La place et limites de l’éducation familiale

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Bref aperçu historique d’Ivato

Le Roi RAMAKARARO, ancêtre des Antemoro, arrivé à Ambahoakabe ne cesse de chercher l’endroit idéal pour construire ses logements. C’est ainsi qu’en suivant le long du fleuve, il trouva une grande surface de roche au bord de Matitanana. Il dit alors que « c’est ici qu’il va construire ses habitations » en insistant que son royaume sera très long et dur comme le rocher, et il a baptisé l’endroit au nom d’«Ivato ». Depuis, la localité est toujours habitée par ses descendants directs ou ses famillesélargies.

Caractéristiques géographiques

Il est dominé par un vent d’Alizé qui entraine desmasses d’air humide et chaud. Cette humidité amassée par la falaise provoque d’abondantes pluies à l’origine d’importants réseaux hydrographiques et d’une végéta ion luxuriante. On rencontre des pluies presque tous les mois, mais ceux où l’on trouve le maximum de pluviosité sont entre les mois de Novembre à Avril, moment appelé localement « Adalo ». L’abondante précipitation est en général de 2.500 mm à 2.900 mmde pluies. Même si la région est constamment humide, la saison est sèche dès la mi-août. La température supérieure s’élève à 30°C et celle inférieure est à 15°C. L’hiver se s itue entre le mois de Mai et celui de Juillet. La position en bordure de l’Océan Indien expose cette région aux violences des cyclones tropicaux qui causent des grands dégâts lors de leur passage.

L’hydrographie

La localité et la Commune entière est dotée d’un réseau de cours d’eau très vaste et varié. Des méandres de ruisseaux courent un peu partout dans les vallées étroites. Il y a également des chutes d’eau. Le fleuve le plus connu est celui de Matitanana. Selon le dialecte local, on l’appelle Matàtàña ou Matàtàgna mais pour cette étude nous avons gardé l’appellation officielle.

La végétation

La Commune d’Ivato possède une faune et une flore très diversifiées. Malgré la diminution de la superficie forestière et la destruction de l’habitat naturel de la faune locale, on peut dire que cette diversité écologiqueest l’un des atouts principaux de cette zone rurale. Une certaine volonté de la population à préserver les espèces menacées, qu’elle soit faunistique ou floristique, est observée actuellement.

L’environnement

Par rapport aux problématiques environnementales rencontrées dans les villes, celles en milieu rural se trouvent aussi alarmantes. A Ivato, la pratique de la technique de culture sur brûlis ou Tavy est un problème principal. Sauf le sommet de la colline, toutes les surfaces de tanety sont brûlées pour les cultures de rente ; parfois même les forêts sont atteintes par le feu. Aussi, le paysan met le terrain à jachère pendant 2 à 5 ans et se déplace vers un autre terrain, ce qui explique l’augmentation en surface de forêt dévastée. L’exploitation forestière illicite, l’effet de l’érosion commencent déjà à se faire sentir au niveau de l’environnement et de la production agricole.

Utilisation du sol

Par ces types de sol qui permettent une culture très variée : riz, manioc, haricot, patate douce etc., presque la totalité des terres sont occupées. Les plaines sont destinées à la culture de café, poivre, canne à sucre, banane et d’autres arbres fruitiers. Passons maintenant dans la situation administrative du village.

La situation administrative

Dans la Commune rurale d’Ivato se trouvent trois fokontany dont celui d’Ivato, de Tanandava et de Voasary. Le fokontany est défini comme une cellule villageoise, une forme organisée de collectivité de base issue de l’administration publique à des collectivités territoriales autonomes en matière budgétaire et de gestion. Pendant la colonisation, la répartition géographique existante situait la Commune d’Ivato-Savana dont la combinaison est simplement expliquée du fait de leur situation voisine et leur lien ancestral. En 1960, elle est composée de 14 fokontany. Mais depuis l’année 1995, la Commune est divisée en deux Communes indépendantes : celle d’Ivato et de Savana. Actuellement, il y a 4 quartiers dans le fokontany d’Ivato : au Nord se trouve celui de Marovato, au centre ceux d’Ambodivohitra et d’Ambak indrano et au Sud s’installe le quartier d’Agnambato.

Les associations existantes

– On y trouve des membres des partis politiques existants dans l’île dont les dirigeants et le siège principal se trouvent à Vohipeno centre. Au village, des membres de l’Arema, Tim, Leader Fanilo, Rpsd, Avi, et Akfm Fanavaozana et l’actuel Tgv sont multiples.
– De leur côté, les associations religieuses sont aussi présentes. Les religions très connues sont celles de catholique, protestante et musulmane. La croyance et l’emploi des « ody » issus des devins astrologues s’avèrent très courants dans la société.

La population locale

En guise d’information, la Commune compte environ 7 .100 individus et en général, la densité est de 28,45 habitants par km². Quant aufokontany d’Ivato, il abrite une population de 2.358 habitants (source : Plan Communal de Développement de la Commune d’Ivato 2008). La majeure partie de la population d’Ivato sont des Anteony, le reste n’est autre que des Ampanabàka.
Le mot Anteony désigne la caste noble Antemoro. Il signifie aussi les descendants des ancêtres royaux. Ils ont le pouvoir de l’administration générale du territoire Antemoro. Actuellement, le pouvoir royal continue encore à s’ imposer. Le Roi réside à Ivato dans le palais nommé « Fenovola » ; localement son nom est « Ndrenogny ». Le sens de ce dernier est qu’il est le Roi supérieur même si les autres lansc en possèdent.
Les Ampanabàka (littéralement appelés les trompeurs) sont les anciens routuriers, esclaves. Ils sont ceux qui travaillent pour le Roi, ses proches et aussi les Anteony où ils recevaient des ordres et les réalisaient.
Ivato est alors habité par les deux hiérarchies sociales Antemoro : celle de la première catégorie (les Anteony) et la dernière (les Ampanabàka). L’idée de classe sociale et le respect de celle-ci règnent encore jusqu’à l’ heure actuelle dans la région. L’existence des jeunes parents est aussi remarquée, ils se marient trop tôt par rapport à leur maturité. A propos de la catégorie socioprofessionnelle des gens, en tant que milieu rural, le niveau de vie de la société entière est en majorité inférieuàla moyenne. Selon la constatation, il n’y a pas de catégorie supérieure.

Les mouvements migratoires

Les effets de ceux-ci sont visibles au niveau de la population, et les migrants sont en majorité des hommes que des femmes. D’après les responsables communaux et de leur PCD, 17% des femmes élèvent seules leurs enfants, et le taux de vieillissement de la population s’accroit toujours.
De par leur composition et leur caractéristique, les villageois d’Ivato sont aussi l’auteur de leur économie locale.

Les Antevolo : parias Antemoro

Le terme Antevolo regroupait l’ensemble des clans Antemanaza et leurs alliés. Le mot a pris un sens plus large et désigne toute personne déchue à l’état de « chien » à la suite de la profanation d’un serment ou de rapports sexuels incestueux avec des parents proches.
Les parias, eux, considérés comme des chiens et noncomme des hommes, sont socialement morts, exclus du système, ils n’existent guère que par la menace que leur impureté fait peser sur la société. On ne peut sansdéchoir et encourir la même sanction avoir des rapports sexuels avec une personne Antevolo, consommer la viande d’un animal que celle-ci a égorgé, ou prendre du feu dans sa maison. On évite de s’arrêter dans un village de parias la nuit, et de partager leur repas.
Ces groupes de gens sont écartés totalement de la ociétés entière, même s’ils sont pour les malgaches comme membres de cette dernière. C’est interdit de prendre contact avec eux quelque soit le lieu, le temps et la circonstance. Si par ignorance ou dans un cas involontaire, les peines et les conséquences de cete interdiction peuvent être allégées.

En dehors de la vallée de la Matitanana, d’anciens esclaves qui connaissent des difficultés d’intégration sont parfois considérés ommec « Antevolo ». Ils sont des Antevandrika qui étaient des serviteurs de grandes maisons ou Tranobe nobles mais peuvent être aussi roturiers.
Comme ils sont écartés, ils ne participent à aucune cérémonie organisée par les autres groupes sociaux. Selon les Ampanabàka, on le s appelait Antevolo parce qu’ils habitent un village caché par une forêt de bambous(volo).
Vivant dans ce même espace géographique, ils ont toutefois des contacts car certains groupes claniques osent les recruter pour garder leurs bœufs ou travailler aux champs et ils achètent leurs produits crus. Même des Anteony et Ampanabàka s’adressent à des devins-guérisseurs Antevolo en cas de besoin majeur pour obtenir des « ody ». Pour justifier ces contacts, ils expliquent qu’avoir des relations intimes, consommer un animal qu’ils ont tué et manger avec eux sur une même natte constituent pour eux les seuls interdits.

La place des parias

Voici une présentation de quelques situations considérées comme leurs opportunités.
– Une tradition note que les Antevolo avaient leur propre royaume et contrôlaient la rive droite de la basse Matitanana. Celui des Anteony s’étendait sur la rive gauche.
– Les Antemañaza disent aussi avoir possédé des manuscrits « Sorabe » jusqu’à l’insurrection de 1947 contre les français. Ces man uscrits furent perdus lors de la répression qui suivit l’insurrection. (Ibid.2).
1 (In Tsaboto, J. et BEAUJARD, P (1997). – les Parias Antemoro : les Antevolo. Page 383. De l’esclavage à Madagascar ; aspects historiques et r ésurgences contemporaines. Actes de Colloque international sur l’esclavage. Antananarivo du 24 au 28 septembre 1996, 415 pages.).
– Ils exerçaient une activité de potiers, fabriquant au XIXème siècle encore des marmites en terre, SHAW (1893 : 100) mentionne les « Taimanaja » parmi les clans des « gens du commun », common people ; il précise à leur propos : these are said by some to have been first arrivals in Matitanana ; they are the potters, « ils sont dits par certains avoir été les premiers immigrants dans la Matitanana ; ils sont des potiers ». Les Anakara (deuxième classe hiérarchique du système social Antemoro), qui se souviennent aujourd’hui encore de cette activité de potiers des Antemañaza, indiquent que l’on pouvait acheter leurs produits sans en être souillé. (Ibid3).

Selon Tsaboto Jean même, le manuscrit arabico-malgache (Sorabe) n°18 et 19 de l’Académie Malgache (manuscrit d’origine zafimbolazy) citent les Antemañazavolo « ceux qui respectent les bambous », parmi les groupes autochtones que Ramakararo et son fils Ralivoaziry ancêtres des Anteony, clan détenteur ud pouvoir politique dans le royaume Antemoro trouvèrent dans la Matataña ou Matitananaà leur arrivée au XVème siècle.
– Et enfin, selon Ravelomandroso (1994 : 154), les Antevolo, bon rameurs, auraient été chargés de transporter les guerriers Ampanabàkaen pirogue, lors de l’attaque des villages Anteony de la rive gauche de Matatagna en 1883-1884.
Face à ces côtés positifs nés de leur histoire passée, des grands problèmes subsistent encore jusqu’à maintenant.
– Après leur déchéance, les Antevolo vécurent absolument séparés du reste de la société Antemoro sur le peu de terres qu’on leur avait laissés. Il leur était impossible de prendre comme femme les jeunes de ces autres castes et personne ne voulait aussi de leurs filles.
– La partie Sud-Est de Madagascar connait aussi cette réalité très diffusée, et nombreux sont ceux qui les rejettent quand ils les connaissent. Les Antevolo deviennent donc très fermés sur eux-mêmes : leurs relations etleurs activités sont limitées.

Le poids de tous les effets psychologiques et sociaux dû à cela semble être très lourd pour toute la génération.
– Les politiques adoptées par l’administration publique nationale et les Eglises pour une réintégration sociale de ces gens représententun échec.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : CONSIDERATIONS GENERALES SUR L’EDUCATION
CHAPITRE I- CADRE THEORIQUE
CHAPITRE II – CADRE DE RECHERCHE
CHAPITRE III -EVOLUTION DE L’EDUCATION FAMILIALE ANTEONY
DEUXIEME PARTIE : LES RESULTATS D’ENQUETE SUR L’EDUCATION FAMILIALE
CHAPITRE IV – LES PROCESSUS DE L’EDUCATION FAMILIALE
CHAPITRE V- LA PLACE ET LIMITES DE L’EDUCATION FAMILIALE ANTEMORO
CHAPITRE VI – ETUDE DE CAS
TROISIEME PARTIE : INTERPRETATIONS ET PROPOSITIONS
CHAPITRE VII- INTERPRETATIONS DES RESULTATS D’ENQUETE
CHAPITRE VIII- PROPOSITIONS
CONCLUSION GENERALE
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES ABREVIATIONS
BIBLIOGRAPHIE

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