Lโรฉquitรฉ fiscale et le systรจme dโรฉquivalence
ย ย ย ย ย ย ย ย Ces deux critรจres sont liรฉs. Ils stipulent que les charges fiscales doivent รชtre rรฉparties entre les contribuables de faรงon รฉquitable. Autrement dit, chaque contribuable ne doit payer que sa juste part compte tenu de sa capacitรฉ contributive, de son revenu, de sa fortune et de sa situation familiale dโoรน โla personnalisation de lโimpรดtโ ou bien imposition en considรฉration de la situation financiรจre de celui qui supporte la charge fiscale. Cette personnalisation comporte deux approches ร savoir le principe dโรฉquivalence et le principe de capacitรฉ contributive.
Le principe dโรฉquivalence: Ce principe indique quโil doit avoir une relation proportionnelle entre lโimpรดt dรป et les avantages que les contribuables tirent des prestations publiques. Autrement dit, il faut que le montant des impรดts ร payer soit รฉgal ร la valeur de la satisfaction que les contribuables reรงoivent en consommant un bien ou un service public .Cโest le montant total de lโimpรดt perรงu par lโEtat et quโil utilise ร des fins dโintervention financiรจre ร la vie des agents รฉconomiques Exemple de service public : la sรฉcuritรฉ, les soins et les consultations dans les hรดpitaux publics et les centres de santรฉ de base Ce principe a un problรจme dโapplication, puisquโon ne peut pas mesurer le niveau de satisfaction des contribuables ainsi que leurs bรฉnรฉfices en consommant un bien public au lieu dโun bien privรฉ ; puisquโun bien public est produit en masse et leur production rencontre des problรจme de dรฉtรฉrmination des prรฉfรฉrences collectives qui sont un des dรฉterminants de la satisfaction. Alors, il sโavรจre difficile de la quantifier et de lโajuster au montant de la charge fiscale supportรฉe par chaque contribuable. Mais il faut quโil y ait toujours une contrepartie directe ou indirecte aux impรดts payรฉs. Or, les faits dans les pays en dรฉveloppement montrent les faibles accรจs aux services publics avec un systรจme fiscal souvent lourd. Pourtant, ces accรจs aux services publics incitent les habitants ร sโacquitter leurs dettes fiscales ; cโest la cause du faible recouvrement des impรดts dans les pays pauvres. Vu la complexitรฉ de ce principe, il faut quโon ajoute un autre critรจre pour quโil existe effectivement une รฉquitรฉ fiscale.
Le principe de capacitรฉ contributive: Dans ce principe, le traitement de chaque contribuable ne se fait pas dโune maniรจre identique. Il faut tenir compte de sa capacitรฉ contributive et de sa situation familiale. Sachant que cette capacitรฉ contributive est mesurรฉe par le revenu de chacun, par sa fortune ainsi que par sa consommation. Comme les revenus et les fortunes sont rรฉpartis de faรงon inรฉgaux entre les citoyens, en ce sens quโil en a qui gagne davantage par rappport aux autres et qui implique la diffรฉrence au niveau de la consommation alors il est plus juste de rรฉpartir de fardeau fiscal en fonction du revenu et/ou de la valeur des biens que lโassujettis peut acquรฉrir pour ne pas favoriser certains et pรฉnaliser les restes, dโoรน la notion de la personnalisation de lโimpรดt. Pour ce faire, deux principes sont ร considรฉrer:
โข Le principe de lโรฉquitรฉ horizontale, laquelle traite de la mรชme faรงon des individus qui sont รฉconomiquement รฉgaux. ร vrai dire, les individus qui dรฉtiennent les mรชmes valeurs de patrimoine, qui touchent les mรชmes salaires nominaux bruts sont tous frappรฉs par un mรชme type dโimpรดt et sont imposรฉs dโun taux identique. Mais dans ce principe, on considรจre รฉgalement la situation familiale de la personne imposable. On favorise alors les pรจres de famille. De ce fait, lโimpรดt ร payer diminue en fonction des nombres de personnes ร charges. Cela signifie que si le contribuable en question occupe des enfants ou des veillards qui nโont pas aucune source de revenu alors il obtiendra une diminution du montant ร payer suivant le nombre de ces personnes. Cโest la raison de lโimposition par tranche des revenus des salariรฉs et assimilรฉs (IRSA) ainsi que lโacceptation de dรฉduction fiscale des charges sur les personnes qui nโont aucune source de revenu.
โข Le principe de lโรฉquitรฉ verticale; ce principe prรฉcisait que les individus qui ont des revenus diffรฉrents sont imposรฉs de maniรจre diffรฉrente. Cโest pour cela quโon applique le principe de progressivitรฉ de lโimpรดt dans le souci de rรฉpartir de faรงon objective la charge fiscale. En effet, il faut veiller ร ce que lโimpรดt ร payer ne soit pas trop douloureux pour les contribuables ร bas revenus. En effet, le sacrifice dโune unitรฉ monรฉtaire par un individu ร revenu รฉlevรฉ sโavรจre moins douloureux que le sacrifice dโune mรชme unitรฉ monรฉtaire par un individu ร revenu modeste. Ce qui implique que pour รชtre un partage รฉquitable, il faut que le sacrifice marginal soit identique entre tous les contribuables. Cela signifie que la rรฉpartition est รฉquitable au moment oรน la derniรจre unitรฉ monรฉtaire prรฉlevรฉe sur le revenu des pauvres se prรฉsente aussi douloureux que la derniรจre unitรฉ monรฉtaire prรฉlevรฉe sur le revenu des riches. Bref, le principe dโรฉquitรฉ repose essentiellement sur le fait de la personnalisation de lโimpรดt dans le but de soutenir les bas revenus en leur faisant bรฉnรฉficier des services publics financรฉs en majeur partie par la contribution ร lโimpรดt des riches puisque ce sont les individus ร haut revenu qui sont les principales ressources pour les fournir. Ce principe suit donc la dรฉmarche normative qui vise le bien-รชtre de tous les citoyens surtout les plus pauvres. Pour la suite, entrons dans le principe de la neutralitรฉ de lโimpรดt.
Les critรจres exigรฉs dans la pratique
ย ย ย ย ย ย ย ย ย Un bon systรจme fiscal doit encore satisfaire les exigences suivantes: il doit รชtre premiรจrement accรฉptรฉ par les contribuables; ensuite, รชtre flexible; enfin, compatible sur le plan international.
Acceptabilitรฉ: Pour quโil y ait un certain recouvrement de lโimpรดt, il faut que lโimpรดt soit acceptรฉ par les assujettis, sinon, il va essayer dโรฉviter tout paiement.
Flexibilitรฉ: La politique dโimposition doit รชtre flexible, cโest ร dire, elle peut รชtre ajustรฉe aux conjonctures รฉconomiques. En cas de rรฉcession, lโEtat devrait accorder un rabais fiscal et autorisรฉ un paiement diffรฉrรฉ pendant une durรฉe assez large. Toutefois, le systรจme dโimposition doit รชtre stable pour que les investisseurs soient plus ou moins sรปrs du rendement de leurs investissements.
Compatibilitรฉ sur le plan international: Face ร la mondialisation qui est une rรฉalitรฉ incontournable, lโEtat ou bien les agents รฉconomiques font des รฉchanges avec le reste du monde. Pour quโil nโy ait pas de distorsion au niveau des mouvements des capitaux et des marchandises, il faut que le systรจme fiscal soit compatible entre les pays coรฉchangistes; notamment en ce qui concerne le droit de douane. A vrai dire, il faut avoir un systรจme fiscal conforme aux normes internationales. La thรฉorie du systรจme fiscal a comme finalitรฉ de rรฉpartir les charges fiscales de maniรจre รฉquitable en ce sens quโon cherche la juste valeur ร acquitter, en considรฉrant de maniรจre subjective chaque contribuable. Elle vise รฉgalement de mettre en place un systรจme fiscal neutre ou qui nโa pas dโimpacts trรจs sensibles sur le comportement des agents รฉconomiques. Mais en effectuant ces prรฉlรจvements dโimpรดts, lโEtat a ses rรดles ร accomplir. Pour en savoir plus, on va aborder les rรดles de la fiscalitรฉ dans le paragraphe qui suit.
Les modifications portรฉes sur la TVA
ย ย ย ย ย ย ย ย Presque chaque annรฉe, cette taxe connait des modifications. En 2001, les mesures fiscales prises portent, premiรจrement sur lโobligation des dรฉclarants (contribuables de la TVA) de joindre ร leur dรฉclaration les listes de leurs clients, fournisseurs et leurs partenaires dโaffaires. Cette mesure a รฉtรฉ adoptรฉe pour faciliter les contrรดles des dรฉclarations. Deuxiรจmement, lโadministration maintient et renforce les mesures dโappuis au secteur primaire. Enfin, les ventes des produits frais climatisรฉs ainsi que les articles pharmaceutiques et matรฉriels ร usage mรฉdical sont exonรฉrรฉes de la TVA, selon le CGI 2001. En 2003, les mesures concernent lโoctroi diffรฉrรฉ du paiement de la TVA ร lโimportation des biens dโรฉquipement ainsi que les remboursements des taxes des entreprises. De plus, lโadministration autorise de transfรฉrer les crรฉdits de TVA pour les exportateurs professionnels des zones franches. Depuis 2004, les TVA sur gasoil et fuel utilisรฉs sur moteur fixes par opรฉrateurs de production sont dรฉductibles. En 2005, le taux de cette taxe est rรฉvisรฉ ร la baisse, c’est-ร -dire de 20% ร 18%. En 2006, lโintervention fiscale de lโadministration porte sur lโexonรฉration de la TVA des intรฉrรชts et commissions prรฉlevรฉes par les รฉtablissements de crรฉdit. En outre, lโadministration fiscale รฉlargie la matiรจre imposable ร la TVA, en admettant les produits et articles ci-aprรจs frappรฉs par la TVA :
โข Les produits et articles pharmaceutiques ;
โข Les matรฉriels ร usages mรฉdicaux ;
โข Les gaz butanes ;
โข Les articles de merceries ;
โข Etiquettes, trousses, panneaux solaires.
Par contre, on a exonรฉrรฉ de cette taxe les prestations de services de transports internationaux. Le CGI de cette annรฉe 2006, fixe le dรฉlai de remboursement des crรฉdits de TVA ร six (06) mois. Le principe de compensation de crรฉdits TVA รฉligibles au remboursement devra รชtre autorisรฉ par un texte rรจglementaire. De plus, la suppression de la TVA ร titre exceptionnel pour toutes opรฉrations liรฉes au flรฉau et catastrophe naturel a รฉtรฉ autorisรฉe depuis lโannรฉe 2006. La TVA est la taxe qui a subit le plus grand nombre de modification, laquelle est faite chaque annรฉe.
โข Les modifications de lโIBS : En 2003, lโadministration fiscale a diminuรฉ le taux dโimposition de cet impรดt qui devient 30%, sโil รฉtait de 35% pendant les annรฉes prรฉcรฉdentes. En 2004, on admet que les deux exercices dรฉficitaires des sociรฉtรฉs nouvellement crรฉรฉes sont exonรฉrรฉs de lโIBS. En 2005, lโexemption et lโaffranchissement de lโIBS et du minima de perception des sociรฉtรฉs nouvellement crรฉรฉes sont rรจglementรฉs par le CGI de cette annรฉe. Et il prรฉcise en outre que son taux sโรฉlรจve ร 50% la troisiรจme annรฉe dโexercice. En 2006, les mesures fiscales prises portent sur la possibilitรฉ de diffรฉrer la diminution de lโamortissement au cours des exercices dรฉficitaires dโune part, et de la limitation jusquโau 31 Dรฉcembre 2006 ; au bรฉnรฉfice dโune franchise de lโIBS et du minimum de perception pour les entreprises nouvellement crรฉรฉes.
โข Modifications des IRSA et IRNS En 2003, les rรฉvisions portent sur lโabaissement du taux progressif par tranche qui รฉtait de 35% auparavant et ramenรฉ ร 30% en 2003. En 2004, une rรฉduction de tranche dโimposition et une augmentation du montant de la rรฉduction pour personne ร charge sont prises par la rรฉforme fiscale de cette annรฉe. Pour lโannรฉe 2005, la rรฉvision concerne lโaugmentation de lโabattement des frais professionnels au titre de lโIRSA. Bref, les diffรฉrentes interventions de lโEtat avaient pour but de relever la situation fiscale de Madagascar et de faire monter la valeur du taux de pression fiscale et รฉvidemment de la recette fiscale recouvrรฉe afin de rรฉduire la dรฉpendance financiรจre envers le reste du monde avec les recettes gรฉnรฉrรฉes par la modification du code gรฉnรฉral de lโimpรดt de ces annรฉes. Ainsi, lโEtat peut honorer les services de la dette en utilisant le produit de lโimpรดt dโune part et financer ses diffรฉrentes interventions et le budget de fonctionnement.
Les mesures administratives
ย ย ย ย ย ย ย ย La rรฉforme administrative est une condition nรฉcessaire pour le dรฉveloppement du pays.En fait, le dรฉveloppement et la fonction administrative sont interdรฉpendants. Alors, pour arriver ร cette fin de dรฉveloppement, il faut avoir une administration efficace. Ainsi, plusieurs dispositions sont prises pour amรฉliorer le fonctionnement de lโadministration fiscale entre autres :
โข La modernisation de la direction gรฉnรฉrale de lโimpรดt afin que les rรฉformes administratives puissent avoir des impacts positifs pour la recette fiscale.
โข Le gouvernement met en ลuvre des mesures de simplification et de facilitation du systรจme fiscal profitant aux opรฉrateurs du secteur privรฉ. Ceci a pour but de promouvoir le dรฉveloppement du secteur privรฉ afin que lโEtat puisse bรฉnรฉficier de lโaugmentation de la recette induite de lโaugmentation de la production.
โข La modernisation et lโextension du modรจle de gestion des relations avec les grandes et moyennes entreprises, la crรฉation dโun conseil de recours.
โข Comme les rรฉformes prises visent une efficacitรฉ dans la simplicitรฉ, alors la rรฉforme administrative porte sur le renforcement et la modernisation de la structure organisationnelle. Ainsi, lโon met en place le systรจme de guichet unique pour la perception des impรดts fonciers afin dโรฉviter la lenteur bureaucratique qui favorise lโincitation ร sโรฉchapper de lโimpรดt. Cette mesure permet aussi de stimuler plus dโinvestisseurs car les procรฉdures ร suivre sont rรฉduites pour lโappropriation des terrains ainsi que les procรฉdures de recouvrement des IFT ;
โข Sur le code des douanes, afin de contribuer ร lโeffectivitรฉ dโune รฉconomie ร forte croissance telle que dรฉfinie dans le MAP, lโadministration des douanes sโest fixรฉe comme objectif prioritaire la facilitation des รฉchanges commerciaux malgaches avec lโextรฉrieur. Nรฉanmoins, elle doit รฉgalement assurer un contrรดle douanier efficace et le respect des textes en vigueur.
โข La modernisation des opรฉrations, des procรฉdures et des systรจmes prend place par lโutilisation des ordinateurs sur les centres fiscaux ainsi que lโutilisation des logiciels appropriรฉs comme le SYDONIA++ dans les 12 bureaux de douanes.
โข Des contrรดles renforcรฉs efficaces seront mis en ลuvre avec lโoptimisation des utilisations des outils de contrรดles lors du dรฉdouanement : scanners, profiler et le dรฉploiement de ces outils dans la majoritรฉ des bureaux de douane
โข Lโon a aussi amรฉliorรฉ les opรฉrations fiscales dans les grands centres fiscaux ร savoir dans la rรฉgion dโAnalamanga, Toamasina, Antsirabe et la rรฉgion dโAnosy ;
โข Pour la suivi-รฉvaluation, la comparaison des indicateurs avant la rรฉforme et aprรจs rรฉformes est mise en ลuvre par la prรฉsente rรฉforme ;
โข Enfin, les capacitรฉs des agents du fisc sont .renforcรฉes par le biais des formations
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PARTIE I : CONCEPTION DES THEORIE DU SYSTEME FISCAL
CHAPITRE I: LA THEORIE DU SYSTEME FISCAL
I- Les critรจres dโun bon systรจme fiscal
1) Lโรฉquitรฉ fiscale et le systรจme dโรฉquivalence
2) La neutralitรฉ de lโimpรดt
3) Les critรจres exigรฉs dans la pratique
II- Les rรดles de la fiscalitรฉ
1) Fiscalitรฉ comme sorte dโappui aux plus vulnรฉrables
2) Fiscalitรฉ pour corriger les imperfections du marchรฉ
3) Fiscalitรฉ comme moyen de financement des politiques publiques
4) Fiscalitรฉ comme relance de lโรฉconomie
5) Lโeffet de LAFFER : ยซ comment lโimpรดt tue lโimpรดt ?ยป
CHAPITRE II : LA SITUATION FISCALE DE MADAGASCAR AVANT 2008
I) Historique et caractรฉristique de la fiscalitรฉ malagasy
1) Pendant la pรฉriode coloniale : 1986 ร 1960
2) De 1980 ร 2000
3) De 2001 jusquโen 2007
II) La structure de la recette fiscale malagasy
1) Evolution des recettes fiscales ร Madagascar
2) Analyse du taux de pression fiscale et de la structure des recettes fiscales
PARTIE II : LA REFORME FISCALE 2008 MESURES PRISES ET RESULTATS
CHAPITRE I : LE CONCEPT GENERAL DE LA POLITIQUE DE REFORME FISCALE EN 2008
I) Les causes et objectifs de la rรฉforme
2) Les objectifs de cette rรฉforme
II) LES DISPOSITIONS PRISES
1) Les mesures administratives
2) Les mesures fiscales prises
II) Lโincidence รฉconomique de la rรฉforme fiscale 2008
1) Les impacts sur les activitรฉs รฉconomiques
2) Impacts de la fiscalitรฉ sur les prix
3) Impacts sur la prolifรฉration du secteur informel
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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