La politique monetaire

Par définition, la politique monétaire est l’ensemble des objectifs fixés par les autorités monétaires , des instruments ou moyens correspondants à chacun de ces objectifs, et des mesures ou actions prises par l’Etat et les autorités monétaires, en vue d’une bonne manipulation des instruments, et afin d’atteindre les objectifs fixés au départ, qui sont principalement la régulation du crédit et de la masse monétaire. Sous l’optique  » avoirs « , la masse monétaire a pour contreparties la somme de la position extérieure nette du système bancaire, des créances nettes sur l’Etat, des crédits à l’économie, et des autres postes nets ; tandis que, sous l’optique  » engagements « , elle est constituée par l’ensemble de la monnaie fiduciaire, c’est-àdire la monnaie centrale détenue par les non banques (Billets et monnaies en circulation) et la monnaie scripturale ou les dépôts des entreprises et des ménages auprès du système bancaire.

Sachons toutefois que la politique monétaire cherche à fixer le niveau de la masse monétaire, en vue, en premier lieu, d’accélérer la croissance de l’économie réelle et, en second lieu, de maîtriser l’inflation, c’est-à-dire le maintien de la valeur interne de la monnaie (ou le taux d’inflation) et de stabiliser le taux de change ou la valeur externe de la monnaie. Ainsi, les objectifs prioritaires de la politique monétaire concernent la croissance économique, la stabilité du niveau général des prix, l’équilibre de la balance des paiements, et le plein emploi de la main d’oeuvre. Afin d’atteindre ces principaux objectifs, la politique monétaire dispose de deux catégories d’instruments: les instruments directs et les instruments indirects.

1- D’une part, les instruments d’intervention directe sont constitués par l’encadrement global du crédit par la Banque Centrale et l’administration des taux d’intérêts appliqués par les banques primaires.
2- D’autre part, les instruments d’intervention indirecte sont composés par le taux directeur et les réserves obligatoires. Les effets du taux directeur s’exercent à travers les opérations de refinancement telles que l’open-market ou le réescompte.

Concernant le cas de Madagascar, depuis l’indépendance de la Banque Centrale de Madagascar (ou BCM) vis-à-vis de l’Etat, en 1994, elle élabore et met en œuvre en toute indépendance la politique monétaire, et ainsi, elle accomplit sa mission en matière de crédit dans le cadre de la politique économique du Gouvernement.

EVOLUTION DE LA POLITIQUE MONETAIRE 

On peut analyser l’évolution de la politique monétaire de Madagascar de 2004 à 2006 par l’intermédiaire des objectifs visés et les instruments appliqués pendant chaque année.

En 2004 : 

La politique monétaire s’inscrit dans le cadre général de la politique économique du pays, laquelle devrait tendre vers la réalisation de trois principaux objectifs :
– une croissance économique rapide et soutenue,
– un équilibre intérieur se traduisant par un faible niveau d’inflation,
– et un équilibre extérieur correspondant à une balance des paiements soutenable.

Pour la BCM, selon les termes de ses Statuts, l’objectif ultime est la stabilité interne et externe de la monnaie. La priorité est ainsi accordée à la défense de la valeur de la monnaie, et la politique monétaire doit être résolument orientée vers la lutte contre l’inflation. En effet, l’expérience a montré que la politique monétaire est beaucoup plus efficace en matière de lutte contre l’inflation, ce qui n’est pas toujours le cas en matière de croissance économique. La stabilité macro-économique, particulièrement la maîtrise de l’inflation, constitue plutôt une condition préalable pour une croissance économique durable. A court terme, la BCM veille à ce que la politique monétaire ne constitue pas un frein à la croissance en mettant à la disposition de l’économie la quantité de monnaie requise pour son fonctionnement normal. La croissance de la masse monétaire doit alors rester en harmonie avec celle de la production. La stabilité externe de la monnaie est généralement considérée comme un corollaire de sa stabilité interne. Cet argument est lié à la parité relative des pouvoirs d’achat (PPA) qui stipule que l’écart entre l’inflation intérieure et l’inflation extérieure affecte le taux de change de long terme.

Si l’objectif final de la politique monétaire était la maîtrise de l’inflation, la réalisation de cet objectif repose sur la maîtrise de l’expansion monétaire, laquelle est empiriquement liée à la tendance des prix. L’agrégat qui fait l’objet d’un suivi dans ce cadre est la masse monétaire au sens large M3, laquelle constitue la cible intermédiaire. Mais comme l’augmentation totale de la monnaie dépend à la fois du comportement des banques, des agents non bancaires et de la banque centrale, il est plus pratique pour les autorités monétaires de cibler en premier lieu un agrégat sur lequel elles peuvent avoir une emprise directe : cet agrégat est la base monétaire. Elle constitue alors la cible opérationnelle dans la mise en oeuvre de la politique monétaire. Les autorités monétaires contrôlent l’évolution de cette cible opérationnelle à travers les instruments de politique monétaire dont elles disposent.

Les instruments de reprise de liquidités par la BCM :
Les actions de la BCM sur le marché monétaire destinées à ponctionner des liquidités se font sous forme d’appels d’offres négatifs ou de ventes fermes de titres négociables.

La réalisation des objectifs de la politique monétaire décrits précédemment requiert la mise en oeuvre de différents instruments. Ces derniers sont constitués, depuis plus d’une décennie, à la suite de la libéralisation économique, d’instruments de politique monétaire indirects dont les principes reposent sur les lois du marché. Certains de ces instruments, comme le taux directeur de la BCM, tendent à agir sur le coût du crédit et indirectement sur le niveau de la demande intérieure, tandis que d’autres servent à contrôler la liquidité bancaire (comme les réserves obligatoires et les interventions sur le marché monétaire et le marché de devises).

Le taux directeur :
La manipulation du taux directeur a valeur de signal, et dans ce sens, sa modification reflète le taux d’inflation anticipé. Le sens de variation de ce taux donne l’orientation de la politique monétaire et dicte les conditions des crédits qui influent sur l’ampleur de l’expansion monétaire.

Les réserves obligatoires :
Bien qu’elles n’agissent pas directement sur le montant de la base monétaire, les réserves réduisent la capacité des banques à consentir des crédits en gelant une partie de leurs réserves.

Néanmoins, les réserves obligatoires constituent un coût pour les banques. Dans la pratique, le recours à la manipulation du taux des réserves obligatoires ne devrait pas être trop fréquent afin de ne pas perturber les gestions des banques commerciales et de ne pas fausser leurs anticipations sur la politique monétaire.

Les interventions sur le marché monétaire et le marché des changes

Les interventions sur le marché monétaire et des changes permettent à la BCM de gérer la liquidité bancaire avec plus de souplesse, en vue de respecter les objectifs fixés de la base monétaire. Ces interventions consistent à injecter de la liquidité lorsque l’économie en manque, sous forme d’opérations de refinancement ou d’achat de devises, ou dans le cas contraire, à ponctionner une partie de la liquidité bancaire.

Les instruments de refinancement :
Les actions de la BCM sur le marché monétaire destinées à alimenter la liquidité se font soit à l’initiative de la BCM, soit à la demande des banques. Ces concours, majorés des intérêts, doivent être garantis par des BTA ou d’autres titres de créances négociables. Lorsque le refinancement est à l’initiative de la BCM, la procédure peut prendre soit la forme de prises en pension de Bons du Trésor ou d’autres titres de créances négociables, soit la forme d’achat ferme de ces titres sur le marché secondaire. Les refinancements à la demande des banques peuvent quant à eux prendre la forme de prises en pension de titres d’une durée de 2 à 10 jours, ou de prises en pension spéciale de titres. Ces deux formes de concours se font selon la technique d’appel d’offres.

En 2005 :

L’orientation de la politique monétaire pour 2005 privilégiait avant tout la lutte contre l’inflation, en cherchant à endiguer les pressions à la hausse des prix du côté de l’offre de biens et services, tout en veillant à ne pas handicaper le financement du développement du secteur privé. C’est en créant un environnement macroéconomique stable que la politique monétaire contribue aux objectifs généraux du Gouvernement, dont l’efficacité et la croissance économique. Face aux pressions inflationnistes liées à la persistance des chocs de l’offre et du niveau élevé de la demande, la BCM devait contenir les impacts éventuels sur les prix à la consommation et sur les taux de change de l’ariary. Ainsi, la politique monétaire en 2005 a été principalement influée par :
– la persistance des facteurs de hausse des prix ;
– le ralentissement de la croissance de la production ;
– le niveau de la demande encore élevé.

Par conséquent, la politique monétaire visait le renforcement des mesures monétaires restrictives, les interventions plus actives sur le marché monétaire, les réformes et la coordination des marchés. Tout en veillant à ce que l’économie dispose de ressources suffisantes, la BCM a alors opté pour le maintien, voire le renforcement, des mesures en matière de la politique monétaire, appuyées par des interventions plus actives sur le marché monétaire et par une meilleure coordination de la gestion des marchés.

Pour contenir le niveau de la liquidité bancaire, les mesures de politique monétaire adoptées se sont avérées insuffisantes. Au cours de l’année 2005, les réserves des banques sont généralement restées supérieures aux réserves obligatoires requises. Ainsi, pour compléter et renforcer les effets de ces mesures restrictives, et afin d’assurer l’équilibre du marché monétaire, la BCM est intervenue régulièrement à partir du second semestre par des opérations de politique monétaire, sous forme de refinancement ou de reprise de la liquidité selon le cas. Concernant les réformes et la coordination des marchés, les banques n’ont renouvelé qu’une partie de leurs souscriptions de BTA afin de reconstituer leurs réserves libres en monnaie centrale, obligeant ainsi le Trésor à recourir auprès de la BCM. La lutte contre l’inflation s’est articulée autour d’une politique de gestion prudente de la demande, via une maîtrise des sources de création monétaire et une gestion rigoureuse des liquidités injectées dans l’économie. L’offre de monnaie devait traduire cette politique non accommodatrice de la BCM, tout en veillant à ce que l’économie dispose de liquidités suffisantes. Pour cela, la croissance de la masse monétaire a été programmée pour être principalement tirée par les crédits aux secteurs privés. Et enfin, pour une meilleure gestion de la liquidité, les autorités monétaires ont consolidé la coordination du fonctionnement du marché monétaire et du marché des BTA.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE DES DONNEES MACROECONOMIQUES ET MONETAIRES
CHAPITRE I : EVOLUTION DES AGREGATS MACROECONOMIQUES
Section 1. La production
Section 2. Les prix
Section 3. La balance des paiements
CHAPITRE II : EVOLUTION DES AGREGATS MONETAIRES
Section 1. Les composantes et les contreparties de la masse monétaire
Section 2. Le taux directeur et les taux d’intérêts
Section 3. Le taux de change et la situation du MID
Section 4. La situation monétaire de la BCM
CHAPITRE III : EVOLUTION DE LA POLITIQUE MONETAIRE
Section 1. En 2004
Section 2. En 2005
Section 3. En 2006
DEUXIEME PARTIE QUELQUES CONSTATS ET IDEES SUR LA POLITIQUE MONETAIRE
Chapitre I : CONSTATS
Section 1. En 2004
Section 2. En 2005
Section 3. En 2006
CHAPITRE II : QUELQUES IDEES SUR LA POLITIQUE MONETAIRE
Section 1. La politique monétaire et la politique budgétaire
Section 2. La politique de crédit et la politique de taux de change
Section 3. La politique monétaire et la politique économique
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
SITOGRAPHIE
RESUME

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