LA PLATEFORME DE TRANSFERT ET LES MÉTHODES DE KM

LA PLATEFORME DE TRANSFERT ET LES MÉTHODES DE KM

Les caractéristiques de la plateforme

Ce projet apporte des éléments de solutions à la problématique de différences de contextes et d’environnement entre l’émetteur et le récepteur en proposant un environnement commun à travers lequel le transfert des connaissances s’effectuera. Cet environnement commun se présente sous la forme d’un modèle conceptuel de plateforme informatique à travers laquelle l’organisation des connaissances, la perception des connaissances ainsi que le vocabulaire utilisé seront communs à l’émetteur et au récepteur. La plateforme de transfert a pour objectif d’assurer un environnement de représentation de connaissances commun à l’émetteur et au récepteur, ainsi le contexte de transfert des connaissances sera commun étant donné que ce dernier s’effectue à travers la plateforme.
Il a fallu déterminer les éléments nous permettant de proposer un modèle conceptuel de la plateforme. Suite à une analyse fonctionnelle, une indentification des fonctions principales ainsi que des fonctions complémentaires à satisfaire par la plateforme a été effectuée. Les fonctions principales que la plateforme de transfert doit assurer sont les suivantes :
• FP1 : Assurer le transfert des connaissances entre l’émetteur et le récepteur.
• FP 2 : Assurer une standardisation du contexte des connaissances, du vocabulaire et de la perception des concepts à transférer entre l’émetteur et le récepteur.
• FP 3 : Promouvoir l’échange entre l’émetteur et le récepteur.
Les fonctions complémentaires se présentent ainsi :
• FC1 : Assurer une accessibilité.
• FC 2 : Assurer une interface conviviale.
Le mémoire apporte des solutions à la fonction principale FP2.
L’environnement et le contexte qui entourent et affectent la connaissance se définissent par plusieurs paramètres :
• Les références professionnelles et socio culturelles;
• La perception des concepts;
• L‘environnement de travail;
• Le vocabulaire utilisé, l’organisation et la catégorisation des connaissances.
Les éléments de solutions que le projet de Maîtrise apporte au problème de contexte ciblent l’organisation et la catégorisation des connaissances, dénommées ontologie (Lambe, 2007). Une ontologie commune permettrait une perception commune des concepts à travers un environnement partagé par l’émetteur et par le récepteur. En effet, les connaissances sont structurées et organisées d’une façon bien déterminée chez l’émetteur et chez le récepteur. Afin de répondre à la problématique de différence de contexte et d’environnement entourant les connaissances entre l’émetteur et le récepteur, le projet apporte une solution en proposant un modèle de plateforme de transfert des connaissances soutenu par une ontologie commune PPO . Nous avons décidé d’utiliser les méthodes de KM afin de sélectionner une ontologie inspirée de ces méthodes et de l’employer pour représenter les connaissances sur la plateforme de transfert. Les paragraphes qui suivent décrivent l’ontologie PPO et l’évaluation des méthodes de KM afin de sélectionner une ou plusieurs méthodes permettant la représentation des connaissances selon l’ontologie PPO.

L’ontologie et le web sémantique

Les connaissances sont souvent représentées par des concepts interconnectés par des relations. « Le Web actuel est essentiellement syntaxique, la structure des ressources étant bien définie, mais leur contenu restant inaccessible aux traitements machines, seuls les humains étant capables de l’interpréter » (Charlet, 2000). « Le Web sémantique a alors l’ambition de lever cette difficulté en associant aux ressources du Web des entités ontologiques comme références sémantiques, ce qui permettra aux différents agents logiciels d’accéder et d’exploiter directement le contenu des ressources et de raisonner dessus » (Charlet, Bachimont et Troncy, 2003). L’ontologie est donc la classification des concepts dans un système ordonné qui indique la nature des relations entre ces concepts (Dalkir, 2005). Nous allons utiliser le terme ontologie pour indiquer : l’organisation, la classification et la représentation des connaissances suivant des concepts interconnectés par des relations bien définies obéissant à des règles.
Les ontologies sont constituées de trois éléments principaux (qui seront appelés les éléments de modélisation) : Individu (ou instance), Propriété (ou relation), Classes (ou concept) qui obéissent à certaines règles. Les individus appartiennent aux classes et obéissent aux règles attribuées à ces classes.
Il est à préciser que le mémoire utilise la notion de représentation des connaissances suivant des concepts afin de proposer une ontologie commune à utiliser sur la plateforme. Dans l’étude, on ne s’intéresse pas aux aspects de programmation de cette ontologie sur un langage informatique

Les paramètres d’évaluation

Les éléments de l’ontologie étant définis grâce aux cartes conceptuelles, nous allons déterminer des paramètres d’évaluation des méthodes afin de choisir la ou les méthodes nous permettant de représenter les connaissances selon l’ontologie PPO.
Deux paramètres sont choisis en fonction des besoins de la plateforme et de l’ontologie PPO.
Ils sont expliqués de la façon suivante :
• Premier paramètre (P1) : Une représentation générique des connaissances tacites et explicites. Il est très important que la méthode apporte une représentation générique de la connaissance selon les trois concepts principaux (Produit, Processus, Organisation) tout en gardant un niveau de granularité peu détaillé afin que les connaissances puissent être représentées suivant l’ontologie PPO et qu’elles soient adaptables à deux environnements différents.
• Second paramètre (P2) : Des relations claires entre les concepts. Ce paramètre concerne les concepts qui représentent les connaissances et les relations entre ces concepts. La méthode évaluée par rapport à ce paramètre devrait présenter des relations simples et bien déterminées entre les différents concepts du modèle des connaissances.
Il est à noter que le projet de recherche répond à la problématique de transfert des connaissances en abordant la deuxième étape du cycle de gestion des connaissances qui consiste à modéliser et diffuser les connaissances d’où le choix des paramètres P1 et P2 qui se concentrent sur l’ontologie et la carte conceptuelle du modèle de transfer

Comparaison collective des méthodes

« La méthode Delphi , autrement appelée « méthode de jugements d’experts », a pour finalité de mettre en évidence des convergences d’opinions et de dégager un consensus sur des sujets précis, par l’interrogation d’experts, à l’aide de questionnaires successifs » (CROCHEMORE, 2005). « Le principe de cette méthode se base sur le fait que des prévisions réalisées par un groupe d’expert structuré sont généralement plus fiables que celles faites par des groupes non structurés ou des individus ». Dans notre, cas nous avons employé une variante de la méthode Delphi qui consiste à rassembler les experts dans un même lieu et de leur permettre de débattre autour d’un questionnaire ciblant les paramètres à évaluer.

Définition du périmètre de l’étude

L’objet de l’étude est l’évaluation et la comparaison des six méthodes selon des paramètres bien spécifiques. Au cours de la session d’été 2010, 6 clubs étudiants en ingénierie de l’ÉTS ont eu l’occasion de mettre en place au sein des clubs les six méthodes de KM présentées dans la revue de littérature. La mise en place de ces méthodes visait à initier les clubs étudiants à la gestion des connaissances, d’une part, et à évaluer d’un point de vue pratique les méthodes par rapport aux trois principales étapes du cycle de la gestion des connaissances d’autre part . La mise en place des méthodes a été effectuée par les 23 étudiants du cours de gestion des connaissances pour l’innovation (GES862) qui ont eu l’occasion d’intervenir auprès des clubs d’ingénierie en tant qu’experts en KM. La mise en place s’est déroulée pendant deux mois au cours desquels les étudiants rencontraient les membres des clubs afin d’identifier, d’extraire, de modéliser et de diffuser les connaissances en appliquant les méthodes (MOKA, MASK, CommonKADS, REX, MEREX, Cygma). Il est à noter que chaque méthode a été appliquée au sein d’un seul club.

Le panel d’expert (étudiants) et les clubs d’ingénierie

Ayant suivi le cours de GES 862 (un cours d’introduction à la gestion des connaissances), les 23 étudiants qui sont intervenus en tant qu’experts possèdent les mêmes connaissances en gestion des connaissances. Les 23 étudiants étaient répartis en 6 groupes de trois ou de quatre étudiants. Chaque groupe rencontrait les membres du club qui lui est attribué, au moins une fois par semaine pendant une période de 2 mois, afin de mettre en place le cycle de gestion des connaissances en appliquant une seule méthode de KM.

Les méthodes de KM et l’ontologie PPO implantées sur la plateforme

Le modèle de Produit

La représentation des connaissances selon les fiches ICARE de la méthode MOKA est sélectionnée pour construire le modèle du Produit. En effet la méthode MOKA a obtenu le plus de points pour la représentation des connaissances de Produit et les fiches ICARE permettent de représenter les connaissances produit selon plusieurs attributs (illustrations, contraintes, activités, règles, entités) permettant ainsi de répondre au cadre théorique de la carte conceptuelle du modèle de Produit. Sur la plateforme, le modèle du Produit sera représenté par le « produit » comme concept principal ayant comme attributs ICARE.
Les fiches ICARE sont expliquées de la façon suivante :
Entité : concerne les connaissances liées au produit. Cette catégorie décrit le produit
suivant trois niveaux :
• Structurel : description de la famille du produit : assemblages, sous assemblages,
• Fonctionnel : fonctionnalités du produit, solutions possibles de conception, explication des choix de conception;
• Comportemental : explique comment la conception répond à la fonction demandée par le produit ou le sous système ainsi que les circonstances qui peuvent influencer les différents comportements du produit.
Activité : concerne les connaissances liées au « quoi » de l’activité du processus qui influencent le produit : Calculs, dimensionnements, prises de décisions, etc.
Contrainte : les connaissances liées aux contraintes : position entre deux trous, masse, contraintes géométriques, contraintes de matériaux, ou autres aspects liés aux contraintes physiques appliquées au produit.
Règle : concerne les connaissances liées au « comment » de l’activité du processus qui influencent le produit.
Illustration : c’est une fiche regroupant des informations générales relatives au produit : historique, clients intéressés, date importantes…

Le modèle des Processus

Le modèle d’activité présenté par MASK est sélectionné pour représenter le modèle de processus inspiré de la modélisation IDEF0. En effet, un processus est défini en tant qu’ « ensemble organisé d’activités utilisant des ressources (humaines, matérielles, informatiques etc..) et menant à la transformation d’éléments entrant en éléments sortant » (Beechner et Koch, 1997). Ainsi, le modèle des processus selon la méthode MASK consiste à détailler tous les éléments permettant la mise en place des activités constituant le processus à travers une fiche regroupant les concepts qui décrivent l’activité inspirée de la modélisation IDEF0. En outre la méthode MASK utilise un vocabulaire similaire à celui de la méthode MOKA ce qui facilite la création des relations entre les concepts des deux modèles.

Le modèle de l’Organisation

La méthode Common KADS est la méthode la plus appropriée pour représenter les connaissances liées à l’organisation. Elle est donc sélectionnée pour construire le modèle de l’organisation à travers la plateforme de transfert. Les éléments sélectionnés de la méthode Common KADS sont les deux fiches suivantes :

• Le modèle organisationnel permettant de présenter une vue macroscopique sur l’organisation en proposant une fiche regroupant les ressources, les départements les activités exercées par l‘entreprise, le nombre d’employés etc.

• Le modèle des agents ou du personnel. Cette structure ontologique vise à décrire le travail du personnel et permet de créer des fiches sur le personnel travaillant dans l‘organisation en spécifiant leurs responsabilités, les connaissances qu’ils détiennent, les autres employés avec qui ils communiquent le plus fréquemment, etc.

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE 1 PROBLÉMATIQUE ET HYPOTHÈSES
1.1 Énoncé du problème
1.2 But de l’étude
1.3 Méthodologie
1.4 Hypothèses
1.5 Limites
1.6 Définitions et terminologies
CHAPITRE 2 REVUE DE LITTÉRATURE 
2.1 La gestion des connaissances
2.1.1 L’importance de la gestion des connaissances
2.1.2 Le cycle de gestion des connaissances
2.2 Les méthodes de gestion des connaissances
2.2.1 REX
2.2.2 COMMON KADS
2.2.3 CYGMA
2.2.4 MASK ou MKSM
2.2.5 MOKA
2.2.6 MEREX
2.3 Le transfert des connaissances
2.3.1 Communautés de pratique, réseau de savoir et socio constructivisme
2.3.2 Le transfert des connaissances d’un point de vue « Processus »
2.3.3 Le transfert des connaissances et le contexte
CHAPITRE 3 LA PLATEFORME DE TRANSFERT ET LES MÉTHODES DE KM
3.1 Les caractéristiques de la plateforme
3.1.1 L’ontologie et le web sémantique
3.1.2 L’ontologie commune PPO
3.1.3 Les paramètres d’évaluation
3.2 Analyse de la littérature (comparaison des méthodes)
3.3 Comparaison collective des méthodes
3.3.1 Définition du périmètre de l’étude
3.3.2 Le panel d’expert (étudiants) et les clubs d’ingénierie
3.3.3 Le questionnaire
3.3.4 La séance de comparaison
3.3.5 Les résultats de la séance de comparaison des méthodes
3.4 Discussion des résultats de la séance de comparaison
3.5 Les méthodes de KM et l’ontologie PPO implantées sur la plateforme
3.5.1 Le modèle de Produit
3.5.2 Le modèle des Processus
3.5.3 Le modèle de l’Organisation
3.6 Perspectives
CHAPITRE 4 VALIDATION : APPLICATION EN INDUSTRIE 
4.1 La présentation de l’entreprise
4.2 La problématique
4.3 Les liens avec le projet de Maîtrise et les objectifs du stage
4.3.1 Les liens avec les travaux de recherche
4.3.2 Les objectifs du stage
4.4 Méthodologie et résultats
4.4.1 Phase1 : Lancement, évaluation et planning
4.4.2 Phase 2 : Acquisition initiale et modélisation des connaissances PPO
4.4.2.1 Acquisition et modélisation des connaissances Organisation et Processus
4.4.2.2 Acquisition et modélisation des connaissances Produit
4.4.3 Phase 3 : Premier Prototype
4.4.4 Phase 4 : Diffusion du produit final
4.5 Conclusion pour le cas d’étude industriel
CONCLUSION

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