La plateforme de concertation pour le pilotage de la filière Riz

La Plateforme de Concertation pour le Pilotage de la filière Riz

Le déficit de la productivité rizicole malgache

Au niveau international, parmi les céréales les plus produites après le maïs et le blé dans le monde, le marché du riz est actuellement dominé par le marché asiatique. La Chine, l’Indonésie et l’Inde sont les principaux producteurs  et consommateurs de riz. L’Afrique, en tant que grand consommateur de riz est également producteur, mais avec une faible proportion de 4% à l’échelle mondiale. Etant parmi les grands producteurs de l’Afrique dans les années 60, la productivité de Madagascar est restée cependant peu performante vis-à-vis des autres pays producteurs.

Par rapport à celle de l’Egypte par exemple, jusqu’en 2008, bien que l’Egypte produisait moins dans les années 60, elle a largement dépassé Madagascar à partir des années 80 . Au niveau national, entre 1961 à 2006, la production de paddy à Madagascar est passée de 1 465 000 à 3 485 000 Tonnes mais elle reste faible par rapport à la croissance démographique. De 1970 à 2007, face à la forte croissance démographique, la disponibilité du riz a diminué de 20%, i.e. de 135 kg à 102 kg/habitant (FAO), mais reste stable. Durant la période 1990 à 1998, par exemple, la production n’a augmenté que de 1,22% *2,42 à 2,45 millions de Tonnes] contre un taux de croissance démographique de + 21,67% [11,2 à 14,3 millions d’habitants] . Actuellement, la production annuelle reste autour des 3 millions de Tonnes malgré les efforts d’extension des surfaces rizicoles (804 000 à 1 220 000 ha entre 1961 et 2008).

Les facteurs déterminants des problèmes de la filière rizicole à Madagascar

Reconnue pour la forte variation de sa production, voire déficit, Madagascar se tourne davantage vers les importations. Trois principaux facteurs peuvent expliquer les difficultés du développement de la production de la filière : les problèmes 1) physique, 2) technique et 3) économique.

1) Malgré les conditions agro-écologiques qui sont favorables à plusieurs types de cultures de riz , l’absence de maîtrise d’eau constitue la principale contrainte des différentes régions rizicoles de l’ensemble du pays. Sur une superficie de riz irrigué de 800.000 ha, par exemple, 500.000 ha sont en mauvaise maîtrise d’eau. La pauvreté naturelle des sols de rizières représente la deuxième contrainte du système rizicole malgache. A Madagascar, la carte variétale du riz, qui présente les variétés de riz existant dans chaque  région, constitue un des facteurs de disparité géographique du niveau de production.

2) Par ailleurs, les coûts liés au désenclavement des zones de production dus à un problème d’infrastructures routières sont des facteurs explicatifs de la faible compétitivité de ce marché et du secteur agricole malgache. Ces problèmes d’infrastructures constituent, entre autres, des contraintes de commercialisation et augmentent le coût de transport. De ce fait, le transport des zones de production vers les zones de consommation entraînent la hausse des prix du riz (FAO/UPDR, 1999) et expliquent la disparité géographique des prix. En 2004, par exemple, le prix du riz dans certaines régions productrices atteint les 400Ar/kg, dans les grandes villes, le prix du riz est estimé à plus de 700 Ar/kg [1$ = 2 000 Ar]. Ce contexte montre les difficultés de la population à accéder à ce produit, à la disponibilité du produit,… à cause de la variation de la production annuelle par région et de l’insta bilité des prix.

3) Ces difficultés concernent principalement les problèmes d’équipement des producteurs et d’accès à ces équipements. En effet, la faible production rizicole malgache est en majeure partie issue d’une faible utilisation de la mécanisation de la part des riziculteurs, des intrants majeurs (engrais minéraux, semences sélectionnées à haut rendement, produits phytosanitaires) à cause de leur prix. Les producteurs continuent de pratiquer les méthodes et techniques traditionnelles telles que la bêche traditionnelle, la faucille, la charrue à bœufs… les motoculteurs et tracteurs arrivent en dernier recours (enquête FAO/UPDR, 1999). D’où, les problèmes économiques.

4) Etant les acteurs les plus défavorisés de la filière et les plus pauvres (niveau d’éducation faible) les agriculteurs sont averses aux risques. Dans ce cas, la faible accumulation du capital à cause du manque d’investissement réduit la production alors que le producteur doit subvenir aux besoins de sa famille (autosubsistance). En 2004, par exemple, sur 2 millions de petits producteurs de riz, plus de 60 % disposent moins de 60 ares de rizière et. Par conséquent, cela engendre deux types de comportements des producteurs : pour certains, cela les amène à vendre les produits en période de récolte pour en racheter ensuite en période de soudure ; pour d’autres, les récoltes ne sont pas commercialisées mais utilisées pour nourrir la famille. Ainsi, ces facteurs limitant la production et ces comportements spéculatifs sont des éléments déclencheurs de l’instabilité des prix.

Les problèmes d’instabilité des prix

D’une part, la disparité spatiale ou géographique des prix du riz est une des caractéristiques principales de ce marché. Elle montre que le prix sur le marché intérieur est plus élevé au Nord et au centre (Antsiranana : 583 Ar/kg et Antananarivo : 481 Ar/kg en 2000) par rapport au Sud (Fianarantsoa : 469 Ar/kg en 2000) (Figure 2). Cette Figure montre cette différence de prix dans les cinq grandes provinces de Madagascar. Les récoltes enregistrées dans ces zones citées expliquent cette disparité des prix : Antananarivo collecte 81% des récoltes contre seulement 68% pour Fianarantsoa (Minten et al., 2006).

Une denrée dépendante des échanges internationaux :

Avec une forte croissance démographique, la faible production de riz a des incidences sur les échanges, notamment sur les importations. Dans les années 70, Madagascar commence à importer du riz venant de l’Inde, du Viêt-Nam, du Pakistan…. et est même devenue par la suite un importateur net à partir des années 80 . Cependant, ces importations restent faibles vu que Madagascar n’importe que 5 à 10% de sa consommation totale, soit l’équivalent de 150 000 à 350 000 Tonnes/an. Ces importations sont principalement commercialisées en période de soudure, pour compenser le déficit. Malgré l’importance de la valeur ajoutée de la filière dans le PIB national, la faible performance de la production rizicole a un impact faible sur la croissance du PIB agricole, qui pèse sur le PIB national.

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Table des matières

ACRONYMES
INTRODUCTION
I. CONTEXTE D’ETUDE: LES CONTRAINTES DE LA FILIERE RIZ A MADAGASCAR
Section 1 : Instabilité du marché du riz à Madagascar
I.1.1 Le déficit de la productivité rizicole malgache:
I.1.2 Les problèmes de régulation du marché du riz à Madagascar: les défaillances des politiques agricoles
Section 2 : Les nouvelles formes de coordination de la filière riz à Madagascar
I.2.1 La nécessité d’une intervention hors marché :
I.2.2 La prise en compte des différentes parties prenantes dans la coordination de la filière
II. IDENTIFICATION DES ENJEUX DE L’ETUDE ET APPLICATION EMPIRIQUE
Section 1 : Les enjeux de la recherche
Section 2: Cadrage conceptuel
II.2.1 La gouvernance par la concertation : une nouvelle forme de coordination institutionnelle et organisationnelle dans la gestion d’une filière
II.2.2 La concertation comme gouvernance de la filière
Section 3: Application empirique
II.3.1 Cadre du stage
II.3.2 Méthode de recherche
III. RESULTATS ET DISCUSSIONS
Section 1: La Plateforme de Concertation pour le Pilotage de la filière Riz
III.1.1 Emergence et organisation de la plateforme 
III.1.2 Le fonctionnement effectif de la PCP-Riz Nationale 
III.1.3 Le fonctionnement de la PCP-Riz Régionale depuis 2009 
Section 2 : Analyse, discussions et perspectives
III.2.1 Analyse comparative des deux plateformes de concertation 
III.2.2 Perspectives de développement de la plateforme de concertation sur le riz à Madagascar
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE

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