Le concept de transparence
La transparence est un mode d’organisation et d’action étatique visant à réduire la non réversibilité des échanges entre l’administration et ses citoyens. Le concept de transparence peut être défini à travers les principaux axes qui suivent : La transparence est synonyme de « communication » de façon générale : l’administration accepte de communiquer ses décisions et de rendre accessibles au public les divers documents de travail dont elle est en possession d’une manière volontaire (en les mettant à la disposition du citoyen sur son site web) ou d’une manière indirecte, c’est-à-dire en attendant une demande d’accès de la part du citoyen ou des organisations de la société civile comme du secteur privé et en y donnant suite favorablement. La transparence est équivalente de « proximité » : l’administration accepte de réduire la distance qu’elle entretient avec le contribuable. Ainsi le citoyen n’est plus un simple administré et surtout pas un adversaire. Ce changement de paradigme ne peut se faire qu’avec une transparence effective, en ce sens que le citoyen-partenaire doit alors avoir la possibilité de savoir ce qui se passe au sein de l’administration. C’est dans cette perspective que la distanciation se réduit sensiblement et que la participation du citoyen s’accroît corrélativement. La transparence est le pendant du « contrôle démocratique » : l’administration accepte de montrer tout ce qu’elle produit et comment elle le produit. Elle le fait d’autant plus fortement que les réformes de l’administration sont très orientées sur les notions de performances.
Le ménage
C’est un ensemble ou groupe de personnes habitant à un même logement ; uni ou non par des liens familiaux reconnaissant l’autorité d’un chef et partageant les repas principaux. Pour la commune d’Ankadikely, un ménage compte en moyenne de 6 à 9 personnes. Le niveau d’instruction d’un chef de ménage se tourne autour du niveau secondaire niveau 1 jusqu’au niveau secondaire niveau 2, c’est à dire qu’il termine au moins la classe de troisième et la classe de terminale Nombreux n’accèdent pas à l’école ou termine leur classe au niveau primaire faute de leur parents ou faute de moyen matériel ou financier.
Les moyens de communication entre gouvernant et gouverné
De ce tableau, nous pouvons voir la répartition de nos observations en fonction de leurs opinions sur l’existence d’un moyen de communication entre les gouvernants et les gouvernés dans la pratique de la gouvernance. Les données nous montrent une forte proportion (70%) des individus attestant le non existence d’un moyen de communication entre les responsables de la commune et la population locale. Pour les restes des individus enquêtés, il y en a ceux qui attestent l’existence d’un moyen de communication entre le gouvernant et le gouverné dans la pratique de la gouvernance (25%), et il y a aussi ceux qui disent ne rien savoir de ce moyen (5%). Le tableau ci – dessus nous montre les répartitions des individus enquêtés en tenant compte de leurs opinions sur l’information concernant les activités de la commune. Comme constat, nous pouvons saisir qu’en grande partie les gouvernants donnent peu d’information sur leurs activités (55%). En outre, (33,33%) des individus enquêtés affirment que la commune procure des informations ; et les restes, c’est-à-dire (11,67%) ont attestés que leurs dirigeants ne donnent pas des informations sur les activités communales. Par le présent tableau nous pouvons voir les opinions des individus enquêtés sur la nécessité d’avoir des moyens de communications entre les gouvernants et les gouvernés. De ces données, nous constatons une forte proportion des individus (86,67%) affirmant qu’il est très nécessaire d’avoir des moyens de communication entre les gouvernants et les gouvernés. Pour les autres individus enquêtés, la proportion se partage comme suit : (11, 67%) estiment qu’il est peu nécessaire d’avoir des moyens de communication entre les gouvernants et les gouvernés, tandis que les restes (1,67%) disent qu’il n’est pas du tout nécessaire d’en avoir.
La conception de la corruption chez la population locale
Le tableau ci – dessus nous montre les résultats relatifs aux opinions des individus enquêtés en prenant en considération leurs conceptions du terme «corruption». Dans ce sens, nous pouvons y saisir que la majeure partie de ces individus (63,33%) conçoit la corruption comme étant un « pot – de vin » c’est-à-dire, une somme d’argent donnée avant et/ou après une action. Pour les autres individus enquêtés, nous pouvons voir que la proportion de ceux qui disent que la corruption est une «gestion malhonnête des affaires publiques» est de (23,33%). IL y a aussi ceux qui affirment que la corruption est une pratique illégale de l’administration et leurs proportions sont de (13,33%). Nous pouvons voir alors les différentes conceptions du terme «corruption», et elle se matérialise le plus souvent par le biais de l’argent.
L’éducation citoyenne
La citoyenneté est conçue selon différentes manières par la population de la commune. Elle peut être appréhendée comme étant, la soumission à l’Etat de droit, le patriotisme, la contribution au développement du pays et la participation à une activité commune. En termes de proportion, la participation à une activité commune tient la première place dans cette conception de la citoyenneté (36,67%). Prenant considération de cette réalité, la citoyenneté est donc principalement prise dans le sens d’une action communautaire, c’est-à dire, être citoyen c’est faire des travaux pour le bénéfice de la population. De ces constats, nous pouvons dire alors que la population de cette commune rurale n’est pas en mesure de savoir que la citoyenneté ne se limite pas seulement à ces actions communautaire, la citoyenneté c’est aussi et surtout la possession et la connaissance de ces droits. Ceci dit, être citoyen c’est avoir des droits (ex : droits de vote, droits d’avoir des informations, droit d’être informer…) et de jouir pleinement de ces derniers. D’où, le centre de notre débat repose exactement sur cette citoyenneté, sur l’éducation citoyenne. Nous pouvons donc déduire de cette réalité que l’éducation à la citoyenneté n’est pas encore bien assimilée par la population locale. En d’autres termes, la population n’est pas en mesure de savoir tout ces droits et de les exigés. Nous tenons à préciser que pour être un citoyen, un individu doit avoir des informations et possède le droit d’exiger des informations sur la vie de la cité. Ce qui veut dire que les informations sont d’une importance capitale dans l’éducation à la citoyenneté. Par contre, si nous considérons la réalité, nous avons à faire à des individus mal informés et incapable d’exiger leurs droits en tant que citoyen. D’où, l’éducation à la citoyenneté est boiteuse. Par conséquent, la pratique de la gouvernance n’a pas de balise bien fondée quand il s’agit d’entreprendre des activités ou de prendre des décisions. Ceci dit, la population se trouve dans l’incapacité d’exiger de ceux qui gouverne des informations relatives à la gestion des affaires de l’Etat alors que ce fait favorise le laxisme au niveau de l’administration Etatique. D’où nous pouvons dire alors que l’éducation citoyenne de la population locale est encore insuffisante. Alors elle ne parvient pas encore à exiger la redevabilité des responsables de la commune dans la pratique de la gouvernance.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE I : AUTOUR DE LA GOUVERNANCE ET DE LA REDEVABILITE SOCIALE
I.1. Brève histoire de la notion de gouvernance
I.1.1. la gouvernance médiévale
I.1.2. la gouvernance de l’âge classique
I.1.3 la gouvernance moderne
I.1.4. La gouvernance contemporaine
I.1.5. Les implications socio-politiques de ce nouveau mode d’organisation sociale
I.2. Des exigences de bonne gouvernance en Afrique
I.2.1. de la mauvaise gouvernance à la bonne gouvernance
I.2.2. la bonne gouvernance comme garant du développement
I.2.3. la bonne gouvernance : investir dans le champ politique
I.3. tentative de définition
I.3.1. un concept fuyant
I.3.2. essai de définition
I.4. la redevabilité sociale
I.4.1.Essai de définition de la «redevabilité»
I.4.2.Quid sur la « redevabilité sociale»
I.5. le concept de transparence et de corruption
I.5.1. le concept de transparence :
I.5.2. le concept de corruption
CHAPITRE II : PRESENTATION GENERALE DE LA COMMUNE
II.1.Identification et localisation
II.1.1.Situation géographique
II.1.2. Historique
II.1.3. Les aspects physiques et naturels
II.1.3.1. Climat
II.1.3.2. Hydrographie
II.1.3.3. Pluviométrie
II.2. MILIEU SOCIAL ET HUMAIN
II.2.1. Démographie et population
II.2.1.1. Effectif
II.2.2. Evolution
II.3. CARACTERISTIQUES DES MENAGES
II.3.1.Les habitats
II.3.2.Le ménage
II.3.3.Activités des habitants
II.4.LES INFRASTRUCTURES SOCIOCULTURELLES
II.4.1.Les infrastructures sociales
II.4.1.1.Les équipements de santé
II.4.1.2.Sécurité
II.4.1.3Les voieries
II.4.2.Assainissement
II.4.2.1 Sanitaires
II.4.2.2Les bornes fontaines
II.4.2.3 Les bacs à ordures et balayage
II.5.Les établissements scolaires
II.5.1.Établissement primaire niveau 1
II.5.2.Les établissements secondaires niveau II
II.5.3.Les établissements secondaires niveau III
II.6. Les établissements culturels
II.6.1. Les édifices religieux
II.6.2. Les salles des fêtes
II.7. Les équipements sportifs
II.7.1.Terrain de sport existant
II.7.2. Les loisirs
II.8. LE SECTEUR ECONOMIQUE
II.8.1Les activités économiques
II.8.1.1.L’agriculture
II.8.1.2.L’élevage
II.8.2.Les autres activités économiques
II.8.2.1. Institution financière
CHAPITRE III : LE RAPPORT ENTRE GOUVERNANT ET GOUVERNE
III.1. les moyens de communication entre gouvernant et gouverné
III.2. insuffisance de contrôle des activités communales
III.3. Le rapport entre gouvernant et gouverné
CHAPITRE IV : DE LA PRATIQUE DE LA GOUVERNANCE A LA QUESTION DE CORRUPTION
IV.1. perception de la gouvernance à la seule modalité de développement
IV.1.2. la conception de la gouvernance chez la population locale
IV.1.3. un gouvernant qui n’arrive pas à remplir ses fonctions
IV.2. la corruption : une pratique qui se passe dans la coulisse de la gouvernance
IV.2.1. la conception de la corruption chez la population locale
IV.2.2. la corruption : une pratique de gouvernance légitimement partagée
IV.2.3. La pratique de la gouvernance
CHAPITRE V : DE LA CITOYENNETE A LA PRATIQUE DE LA GOUVERNANCE
VI.1. la perception de la pratique citoyenne
VI.1.1. connaissance sur la citoyenneté
VI.1.2. déficit de l’éducation à la citoyenneté locale
VI.1.3. une conception normative de la citoyenneté
VI.1.4.L’éducation citoyenne
CHAPITRE VI : L’INSATISFACTION DE LA POPULATION : LE SENTIMENT D’UN NON IMPLICATION
VI.1.Des revendications des populations à la prise en compte de leur point de vue
VI.1.1.L’exclusion dans la prise de décision pose le problème de participation
VI.1.2.Déficit de la formulation des aspirations locales
VI.1.3.Les implications des stratégies « communicatives » sur la dimension participative de l’action locale
VI.1.4.Une autorité élue perçue distante de sa base électorale
VI.2.La gouvernance politique et les dysfonctionnements
VI.2.1. Les valeurs démocratiques au niveau de la Commune
VI.2.2.Les consultations populaires
VI.2.3.La liberté d’expression
CHAPITRE VII : LA PLACE DE LA REDEVABILITE SOCIALE A L’EPREUVE DE LA REFORME DE GOUVERNANCE.
VII.1.Des dysfonctionnements constatés : un frein à la réalisation de la redevabilité
VII.1.1. Sur le plan structurel
VII.1.2.Au niveau socioculturel
VII.1.3.L’engagement et la volonté politique
VII.2. De la gouvernance locale à la redevabilité locale
VII.2.1.La redevabilité économique
VII.2.2.La redevabilité administrative
VII.2.3.La décentralisation : une nouvelle perspective de la gouvernance
VII.2.4. quelques éléments de suggestions personnelles
VII.2.4.1. inculquer la culture de redevabilité
VII.2.4.2. les conditions de mise en place des modes locaux de gouvernance
VII.2.4.2. promouvoir la culture de la transparence
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES GRAPHISMES
LISTE DES ACRONYMES
ANNEXE I
Annexe II
ANNEXE III
RESUME
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