La prise en compte des espaces verts dans les zones d’activites commerciales

 PROBLEMATIQUE GENERALE DE LA RECHERCHE

ENJEUX EMERGENTS

L’association des espaces verts et des zones d’activités dans la réflexion d’aménagement suppose une connaissance préalable de ces deux termes.

Espaces verts
Il est important de signaler que peu de documents relatent l’importance des espaces verts au sein des zones d’activités. Les documents traitent avant tout du rôle urbanistique des espaces verts (trame verte / coulée verte).

Dans la ville moderne, les espaces verts sont de plus en plus présents. En effet les zones d’activités sont génératrices d’importantes quantités d’espaces vides, conséquences directes de l’étalement urbain. Cet étalement implique de nombreux changements visuels de l’espace urbain ; la ville ne forme plus un tout bien défini, elle empiète progressivement sur l’espace rural. De manière générale, les espaces verts occupent les espaces vides .

Les espaces verts apparaissent également comme une sorte de garantie face aux nuisances : ils occupent les lieux et font donc reculer d’autres utilisateurs potentiels automobiles, stationnements, présences indésirables, (…) Ils agrandissent et embellissent éventuellement les rues, les transforment en promenades et deviennent une façon de caractériser un espace de modernité, mais également de tranquillité.

De nos jours, une certaine prise de conscience écologique a entraîné leur considération, à la suite de concepts comme le développement durable, la ville durable, l’écologie urbaine, et apparaît maintenant la notion d’écologie industrielle. L’intérêt des espaces verts, quant à la qualité de vie, n’est plus à démontrer, ainsi que leurs rôles à la fois sociales, écologiques et urbanistiques.

Qu’est ce qu’un espace vert?

Les définitions étant multiples, nous n’étudierons pas chacune d’entre-elles de façon exhaustive. Néanmoins, il paraît indispensable de signifier ce que l’on entend par ce vocabulaire. MERLIN et CHOAY (1996) estiment que la locution est apparue en 1925, sous la plume de JCN FORESTIER, Conservateurs des Parcs et Jardins de Paris. L’expression s’est répandue à partir des années 50, particulièrement avec l’émergence des grands ensembles. Il désignait alors tous les espaces non bâtis et non bitumés. Pour beaucoup, l’image des espaces verts est encore associée aux grands ensembles: une immense pelouse de remplissage pourvue de quelques arbres. Il est vrai que les espaces verts qui accompagnent le bâti sont souvent traités de façon simpliste, monotone, et sont souvent défraîchis. “L’espace vert est assimilé à un espace enherbé aux abords des bâtiments et des routes. Au mieux, c’est un bel assortiment de verdure, au pire, c’est un délaissé que l’on a oublié de soigner comme un véritable jardin !“ (SANSIOT, 1992). Cependant, le terme possède une dimension générique importante qui permet une large utilisation, quelque soit le type de couverture végétale. Certains urbanistes estiment que l’expression est inadaptée pour désigner un parc ou un square. Ces derniers éveillent selon eux des images fortes, des styles paysagers évidents, des ambiances distinctes, alors que l’image d’un espace vert est confuse, car ne possédant ni réalité culturelle, ni réalité historique.

De nos jours, pour les équipes municipales et pour la plupart des personnes, les espaces verts ne sont que les espaces gérés par une collectivité. Ils sont considérés comme des éléments de l’équipement urbain, au même titre que le mobilier, la voirie ou les réseaux.

Sous le terme d’espaces verts sont regroupés tous les espaces végétalisés, arborés ou non, qui prennent place dans le tissu urbain. Qu’ils soient publics ou privés, ouverts ou fermés aux habitants, les espaces verts ménagent une discontinuité végétale (tâche verte) entre les zones bâties et les annexes minéralisées (tâches grises), Ils composent un espace interstitiel de verdure (espaces libres) et se définissent par opposition aux espaces construits (espaces pleins) (DEVILMORIN, 1978) .

Pour cette étude, nous prendrons en compte cette définition de Catherine DEVILMORIN, et nous déclinerons les espaces verts au vue de la typologie de MERLIN et CHOAY, mettant en avant le développement des espaces verts dans le contexte d’étalement urbain. C’est un classement fonctionnel des espaces verts approprié à la vocation économique des zones étudiées.

Les espaces verts proprement dits peuvent prendre des formes différentes et occuper des superficies et des emplacements variables selon les besoins auxquels ils répondent, selon leurs aires d’influence et la diversité du milieu urbain avoisinant. Divers types de classement sont possibles, selon :

• La localisation (urbaine, suburbaine, rurale),
• Leur degré d’aménagement,
• Leur statut de propriété (public, privé, privé ouvert au public),
• Le type d’utilisateurs,
• La fréquentation (quotidienne, hebdomadaire, occasionnelle, etc…).

On distingue différents niveaux:
• L’unité d’habitation: les jardins privés et jardins d’immeubles (aires de jeux, aires de repos et pelouses),
• L’unité de voisinage: les squares, places et jardins publics, terrains pour l’aventure, plaines de jeux, terrains de sports scolaires, parc de voisinage),
• Le quartier: parcs de quartier, promenades, terrain de sport,
• La ville: parcs urbains, parcs d’attractions, jardin botanique, jardin zoologique, équipements sportifs polyvalents,
• La zone périurbaine: base de plein air et de loisirs, forêts-promenades, terrains de campagnes, parcs d’attractions.

Les espaces verts des zones d’activités correspondent à des espaces périurbains, publics et privés dans des zones à vocation économique.

Les besoins en espaces verts

Un sondage laisse apparaître que les gens désirent de plus en plus d’espaces verts. Ils désirent également que soit améliorée la qualité des pelouses et des massifs de fleurs. Il est signalé également que les principaux espaces à réduire, selon les citadins français, sont les espaces réservés aux immeubles de bureaux (43%) et à la circulation des voitures (40%).

Les attentes en matière de gestion des espaces verts sont les suivantes: 40% veulent un parc différent de la vraie nature, mais avec beaucoup d’activités, en toute liberté, contre 60% qui préfèrent un parc naturel, respectant avant tout les plantes et les animaux, avec beaucoup d’interdictions.

Ces besoins sont ambigus avec une demande à la fois d’espaces naturels et d’espaces restrictifs. La demande en espaces verts passe également par les concepts du développement durable, avec comme objectifs l’augmentation des espaces verts et de la diversité.

Dans une procédure comme la mise en place d’une ZAC (Zone d’Aménagement Concertée) qui est une des interventions les plus courantes, l”enquête publique imposée pour le déroulement de ces opérations révèle assez fréquemment le même souhait de la population, qui est d’améliorer le paysage. Pour les habitants, la hauteur des bâtiments est toujours trop importante et les espaces verts sont en nombre insuffisant. Ils préféreraient payer pour combler un déficit suite à la création d’un jardin public, plutôt que d’accepter la surdensité nécessaire à l’équilibre des comptes.

Les habitants réclament de plus en plus d’espaces verts dans la ville actuelle. Cela tient à l’envie de nature, évoquée de tout temps par les hommes.

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Table des matières

INTRODUCTION
1. PROBLEMATIQUE GENERALE DE LA RECHERCHE
1.1. Enjeux émergents
1.1.1. Espaces verts
1.1.1.1. Qu’est ce qu’un espace vert?
1.1.1.2. Les besoins en espaces verts
1.1.1.3. La nature
1.1.2. Les zones d’activités
1.1.2.1. Définition
1.1.2.2.Lezoning
1.1.2.3. La typologie des zones d’activités
1.1.2.4. Les activités commerciales
1.1.2.5. La typologie des zones commerciales
1.1.3. Caractéristiques des espaces verts dans les zones commerciales
1.1.3.1. L’aspect des espaces verts
1.1.3.2. Comment expliquer la qualité de ces espaces verts?
1.1.4. Une nouvelle gestion des espaces verts
1.1.4.1.Gestion classique
1.1.4.2. Gestion différenciée
1.1.4.3. Le principal problème est le manque de communication
1.1.4.4. L’entretien des espaces verts dans ces zones
1.1.4.5. Ce que peut apporter la gestion différenciée
1.2. Contexte de la réflexion
1.2.1. Les espaces périurbains
1.2.1.1. Les mutations de l’industrie
1.2.1.2. Organisation actuelle de la ville
1.2.2. Les entrées de ville
1.2.3. Des paysages dégradés
1.2.4.Le retourau site
1.2.5. L’organisation spatiale des zones commerciales
1.2.5.1. L’espace vert et le vide
1.2.5.2. L’espace privé
1.2.5.3. L’espace public
1.2.5.4.La limite
1.2.6. Le coût d’aménagement des zones d’activités
1.2.7. Les espaces verts dans les documents d’urbanisme
1.2.7.1. Règlement de P.A.Z. (Plan d’Aménagement de Zone) de zones d’activités
1.2.7.2. Le cahier des charges
1.2.7.3. Les améliorations envisagées
1.2.8. Les risques liés aux contraintes réglementaires
1.2.8.1. Le paysage, souvent vécu comme une contrainte
1.2.8.2. Le paysage comme alibi
1.2.9. Vers le développement durable des zones d’activités
1.2.9.1. Les normes HQE
1.2.9.2. Les chartes intercommunales de développement et d’aménagement
1.2.9.3. Les démarches partenariales pour le paysage
1.2.9.4. L’environnement ISO 14001
2. MATERIEL. ET METHODE
2.1. La question de recherche et les hypothèses
2.2. Le choix des sites
2.2.1. La Vallée des Vignes àAMIENS
2.2.2. Cap Sud à CHATEAUROUX
2.3. Méthodologie
2.3.1. Cartographie
2.3.1.1. Les ratios
2.3.2. Observations de terrain
2.3.2.1. Grille d’évaluation:
2.3.2.2. Détail des critères retenus:
2.3.3.Lagestion desespacesverts
2.3.4. Les entretiens
3. ANALYSE DES RESULTATS
3.1. Les résultats et l’analyse
3.2.Analysedes résultats
3.2.1. Organisation du site
3.2.2.Composition desespacesverts
3.2.3.Variétédesespaces
3.2.3.1.Strate arborée
3.2.3.2.La strate arbustive
3.2.3.3. La strate herbacée et les vivaces
3.2.3.4. Espace privé /espace public
3.2.4. Les entretiens
3.3. Conclusion des hypothèses
3.3.1. Hypothèse 1
3.3.2. Hypothèse 2
3.3.3.Hypothèse3:
3.4. Synthèse
CONCLUSION

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