La plagiocéphalie positionnelle d’origine postérieure

La plagiocéphalie ou syndrome de la tête plate se définit comme étant une déformation osseuse de la voûte crânienne chez le nouveau-né, ceci est à l’origine d’une asymétrie de la forme du crâne. En effet, le crâne du nouveau-né est une structure malléable, molle et les muscles du cou sont faibles jusque dans les 12 premiers mois de vie, ce qui explique qu’il peut se déformer .

Ce phénomène est peu connu des professionnels de santé, du moins il y a un manque cruel de prévention autour de ces déformations. C’est un véritable problème de santé publique. Certains auteurs parlent même d’épidémie. Elle touche actuellement 20 à 30% des nouveau-nés selon les cohortes de Hutchison en 2004 et celle de Van Vlimmeren en 2007 allant jusqu’à près d’un enfant sur deux.

La plagiocéphalie se développe lors des premières semaines de vie et jusqu’à 1 an, lorsque les os du crâne se solidifient. Elle apparait donc généralement après le séjour en suites de couches. Assurant le suivi des femmes tout au long de la grossesse, que ce soit en consultation ou en préparation à la naissance, lors de l’accouchement et en suites de couches, la sage femme est un des professionnels de santé en première ligne pour faire de la prévention.

Généralités

Que ce soit à la naissance ou dans ses premières semaines de vie, la tête du nouveau-né est une structure très fragile. Elle représente le quart de sa taille [5]. Le crâne est malléable et les muscles du cou sont faibles ne lui permettant pas de tenir sa tête tout seul. Il faut donc être particulièrement vigilant quant à la manipulation de sa tête.

Rappels anatomiques

Anatomiquement, les squelettes de la face et du crâne sont des structures complexes. Elles sont composées de 22 os dont 14 pour la face. Deux structures forment ces squelettes, respectivement : le splanchnocrâne et le neurocrâne.

Le splanchnocrâne (ou crâne facial) protège et abrite les organes des sens et les différentes extrémités des voies aériennes supérieures.

Le neurocrâne (ou crâne cérébral) possède 8 os et est formé de 2 parties. La partie supérieure appelée voûte du crâne est constituée de plaques osseuses séparées par des sutures et des fontanelles. La partie inférieure appelée base du crâne sépare la face du système nerveux. C’est cette partie du crâne qui protège le système nerveux. À la naissance, le neurocrâne est beaucoup plus développé que le splanchnocrâne qui évoluera plus tard.

Nous allons nous intéresser plus particulièrement à la voûte du crâne. A la naissance, les os de la voûte crânienne n’ont pas terminé leur croissance, ils sont reliés entre eux par des structures appelées sutures et des fontanelles qui sont leur point de jonction.

Nous retrouvons 6 sutures :
– La suture métopique sépare les 2 moitiés primitives de l’os frontal qui s’uniront dès la 2ème année de vie,
– La suture sagittale sépare les 2 os pariétaux,
– Les sutures coronales, au nombre de 2, se situent entre l’os frontal et les os pariétaux,
– Les sutures lambdoïdes, au nombre de 2 également, se situent entre l’os occipital et les os pariétaux.

Nous retrouvons 2 fontanelles principales :
– La bregmatique (antérieure) se ferme aux alentours de l’âge de 18 mois.
– La lambdoïde (postérieure) se ferme plus rapidement, vers l’âge de 2 mois. D’autres fontanelles dont nous n’évoquerons que le nom, sont de moins grandes importances, à savoir les fontanelles sphénoïdales et mastoïdiennes .

Ces sutures assurent le caractère malléable au crâne du nouveau-né car elles sont composées de membranes capables d’ostéogenèse, d’ossification secondaire, ou encore d’ossification qui se produit en réponse à une sollicitation mécanique. Elles subsistent entre les os de la voûte durant les premiers mois, les premières années de vie.

Intérêt de la malléabilité du crâne 

Le caractère malléable est indispensable pour 2 raisons principales. Premièrement, au moment de l’accouchement, lors de l’engagement de la tête du foetus, le crâne est soumis à divers phénomènes de pression de part les contractions utérines et la confrontation de sa tête avec les os du bassin. Tout d’abord il faut qu’il s’oriente dans un des diamètres obliques du bassin et qu’il fléchisse sa tête afin qu’elle puisse s’engager plus facilement. Ces 2 conditions sont indispensables. Deux autres sont plus ou moins nécessaires mais non systématiques : le chevauchement des os du crânes et l’asynclitisme.

Tout comme le fléchissement de la tête, le chevauchement des os du crâne va permettre de diminuer le diamètre de la tête, de s’engager dans le bassin et de faciliter l’expulsion. La malléabilité des os du crâne est donc indispensable pour permettre ceci .

Secondairement, la taille du cerveau n’est pas fixée à la naissance et continue de grandir jusqu’à l’âge de 12 ans. Il va ensuite maturer jusqu’à l’âge de 25 à 30 ans. Il existe des facteurs génétiques et mécaniques à l’origine de la croissance du crâne. La croissance du cerveau va permettre aux os du crâne de s’éloigner les uns des autres. Le volume de l’encéphale double à six mois, triple à deux ans et représente 80% de son volume définitif à trois ans. Ainsi, la voûte du crâne se développe en se solidifiant, au fur et à mesure du temps, tout en continuant de garder une certaine malléabilité pour permettre au cerveau d’atteindre sa taille adulte .

Les déformations crâniennes

Il est aisé d’admettre que le crâne du nouveau-né et du nourrisson soit facilement déformable, que des forces externes ou appuis prolongés peuvent influencer son évolution.

Il existe plusieurs types de déformations crâniennes :
– Les déformations induites
– Les déformations congénitales
– La plagiocéphalie .

Les déformations induites

De part sa structure malléable et donc facilement déformable, le crâne a fait l’objet de manipulations physiques et artistiques caractéristiques et volontaires. Les déformations artificielles avaient pour but de renforcer les distinctions sociales, de renforcer le pouvoir politique, de définir son appartenance à un groupe social ou à une ethnie, d’être plus intelligent .

Elles étaient obtenues par des compressions mécaniques diverses et répétées au moyen de planches par exemple. Cela se fait encore dans certaines tribus de Peaux Rouges [8]. Les plus vieilles et premières déformations artificielles de la boîte crânienne datent du Paléolithique moyen (il y a entre 300 000 et 30 000 ans) en Irak [8]. Au Pérou, la pratique a été adoptée entre 6000 et 7000 ans avant notre ère. Il a également été retrouvé des preuves archéologiques de ce phénomène en Égypte ancienne du temps d’Akhenaton [8]. À Toulouse [9], 3 ou 4 siècles avant notre ère, un peuple belge, les Volkes Tectosages, ont introduit la déformation toulousaine. L’origine de cette déformation n’est autre qu’une coiffure composée de 3 pièces : un serre tête, un béguin et un bandeau. Paul Broca, médecin, anatomiste et anthropologue français explique la déformation que ces 3 éléments engendrent de la façon suivante [9] : « prenant leur point d’appui sous la nuque, dépriment fortement de haut en bas et d’avant en arrière non seulement la fontanelle bregmatique, mais encore le tiers antérieur de la suture sagittale et la plus grande partie de l’écaille de l’os frontal » [Annexe 3]. Bien sûr, les déformations artificielles provoquaient de fortes douleurs crâniennes et étaient loin d’être anodines. Elles étaient pourvoyeuses d’anomalies de croissance du cerveau qui devait, pour se développer, suivre la forme de la boîte crânienne .

Les déformations congénitales

D’autres types de déformations crâniennes existent et peuvent être présentes dès la naissance, ce sont les déformations congénitales. C’est le cas de la synostose prématurée des sutures (ou craniosténoses ou craniosynostose) qui est extrêmement grave. Elle touche 1 nouveau-né sur 2000 .

En effet, elle aura un impact sur le développement du cerveau de part la fusion précoce des os. La croissance de la voûte se voit s’arrêter nette au niveau de la suture concernée, cela entraîne des déformations de la boîte crânienne. Il existerait des facteurs héréditaires (mutation des gènes FGFR) qui seraient impliqués dans la synostose prématurée. Pour la plupart des cas, les causes à l’origine de cette soudure précoce n’ont pas été mises en évidence. La synostose peut être à l’origine d’hypertension intra crânienne qui apparaît quand le cerveau n’a plus la place de se développer et peut altérer le développement du système nerveux central. Selon les sutures touchées par la synostose, plusieurs types sont répertoriés :
– La trigonocéphalie : soudure précoce de la suture métopique donnant au crâne une forme triangulaire à sommet antérieur.
– La scaphocéphalie ou dolichocéphalie : soudure prématurée de la suture sagittale qui entraîne une élongation de la taille du crâne en antéro-postérieur et un rétrécissement transversal.
– La brachycéphalie : synostose des sutures coronales, le crâne est alors plus large que profond. C’est le contraire de la scaphocéphalie.
– La plagiocéphalie due à une synostose : la soudure précoce d’une seule des sutures coronales conduit à une déformation crânienne asymétrique. Dans ces cas de figures, le traitement est généralement chirurgical.

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Table des matières

INTRODUCTION
LITTÉRATURE
1/ Généralités
1.1- Rappels anatomiques
1.2- Intérêt de la malléabilité du crâne
2/ Les déformations crâniennes
2.1- Les déformations induites
2.2- Les déformations congénitales
2.3- La plagiocéphalie
3/ La plagiocéphalie positionnelle
3.1 – Genèse de la plagiocéphalie
3.2- Généralités sur le plagiocéphalie
3.3- Les facteurs de risques
3.4- Les conséquences des déformations positionnelles
3.4.1- Les conséquences esthétiques
3.4.2- Les conséquences psychomotrices et cognitives
3.4.3- Les conséquences mécaniques
3.5- Dépistage et diagnostic
3.6- Examens complémentaires
3.7- Traitement
3.7.1- L’adaptation de l’environnement
3.7.2- L’éducation des parents (caregivers)
3.7.3- L’orthèse crânienne
3.8- Prévention
MÉTHODOLOGIE
1/ Hypothèses
2/ Type et période de l’étude
3/ Population
3.1- Critères d’inclusion
3.2- Critères d’exclusion
4/ Lieux de l’enquête
5/ Les questionnaires
5.1- La distribution
5.2- Intérêts des questionnaires
5.3- Recueil des données
6/ Points forts et faibles de l’étude
6.1- Les points faibles
6.2- Les points forts
RÉSULTATS
1/ Résultats du questionnaire destiné aux sages-femmes
1.1- Population générale
1.2- Connaissances des sages-femmes sur la plagiocéphalie
1.3- Messages de prévention promus
1.4- Rôle de la sage-femme dans la prévention de la plagiocéphalie
2/ Résultats du questionnaire destiné aux mamans en suites de couches
2.1- Population générale
2.2- Répartition des patientes ayant reçu de l’information sur la plagiocéphalie
2.3- Répartition des achats des objets de puériculture et de leur utilisation
2.4- Choix et manière de prévention les plus appropriés, selon les patientes, à propos de la plagiocéphalie positionnelle d’origine postérieure
DISCUSSION
PROPOSITIONS D’ACTIONS
CONCLUSION

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