LA POLITIQUE MONETAIRE

L’inflation : élément central de la politique monétaire

          Etant donné que l’objectif ultime de la Banque Centrale de Madagascar est de contribuer au mieux au bon fonctionnement de l’économie et au bien-être des malgaches. La définition d’une politique monétaire demeure donc fondamentale pour l’économie. Cette politique repose en effet sur la proposition qu’une inflation élevée est nuisible à l’économie et est coûteuse pour les particuliers et les entreprises. En outre, la politique monétaire ne peut avoir un effet systématique et durable sur une autre variable économique que le taux d’inflation. Une politique monétaire qui créée l’inflation ou qui ne maîtrise pas assez l’inflation existante n’est donc d’aucune utilité au développement économique de la nation. Cela nous amène donc à analyser les points ci-dessous, tels que les inconvénients de l’inflation élevée et instable et les avantages d’une inflation faible

Les avantages d’une inflation faible et stable

             En maintenant l’inflation à un niveau bas et stable, la politique monétaire peut réellement contribuer à la qualité de vie, car elle facilite la prise de décision pour tout le monde. Et par conséquent, l’économie reste sur la meilleure trajectoire possible menant à une expansion soutenue et à la création d’emploi. En effet, une inflation faible et stable est nécessaire pour permettre aux agents économiques de planifier leurs dépenses et leurs investissements avec une plus grande confiance car l’information donnée par le prix est plus fiable. Une augmentation du prix ne représente plus une ambiguïté mais seulement un signal de la rareté du produit. Il y aura par la suite une allocation optimale des ressources car les producteurs investiront dans les activités qui méritent d’être exploitée. D’où on assiste à un rééquilibre entre l’offre et la demande dans la production des biens rares. En outre, on constate également qu’un taux d’inflation bas et stable entraîne une croissance stable de la production. Tel est le cas de Canada, qui depuis l’adoption, en 1991 d’un régime de ciblage de l’inflation, bénéficie d’une croissance de la production et les écarts de production au Canada sont plus constants depuis 1991 qu’ils ne l’étaient au cours de la décennie précédente. En bref, nous pouvons dire que l’effet de l’inflation le plus significatif est la déformation de l’information véhiculée par les prix relatifs, d’où incertitude des agents économiques à agir sur le marché qui, à son tour, entraîne une sous-optimalité de l’allocation des ressources. En maintenant l’inflation à un niveau bas et relativement stable, les banques centrales apportent la meilleure contribution en leur pouvoir à la santé économique d’un pays. Et tout ceci repose sur le fait qu’une inflation élevée est nuisible pour l’économie et que la seule variable macroéconomique sur laquelle la politique monétaire a un effet direct et durable est le taux d’inflation.

Environnement international

           En 2003, l’économie malgache a évolué dans un contexte international qui lui est favorable. En effet, sous l’impulsion de l’économie américaine, l’économie mondiale en général s’est redressée.
– La croissance économique mondiale s’est accrue de 3,2% contre 3% an 2002. L’année 2003 a été caractérisée par une évolution plutôt divergente des cours des produits de base, par la dépréciation du dollar américain face aux principales devises et par une appréciation du franc malgache par rapport au dollar américain.
– Les prix des produits de base Les cours mondiaux du pétrole, du coton ainsi que de la vanille se sont sensiblement accrus en 2003, tandis que ceux du café et du cacao ont amorcé le sens contraire. Madagascar a beaucoup bénéficié de la flambée du cours mondial de la vanille. Le cours du baril de pétrole s’est stabilisé autour de la moyenne de 28,8 dollars au cours du 1er semestre 2003, soit 14,5% plus élevé par rapport à 2002. Vers la fin de l’année 2003, ils ont évolué entre 22 et 28 dollars le baril. Tandis que le prix de la vanille est caractérisé par une forte hausse atteignant à une certaine période plus de 450 US$ le kilo, un cours jamais atteint jusqu’à cette date. Mais, étant donné la capacité d’absorption assez limitée de la demande mondiale et une offre mondiale appelée à s’accroître due à l’accroissement des productions des pays concurrents, cette hausse notoire des prix de la vanille revêt un caractère strictement conjoncturel et passager.
– Evolution des taux de change euro / dollar / FMG .L’évolution du taux de change du franc malgache a été affectée d’une part, par l’appréciation de l’euro et d’autre par la dépréciation du dollar américain sur les marchés internationaux. En ce qui concerne la parité dollar / franc malgache, celle-ci a été marquée par une nette appréciation nominale du franc malgache surtout vers la fin du quatrième trimestre de l’année.

Synthèse de la situation en 2003

          L’année 2003 est marquée par le redressement de l’économie. En général, les résultats économiques et financiers pour l’année 2003 se sont nettement améliorés par rapport à 2002. Conséquence d’une normalisation progressive des activités économiques après la crise post-électorale de 2002, les prix ont subit un fléchissement, l’inflation a été maîtrisée. En terme de glissement annuel, les prix ont baissé de 1,7%. Le déficit des finances publiques s’est contracté : 4,2% du PIB en 2003 contre 5,5% en 2002. Le solde de la balance commerciale a été maintenu à un niveau acceptable de 5,9% malgré que les importations aient été plus élevées que prévu. L’investissement a atteint 17,1% du PIB dont 10,1% pour le secteur privé, ce qui a permis entre autre d’atteindre un taux de croissance économique de 9,8%. Analysons par ailleurs, d’une part la maîtrise de l’inflation pour l’année 2003 et l’accroissement du taux de croissance d’autre part.

Limites de la politique monétaire

            Même si la politique monétaire joue un rôle important sur la croissance économique d’un pays, elle ne peut agir directement sur cette dernière car elle ne pourra arriver à solutionner tous les problèmes économiques existants. En effet, il existe d’autres facteurs significatifs qui influent sur l’économie sur lequel la politique monétaire ne peut agir. Il existe d’autres éléments constitutifs du développement économique d’un pays, tels que le développement de l’éducation, la santé, la redistribution des revenus, le plein-emploi etc., qui ne sont pas du tous à la portée directe de la politique monétaire. Généralement, ces domaines relèvent de la politique budgétaire qui comprend à la fois la fiscalité et les dépenses publiques, de la politique industrielle qui agit sur les structures productives (par exemple : fusions, concentrations, nationalisations, privatisation) et le développement des filières de production, ou de la politique de règlementation qui touche la concurrence ou certaines activités spécifiques. C’est pour cette raison que la politique économique, qui définit totalement l’orientation du développement de la nation, doit comporter ces différentes politiques, qui sont toutes complémentaires interdépendantes et essentielles pour le développement économique. En effet, dans ses thèses, Milton Friedman (1968) explique comment la politique monétaire peut influencer sur de courtes périodes de nombreuses variables macroéconomiques, dont la production réelle, le taux de chômage et l’investissement, tout en précisant que l’action exercée par cette politique n’est durable que sur le taux d’inflation. Cependant, au cours de la décennie suivante, de nombreux résultats théoriques et empiriques sont venus conforter ces thèses et ont favorisé leur acceptation généralisée. Fondamentalement, la théorie de Friedman repose sur la reconnaissance du fait que les variations des salaires et des taux d’intérêt réels qui découlent initialement d’une mesure de politique monétaire sont tôt ou tard neutralisées par les ajustements que les salaires et les taux d’intérêt subissent en réaction à des situations de demande ou d’offre excédentaire. Ainsi, une mesure de politique monétaire pouvant entraîner à court terme une variation des niveaux de production et d’emploi agit sur le long terme, uniquement sur le taux d’inflation. En outre, l’expérience a montré que la politique monétaire est beaucoup plus efficace en matière de lutte contre l’inflation, ce qui n’est pas toujours le cas en matière de croissance économique. C’est justement pour cette raison que le rôle ultime fixé par la BC consiste à préserver un taux d’inflation bas et stable. Certes, si les banques centrales choisissent de viser le maintien de l’inflation à un niveau bas et relativement stable, il y a à cela deux raisons. Premièrement, un taux d’inflation bas est avantageux pour le fonctionnement de l’économie. Deuxièmement, tant les fondements théoriques que les résultats donnent à penser que la politique monétaire ne peut avoir un effet systématique et durable sur une autre variable macroéconomique que le taux d’inflation. Compte tenu de sa portée limitée, il serait illogique que la politique monétaire vise d’autres objectifs à long terme, tels que le taux de chômage ou le taux de croissance de la production réelle. Cependant, même si la politique monétaire est la meilleure politique qui peut agir de manière optimale sur l’inflation, les facteurs exogènes, qui sont généralement indépendantes de la conjoncture interne, peuvent ne pas être à la portée de la politique monétaire. Tel est le cas des phénomènes de dimension internationale. Prenons le cas de l’augmentation du prix de pétrole par exemple. Il s’agit d’un produit fondamental ayant généralement un caractère incompressible. Aussi, une augmentation sensible des prix du pétrole entraînera inévitablement une hausse des coûts de transport, une hausse des prix des produits, d’où hausse généralisée des prix. Le même problème se présente lors des cataclysmes naturels. Ce sont des paramètres que la BC ne peut réguler, elle ne peut que réduire l’impact de ce genre de chocs exogènes.

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Table des matières

INTRODUCTION
Partie I :CONCEPT DE POLITIQUE MONETAIRE
Section1 :Généralités
Chap. 1 :Définition et typologie de la politique monétaire
1.1 Approche théorique et définition de la politique monétaire
1.2 La politique monétaire
Chap. 2 :Concept d’inflation et outils utilisés dans la conduite de la politique monétaire
2.1 L’inflation :élément central de la politique monétaire
2.2 Les outils de la politique monétaire
Section 2 :Points fondamentaux de la politique monétaire
Chap. 1 :La Banque centrale :acteur principal
1.1 Missions de la banque centrale
1.2 Impact des interventions de la Banque Centrale sur l’économie
Chap. 2 :Les principaux objectifs de la politique monétaire
2.1 Les objectifs liés à la politique de change de la BC
2.2 La régulation de la liquidité
Partie II :ACTION DE LA POLITIQUE MONETAIRE SUR L’ECONOMIE :Cas de Madagascar 2003-2004
Section 1 :Contexte économique du pays et action de la politique monétaire en 2003 et 2004
Chap. 1 :Contextes économiques de départ
1.1 Situation pour l’année 2003
1.2 Situation en 2004
Chap. 2 :Orientation de la politique monétaire
2.1 Politique monétaire adoptée après crise
2.2 Politique adoptée pour l’année 2004
Section 2 Analyse des résultats et synthèse
Chap. 1 :Impacts de la politique monétaire pour les deux années observées
1.1 Synthèse de la situation en 2003
1.2 Synthèse de l’année 2004
Chap. 2 :Synthèse globale
2.1 Incidence fondamentale de la politique monétaire sur l’économie
2.2 Limites de la politique monétaire
CONCLUSION
Annexe
Bibliographie

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