La Politique et la Métaphysique: les universaux comme source de pouvoir ?

De la prépondérance du néoréalisme dans les Relations Internationales

Il semblerait, en évitant l’écueil de la diatribe pamphlétaire, que la faille fondamentale du paradigme néolibéral réside dans son incapacité à dépasser la quête d’intérêts nationaux. « En d’autres termes : le nationalisme méthodologique – qui consiste à persister dans l’idée que leméta-jeu politique mondial est et reste un jeu de dames national – s’avère extrêmement coûteux. Il obstrue la perspective et empêche par là même de découvrir de nouveaux coups et de nouvelles ressources de pouvoir. Qui plus est, la possibilité de transformer le méta-jeu, dont les règles prévoient un perdant pour un gagnant, ou des perdants uniquement, (…) » . Le néolibéralisme paraît motivé par une vision orthodoxe de la souveraineté nationale, qui entrave toutes possibilités de penser des formes de régulations d’ampleur globale, réduisant la politique à une fonction tribunitienne, alors même que la mondialisation exige une vue d’ensemble, « Un débat critique s’est noué autour de l’interprétation néolibérale de ces évolutions concomitantes et plus ou moins effectives qui les naturalise ou les réifie en bloc sous l’appellation générique de globalisation, et qui se présente comme un pur constat empirique, comme la reconnaissance d’un fait brut pour ainsi dire dépourvue d’histoire et presque sans acteurs, (…) Les analyses antilibérales, à l’inverse, déchiffrent dans ce discours de la globalisation une idéologie économiciste asservie aux intérêts du capital multinational, expression de la phase la plus avancée du capitalisme postindustriel, qui se caractérise par le règne de l’information et de la consommation, et dont l’emprise planétaire s’insère bel et bien dans un continuum historique, car elle n’est en réalité que le dernier prolongement du colonialisme etde l’impérialisme européen».
Ce paradigme nécessite-t-il une martingale dont seuls certains Etats auraient le secret. Relevons par ailleurs que cet aspect du néolibéralisme n’atteint point la valeur scientifique de cette théorie économique énoncé par Milton Friedmann, dont la rigueur et l’honnêteté intellectuelle a permis à de nombreux pays développés ou non, de faire face aux crises provoquées par les chocs pétroliers.

Le substrat démocratique

La discussion ainsi que les conflits sur l’organisation de la société civile semblent constituer une donnée récurrente de la vie politique, Anthony Giddens va même jusqu’à dire que « L’essence de la politique est le combat entre des visions et des politiques» . La distinction de ces visions se traduisait dans le cadre de controverses, comme on a pu déjà le voir à Rome entre les populares et optimates, cela a perduré lors de la Révolution de 1789 où pour la première fois le clivage s’est manifesté en termes de Gauche et de Droite. L’irréductibilité de ces idées politiques eût un effet structurant pour la vie démocratique : d’une part pour instituer progressivement l’alternance,qui situe les partis politiques soit dans l’opposition soit dans la majorité, d’autre part, cela favorise la culture de la démocratie car les différentes positions sont contraintes de participer à l’intérêt général en dépit de leurs divergences etde se reconnaître mutuellement comme légitimes. Cette « reconnaissance de l’hétérogénéité des valeurs» semble aller de soi dans nos démocraties libérales, alors que pour Alain Renaut et Sylvie Mesure elle est une donnée indépassable et un acquis déterminant, quoique contingent, du projet démocratique. Nous nous demanderons donc quels comportements peut-on relever face à ce changement ? Ensuite, en quel sens, doiton considérer cette idée de reconnaissance mutuelle exprimée par Alain Renaut et Sylvie Mesure ? Et en tant que donnée contingente de la vie politique, a-t-elle un impact sur ce que Anthony Giddens nomme « l’essence de la politique» ?

Convergences idéologiques et divergences partisanes

Malgré les entre coupements possibles entre les différentes positions, seule l’attitude réformiste parvenait à réunir durablement des tendances de Gauche comme de Droite autour d’un même projet démocratique, là où les trois autres représentations exprimaient avec virulence leur haine de la démocratie en restant plus ou moins hostiles aux courants politiques internes à leurs groupes.
En se reconnaissant comme légitimes, la Gauche et la Droite ont ainsi répondu à un enjeu démocratique quasiment imperceptible mais nécessaire, pour l’approfondissement intellectuel de leurs héritages politiques respectifs. « Le changement des conditions historiques a conduit à l’émergence d’un ensemble de problème et de possibilité qui ne rentrent pas dans le schéma gauche droite. On peut citer les questions d’environnement, du travail et de l’identité personnelle et culturelle. Bien sûr, les valeurs de la justice sociale et de l’émancipation sont liées à tout cela, mais chacun de ces problèmes recoupent ces valeurs». N’ayant plus besoin de devoir prouver perpétuellement leur attachement à l’idée démocratique ou républicaine, il fut dorénavant possible pour ces deux idéologies politiques de se tourner vers le monde autant que vers les affaires nationales, et, partant, de se moderniser.
Cependant, depuis la consécration du néolibéralisme dont nous avons longuement parlé, il semblerait que seule la droite ait pris d’une manière suffisamment pertinente le pouls de l’époque contemporaine, en prenant à son compte l’idée de l’individu. Alors que cet individualisme moderne est dû à un recul du conservatisme traditionnel et des pratiques encadrées par la coutume, et qu’il ne correspond, « ni au thatchérisme, ni à l’individualisme marchand, ni à l’atomisation. Au contraire, il correspond à un individualisme institutionnalisé. La plupart des droits et créances de l’Etat providence, par exemple, sont destinés aux individus plutôt qu’aux familles. Dans de nombreux cas, ils présupposent l’emploi. L’emploi à son tour implique l’éducation, et tous les deux présupposent la mobilité. Toutes ces exigences poussent les gens à se constituer comme individus : à se projeter, se comprendre et se décrire comme individus» . En somme pour Beck, c’est davantage un fait social conditionné par la mondialisation que par l’influence des marchés. Dans son état actuel, la doctrine socialiste n’est pas en mesure de saisir les enjeux politiques contemporains, faute d’avoir suffisamment modernisé sa lecture du monde. En effet, elle se méprend à propos de l’individualisme en le confondant avec l’égoïsme ; alors que la notion d’individualisme s’apparente plus à un nouveau modèle de société, la gauche l’associe à une dérive dont la source n’est autre que celle de la société de consommation.

Misère de l’internationalisme

L’orthodoxie idéologique de la gauche est devenue un obstacle pour une appréhension pertinente de la diplomatie et ce, d’autant plus pour promouvoir leurs valeurs internationalistes et égalitaristes à travers le monde : « Face au continent, l’extrême gauche s’est cantonnée dans un discours anti-impérialiste sclérosé et ne répond à aucun des problèmes du jour ; (…) Le Parti communiste, quant à lui, n’a pas de politique africaine autre qu’évanescente et stéréotypée. (…) Néanmoins, le Parti socialiste a été prisonnier, au cour des années soixante-dix, d’une schématisation dépendantiste du Tiers monde qui ne le prédisposait pas à affronter les réalités de la décennie suivante».
L’aide au développement à l’adresse du continent africain, édifiait une autre forme de domination postcoloniale danslaquelle cet état de dépendance fut perpétué car, la gauche n’a pas su rompre avec les réseaux locaux qui étaient hostiles à leur internationalisme, et elle n’a pas reconfiguré son programme politique même dans les domaines où ses prises de positions étaient plus constructives que celles de la droite. Etait-ce raisonnable de bâtir une politique extérieure sans remettre en cause des groupes d’intérêts en mesure de nuire aux objectifs de la gauche ?
Toutefois, « Il serait puéril d’accorder à cette mouvance une cohérence, par exemple foccardienne ou maçonnique qu’elle n’eut jamais unanimement. D’âpres conflits, d’ordre partisan, associatif, matériel ou personnel, la déchirent» . Voilà pourquoi les thèses conspirationnistes ou manichéennes ne restent vraies qu’au prix de sauts intuitifs, de raccourcis et de simplifications hasardeuses, alors que le phénomène de domination postcoloniale est bien réel.

Bilan pour la démocratie

Ce que l’on peut retenir de cette approche comparative de la droite et de la gauche, est une égalité idéologique de façade sous-tendue par un monopôle de la scientificité accaparé par la droite. Afin que la rivalité soit effective et profitable à la vie démocratique, car tel est l’enjeu ultime de cette partie, la gauche doit bannir tout concept de totalité de son lexique, notamment ceux qu’elle a coutume d’utiliser dans la sphère économique comme nous l’avons vu précédemment. Au même titre que Tony Blair, sa position sur l’économie de marché doit être claire. Elle doit également se penser au delà du cadre de l’Etat-Nation pour avoir le recul et l’objectivité nécessaire concernant la saisie des phénomènes économiques en particulier. Comment ce consensus autour de l’économie de marché va-t-il modifier les comportements des différents acteurs politiques ? Et en quoi ce changement est-il profitable pour la gauche ? L’élimination de la représentation marxiste pourrait conduire la gauche à analyser le réel tel qu’il est, sans lepercevoir d’une manière prophétique en prétendant l’appréhender par le biais d’un principe explicatif unique. « L’explication par la fin des idéologies politiques, pour séduisante qu’elle soit, ignore tout simplement que celles-ci, loin de mourir, se transforment. Et si la modernité porteuse de rationalité et d’individualisme permet de relativiser les systèmes globaux d’explication du monde, les idéologies extrémistes retrouvent aussi droit decité face à celles du compromis».
Dans cette optique, la gauche ne setrouvera pas dépourvue d’arguments face aux déclinologues qui pensent être les seuls détenteurs d’une définition pertinente de l’intérêt général. Ces interlocuteurs tiennent un discours réactionnaire et alarmiste en démontrantde manière assez juste que tous les Etats se doivent de s’adapter à la mondialisation, sous peine de subir un déclin inexorable. Au moyen de formules lapidaires, ils diagnostiquent un patchwork de solutions et de réformes dont un régime politique a besoin pour se redresser, qu’ils aient la moindre compétence en la matière. « Soit l’on considère que la crise reste bénigne, et l’on poursuit la gestion au fil de l’eau, avec une correction à la marge des textes phares de la majorité plurielle – 35 heures et loi de modernisation sociale en tête. Soit la France se trouve effectivement engagée dans l’un de ces cycles de déclin qui rythment son histoire et il convient de mettre en œuvre la thérapie de choc qui constitue le véritable mandat politique du 21 avril 2002».
Ce qui paraît juste dans ce propos, c’est que les réformes les plus dures à orchestrer sont celles qui ont un contenu libéral ; cependant rien ne sert de hâter une réforme aussi juste soit-elle, comme Nicolas Baverez semble le préconiser, au risque de voir celle-ci échouer. Peut-on réellement améliorer le régime sur des thèmes aussi vifs que les retraites, la sécurité sociale, ou la réforme du système éducatif avec des formules déclaratives ? D’ailleurs Thomas Piketty fustige dans un article de Libération publié le lundi 20 novembre 2006, ceux qu’il définit comme de « piètre chercheurs, sans aucune reconnaissance internationale» qui pensent avoir trouvé la solution aux problèmes de notre époque contemporaine. Le dogmatisme dont ces individus font preuve peut être assimilé à du scientisme , autrement dit c’est l’attitude inconséquente quel’on attribue injustement au paradigme néolibéral.
Aux côtés de ce genre nouveau de comportement réactionnaire, il y a également les néo conservateurs qui affirment avoir le monopôle de l’édification durable du lien social en s’appuyant sur les traditions ou la religion. Cet autre interlocuteur fait abstraction d’un critère déterminant pour une représentation pertinente de la société civile, « (…), la question des retombées de l’entreprise coloniale sur le tissu social et politique des excolonisateurs est nouvelle en science politique.» et pour cette raison les valeurs progressistes de la gauche ont un avantage intellectuel indiscutable en
s’inscrivant dans la modernité par la valorisation du libre choix individuel contre les visions essentialistes des réactionnaires ou celle des néoconservateurs qui est prosaïque.

La fin de l’idéologie

Loin de s’apparenter à une simple compromission, l’acceptation de l’économie de marché permet à la gauche de discerner ses véritables adversaires, « Ces considérations suggèrent que les sociaux-démocrates devraient regarder d’une manière nouvelle le centre de l’échiquier politique.
Les partis sociaux-démocrates ont en effet évolué vers le centre pour des raisons d’opportunisme. Le centre politique, bien sûr, dans le contexte d’une division droite/gauche, ne peut avoir comme signification que le compromis, un milieu entre deux voies plus tranchées» . Le problème de certaines idées politiques contemporaines réside dans la présence de certains éléments essentialistes « au mépris des réalités concrètes» ; bien que peu nombreux, ces substrats idéologiques fallacieux représentent des failles argumentatives que l’on ne peut justifier que par la conviction. D’où l’intérêt pour la gauche sociale-démocrate de purger son idéologie de croyances injustifiées et de refonder une pensée critique en se donnant pour tâche de saisir les meilleures articulations du monde contemporain, afin que celui-ci fasse progresser l’espace public. « (…) si la gauche et la droite ont moins de significations que par le passé, il en va autrement. L’idée d’un centre actif, ou d’un centre radical au cœur des débats récents chezles sociaux-démocrates, peut être considérée sérieusement» . Que ce soit, les nouveaux « processus de subjectivation » selon Didier Eribon, les nouvelles « formes de vie» d’après Achille Mbembe ou les nouveaux « mécanismes de minorisation» selon Judith Butler , ce sont tout autant de formes différentes d’injustices qui doivent mobiliser la gauche. D’ailleurs,Tony Blair avait émis le souhait de créer une IVème Internationale pour le XXIème siècle alors qu’il participait à un séminaire politique avec les dirigeants de Washington en février 1998.

Rawls et Nozick : un débat régional ?

Avant de clore ce premier chapitre nousne retiendrons que les pensées de Rawls et Nozick, afin de distinguer les points sur lesquels ilsse rejoignent et ceux sur lesquels ils se distinguent. En effet, Jean-Jacques Sarfati, dans un article qu’il a consacré à lacritique de John Rawls par Robert Nozick dans « Anarchie, Etat et Utopie » , avait situé John Rawls en tant que socialedémocrate dans le sens européen du terme, ce à quoi s’oppose la pensée de Nozick. On peut considérer leur controverse sur la justice sociale comme une continuité du conflit de valeurs entre la droite et la gauche se partageant la charge gouvernementale, mais cette fois-ci les divergences portent sur l’intervention légitime de l’Etat sur la société civile.
Selon les deux auteurs le libéralisme politique n’est possible qu’à condition que les valeurs telles que l’égalitéet la libertéfassent figure de crans indépassables de la politique. Toutes conceptions particulières et individuelles du Bien ne peuvent s’opposer aux principes de justice. C’est une aporie que l’Utilitarisme n’est pas parvenu à vaincre. Par conséquent, il s’agit pour les deux auteurs de déterminer une justice qui précède légitimement le Bien. Pour cette raison Rawls et Nozick ne sont pas en accord avec la doctrine Utilitariste dans son exhaustivité, bienqu’ils lui concèdent qu’aucun autre ordre (ni le cosmos, ni la religion) ne peut poser les conditions du partage mieux que l’Utilitarisme.
Les théories contemporaines de la justice de Rawls et de Nozick différent sur leurs conceptions spécifiques du Bien. C’est par le biais d’une légère digression qu’il convient de signaler le respect mutuel que se portent les deux auteurs . C’est dire si le respect que doivent se témoigner la gauche et la droite est loin d’être un acte démagogique, factice et sansutilité, dans le sens où les deux tendances participent à l’élaboration de l’intérêt général la plus pertinente qu’il leur est possible d’instituer concrètement. Notons que cette reconnaissance et ce respect étaient présents chez Thomas Piketty pour M. Friedmann en dépit de leurs convictions politiques.

La justice chez Nozick

Tout comme Rawls, Nozick écarte l’Utilitarisme et il pense également sa théorie contemporaine de la justice à l’intérieur de l’économie capitaliste et dans un cadre démocratique. Nous allons voir quelle est la particularité de la thèse nozickéenne comparée à celle de Rawls, et quel est son apport sur les réflexions à propos des sociétés démocratiques.
« Nozick, tout comme Hayek, cherche bien à démontrer que la justice est liée à un certains type de relations économiques, à savoir le capitalisme. Son œuvre majeure, Anarchy, State and Utopia, peut ainsi être lue comme une nouvelle tentative de fondation de cette théorie du libre marché et de l’Etat minimal dont l’objectif est d’établir qu’il y a un rapport d’équivalence et d’implication entre le fait de vouloir la justice et le fait de défendre le marché contre toute ingérence gouvernementale» . D’après Nozick, le capitalisme est un système économique autonome qui ne nécessite pas une intervention étatique particulière. En effet, l’idée du libre échange est relative à sa conception de la justice, comme l’indique Jean Jacques Sarfati dans son article consacré à Nozick, « Pour savoir à qui appartient un bien, il suffit de s’intéresser aux modalités de son acquisItion. Il n’y a injustice que dans les hypothèses où les règles posées pour la transmission ou l’échange ont été violées par l’un des protagonistes » . En ce sens, la conception de la justice pour Nozick n’est pas pure mais historique, car l’échange en soi est juste sauf si auparavant l’un des protagonistes en a violé les termes par un acte frauduleux ou par une escroquerie. Nous nous devons de préciser que c’est par l’idée de Libre-échangeque Nozick peut justifier son Etat minimal , entendu comme le garant des biens et des personnes ; pour illustrer son propos, il prend un exemple on ne peut plus convaincant. Wilt Chamberlain est un joueur de basketdont le talent attire les foules, si dans le courant de la saison ces personnes décidaient de donner un supplément sur le prix du billet d’entrée afin qu’une part de cette somme lui soit reversé.
Au terme de la saison la richesse du joueur sera donc augmentée légitimement sans fraudes, et la question que pose Nozick aux éventuelles objections des sociaux-démocrates est la suivante : « Par quel processus un tel transfert entre deux personnes pourrait-il donner naissance à une revendication légitime de justice distributive sur une portion de ce qui a été transféré, par une tierce personne qui n’avait aucun droit de justice sur la moindre possession des autres avant le transfert? ». Nozick veut montrer en quoi l’acquisition légitime d’un bien procure à l’individu un droit absolu sur ce bien ce qui invalide par ailleurs une redistribution éventuelle dece genre de richesses produites. Comme l’indiquePatrick Savidan au sujet du même exemple, « L’idée finalement assez effective danscet exemple est de dire qu’il est absurde, d’un côté, d’exiger que chacun ait une juste part des richesses disponibles et d’empêcher, d’un autre côté, que chacun dispose pleinement des richesses qui lui reviennent».

De la philosophie africaine

Le thème que nous allons aborder dès à présent lors de ce second chapitre, à savoir, « La Philosophie africaine», constitue l’objet principal de notre recherche actuelle. Le manque manifeste de familiarité avec les principaux auteurs ayant déjà traité cette question, est très déconcertant tout comme la radicalité de certaines idéologies sur lesquelles nous aurons l’occasion de nous attarder, qui reprennent des catégoriesissues de la période coloniale pour développer leur réflexion, telles que : homme noir/homme blanc, Maître/Esclave. De plus, les éléments bibliographiques à ce sujet étant épars ou encore marginaux en terme de publications, il s’avère nécessaire de conduire la réflexion avec une certaine prudence méthodologique afin de s’inscrire réellement dans les controverses en présence.
Nous allons donc tenter de fournir une définition provisoire de la philosophie africaine, en se prêtant à l’exercice ontologique requise et exigée par son autre occidentale afin d’établir une comparaison .Auparavant il semble nécessaire d’opérer une distinction intuitive entre les différents courants existants et susceptibles de répondre à l’appellation de philosophie en relevant les similitudes ainsi que les différences . Lors du développement, nous traiterons de l’idée « d’action morale» (Lukas k. Sosoé) ; au XIIIème siècle en effet, la tendance à l’universalité dans l’Empire du Mali semblait avoir été toute aussi puissante que celle des Droits de l’Homme.
Dans un second temps, après avoir analyser les conclusions produites par la démonstration précédente, nous allons opérer une mise en perspective de l’histoire politique et sociale enAfrique selon le mode de la « Traversée» (Jean-Godefroy Bidima) depuis l’entre-deux guerre, période sur laquelle nous tenterons de nous situer philosophiquement en appréhendant les différents moments qui la composent : la colonisation, la décolonisation ainsi que la phase post-coloniale– « appelons-la comme cela, puisqu’il est aussi question d’inventer des termes, de proposer une nouvelle sémantique, peut-être – est à la fois un moment de l’histoire collective, comme de l’histoire individuelle, une forme discursive, une narration individuelle et/ou collective, un lieu géographique et elle peut être aussi, par certains aspects, un paradigme».
Nous verrons entre autre, que la période coloniale a été marquée par deux paradigmes régissant l’action publique del’empire britannique et français. Ensuite, nous distinguerons quel est l’impact politique et social des idées exprimées par les différents courants de la philosophie africaine, ainsi que leur incidence sur la conception des Droits de l’Homme.

Sciences sociales et Philosophie

Ainsi, la raison conduirait-elle la philosophie africaine à assimiler intellectuellement un contexteparticulier, celui de l’économie de marché et du régime politique représentatif afin de s’inscrire dansla mondialisation. Elle induit une forme de constructivisme naïf prétendant pouvoir transposer abstraitement des modèles politiques et économiques dans une réalité sociale et culturelle pour le moins réticente à leur réception. L’analphabétisme frappant la zone sub-saharienne du continent africain, constitue par exemple une entrave de taille pour l’édification durable d’un système démocratique.
Tout comme cette forme de clientélisme ethnique ou territoriale imbriqués dans la pratique même du pouvoir, dans les régimes à parti unique alors qu’ « il n’y a pas de connexions a priori ou nécessaire entre l’idée d’Etat et celle d’ensemble ethnique homogène ou géographiquement isolé» . Par ailleurs, une énième recherche sur l’Afrique qui ne se donnerait comme objet de pensée que le développement ou l’établissement de la démocratie n’arrivera qu’à des conclusions qui ne feront quereproduire des lieux communs sans aucune originalité. De plus, une recherche portant sur le développement ou sur un projet démocratique en Afrique, sontautant de réflexions conduisant à penser les moyens de parvenir à promouvoir les Droits de l’Homme sur le continent, ce qui exclut une pensée véritablement philosophique sur la fin : c’est-à-dire l’Homme.

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Table des matières
Introduction
Chapitre I : De la Démocratie en Occident
I°) Au terme de la Démocratie
II°) Le substrat démocratique
Chapitre II : De la philosophie africaine
I°) De l’éthique dans la conception africaine
II°) La Politique et la Métaphysique: les universaux comme source de pouvoir ?
Chapitre III : De la Coopération décentralisée
I°) De l’indépendance des Etats postcoloniaux
II°) La Coopération décentralisée
Conclusion

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