va se trouver à un autre niveau de responsabilité au centre de l’architecture socioéconomique du pays. Dans cet ordre d’idée on assiste à la mise en place de la loi du 22 mars 1996. Cet article fixe l’organisation administrative et financière des communes d’arrondissement et leur rapport avec la ville. A ce titre, des compétences étaient accordées aux collectivités locales pour promouvoir le cadre de vie des populations, gérer et entretenir les équipements concernant directement la vie quotidienne des habitants de la commune. En matière de gestion des équipements marchands, cette loi inclut soit directement, soit indirectement la gestion des marchés urbains.

Des mesures d’accompagnement devraient être prises par l’Etat pour assurer un succès à ces politiques. Malheureusement, ce ne fut pas le cas, en raison d’une part du coût de ces mesures pour l’Etat.

Le mouvement de la décentralisation et l’ouverture démocratique qui l’accompagne dans la plupart des marchés urbains de Dakar, porte l’attention des collectivités locales. Les compétences et les responsabilités qui leurs sont dévolues sont largement étendues et souvent mal définies. Par conséquent, leurs ressources restent extrêmement limitées. De plus en plus complexe et sujette à des conditions sans cesses changeantes, la gestion urbaine et municipale offre toute une scène d’enjeux socio-économiques et politico-administratifs. Améliorer la gestion des marchés devient, une question clé pour les collectivités locales. Une gestion urbaine très centralisée, trop bureaucratique, sans consultation avec les populations concernées, trop longue, inadaptée au contexte actuel, incapable d’accompagner le développement économique local, est perceptible dans la ville de Dakar, particulièrement dans les équipements marchands : cas du marché de Thiaroye Gare. Un équipement géré par la Commune d’Arrondissement de Thiaroye Gare(CATG).

C’est dans cette perspective que s’inscrit le sujet : « problématique de la gestion des équipements marchands dans l’espace urbain: cas du marché de Thiaroye Gare».Ce dernier procède l’urgence, la nécessité d’une gouvernance locale et se cherchent à se caractériser, par une complémentarité entre démocratie délibérative et participative puis une responsabilité de tous les acteurs locaux.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : LE MARCHE DE THIAROYE GARE DANS L’ESPACE URBAIN DE PIKINE
Chapitre I : La Commune d’Arrondissement de Thiaroye Gare et son grand marché
Chapitre II : Description, composition et enjeux du marché
Chapitre III : Historique, évolution et polarisation du marché de Thiaroye Gare
DEUXIEME PARTIE : LES PROBLEMES LIES A L’AMENAGEMENT DU SITE ET LES CONTRAINTES IDEOLOGIQUES ET DE COMPETENCES
Chapitre I : Les déchets et l’état des équipements dans le marché
Chapitre II : Marché, extension et problèmes
Chapitre III : Conflits idéologiques et tendances inopérationnelles
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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