La place du médecin généraliste
Historique
Le concept d’hospitalisation à domicile (HAD) est né à New York aux Etats-Unis en 1947. Le Professeur BLUESTONE de l’hôpital de Monfiore fonde le principe du « home care » pour pallier au manque de lits d’hospitalisation dans son service. Devant le décalage qui existe entre les capacités d’accueil de l’hôpital et les besoins auxquels il doit faire face, il imagine alors un système de prise en charge des patients alternant séjours hospitaliers pour les traitements lourds et maintien à domicile pour les phases de soins de suite.Toutefois, le médecin libéral est exclu de ce concept,le « home care » reposant sur le principe du déplacement du médecin hospitalier.En France, en 1951, pour les mêmes motifs, le Professeur SEGUY de l’hôpital Tenon initie les premiers soins à domicile. Un premier établissement d’hospitalisation à domicile voit le jour en 1957 à Paris.
L’HAD obtient sa reconnaissance légale en 1970(2). A partir de ce moment et jusqu’aux années 80,elle va connaître une phase de développement rapide avec la publication de textes juridiques et la création de nouvelles structures. Il faudra tout de même patienter vingt ans pour que la législation reconnaisse, en 1991, l’HAD comme une alternative à part entière à l’hospitalisation traditionnelle .La décennie 2000 est propice à des améliorations du statut de l’HAD. La circulaire du 30 mai 2000 redéfinit le champ de l’HAD, les critères d’admission et les objectifs de soins. Dans le même temps lapression démographique et financière tendent à accélérer la levée des freins au développement de l’HAD. Ce développement est favorisé également par la réforme sur la tarification à l’activité votée en 2005.
Définition et modes de prise en charge principaux en 2018
L’HAD est une offre émergente dont le développement doit répondre à la demande croissante de la population d’être soignée à domicile, à l’impact du vieillissement démographique et à l’augmentation de l’incidence des pathologies chroniques .Selon un sondage de l’ONFV, 80% des français souhaiteraient finir leur vie à domicile. Paradoxalement,la France est le pays européen où l’on meurt le moins souvent chez soi (25% des décès seulement surviennent à domicile) . L’HAD permet à un malade atteint de pathologies lourdes et évolutives de bénéficier chez lui (c’est-à-dire à son domicile personnel ou dans l’établissement social ou médicosocial qui l’héberge et en tient lieu) de soins médicaux et paramédicaux complexes et coordonnés que seuls des établissements de santé peuvent lui prodiguer. L’HAD couvre de nombreux modes de prise en charge et peut être prescrite par le médecin traitant ou un médecin hospitalier . Tous les frais engendrés par la prise en charge d’un patient incombent à la structure d’HAD : soins,examens médicaux, certains transports. De plus, elle fournit les produits pharmaceutiques (injections,médicaments, perfusions), le matériel technique à usage unique et le matériel médical nécessaire au confort du patient et indispensable aux soins.
La place du médecin généraliste
Le médecin généraliste a un rôle fondamental dans la prise en charge en HAD de son patient puisque,sans son accord, l’HAD ne peut se mettre en place. Dans notre étude, aucune demande n’a été refusée sur désaccord du médecin traitant. Qu’il soit ou non le prescripteur initial de l’HAD, il est responsable du suivi médical et de la surveillance des soins du malade en liaison avec le médecin coordonnateur.Suite à l’augmentation des prises en charge en HAD, une étude rétrospective a été réalisée en 2015 sur Saint Malo-Dinan traitant de l’implication réglementaire et pratique du Médecin Généraliste dans le cadre de l’Hospitalisation à Domicile.Cette étude montrait les limites d’implication du médecin généraliste au sein de l’HAD. L’amélioration de l’interface médecin traitant et médecin coordonnateur en HAD pourrait permettre de retrouver une pratique collégiale de l’exercice centré autour du patient. En 2016, le Dr Pauline Le Goff a réalisé un travail de thèse sur l’état des connaissances des médecins généralistes sur l’HAD du Pays de Vannes : motivations et freins à son recours. Il en ressort une volonté des médecins généralistes de s’investir dans cette modalité d’hospitalisation à part entière.Sa prescription se doit d’être favorisée par la diffusion d’informations concernant son fonctionnement et son rayon d’action.
Evolution légale depuis 2013
Dès 2013, les pouvoirs publics ont défini une stratégie d’ensemble pour développer la place de l’hospitalisation à domicile(circulaire du 4 décembre 2013 à destination des ARS). Ils se sont fixés pour objectif un doublement d’ici 2018 de la part d’activité de l’HAD, la portant de 0,6 % à 1,2 % de l’ensemble des hospitalisations complètes. Cette circulaire ministérielle relative au développement de l’HAD souligne la nécessité du développement des prises en charge en HAD à partir des services d’urgences . En effet un quart des passages aux urgences aboutit à une hospitalisation dans le secteur public. L’engorgement des établissements de santé est une préoccupation nationale. Les médecins urgentistes et plus généralement les professionnels de l’urgence ont identifié le taux d’occupation des lits d’hospitalisation comme une des causes responsables de la problématique de l’aval des urgences
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Table des matières
INTRODUCTION
1. Historique
2. Définition et modes de prise en charge principaux en 2018
3. Evolution légale depuis 2013
4. Audit SAU-HAD Saint Sauveur
5. Objectif de l’étude
MÉTHODES
1. Matériel
1.1. L’Hôpital à domicile Saint Sauveur
1.2. La cellule de gestion des lits – coordination parcours patients du CHU d’Angers
1.3. Viatrajectoire
2. Méthode
2.1. Population étudiée
2.2. Méthodes de recueil des données
2.3. Analyse des données
RÉSULTATS
1. Type d’étude
2. Efficacité de la filière HAD
2.1. Etude des demandes de 2014 à 2017
2.2. Répartition mensuelle des demandes
3. Descriptif épidémiologique des patients
3.1. Répartition des âges
3.2. Répartition hommes/femmes
3.3. Lieu de vie des patients
4. Etude du passage aux urgences :
5. Analyse des demandes HAD
DISCUSSION
1. Résultats principaux
2. La place du médecin généraliste
3. Forces et limites de l’étude
4. Perspectives
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
TABLE DES MATIERES
ANNEXES
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