Contexte général
Depuis des siècles, Madagascar a toujours été une terre de richesses que ce soit en ressources naturelles ou humaines. L’économie malgache a bien connu une période de sérénité, avant l’indépendance si l’on peut dire, mais durant ces dernières décennies, elle n’a cessé de régresser menant ainsi une majorité de la population dans une situation de dénuement. Cette économie, comme dans beaucoup de pays en voie de développement, repose essentiellement sur l’agriculture et l’artisanat.
Au cours de ces dernières années, Madagascar a enregistré une croissance soutenue de l’ordre de 5%. Depuis l’année de crise en 2001, elle s’est rétablie peu à peu pour ainsi dire que les efforts en termes de production et de transformation ont laissé des marques et en dépit de cette croissance économique enregistrée au cours de ces dernières années, la pauvreté diminue lentement, 70% en 1993 à 68,7% en 2005 .
L’expérience internationale a montré qu’il n’y a pas de lien automatique entre croissance et réduction de la pauvreté et que la promotion du « travail décent » (la création de plus et de meilleurs emplois) est le canal principal par lequel une croissance rapide conduit à une forte réduction de la pauvreté. La création d’emplois par les entreprises est une base solide dans la lutte contre la pauvreté. Cependant, les entreprises malgaches ne présentent aucune homogénéité par leur taille. La capacité ou le désir de croissance n’est pas uniforme pour tous. Mais quelles que soient les différences de leurs performances en matière de création d’emploi, il est évident que leur contribution est l’un des principaux facteurs de croissance économique.
L’entreprise au cœur du processus de développement
Concept d’entreprise selon une approche culturelle : « Remède contre la pauvreté »
La pauvreté est un mal curable qui ne peut être guéri que de l’intérieur même et la dépendance économique ne peut être une solution à long terme pour un pays comme Madagascar. Aussi, faut-il apprendre au plus tôt à créer la richesse nécessaire pour que le pays réalise ses ambitions. Le développement économique durable passe nécessairement par le déploiement d’une véritable culture entrepreneuriale au niveau national assurant ainsi un développement endogène croissant et une plus grande création de richesse.
En y pensant, la nature nous fournit d’innombrables exemples d’une relation semblable que ce soit entre la mer et le poisson qui y habite, la terre et les récoltes qu’on obtient ou l’arbre et les fruits qu’il porte. Pourquoi en serait-il autrement lorsqu’il s’agit des entrepreneurs et de la société qui les suscite ? Une société qui désire plus d’entrepreneurs pour assurer sa survie et sa croissance à long terme, doit travailler à développer d’abord la culture entrepreneuriale dans son milieu. S’il fallait une raison pour justifier la culture entrepreneuriale, en voilà une bonne raison et ce n’est pas la seule. Comme on le verra plus loin, la culture entrepreneuriale contribue aussi à une plus grande création de richesse.
Lorsque l’on parle de culture, on parle d’un concept vague, difficile à cerner dans le temps et à délimiter dans l’espace. Pourtant, la culture fait toute la différence. Vouloir changer la culture d’une société est presque impossible à court terme, à moins qu’une décision importante ait été prise ou qu’un effort concerté de plusieurs acteurs clés de la société ait été fait.
Il s’agit donc de développer une culture nouvelle, la culture entrepreneuriale, en mobilisant toutes les ressources de bonne volonté. C’est là une façon d’éviter des luttes improductives avec des erreurs du passé. Le développement passe tout d’abord par les Leaders locaux ou des personnes de bonne foi qui facilitent l’émergence d’une société qui veut s’assumer économiquement en leur incitant et en leur donnant les moyens de le faire. L’entrepreneur crée l’entreprise.Il peutêtre un homme ou une femme, individuelle ou collective. C’est une personne déliée à transformer un rêve, un problème ou une opportunité en une entreprise confirmée. Exprimé d’une autre manière par une entrepreneure malgache « c’est un importateur d’angoisse et un exportateur de dynamisme ».
L’entrepreneur est un présent pour une société, c’est le fruit de son milieu. Un milieu qui n’aime pas les entrepreneurs et qui n’en veut pas risque d’être bien servi. Néanmoins, si le désir existe comme dans le sport par exemple, il est favorable pour ce milieu d’établir uneentente entre la famille, l’éducation, la cité et les entreprises existantes, tous à l’unisson,pour mettre en place et en dégager un terreau productif (un milieu favorable au développement de l’entrepreneuriat) et sur le long terme, une véritable culture entrepreneuriale. On devient entrepreneur, d’où l’importance de la formation et de l’apprentissage. La culture entrepreneuriale peut difficilement se développer dans un milieu sans éducation que ce soit au niveau des attitudes et des valeurs, ou plus, des connaissances et des compétences. L’école reste la solution clé pour découvrir le potentiel entrepreneurial, le maintenir et l’actualiser. L’entrepreneurship est un outil inéluctable pour les gens pauvres désireux de s’élever. « On est jamais trop pauvre pour entreprendre, c’est juste un peu plus long » .
Concept d’entreprise selon une approche économique
Née des rêves européens qui prônaient le matérialisme, l’utilitarisme et la défense des intérêts personnels et du marché, l’entreprise est le résultat d’un effort, d’un progrès constant par la réussite individuelle pour la quête du bonheur matériel et de la sécurité financière. L’idée était de mettre en place une structure de transformation des ressources disponibles et exploitables répondant aux besoins des consommateurs.
L’entreprise crée de la richesse et des emplois. Elle peut être sociale, économique ou culturelle.Elle peut être aussi à but lucratif ou non, coopérative, individuelle ou de groupe. La remarque importante est que dans cette période de besoin grandissant de revenu de l’Etat pour assumer ses obligations, notamment en santé et en éducation, le niveau de création de richesse et de rentrée fiscale peut varier selon le type d’entreprise : l’entreprise issue du milieu et ancrée dans le milieu assure une meilleure stabilité que celle étrangère, les retombées économiques et sociales pourront varier grandement au fil du temps. C’est aussi le même cas pour les entreprises à but non lucratif que celles à but lucratif.
Selon la notion de valeur ajoutée, l’entreprise est une unité de production qui combine des facteurs de production pour produire des biens et des services pour la création de richesse. A chaque étape de fabrication et de commercialisation, ce processus augmente la valeur marchande des produits. On parle donc de valeur ajoutée (exemple du bois brut au meuble d’ébénisterie d’art ou encore d’une recette de cuisine). Cette création de valeur fait intervenir des consommations intermédiaires jusqu’au produit final, seul à même de satisfaire le besoin (on parle alors de consommation finale : notion de biens fongibles). Elle mobilise des facteurs de production : les ressources naturelles ou matières premières, les ressources en capital nécessaire à l’investissement et les ressources humaines (travail, main d’œuvre, matières grises). Ces facteurs sont rémunérés (salaires, intérêts d’un emprunt) lors de la création de richesse. Ainsi la valeur ajoutée constitue la rémunération des facteurs de production. Il ne s’agissait donc plus de « création » mais de « création/commercialisation »d’un produit de consommation afin de satisfaire les besoins. Par exemple, l’histoire d’après-guerre des grandes puissances nous montre à quel point a été d’une grande signification l’industrialisation qu’ont connue les grands pays d’Europe, les Etats Unis d’Amérique et quelques pays d’Asie comme le Japon et la Corée du Sud ; « l’industrialisme » était le seul système économique en place pour restaurer le pays des séquelles de la grande guerre. La transformation a été la base de toute activité de production, l’homme a toujours un besoin ascendant dont l’offre pouvait satisfaire à traversles entreprises, que ce soit l’industrie ou les petites activités tertiaires.
Il existe donc une relation étroite entre la valeur ajoutée et les facteurs de production. C’est ce qui permet de faire marcher l’entreprise. Mais elle ne contribue pas seulement à ce que celle-ci puisse avancer. Des prélèvements sont faits : ce sont des prélèvements obligatoires déterminés sur les ressources ou les biens physiques ou moraux et payés en argent pour subvenir aux dépenses d’intérêt général de l’Etat ou des activités collectives locales. Plus il y a une concentration d’entreprise, plus l’Etat peut se permettre de mettre en place un système public (la sécurité sociale, l’éducation publique, la santé publique, les infrastructures publiques, etc.). L’entreprise contribueaussi à ce que des emplois se créent qui, selon une logique économique, incite la consommation de biens qui subissent aussi une imposition : c’est la T.V.A des biens de consommation, un moteur économique tout aussi important que l’entreprise. Si le Tiers Monde est ce qu’il est actuellement, on peut sous-entendre un retard d’industrialisation. Les pays industrialisés, comme son nom l’indique, se sont voués à l’entreprise et à l’industrie, et intègrent l’entrepreneuriat dans leur culture.Un certain nombre d’individu est désireux de ne pas être un salarié mais de travailler pour son compte. C’est de cette faim de sérénité que nait l’entreprise. En effet, l’entreprise est une solution efficace pour acquérir des gains plus gratifiants que les rémunérations mensuelles. Si « l’argent appelle l’argent », des moyens sont utilisés pour que l’entreprise tourne.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE :GENERALITES SUR LE CONTEXTE D’ETUDE
Chapitre 1 : L’entreprise au cœur du processus de développement
Chapitre 2 : L’appui aux micro-entreprises comme moyen de promotion des plus vulnérables
Chapitre 3 : Présentation du terrain d’étude
DEUXIEME PARTIE :ETUDE INTROSPECTIVE DES MICRO-ENTREPRISES D’AMBOHIMANGAKELY
Chapitre 1 : Les MER d’Ambohimangakely par rapport à la question de l’emploi
Chapitre 2 : Observation de la place de la micro-entreprise dans le développement économique de la Commune Rurale d’Ambohimangakely
Chapitre 3 : La question du genre et l’entrepreneuriat
TROISIEME PARTIE :LES RESULTANTES DES APPUIS AUX MICROENTREPRISES RURALES et APPORTS PERSONNELS DE SUGGESTIONS
Chapitre 1 : La sphère de l’emploi
Chapitre 2 : Amélioration minime de la précarité des MER de la Commune d’Ambohimangakely
Chapitre 3 : Recommandations et suggestions personnelles au bénéfice des MER d’Ambohimangakely
CONCLUSION GENERALE