La pratique de la différenciation pédagogique et l’usage des TICE chez les PES

« Différenciation pédagogique » et « TICE » sont les principaux termes de ma thématique. Ce thème m’intéresse dans la mesure où la différenciation pédagogique est une pratique quotidienne de l’enseignant. En tant que future enseignante, l’une des questions que je me pose constamment concerne la gestion de l’hétérogénéité. C’est-à-dire comment permettre aux élèves ayant des difficultés de progresser mais également aux élèves en réussite. La gestion des différents niveaux dans une classe me questionne particulièrement.

De plus, comme le met en avant White en 2010, « Aujourd’hui, le numérique a envahi nos vies. La majorité des jeunes des pays riches utilisent plusieurs fois par jour Google, Wikipédia, Twitter et Facebook ». Cette citation met en lumière que le numérique fait partie intégrante du quotidien et de la culture des élèves. C’est pourquoi, l’enseignant, guidé par le référentiel des compétences du 1er juillet 2013 se doit « d’intégrer les éléments de la culture numérique nécessaire à l’exercice de son métier » (compétence numéro 9). L’enseignant doit donc intégrer le numérique dans sa pratique. Celui-ci utilise les outils numériques de manière à ce qu’ils soient une plus-value dans son enseignement.

Tous les enseignants sont confrontés à la différenciation pédagogique : différencier pour les élèves en difficulté mais aussi différencier pour les élèves en réussite. Le référentiel des compétences professionnelles des métiers du professorat et de l’éducation rappelle que l’une des compétences de l’enseignant est de « prendre en compte la diversité des élèves ». L’enseignant doit donc utiliser la différenciation comme un outil pédagogique lui permettant d’adapter les apprentissages en fonction des besoins de chaque élève. La différenciation pédagogique est mise en place afin de faire face à l’hétérogénéité des élèves et ainsi favoriser l’égalité des chances entre eux. L’enseignant doit donc veiller à faire réussir tous les élèves.

La différenciation pédagogique 

Apport historique de la différenciation pédagogique

L’expression « pédagogie différenciée » inventée par Louis Legrand est apparue dans les années 1970. Toutefois, la notion de différenciation pédagogique existe depuis très longtemps. En effet, au début du XXème siècle c’est le début de la différenciation. C’est aux Etats-Unis que les premières expériences sont réalisées. En 1905, Helen Parkhurst met en place un outil d’individualisation se traduisant par un plan de travail individualisé que l’élève doit réaliser sur une période donnée. Ensuite, la méthode de Winnetka reprend et approfondie cette idée d’individualisation en accordant plus d’importance au travail de groupe.

En Europe, la différenciation pédagogique commence à émerger à partir du développement du mouvement « d’éducation nouvelle ». Ce mouvement s’oppose à l’éducation traditionnelle et propose diverses techniques d’apprentissage. L’individu doit être actif et acteur de sa propre formation. Ovide Decroly, Edouard Clarapède ou encore Célestin Freinet sont les pères fondateurs de cette éducation nouvelle. Célestin Freinet en s’appuyant sur les travaux de Carl Washburne  publie en 1931 un programme autocorrectif complet en calcul. Freinet va également s’inspirer du travail de Robert Dottrens qui propose un travail individualisé reposant sur des fiches de travail adaptées au niveau des élèves. Mais pour ne pas affecter plus la relation enseignant-élève, la correction n’est pas faite à partir de fiches. C’est l’enseignant qui intervient pour corriger.

La démocratisation du système scolaire n’a fait qu’accroître l’hétérogénéité dans les classes. La pédagogie différenciée est donc une réponse à cette hétérogénéité. Aujourd’hui, l’école a pour objectif de favoriser la réussite de chaque élève. Pour cela, les enseignants varient leur pratique pédagogique en fonction des besoins des élèves en mettant en place de la différenciation pédagogique.

Définition de la différenciation pédagogique

L’enseignant propose des situations didactiques à l’ensemble de ses élèves. Pour beaucoup d’entre eux, la situation n’est pas adaptée. En effet, il y a des élèves pour lesquels la situation est trop facilement maitrisable pour provoquer un apprentissage. Tandis que pour d’autres, au contraire la situation est trop complexe. Les élèves ne parviennent pas à comprendre la tâche ou à la réaliser. Même si l’enseignant veille à ce que la situation se situe dans la zone proximale de développement  des élèves, certains élèves ne comprennent pas les enjeux. Pour eux, la situation n’a pas de sens, d’intérêt. Dans ce cas, les élèves ne sont pas en situation d’apprentissage, ils n’acquièrent pas de nouvelles connaissances. L’enseignant doit donc adapter sa pratique aux besoins des élèves. Comme le rappelle la lettre de rentrée 2018 du ministre de l’éducation nationale Jean-Michel Blanquer, l’école et ses acteurs s’attachent à tenir compte des spécificités de chaque élève pour permettre la réussite de tous. Le principe d’éducabilité précise que tout élève peut progresser et d’autant plus si les situations sont adaptées à son profil, à ses besoins. L’enseignant pour répondre à cet objectif de « réussite pour tous » est amené à différencier.

Selon Philippe Perrenoud, « différencier, c’est rompre avec la pédagogie frontale, la même leçon, les mêmes exercices pour tous ; c’est surtout mettre en place une organisation du travail et des dispositifs qui placent régulièrement chacun, chacune dans une situation optimale. Cette organisation consiste à utiliser toutes les ressources disponibles, à jouer sur tous les paramètres, pour organiser les activités de telle sorte que chaque élève soit constamment ou du moins très souvent confronté aux situations didactiques les plus fécondes pour lui ». L’enseignant, guidé par le référentiel des compétences, doit adapter son enseignement aux différents besoins des élèves. Pour cela, il doit créer les conditions de progression de chacun, proposer des modalités d’apprentissage adaptées aux profils des élèves. Toutefois, différencier ne signifie pas préparer des tâches différentes pour chaque élève. Différencier ce n’est pas individualiser. L’enseignant différencie par moment pour un élève qui en aurait besoin pour un apprentissage particulier. Mais en aucun cas, l’élève doit être isolé du reste du groupe et travailler seul de son côté sur des tâches différentes. L’objectif reste le même pour tous les élèves malgré la différenciation.

Comme le met en avant Robert Burn en 1972, il n’y a pas deux élèves qui progressent à la même vitesse, qui sont prêts à apprendre en même temps, qui utilisent les mêmes techniques d’étude, qui résolvent les problèmes de la même manière, qui soient motivés pour atteindre les mêmes buts… Pour répondre à cette hétérogénéité, l’enseignant peut différencier de différentes manières. Tout d’abord, il peut différencier les contenus c’est-à-dire que l’enseignant diversifie la tâche, ce que l’élève va apprendre et à quel moment. L’enseignant peut également différencier les processus. Il va donc proposer des cheminements différents selon les rythmes et les stratégies d’apprentissage des élèves. Il peut aussi jouer sur les structures pour différencier. Cela correspond à l’organisation de la tâche, des groupes (espace, temps, ressources matérielles). Enfin, l’enseignant peut différencier les productions. Les élèves vont faire part de leur apprentissage à l’enseignant soit par une production écrite, orale ou encore multimédia. Au vue de la définition de la différenciation pédagogique, les TICE semblent avoir leur place dans cette pratique. En effet, les TICE permettent de diversifier les situations, les parcours selon les difficultés des élèves et proposent un rythme de travail propre à l’élève, une correction immédiate, une variété des supports (son, image, texte), un suivi du travail, une exposition à différentes solutions. Il est donc pertinent de s’intéresser à la place des TICE à l’école et plus particulièrement dans la différenciation pédagogique.

Les TICE 

Apport historique des TICE

Depuis les années 70, la France tente d’introduire le numérique au sein du système scolaire. En 1979, l’État décide d’équiper de nombreux lycées en introduisant 10 000 ordinateurs. L’idée est que les élèves puissent découvrir et s’initier à l’outil numérique. En 1985, un plan « informatique pour tous » est mis en place avec un triple objectif. Le premier objectif consiste à équiper les établissements de matériel, c’est-à-dire permettre aux élèves de s’initier aux outils numériques. Le deuxième objectif se rapproche du premier et consiste à rendre accessible les outils numériques pour l’ensemble des citoyens. Pour cela, des conventions sont passées avec les collectivités publiques et les associations. Le dernier objectif concerne la formation des enseignants au numérique en leur proposant des stages sur la base du volontariat.

En 1995, c’est l’arrivée d’internet dans les écoles. Ce nouvel outil mis à disposition va permettre aux enseignants de l’utiliser pour faire des recherches, pour obtenir des documents multiples et divers, exploitables de différentes manières en classe (lecture, écoute, projection…). L’arrivée d’internet ne va pas être uniquement au profit des enseignants. En effet, ce nouvel outil concerne les élèves. Les enseignants vont former les élèves afin qu’ils sachent s’en servir.

De nombreux plans se sont succédés pour développer au maximum le numérique au sein du système scolaire. Par exemple, le plan « écoles numériques rurales » de 2009 qui a pour but d’équiper un plus grand nombre d’écoles rurales. À la rentrée 2015, c’est le plan « numérique à l’école » qui est lancé toujours dans un objectif d’équiper un grand nombre d’école. En effet, ce plan a équipé environ 17500 élèves en tablettes numériques. Toutefois, ce plan offre également une formation aux enseignants et des ressources pédagogiques.

Les outils numériques ont rencontré et rencontrent encore des difficultés à être intégrés au sein du système éducatif. Pourtant, les programmes scolaires des cycles 2 et 3 issus du B.O du 26 novembre 2015 et le B.O du 26 mars 2015 relatifs au programme de la maternelle intègrent tous deux les TICE. Les TICE ne sont pas considérées comme une discipline à part entière. Ce sont des outils numériques utilisés à des fins pédagogiques. Dans les programmes, les technologies sont présentes. On les retrouve dans l’ensemble des champs disciplinaires, avec des types d’activités à mettre en place pour des objectifs d’enseignement déterminé. Par exemple, au cycle 1 dans le domaine « Explorer le monde » sont proposées des activités de codage de déplacements ou de représentations spatiales. Les élèves doivent acquérir de nombreuses compétences numériques telles qu’être capable de faire une recherche internet ou copier sur un clavier. De nouvelles compétences font leur apparition, notamment la programmation, l’apprentissage du code ou encore l’utilisation de l’ENT et des tablettes. L’enseignant doit donc former les élèves afin qu’ils acquièrent des compétences dans le domaine du numérique. De plus, l’élève doit être formé à une utilisation responsable des outils numériques qui lui permettront de développer son esprit critique (EMI).

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Table des matières

Introduction
1. Cadre théorique
1.1. La différenciation pédagogique
1.1.1. Apport historique de la différenciation pédagogique
1.1.2. Définition de la différenciation pédagogique
1.2. Les TICE
1.2.1 Apport historique des TICE
1.2.2 Définition des TICE
1.3 La difficulté de la pratique de la différenciation pédagogique et de l’usage des TICE chez les PES
1.3.1 Être enseignant dans le premier degré requiert une certaine polyvalence
1.3.2 Les TICE et La différenciation pédagogique : des usages et pratiques difficiles à mettre en œuvre
1.4 Mais une plus-value pour l’enseignant et l’élève
1.4.1 Les TICE : une source de motivation pour les élèves
1.4.2 Une meilleure gestion de l’hétérogénéité des élèves
1.4.3 Au service de la réussite pour les enseignants comme pour les élèves
2. Questionnement
3. Problématique
4. Hypothèses
5. Méthodologie
6. Présentation et analyse des résultats
6.1 Présentation des résultats du questionnaire
6.1.1 Première partie du questionnaire (vous)
6.1.2 Deuxième partie du questionnaire (vous et les TICE)
6.1.3 Troisième partie du questionnaire (vous et la classe)
6.1.4 Quatrième partie du questionnaire (vous en classe)
6.2 Discussion
6.3 Limites et perspectives
7. Conclusion
8. Bibliographie
9. Annexes

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