BABA Dioum, un forestier sénégalais disait : « Finalement, nous conservons, seulement ce que nous aimons, nous aimerons, seulement, ce que nous comprenons, nous comprendrons, seulement ce qu’on nous enseigné ». Depuis toujours, l’homme s’est servi de son environnement pour survivre. En effet, comment aurait-il pu y vivre s’il n’avait pas cherché à comprendre son environnement. S’il a donc les richesses inestimables de son milieu pour satisfaire ses besoins, il aura aussi le devoir d’améliorer et de conserver son environnement.
Les pressions menaçant le Parc
Les pressions anthropiques ont crée des conditions négatives liées à la destruction et aux dérangements des cibles dont à priori, la forêt dense, sèche sur sable et la forêt ripicole sont les plus touchées, viennent ensuite la forêt de marécages, les lacs et les rivières. Il n’existe aucune base dont les cibles sont intactes dans le PNA. Ce sont les hommes et femmes adultes et aussi les jeunes qui sont les auteurs directs des pressions. Les impacts négatifs de ces pressions amèneront à la destruction de ce parc tant convoité .
Les causes directes des pressions au niveau du PNA
En général, ce qui favorise les pressions menaçant le parc et pousse la population à les exercer peuvent être expliquées comme suit :
●les acteurs de pression se basant sur leurs traditions de la jouissance sans contraintes des ressources forestières, considèrent les arrêtées ou les décrets comme des dispositions coercitives à l’usage coutumier ;
●les migrants ayant une vocation agro-pastorale ont l’habitude de ne pas exploiter les « tanety » (culture sèche), alors que la surface rizicole cultivable est très limitée ;
●les migrants ne se sentent pas autonomes, d’où l’esprit d’amasser de l’argent et de s’enrichir le plus vite, sans penser rester dans la zone pour une longue durée ;
●la tradition dans la région est de ne pas cultiver la terre rizicole les mardis et les jeudis. Chaque jour de marché dans la semaine est un jour de vente de produits et d’achat de produits de première nécessité. Dimanche est un jour de repos. Par conséquent, les paysans ne travaillent que 3 à 4 jours durant la semaine, alors ils ont largement le temps d’aller collecter le raphia et le massiba dans le parc ;
●la pénétration des gens de l’extérieur de la base dans le parc amène les villageois locaux inactifs à la prise de responsabilité. La réaction des gens de l’extérieur est de ne pas accepter le contrôle en menaçant les villageois locaux. Ces derniers se laissent faire par peur de rancune et de vengeance personnelle « KAKAY » ou « VALIFATY » ;
●la non application de la loi car il y a des délinquants saisis par des services des Eaux et Forêts ou la force de l’ordre publique qui sont relâchés au niveau de la justice. Les délinquants libérés considèrent qu’ils peuvent continuer toujours leurs méfaits ;
●l’utilisation de « DONAKA » lors de domptage des zébus ;
●le manque d’information et de communication sur les actualités au développement rural, à la législation forestière, à la valeur et à l’importance de ressource du parc.
Les auteurs de pressions dans le PNA
Les auteurs directs des pressions sont en général les gens ayant des liens actifs avec les pressions. Ce sont les agriculteurs, les éleveurs et les migrants, composés par les adultes (chef de ménages), les femmes adultes et les jeunes mariés ou célibataires voulant avoir de l’argent le plus rapide. Ces auteurs de pressions ne sont ni organisés, ni mobiles dans chaque base. Ils sont conscients des menaces conséquentes de leurs actes mais ils n’ont pas d’autres moyens pour leur survie. Ils acceptent de changer leurs pratiques et leurs attitudes si on les soutient aux activités du développement rural pouvant faire l’objet de leurs sources de revenus sûres et pérennes.
Les auteurs indirects de pressions sont les gens qui participent indirectement aux pressions, comme les mères de famille qui s’occupent de la cuisson, des produits collectés ou chassés au sein du parc d’une part, et d’autre part toute personne influençant les auteurs directs de pressions tels que les transporteurs, les commerçants, les collecteurs, les hôteliers et les grands opérateurs qui demandent une quantité importante de bois précieux, de charbon et de raphia, etc.
les partenaires potentiels en EE
Les groupes respectueux et les intervenants en EE sont considérés comme les partenaires potentiels ayant des objectifs sur la protection et la conservation de l’environnement sur le PNA.
Les groupes respectueux de l’environnement
Ce sont des groupes ou individu qui semblent ne causer aucune pression sur le parc. Généralement, ce sont des notables, des chefs traditionnels, surtout des associations villageoises œuvrant dans le domaine environnemental. Le niveau d’implication dont le respect de l’environnement des groupes respectueux et leurs relations avec les auteurs de pressions peuvent aider l’équipe du PNA aux stratégies d’intervention en EE. L’association « LOVAINFAFY » est composée de la quasi totalité de population de village. Ses activités sont liées directement à la protection et la conservation des forêts rizicoles du lac et des zones raphières. La planification annuelle des activités, l’élaboration de convention sociale « DINA » pour la bonne marche de la gestion de ressources, sont des activités courantes de l’association.
Les autres associations telles que : « MIHETSIKA », « KOLOHARENA », « MANDINILATSAKA », « AMIS DE RAVELOBE » et « KELIMALAZA » s’activent aussi sur la réalisation des activités planifiées et sur la protection de l’environnement (reboisement, pare-feu, contrôle, lutte préventive contre le feu, réciprocité villageoise, GELOSE). Les associations villageoises sont dorénavant intégrées dans la conservation du parc.
Les intervenants à l’EE
Ce sont les services techniques classiques (Service des Eaux et Forêts, Service de l’Elevage, Service de l’Environnement), les services administratifs (district, commune, chef Fokontany, quartier mobile, etc.) et le personnel de la santé qui contribuent ou appuient le responsable du parc en EE. Toutefois, le Centre Culturel et Educatif à l’Environnement (CCEE) de Mahajanga est le premier responsable en EE dans la Région de Boeny auprès de la DREN. Un protocole d’accord a été signé dans le but de viser la population scolaire, pour être éduquée en matière de conservation de la nature et protection de l’environnement. Le protocole d’accord entre le PNA/ANGAP et le CCEE a été ratifié le 13 février 2004. La capacité technique du CCEE est surtout accès à l’encadrement et à la formation des enseignants et de la population riveraine sur la méthodologie de l’éducation relative à l’environnement. En un mot, la mission du CCEE est la mise en place d’une structure permanente de formation d’animation culturelle et d’appui technique à l’EE dans les zones périphériques du PNA.
Le responsable de l’éducation environnementale dans le PNA
Le volet EE accapare deux missions. De ce fait, le responsable de l’EE de PNA a un rôle d’éducateur des populations dans le domaine du respect du parc pour la conservation d’un patrimoine pour les populations actuelles et futures. Mais comme la conservation durable des Aires Protégées entre aussi dans l’objectif à long terme de l’ANGAP, le volet cible aussi les élèves des écoles dans sa zone d’intervention, afin de les sensibiliser à des réflexes de conservation dès leur jeune âge par la pratique des activités relatives à l’environnement. Dans sa politique environnementale, le volet mène de front éducation et sensibilisation au niveau desécoles périphériques et de la population locale. Pour réaliser ces objectifs, le PNA a élaboré une stratégie qui repose sur une panoplie d’activités regroupées au sein des 3 domaines d’intervention : l’éducation, la sensibilisation et la communication.
Il est essentiel de préciser que durant les activités entreprises par les responsables de l’éducation environnementale, l’équipe utilise les outils suivants : les photos, la radio, les films, les affiches, les cassettes audio, les marionnettes, les tableaux, les dépliants, les panneaux et pour les réalisations concrètes : pare-feux, reboisement, pépinière, restauration raphière …
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: Etat des lieux de la zone d’étude
Chapitre 1 : Un milieu physique favorable à une biodiversité exceptionnelle
I – Localisation : un parc à cheval sur deux districts
II – Un plan d’aménagement bien défini
III – Historique : deux réserves reclassées en Parc National
IV– Un climat tropical à saison humide
V – Un relief dissimulant un château d’eau
VI – Un massif forestier établit sur des formations sédimentaires
VI– Une diversité biologique à endémisme élevé
Chapitre 2 : Une population jeune à prédominance migratoire
I – Une population à majorité migrante
II – Les éléments caractéristiques d’une population rurale malgache
Chapitre 3 : Une scolarisation ankylosée
I – Une répartition irrégulière
II –Contexte familial défavorable à l’apprentissage
Chapitre 4 : Les activités socio-économiques
I – Une riziculture réticente aux innovations
II – Un élevage traditionnel
III – Collecte de produits forestiers, une menace pour le Parc
Conclusion de la première partie
DEUXIEME PARTIE: La pratique de l’Education Environnementale dans le PNA
Chapitre 1 : Les pressions menaçant le Parc
I – Les causes directes des pressions dans le PNA
II – Les auteurs de pressions dans le PNA
Chapitre 2 : Les partenaires potentiels en Education Environnementale
I – Les groupes respectueux de l’environnement
II – Les intervenants en Education Environnementale
III – Le responsable de l’EE dans le PNA
Chapitre 3: Les entraves de l’EE dans les écoles périphériques du PNA
I – Un volet mis à l’écart par le PNA
II – L’école n’a pas été prise comme cadre idéale pour véhiculer le message environnemental
III – Le volet EE a minimisé l’importance de la conception de l’environnement, de la population locale et de ses traditions
Chapitre 4 : L’écotourisme, un stimulant pour l’Education Environnementale
I – Une ressource financière rentable
II – A la découverte du PNA
III – L’impact de l’Ecotourisme à Ankarafantsika
IV- Les propositions du développement de l’écotourisme dans le PNA
Conclusion de la deuxième partie
TROISIEME PARTIE : Propositions des solutions éducatives
Chapitre 1 : L’amélioration de l’Education Environnementale
I – Le rôle prioritaire de l’école
II – Rendre l’organisation de l’EE plus compétitive dans les écoles
Chapitre 2 : Une nouvelle pédagogie
I – Les finalités, les buts et les objectifs nouveaux
II – A la recherche d’une méthodologie
III – Du rôle pédagogique dévolu aux divers intervenants
IV –Innovation pédagogique
Conclusion de la troisième partie
CONCLUSION GENERALE
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE