La pollution marineย
Dรฉfinition
Un polluant est, par dรฉfinition, un agent physique, chimique ou bi ologique qui dรฉgrade le milieu dans lequel il se trouve. C’est une substance introduite ou prรฉsente dans l’eau, susceptible d’en changer l’รฉquilibre ou d’en altรฉrer la qualitรฉ (MANFREDI et DANIELE, 1988). La pollution marine, c’est l’introduction directe ou indirecte par l’homme de substances ou d’รฉnergie dans le milieu marin (y compris les estuaires) lorsqu’elle a des effets nuisibles, tels que dommages aux ressources biologiques, risque envers la santรฉ humaine, entrave aux activitรฉs maritimes, altรฉration de la qualitรฉ de l’eau de mer du point de vue de son utilisation et dรฉgradation de valeurs d’agrรฉment (MANFREDI et DANIELE, 1988).
Sources de pollutions
La plupart des polluants proviennent des activitรฉs terrestres. A plus ou moins long terme, tous les polluants rejetรฉs dans la nature aboutissent au milieu marin, et les sources de pollution sont nombreuses : rejets domestiques (รฉgouts), directement ร la cรดte ou au large, par le biais dโun รฉmissaire, port et centre urbain (les hydrocarbures et les mรฉtaux lourds ruissellent lors des pluies ou du l avage des chaussรฉes), fleuve apportant les pollutions continentales (rejets industriels, pesticides agricoles), centrale thermique, raffinerie, grosse industrie (eau chaude, produits chimiques), rejets en mer des navires (dรฉballastage, peintures anti-fouling) ou naufrages, chute de la pollution atmosphรฉrique par les prรฉcipitations ; enfin la pollution humaine directe : mรฉgots de cigarette, produits solaires, dรฉchets alimentaires (entre autres) sont les corollaires de lโutilisation de la mer dans le domaine des loisirs.
Effets de la pollutionย
Ils dรฉpendent du type de pollution, de lโagent polluant, des organismes victimes (et de leur รฉtat gรฉnรฉral : รขge, sexe, รฉtat de santรฉ). On admet gรฉnรฉralement que les effets sont beaucoup plus graves en milieu cรดtier quโen pleine mer. Les รฉcosystรจmes peuvent รชtre complรจtement dรฉsรฉquilibrรฉs ร la suite de disparition dโespรจces sensibles et de prolifรฉration dโespรจces plus rรฉsistantes. A plus ou moins long terme, lโhomme est touchรฉ par ces pollutions. Ceci peut se traduire par une entrave ร lโutilisation des zones polluรฉes, interdiction de consommation dโorganismes marins, etc. Les coquillages (et autres filtreurs) concentrent les polluants par leur activitรฉ (trรจs importante) de filtration. Les grands prรฉdateurs en bout de chaรฎne alimentaire concentrent les polluants qui se sont accumulรฉs ร ch aque maillon de la chaรฎne alimentaire. Dans de tels cas, la pรชche peut รชtre interdite, la baignade รฉgalement, selon la pollution dรฉcelรฉe.
La flore bactรฉrienne marineย
Dans les รฉcosystรจmes aquatiques, les bactรฉries forment la composante majoritaire. Leur rรดle est fondamental dans l’รฉquilibre รฉcologique des milieux aquatiques, principalement par la rรฉgulation des cycles biogรฉochimique et รฉnergรฉtique (BIANCHI et al, 1989). Les bactรฉries marines diffรจrent physiologiquement de celles qui ont des habitats non marins ; elles sont adaptรฉes aux conditions trรจs spรฉciales offertes par le milieu marin (salinitรฉ, pH, oxygรฉnation rรฉduite, basses tempรฉratures et des pressions souvent considรฉrables) (MORITA et COLWELL, 1974). Dans le milieu marin, les bactรฉries servent de nourriture ร de nombreux organismes marins ; elles favorisent la fixation d’algues ou de larves sur certains substrats ; elles permettent รฉgalement la dรฉgradation de certains polluants tels que naphtalรจne, pesticides, cellulose, hydrocarbures, etc. Cependant, leur effet peut รชtre nuisible. Certaines bactรฉries ont la capacitรฉ de concentrer des polluants tels que les mรฉtaux lourds (mercure) ; ainsi, leur consommation par des mollusques filtreurs ou des vers peut contaminer la chaรฎne alimentaire (EQUINOXE, 1990).
La flore bactรฉrienne marine est essentiellement composรฉe dโespรจces appartenant aux genres Pseudomonas, Vibrio, Spirillum, Achromobacter, Flavobacterium, Bacillus, etc. (ZOBELL, 1946 ; BERTRAND et LARSEN ,1989 ; LECLERC et al, 1994). A cรดtรฉ de cette flore autochtone adaptรฉe rigoureusement aux conditions de la vie marine, une flore accidentelle se rencontre le long des cรดtes, des baies ou d’estuaires et ร proximitรฉ des villes, introduites, soit par ruissellement, soit par les รฉgouts domestiques. Les principales espรจces rencontrรฉes sont d’origines fรฉcales appartenant au groupe des entรฉrobactรฉries telles que les coliformes, les salmonelles et les streptocoques (BELLAN et PERES, 1974). Ces bactรฉries ont ร la fois un rรดle en pathologie et un intรฉrรชt รฉpidรฉmiologique (BRISOU et DENIS, 1978 ; GHAUTIER et PIETRI, 1989). Une fois dรฉversรฉes dans les ocรฉans, les bactรฉries peuvent รชtre retrouvรฉes sous diverses formes :
โย Les microbes libres
Cette catรฉgorie est peu favorable et n’autorise pratiquement aucune forme de croissance. La survie ne peut que modestement se prolonger. Elle place la cellule en situation de carence car les germes n’ayant rencontrรฉ aucun support, aucun refuge, restent libres mais vulnรฉrables. Les microbes libres reprรฉsentent une minoritรฉ en pรฉril et sont incapables de reproduction et par consรฉquent appelรฉes ร disparaรฎtre (BRISOU et DENIS, 1978).
โ Les formes de rรฉsistance
Certaines bactรฉries vivent dans un habitat relativement stable qui n’est pas soumis ร des modifications physico-chimiques profondes ; tel est le cas des bactรฉries pathogรจnes, parasites ou saprophytes de l’organisme hรดte. D’autres organismes au contraire doivent s’adapter ร des habitats contrastรฉs et survivre dans un milieu hostile ร des variations de tempรฉrature, de pH et ร des carences nutritionnelles. Les formes de rรฉsistance les plus connues sont :
โข Les spores, l’une des formes de rรฉsistance et d’รฉvolution que prennent certaines bactรฉries dites sporulรฉes pour survivre dans des conditions hostiles et attendre des conditions plus propices, afin de pouvoir germiner et donner de nouvelles cellules vรฉgรฉtatives, identiques aux cellules originelles (BRISOU et DENIS, 1978 ; LECLERC et al., 1995).
โข Les formes L qui reprรฉsentent des รฉtats par lesquels toutes les bactรฉries peuvent passer ร u n moment de leur existence. Ce sont, en fait, des ยซ faรงons d’รชtre ยป, des instantanรฉs de la vie microbienne, fonctions de l’environnement. Des Salmonella, des Escherichia, prennent, par exemple, des formes inhabituelles de serpents, de poires, dรจs qu’elles sรฉjournent dans une eau de mer lรฉgรจrement enrichie en matiรจre organique. Le passage des bactรฉries ร ces รฉtats de rรฉsistance, ร รฉtรฉ retrouvรฉ dans les eaux d’รฉgouts et de riviรจres et chez les mollusques. Ils restent le plus souvent inaperรงus faute de mise en ลuvre des techniques appropriรฉes (BRISOU et DENIS, 1978).
โย Les microbes adsorbรฉs
L’adsorption d’une particule correspond ร la fixation sur une autre sans intervention d’une rรฉaction d’ordre chimique. Mรชme si l’รฉpaisseur de la couche adsorbรฉe ne dรฉpasse pas la dimension d’une molรฉcule, l’adsorption constitue un รฉtat trรจs favorable pour la survie bactรฉrienne. En effet, les matรฉriaux favorables ร la survie des bactรฉries, sont rassemblรฉs aux doses maximales ร la surface des particules adsorbantes, ce qui permet aux microorganismes de trouver des conditions de survie acceptables.
Les indicateurs microbiens
Le degrรฉ de pollution des eaux de mer est รฉvaluรฉ, comme pour les eaux douces, par le dรฉnombrement des bactรฉries entรฉriques, appelรฉs ยซ indicateurs de contamination fรฉcale ยป. En gรฉnรฉral, les coliformes fรฉcaux et les streptocoques fรฉcaux qui sont, en grande partie, dรฉnuรฉs de pathogรฉnicitรฉ pour l’homme, mais sont trรจs abondants dans les eaux usรฉes. La raison de ce choix tient essentiellement au fait que la numรฉration de ces bactรฉries est beaucoup plus simple et rapide (24 ร 4 8 heures) que celle des espรจces vรฉritablement pathogรจnes (gรฉnรฉralement quelques jours, avec souvent nรฉcessitรฉ d’identification sรฉrologique) (GAUTHIER et PIETRI, 1989). Si la prรฉsence des espรจces indicatrices ne confirme pas celle des espรจces pathogรจnes dans les eaux analysรฉes, elle la laisse supposer, car une certaine relation quantitative existe entre les deux groupes de bactรฉries (GAUTHIER et PIETRI, 1989). En effet, La prรฉsence simultanรฉe des coliformes et des entรฉrocoques suffit ร confirmer qu’il y a pollution (BRISOU ET DENIS, 1978).
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Table des matiรจres
Introduction
Chapitre 1 : Gรฉnรฉralitรฉs
1. La pollution marine
1.1. Dรฉfinition
1.2. Sources de pollutions
1.3. Effets de la pollution
2. La flore bactรฉrienne marine
3. Les indicateurs microbiens
3.1. Les coliformes totaux
3.2. Les coliformes fรฉcaux
3.3. Escherichia coli
3.4. Les streptocoques fรฉcaux
3.5. Les germes aรฉrobies mรฉsophiles
3.6. Les salmonelles
Chapitre 2 : Matรฉriels & mรฉthodes
1. zone dโรฉtude
1.1. La citรฉ de Cansado
1.2. La SOMELEC (Sociรฉtรฉ Mauritanienne dโElectricitรฉ)
1.3. Le Port Autonome de Nouadhibou (PAN)
1.4. Le Port artisanal
1.5. Lโabattoir de Salรฉ
2. Matรฉriels et mรฉthodes dโรฉtude
2.1. Matรฉriels de prรฉlรจvement
2.2 Matรฉriels de laboratoire
3. Mรฉthodes dโรฉtude
3.1. Echantillonnage
3.2. Prรฉparation des milieux de culture
3.3. Techniques de dรฉnombrement des germes
Chapitre 3 : Rรฉsultats et discussion
1. Rรฉsultats
1.1. Rรฉsultat des coliformes totaux, coliformes thermotolรฉrants et E. coli
1.2. Rรฉsultat des streptocoques
1.3. Rรฉsultat des germes aรฉrobies mรฉsophiles
1.4. Rรฉsultat de Salmonelles
1.5. Analyse comparative des rรฉsultats obtenus
2. Discussion
Conclusion gรฉnรฉrale et perspectives
Rรฉfรฉrences bibliographiques
Annexes