Histoire de l’agriculture
L’agriculture est née avec la mise en terre volontaire de premières semences et de la domestication des animaux par l’homme, lors de la Révolution néolithique, il y a plus de dix mille ans. On peut supposer que cela a débuté par une agriculture de subsistance. Puis, peu à peu, s’est créé une agriculture de production et de négoce. Aujourd’hui, l’organisation des marchés, la démographie, les techniques, le savoir-faire et l’application de hautes technologies sont à la disposition de l’agriculteur pour obtenir des niveaux de production jamais atteints dans l’histoire de l’Homme. Pendant des dizaines de milliers d’années, l’homme assure sa subsistance avec la chasse, la pêche et la cueillette. Puis se produit le passage de la simple cueillette à une organisation structurée de diverses formes d’agriculture. On recense actuellement trois centres primaires pour les plantes cultivées:
Le Proche-Orient avec le fameux Croissant fertile est probablement la première région où l’agriculture apparaît il y a plus de 10 000 ans dans sa partie ouest qui comporte la vallée du Jourdain et le sud-est de la Turquie. Il s’agissait des plantes céréales dont on récolte les graines annuellement : le blé (engrain, amidonnier), l’orge et des légumes secs comme les pois chiches, les pois et les lentilles.
Le deuxième centre primaire est la Méso-Amérique (sud du Mexique et nord du Guatemala). Les premières plantes domestiquées sont sans doute les piments et les courges. Le millet (disparu depuis) y a précédé le maïs, apparu vers −5000.
Le troisième centre primaire est la Chine, notamment dans le nord où poussent encore le millet et le soja. Le riz apparaît plus tard, vers −6000 ou −5000, lorsque la civilisation des Hans se répand vers le sud. (On note cependant que du riz cultivé daté de plus de 15 000 ans aurait été découvert en Corée.
Le modèle dualiste le développement avec une offre illimitée de main-d’œuvre (Lewis, 1954)
Il s’agit du modèle le plus justement célèbre de l’économie du développement, qui restitue le mécanisme de la croissance dans une économie traditionnelle. Lewis part tout d’abord du principe classique d’accumulation selon lequel les profits sont à l’origine de l’épargne, de l’investissement et donc de la croissance. La classe des capitalistes industriels ou agricoles (plantations) est en outre la seule à investir de façon productive, contrairement aux classes dominantes des sociétés traditionnelles : propriétaires terriens, commerçants, banquiers, prêtres, militaires, aristocrates, qui ont d’autres intérêts : palais, monuments, temples, fortifications, etc. Ainsi, le développement ne peut subvenir que si la répartition des revenus se modifie en faveur des capitalistes, aussi bien du secteur privé que du secteur public. Ensuite, Lewis considère une économie à deux secteurs : le secteur capitaliste et le secteur de subsistance. Dans celui-ci on trouve bien sûr l’agriculture traditionnelle, mais aussi tout ce que l’on appelle aujourd’hui le secteur informel : travailleurs occasionnels, petits marchands, domestiques, gardiens, etc. La productivité des travailleurs est très faible, comme les revenus. Beaucoup, employés ou non, sont improductifs : par exemple, le travail de la ferme pourrait être fait avec moins de personnes, plusieurs gardiens sont employés là où un seul suffirait, etc. cela signifie que la productivité marginale peut être très faible ou même nulle, inférieure au salaire ou au revenu perçu. Dans la ferme traditionnelle le revenu moyen correspondra à la production divisée par le nombre des membres, même si certains ont un produit marginal inférieur. Il en résulte du point précédent que l’économie dispose d’un excédent de main-d’œuvre correspondant au chômage déguisé du secteur de subsistance. Cette abondance de main-d’œuvre non qualifiée explique l’expression « offre illimitée de main-d’œuvre » : le secteur capitaliste moderne trouve dans le secteur de subsistance des réserves de travailleurs sans avoir à augmenter le salaire qui reste fixe. Selon les termes de Lewis : « l’offre de travail est illimitée aussi longtemps que, pour un salaire donné, elle excède la demande de travail ». Ceci peut encore s’exprimer par l’idée d’une offre infiniment élastique de main-d’œuvre. La scène étant mise en place, Lewis met la pièce en mouvement : le développement, dans une économie dualiste, consiste dans la réduction progressive du secteur archaïque et le renforcement du secteur moderne. Celui-ci va progressivement absorber la main-d’œuvre du secteur de subsistance, grâce à un salaire un peu plus élevé, mais qui reste faible. L’embauche va d’abord durer tant que la productivité marginale des travailleurs est supérieure au salaire. Le profit réalisé va être investi par les capitalistes, ce qui permettra d’accroître la productivité marginale, et d’entamer une nouvelle phase d’embauche, jusqu’à l’égalisation salaire-productivité marginale, et ainsi de suite… A la fin de processus, toute la main-d’œuvre en excédent sera absorbée par le secteur capitaliste, les revenus et les salaires vont alors s’élever dans le secteur de subsistance où la main-d’œuvre n’est plus abondante, et également dans le secteur moderne.
L’agriculture en France : Une production dominante de l’UE
La France demeure une grande puissance agricole, qui assure à elle seule plus de 20 % de la production de l’Union européenne. Les terres arables représentent environ 35,7 % de la superficie du pays (33 millions d’hectares cultivés contre 18 millions en Grande-Bretagne et en Italie). De plus, seul 1,8% de la population active française travaille dans le secteur agricole d’après la FAO en 2013. Ceci tranche radicalement avec la Chine qui produit certes près de 25% de la valeur agricole mondiale, mais dont le secteur agricole emploie près de 60% de la population active. La différence reste flagrante avec la Russie car son secteur agricole emploie environ 7,5% de la population active. Nous avons là encore une preuve de la grande productivité de l’agriculture française comparativement aux grands pays agricoles.
-La mise en valeur des terres anciennes : La tradition agricole de la France repose sur une mise en valeur ancienne de son territoire, grâce à un climat et à des sols globalement très favorables, soit naturellement (limons de plateaux du Bassin parisien, sols bruns forestiers), soit après intervention de l’homme (amendement, drainage, chaulage, fertilisation par engrais, etc.), à l’image de la Champagne pouilleuse (voir Champagne-Ardenne) devenue, grâce à des apports massifs d’engrais, une riche campagne céréalière.
-L’agriculture française en terme de valeur : Les échanges des produits agricoles se font sur les denrées non transformées, mais aussi sur les produits agroalimentaires. Ainsi, le monde échange une valeur de produits agricoles près de 8 fois supérieures à la valeur de la production. En 2011, les échanges atteignaient près de 18 350 milliards de dollars internationaux. La France exporte environ 3,9% de cette valeur en 2011. Ceci la place en 6ème positions des pays importateurs et 7ème positions des pays exportateurs. Ainsi, la France, qui fait partie des plus grands pays producteurs, est aussi un acteur incontournable du marché international des denrées. L’Europe, peut être considérée comme la première puissance commerciale agricole puisqu’elle est à la première place des pays importateurs et des pays exportateurs avec environ 30% de la valeur totale en 2011. Les USA ne représentent que 12% de la valeur des importations mondiales et 8 % de celle des exportations. Avant d’entamer toutes analyses sur la place du secteur agricole de Madagascar, il est important de faire une petite résume sur cette première partie, d’une part, l’étude se focalise sur les notions et concepts de base sur le développement du secteur agricole, où on analyse l’histoire et la révolution agricole, les théories concernant le développement du secteur agricole comme la théorie physiocrate de François Quesnay et les théories modernes comme W. Rostow et A. Lewis. D’autre part, on a essayé de voir l’importance du secteur dans l’économie. Où on étudiera les relations entre l’agriculture et les autres secteurs selon Kuznets et le développement de l’agriculture qui se résultera par le développement d’un pays qu’on a pris un exemple des pays développés (Amérique et France). Dans cette nouvelle partie, nous allons analyser d’une part : la place du secteur agricole dans le développement pour le cas de Madagascar : la population agricole, les activités agricoles et les politiques agricoles après l’indépendance. Et d’autre part l’amélioration du secteur agricole pour le développement du pays qui doit intervenir directement sur le secteur où indirectement.
PNDR dans le cadre du MAP ou Madagascar Action Plan 2007
En vue d’accélérer et de mieux coordonner le processus de développement et de faire un saut qualitatif, le Gouvernement Malagasy a élaboré le MAP : « Le MAP est un plan d’action ambitieux, qui définit la feuille de route et les priorités de notre nation de 2007 à 2011 ». Le MAP contient six défis :
-Sécurisation de la propriété foncière
-Amélioration de l’accès au financement rural
-Lancement d’une Révolution Verte Durable
-Promouvoir les activités orientées vers le marché
-Diversification des activités agricoles
-Accroissement de la valeur ajoutée agricole et promotion de l’agrobusiness.
Actuellement, l’Etat Malagasy se concentre plus dans le lancement de la Révolution Verte Durable. Ces dernières années, on a pu constater que dans certaines régions l’économie de substance est dépassée. Ainsi, il faut augmenter la productivité des agriculteurs malagasy. Pour l’année 2012, dans le Madagascar Action Plan, 7.000.000 tonnes de paddy sont fixés comme objectif, 75% des terres sont sécurisées. Pour ce faire, le MAEP prévoit des mesures d’accompagnement à savoir la facilitation d’accès aux semences améliorées et aux engrais dans les zones rurales ; l’amélioration de l’irrigation ; la vulgarisation des techniques culturales modernes. Ainsi, les régions rurales prospéreront à travers une révolution verte qui augmentera substantiellement la production agricole. Des centres d’agrobusiness seront institués pour assister dans les formations et la satisfaction des besoins tels que l’irrigation, les semences, les engrais et les installations de stockage. Et, pour promouvoir davantage le développement rural rapide, des meilleures routes et réseaux de communication seront établis et le gouvernement se chargera de créer les conditions pour encourager les activités d’entreprenariat et de permettre aux initiatives du secteur privé de s’épanouir.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I: APPROCHES THEORIQUES SUR LE DEVELOPPEMENT DU SECTEUR AGRICOLE
Chapitre 1: NOTION ET CONCEPTS DE BASE SUR LE DEVELOPPEMENT DU SECTEUR AGRICOLE
Section 1: HISTORIQUE ET LA REVOLUTION AGRICOLE
1-1: Histoire de l’agriculture
1-2: La révolution agricole
Section 2: THEORIE CONCERNANT LE SECTEUR AGRICOLE ET LE DEVELOPPEMENT
1-1: La pensée physiocrate de François Quesnay
1-1-A: Les différentes classes sociales selon François Quesnay
a: La classe productive
b: La classe des propriétaires
c: Classe stérile
1-1-B: La doctrine physiocrate
a: «Laissez-faire, laisser-aller »
b: Liberté de propriété, un droit naturel de chaque individu
1-1-C: L’agriculture selon les physiocrates
1-2: Les théories modernes sur le développement rural
1-1-A: Les étapes de la croissance agricole
1-1-B: Le modèle dualiste le développement avec une offre illimitée de main-d’œuvre (Lewis, 1954)
Chapitre 2: LA CONTRIBUTION DU SECTEUR AGRICOLE DANS LE DEVELOPPEMENT
Section 1: RELATIONS ENTRE L’AGRICULTURE ET LES AUTRES SECTEURS
Section 2: LE DEVELOPPEMENT DE L’AGRICULTURE : SOURCE DE L’INDUSTRIALISATION, CE QUI EXPLIQUE LES PAYS DEVELOPPES
1-1: L’agriculture américaine : la première agriculture du monde
1-2: L’agriculture en France : Une production dominante de l’UE
PARTIE II: LA PLACE DU SECTEUR AGRICOLE DANS LE DEVELOPPEMENT POUR LE CAS DE MADAGASCAR
Chapitre 1: LE SECTEUR AGRICOLE A MADAGASCAR
Section 1: LA POPULATION AGRICOLE
1-1: Structure selon l’âge et le sexe
1-2: Niveau d’instruction
Section 2: LES ACTIVITES AGRICOLES DANS L’ECONOMIE DU PAYS
1-1: La place du secteur dans la croissance
1-1-A: La croissance réelle dans le secteur agricole reste limitée
1-1-B: La pauvreté et l’insécurité alimentaire sont essentiellement un phénomène rural
1-2: Les activités des ménages
1-1-A: L’agriculture reste principalement une activité de subsistance
1-1-B: La majorité des ménages pauvres travaillent dans le secteur agricole
1-1-C: L’activité agricole constitue la principale source de revenu des ménages ruraux
Section 3: LES POLITIQUES AGRICOLES DE MADAGASCAR APRÈS L’INDEPENDANCE
1-1: Politique agricole en 1975
1-1-A: Objectifs
1-1-B: Résultats obtenus
1-2: Politique agricole dans le cadre de l’ajustement structurel (1984-1990)
1-1-A: Objectifs
1-1-B: Résultats obtenus
1-3: Plan de développement rural (PDR) 1994
1-1-A: Objectifs
1-1-B: Résultats obtenus
1-4: Plan de développement agricole pendant la 3ème république
1-1-A: Plan d’action pour le Développement Rural (PADR) 1997
1-1-B: Programme National pour le Développement Rural (PNDR) 2005
1-1-C: PNDR dans le cadre du MAP ou Madagascar Action Plan 2007
Chapitre 2: L’AMELIORATION DU SECTEUR AGRICOLE POUR LE DEVELOPPEMENT DU PAYS
Section 1: LA POLITIQUE DIRECTE SUR LE SECTEUR AGRICOLE
1-1: La résolution des contraintes de production
1-1-A: Augmentation de l’utilisation d’engrais
a: La consommation d’engrais de Madagascar est l’une des plus faibles au monde
b: L’accès abordable aux engrais est un problème
1-1-B: Assurer la sécurisation foncière
1-2: La facilitation des commerces
1-1-A: L’agriculture contractuelle peut apporter des avantages importants aux agriculteurs
1-1-B: L’agriculture contractuelle est principalement mise en œuvre dans les sous-secteurs orientés vers l’exportation ou les segments de sous-secteurs
1-1-C: Le potentiel existe pour développer des produits à forte valeur ajoutée et des chaînes de valeur prometteuses
Section 2: LA POLITIQUE INDIRECTE SUR LE SECTEUR AGRICOLE
1-1: L’éducation et la formation sur le secteur agricole
1-1-A: Une agriculture à haut niveau technologique
1-1-B: La force de l’agribusiness
1-2: L’intervention de l’Etat sur le secteur agricole
1-1-A: Les programmes d’approvisionnement en engrais du gouvernement ont eu un succès limité
1-1-B: Les conditions préalables importantes pour l’agriculture contractuelle
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIES
WEBOGRAPHIES
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