Mise en évidence
Voici une petite synthèse des éléments recueillis ci-dessus.
Aujourd’hui, il est important que les parents soient impliqués dans le suivi de leur enfant et que les professionnels collaborent avec eux. Cela n’était pas le cas il y a une quarantaine d’années. De nombreuses recherches ont permis de mettre en avant la nécessité d’inclure les parents à la prise en charge de leur enfant car ils sont une source d’informations quant à ce dernier. Pour permettre aux professionnels et aux parents de collaborer, l’institution a également dû modifier son mandat. Effectivement, pour permettre cette ouverture, il a fallu que les pratiques dans l’institution changent et ne soient plus dirigées uniquement vers l’enfant mais également vers les parents et leurs compétences.
Les nouvelles pensées qui mènent à la collaboration entre les parents et les professionnels mettent également en avant la notion de partenariat. Aussi complexe qu’elle puisse être, cette notion regroupe généralement la reconnaissance des compétences de chacun ainsi que leur partage, la favorisation de l’implication de chacun et la favorisation du consensus. Il est une nouvelle fois rappelé que cette notion du partenariat implique des exigences, tant pour les professionnels que pour les parents ou encore pour l’institution.
Alors qu’il est nécessaire d’impliquer les parents, il est également impératif que cette implication se fasse au mieux. L’enfant étant sensible à son environnement, il est indispensable que les parents aient une bonne relation avec l’institution pour que lui-même se sente au mieux. Il semblerait donc que le lien des parents avec les professionnels ait une influence sur celui que l’enfant ressentira.
Les représentations entre les parents et les professionnels peuvent être nombreuses. Elles peuvent aussi avoir une influence sur la relation, la collaboration entre les divers acteurs. Pour éviter au maximum que cela soit vécu comme difficile, il est nécessaire d’avoir un même objectif, que parents et professionnels collaborent pour le bien-être de l’enfant. Il est important que l’environnement institutionnel se prête à cela en tenant compte par exemple des rôles de chacun, des lieux de réunions.
Lors de la collaboration, les acteurs doivent se remettre en question, reconnaître le savoir de l’autre, reconnaître ses besoins et ceux des autres ; tant de choses nécessaires à l’évolution d’un projet. Tout cela dépend en grande partie de la confiance. Il est effectivement primordial que la confiance entre parents et professionnels soit présente.
Il est complexe pour les parents et les professionnels de collaborer ensemble puisse que cela touche plusieurs frontières comme le public et le privé, le partageable et l’intime. La parentalité étant un aspect très important, il est bien utile de surmonter ces difficultés pour permettre une bonne collaboration.
Enquête Enquête
Dans ce chapitre, je présente les objectifs de mon enquête, les biais liés à mon investigation, l’aspect éthique, le terrain de recherche, l’échantillon des personnes interrogées, les types de recueil de données utilisés puis une analyse finale.
Objectifs de l’enquête
Pour mon enquête, je vais recueillir le point de vue de parents dont l’enfant est adulte et institutionnalisé, afin de découvrir la place qu’ils souhaitent tenir et en quoi l’institution et les professionnels peuvent influencer leur investissement.
L’étude sera réalisée en deux parties : la première par des questionnaires et la seconde par des entretiens. Tous seront menés auprès des parents. Les questionnaires me permettront d’obtenir des réponses quantitatives, alors que les entretiens souligneront l’aspect qualitatif des réponses.
Ces modalités me permettront d’avoir une vision globale quant à la place des parents dans l’institution concernée. Les résultats serviront à vérifier les hypothèses que j’ai émises.
Biais de l’enquête
Le biais principal auquel je pense est lié au fait que je vais mener mon enquête dans l’institution où je travaille. Il sera important que je puisse rester neutre et ne pas prendre position selon mes idées.
Biais liés au terrain
Le fait de réaliser cette étude sur mon lieu de travail est un avantage pour l’accès aux données. Ayant obtenu l’aval de ma direction et son soutien, je ne devrais pas rencontrer trop de difficultés. En revanche, il peut également y avoir des désavantages car je peux me trouver dans des situations pas forcément faciles à gérer et il me faudra savoir prendre du recul par rapport aux informations récoltées.
Bien que j’aie reçu l’accord oral de ma direction pour entamer mon travail de recherche au sein du Foyer, j’ai fait signer un document à ma direction, lorsque le projet a été accepté, pour être certaine que mon travail puisse être mené à terme (cf. annexe 3). Pour que ma démarche soit correcte, il me semblait important de procéder ainsi, même si, dans ce cas précis, je pense qu’un accord oral aurait suffi.
Dans le même but, j’ai souhaité que ma direction me signe une approbation concernant la liberté d’utiliser le nom du Foyer (cf. annexe 4).
Comme je travaille dans le foyer, je présume que certaines personnes n’oseront pas être totalement franches avec moi, ni me dire tout ce qu’elles souhaiteraient. A contrario, la confiance me sera peut-être accordée plus facilement. Pour faciliter les échanges, je devrai garantir l’anonymat aux personnes interrogées.
Biais liés au questionnaire
L’analyse des questionnaires est uniquement quantitative. Il est important que les questions soient posées de sorte à ce qu’une seule interprétation soit possible. Mon questionnaire étant destiné à des personnes parfois déjà âgées, il est nécessaire que j’utilise un langage clair et précis. Evidemment, l’analyse dépendra du nombre de réponses qui viendront en retour. Il faut tenir compte que les personnes sont souvent sollicitées et ne souhaitent pas forcément y accorder beaucoup de temps.
Biais liés aux entretiens
Une entrevue demande énormément de temps et peut se révéler peu intéressante pour l’enquête. Il sera donc important de réaliser une grille d’entretiens des plus efficace et de la réévaluer après la première discussion. Je serai également attentive à ce que l’entrevue ne déborde pas sur des sujets inutiles pour le contexte précis de la recherche.
Aspects éthiques de la recherche
Afin de respecter l’aspect éthique de ma démarche, je garantis l’anonymat à toutes les personnes qui répondront au questionnaire ainsi qu’aux entretiens selon le principe de confidentialité. Le nom de l’institution dans laquelle l’enquête a été menée est utilisé avec l’approbation de la Direction. Les données seront retranscrites de la manière la plus fidèle possible et analysées de manière objective.
Présentation du terrain d’enquête
Le Foyer Les Fontenattes est un établissement de la Fondation Les Castors au service des personnes adultes en situation de handicap, situé dans le canton du Jura.
Historique
« En 1983, le Foyer Les Fontenattes est créé, sous l’impulsion d’une poignée de parents pionniers, pour mieux accueillir à Boncourt les personnes en situation de handicap mental sévère.
Grâce au soutien des services de l’Etat, le Foyer les Fontenattes est devenu un véritable lieu de vie pour les personnes lourdement handicapées.
A l’ouverture, 8 personnes sont accueillies dans les anciens locaux de la maternité du village située dans un environnement agréable en lisière de forêt. Au fil des années, l’établissement verra sa capacité d’accueil augmenter pour répondre aux nombreuses demandes existantes.
Ainsi, une maison à Courchavon puis 2 villas à Boncourt seront louées afin d’offrir un hébergement de qualité.
Ces différents lieux de vie sont devenus au fil du temps et des admissions trop petits et de moins en moins adaptés. En novembre 2000, ils laisseront la place à la construction d’un ensemble résidentiel situé Chemin des Rouges-Terres à Boncourt, conçu pour les personnes en situation de grande dépendance: la Résidence des Vergers.
En octobre 2007, le Foyer Les Fontenattes s’agrandit pour offrir treize places supplémentaires à des personnes adultes en situation de handicap ayant besoin d’un environnement à dimension humaine et d’un accompagnement adapté à leurs capacités. C’est ainsi que la Résidence du Crêt-des-Pierres verra le jour dans les anciens locaux du Foyer Les Fontenattes profondément réhabilités.
L’établissement, avec ses 2 résidences boncourtoises, offre à présent 51 places en internat non médicalisé dont 2 places en accueil temporaire ou d’urgence. »
La mission
« En collaboration avec l’Office fédéral des assurances sociales (OFAS) et le Service cantonal de l’action sociale (SAS), le Foyer Les Fontenattes (ci-après le Foyer) a été créé pour accueillir, en internat non médicalisé, des personnes de plus de 18 ans, ayant un handicap mental moyen à profond, domiciliées, en principe, dans la République et Canton du Jura.
Dans la mesure de ses possibilités, le Foyer peut accueillir des personnes dans le cadre de séjours temporaires. »
Le Foyer
Le Foyer Les Fontenattes compte trois sites. Le premier, « Résidence Les Vergers », est constitué de sept groupes de vie répartis dans six pavillons, en plus d’un pavillon principal pour les services communs et administratifs. Le second, « Résidence du Crêt des Pierres », accueille deux groupes établis chacun sur un étage du bâtiment. La répartition dans les groupes prend en compte la disponibilité, l’âge, le rythme de vie et la capacité d’autonomie. Le troisième site est un centre de jour et d’accueil temporaire. Le Foyer dénombre actuellement cinquante-sept résidants.
Vérification des objectifs
Mieux comprendre la position des parents et par conséquent trouver des indications qui permettraient d’améliorer certaines pratiques professionnelles.
La première partie de cet objectif, qui consiste à mieux comprendre la position des parents, me semble atteinte. Effectivement, grâce à mes recherches j’ai compris que les parents sont plus ou moins présents mais surtout, selon les résultats de mon enquête, qu’ils occupent la place qu’ils souhaitent. La seconde partie de l’objectif, qui prévoit de ressortir certains éléments en vue d’améliorer les pratiques professionnelles, me semble également atteinte. En effet, ce que je relève quant à la place des parents dépend en premier lieu d’eux-mêmes, puis de l’institution et des travailleurs sociaux. Ainsi, en terme d’indicateurs, je retiendrai surtout l’impératif de la confiance dans la relation et de la collaboration. Ces deux notions sont indispensables pour que les parents trouvent leur vraie place. De plus, je déduis que, si, parfois, certains parents sont moins présents, ce n’est pas une fuite, mais une limite imposée par leur âge avancé. J’estime nécessaire qu’un travailleur social garde cela en tête. Il pourra ainsi revoir sa pratique et, plutôt que d’observer l’absence des parents, il leur proposera de venir à eux si effectivement, l’âge leur impose des contraintes.
Je pense donc être en mesure de confirmer positivement l’atteinte de cet objectif.
Découvrir en quoi il peut être important, pour un éducateur, d’être attentif à la place accordée aux parents.
Mes recherches théoriques évoquent l’importance des parents dans la prise en charge de l’enfant. Il semble en effet nécessaire de collaborer avec eux pour favoriser le meilleur des encadrements. Mon enquête de terrain a confirmé ce besoin puisque la majorité des personnes interrogées souhaite accompagner son enfant et confirme l’importance de la relation et de la collaboration avec les professionnels.
Dès le moment où un professionnel travaille dans ce sens, il comprend la place désirée par les parents. La réponse à l’objectif précédant, à savoir qu’un travailleur social attentif au rôle des parents obtiendra ainsi des réponses sur leur non-engagement, permet d’éviter de porter certains jugements. L’intérêt porté à la famille n’en sera que plus bénéfique et indispensable à toute collaboration.
J’estime ainsi mon objectif de départ atteint.
Réponse à la question de départ
Ma question de recherche est formulée ainsi :
Parents d’adulte en situation de handicap mental et physique sévères institutionnalisé : quelle place veulent-ils prendre et quelle place les professionnels leur laissent-ils.
Pour répondre à cette question, je vais m’appuyer sur un extrait d’ouvrage lu durant mes recherches. Il s’agit d’une citation tirée de l’article de Violaine Van Custem (2005), professionnelle de la santé.
« Huit ans de voyage, ballotés par la souffrance et les contraintes mais à travers des mondes débordants de ressources, de vie. Mais une certitude cependant, il peut s’agir réellement d’un voyage même si nous n’en connaissons pas la destinée.
Sur le bateau, il y a beaucoup de monde. Heureusement, il y a tant à faire ! Certains sont plus impliqués, plus concernés que d’autres. Il y en a qui montent à bord et qui redescendent aussi vite. D’autres restent, nous accompagnent pour un temps. Il y a ceux qui nous aident à tenir le gouvernail et ceux qui nous réchauffent le coeur par leurs bons petits plats. Parfois le vent gronde, les éléments se déchaînent. Il nous arrive de moins en moins souvent de nous retrouver seuls sur le pont. Sans doute avons-nous appris à appeler nos coéquipiers. Par moment, nous sommes très soucieux d’arriver à une destination, nous suivons les cartes méticuleusement. D’autres fois, nous nous laissons porter par les flots avec délice. Tout cela a finalement peu d’importance. Ce qui compte, c’est qu’il y ait un bateau et qu’il ne s’enlise pas. »
L’image du bateau représenté dans l’article me semble adéquate pour répondre à ma question. Pour flotter, le bateau a effectivement besoin d’une coque solide, adaptée, tout comme l’institution exige de bonnes structures pour son bon fonctionnement. Le personnel à bord n’est pas composé exclusivement de professionnels mais aussi de mousses, de moussaillons qui s’engagent avec une certaine appréhension et la peur des difficultés qu’ils devront affronter. Même si, dans un premier temps, il n’est pas évident de cohabiter et de collaborer ensemble, chacun poursuit le même but qui sera atteint lorsque l’autre sera perçu comme équipier. Tant mes lectures que mon enquête de terrain détectent l’impact de cette entente. C’est uniquement à partir de là que les parents auront la place qu’ils souhaitent mais également, que les professionnels les laisseront la tenir. Dès cet instant, l’implication, la collaboration se feront naturellement.
Les parents veulent parfois être en première ligne alors que d’autrefois, ils se laissent guider. Il n’y a donc aucune place particulière qui leur tienne à coeur mais plusieurs qui varient en fonction de leur âge ou d’éléments de la vie personnelle. L’important, finalement, est que chacun puisse se sentir à l’aise sur ce bateau afin que le voyage se déroule au mieux.
Limites et perspectives de la recherche
La première limite à poser à ce travail est qu’il a été réalisé dans une institution précise. Ce mémoire n’est en aucun cas exhaustif. Il serait d’ailleurs intéressant, pour lui donner une nouvelle tournure, de réaliser ce même type d’enquête dans différentes institutions, dont les parents concernés auraient le même profil. En effet, cela permettrait d’identifier les similitudes ou, inversement, les différences en ce qui concerne la place qu’occupe les parents et leur ressenti. Peut-être cela permettrait-il aussi de ressortir les éléments mis en place ou non par l’institution dans le but d’améliorer la situation.
Mon travail d’enquête de terrain a été réalisé auprès de parents dont l’enfant est en âge adulte. Cela implique inévitablement que, les personnes touchées par ma démarche étaient, pour certaines, d’un âge avancé. Par exemple, dix-sept des personnes ayant répondu au questionnaire ont plus de soixante ans. J’imagine donc que, si certains n’ont pas répondu ou ont peu développé leurs réponses, cela peut être imputé à la vieillesse. De même, il se peut que les croyances et l’éducation liées à leur âge aient influencé les réponses. Ces parents ont-ils été très francs ou sont-ils juste satisfaits que l’on s’occupe de leur enfant ?
Comme je l’ai déjà souligné, j’ai rencontré quelques difficultés au cours de mes recherches théoriques. Si l’on trouve beaucoup de documentations concernant les parents d’un enfant en situation de handicap, il n’en va pas de même pour ceux dont l’enfant est adulte.
Pour réaliser mon étude, j’ai fait le choix de me concentrer sur le point de vue des parents. En plus de le soumettre à d’autres institutions, il serait intéressant de comparer ces relevés d’un point de vue professionnel. En effet, quelle importance les professionnels accordent-ils au lien parent-enfant, comment cela est-il mis en avant dans l’institution, sont-ils prêts à s’investir dans ce sens? Autant de questions qui pourraient amener une nouvelle direction à ce travail.
Bilan des apprentissages personnels
En réalisant ma formation en emploi, j’ai toujours côtoyé les résidants et leurs familles ce qui, d’ailleurs, a guidé mon choix pour mon travail de mémoire. Il m’a permis de développer des connaissances et de conscientiser certaines théories en lien avec la collaboration, le partenariat et les parents. Par exemple, la systémique a pris tout son sens dans ce travail. En effet je saisis la nécessité de la connaissance d’un système et de son obligation de tenir compte de chaque partenaire. L’attention portée à l’un aura un impact sur l’autre. Les apports quant aux jugements de valeurs me font également écho.
Avant de considérer un parent comme présent, ou peu investi, il serait bon de se demander pourquoi il en est ainsi. Ou encore est-ce que moi, en tant que professionnel-le, je ne lui mets pas de freins. Il en va de même pour la théorie en lien avec la communication, qui met en avant la confiance comme principal élément à tout partenariat. Je constate à quel point il est indispensable, pour toute bonne collaboration, que la confiance soit instaurée.
Le terme « horizontalité » est aussi mis en évidence, c’est dire l’importance de considérer l’autre et son savoir et d’être conscient de ce que chacun a à apprendre de l’autre. Cela est souligné dans les écrits concernant le partenariat. C’est d’ailleurs un des principes même de cette notion. C’est pourquoi il me semble nécessaire d’adopter une posture d’horizontalité.
J’ai, en outre, appris à mener une recherche et à diriger une enquête.
Au cours de ma démarche, cela tant dans ma vie professionnelle que privée, j’ai appris à toujours garder ma thématique en tête et à être attentive à tout ce qui pouvait m’être utile.
Comme je suis employée dans l’institution où j’ai mené mon enquête, j’ai dû m’appliquer à rester neutre et très objective pour ne pas influencer les résultats obtenus.
Enfin, la conception de ce Travail de Bachelor a exigé de la discipline, de l’organisation et le sens des priorités à accorder pour concilier ma vie professionnelle, ma vie d’étudiante ainsi que ma vie privée.
Questionnement en lien avec le travail social
Au fur et à mesure des lectures et relectures, j’ai été confrontée à plusieurs questionnements.
Dans mon questionnaire, j’ai posé la question quant au lien parental reliant ces parents à leur enfant. Je pensais que leur implication serait peut-être différente s’il s’agissait d’un parent biologique ou d’un parent adoptif. Les parents ayant répondu étant tous les parents biologiques je n’ai donc pas pu élucider la question du lien et de son influence sur la place qu’un parent souhaiterait occuper. Cette question pourrait faire l’objet d’une nouvelle recherche qui chercherait à identifier les similitudes et les différences dans l’implication d’un parent selon son lien de parenté.
Je me suis également rendue compte que les termes « relation », « collaboration » et « partenariat » reviennent régulièrement et semblent liés. Si je devais en ressortir un spécifique à ce travail, ce serait le partenariat, bien que je pense qu’effectivement, les trois restent fortement liés. La relation, plus particulièrement la bonne relation permet de collaborer entre les différents acteurs, la collaboration étant un principe fondamental du partenariat. La notion de partenariat me semble tout autant essentielle car elle reflète plusieurs éléments permettant aux parents et aux professionnels d’avancer ensemble. De même que l’horizontalité, comme déjà évoquée, ainsi que la posture réflexive sont indispensables. Sur mon lieu de travail, mes collègues et moi-même avons mené une réflexion, suite à mon travail de recherche, quant aux parents à mobilité réduite pour qui il est difficile de visiter leur enfant. Nous avons conclu que, dans de pareils cas, c’était à nous de nous déplacer et d’accompagner l’enfant vers ses parents. Cela est une petite illustration de la notion de partenariat pouvant exister entre les parents et les professionnels.
Il me semble tout aussi important de relever qu’effectivement, l’âge avancé des parents influe certainement sur leur implication. Le « lâcher prise » remarqué chez certains d’entre eux n’est-il pas dû à une fatigue, une lassitude s’installant avec les années ?
Je me permets également, dans ce questionnement, de souligner ma surprise quant aux résultats obtenus. Non pas que je remette ceux-ci en question mais parce que tout semble tellement bien, satisfaisant. Hors, de mes recherches théoriques, je ressors que la relation, la collaboration entre les parents et les professionnels peuvent être vécues comme étant difficiles. Je me demande ainsi si l’institution concernée par mon travail est un cas à part ou si mes recherches sont incomplètes pour le vérifier. Peut-être que l’institution fonctionne sur un mode paternaliste, ce qui serait une manière de questionner le résultat.
Pour terminer, j’ai également été amenée à me questionner quant à la bonne distance que doit prendre un professionnel vis-à-vis des parents. Je me demande comment elle peut se définir. Il est souvent souligné qu’il faut garder cette distance mais sans, finalement, la définir clairement. De plus, les parents souhaitent-ils que l’on pose cette limite, un professionnel n’est-il pas, lorsqu’il travaille sur un lieu de vie, obligatoirement en désaccord avec cette notion, quand bien même ce sont les parents eux-mêmes qui considèrent les professionnels comme une deuxième famille ? Voici trois extraits d’entretien dans lesquels il est justement question de cette juste distance. Je trouve aussi qu’ils induisent une réflexion intéressante et invitent à être médités :
« Oui je me sens intégrée comme il le faut. Peut-être même trop si vous voulez, parce que ça m’étonne que dans des écoles professionnelles on puisse imaginer ça, je ne sais pas. »
« L’accompagnement quotidien des personnes handicapées mentales adultes devrait revêtir un aspect bien spécifique, à savoir se concrétiser par un authentique partenariat de vie. »
« Puisque l’essentiel est dans le regard, pas des yeux mais celui du coeur, que l’on va poser sur l’autre, l’autre qui ne sera plus l’être un peu abstrait que l’éducateur aura en charge mais l’ami, le copain, le frère avec lequel on va partager un bout d’existence. Celui qu’il faudra entourer, épauler, aimer, comprendre et apprivoiser afin d’avoir, avec lui, une réelle aide, une complicité et surtout de parfaites relations de confiance.
Recueils de données
Questionnaire
Pour débuter mon enquête, j’ai opté pour l’outil qu’est le questionnaire. Il me permet de viser des réponses quantitatives.
Mes questions sont principalement à choix multiples. J’en ai décidé ainsi car certaines personnes à qui j’ai envoyé ce questionnaire sont déjà âgées et j’ai pensé que cela serait plus simple pour elles. De plus, pour en avoir déjà fait l’expérience moi-même, je trouve que c’est plus agréable à remplir qu’un questionnaire avec des réponses à développement. Je pense d’ailleurs avoir fait le bon choix puisque j’ai constaté, durant le dépouillement des formulaires retournés, que les questions à développement restaient parfois sans réponse.
Afin que mon questionnaire soit le plus clair possible j’ai demandé à des personnes de le lire et de me faire des remarques pouvant l’améliorer. Cette étape m’a permis de modifier certaines questions comme, par exemple, celle portant sur le handicap, que j’ai changée et posée de manière positive afin qu’elle soit moins gênante. J’ai également reformulé certaines questions afin qu’elles soient plus accessibles à tous, toujours en tenant compte de l’âge de plusieurs parents.
Après avoir apporté toutes ces modifications, j’ai transmis mon questionnaire à ma directrice qui m’a également rendue attentive au fait que certaines questions n’étaient pas assez précises, alors que d’autres pouvaient avoir plusieurs compréhensions. J’y ai alors apporté de nouvelles modifications pour, enfin, le transmettre aux familles.
Comme je l’ai déjà dit, j’ai envoyé mes questionnaires auxquels j’ai joint une enveloppe timbrée à mon adresse pour favoriser les renvois. J’ai également inscrit un délai de renvoi. Je m’étais aussi fixée une date à laquelle j’allais renvoyer un courrier dans le cas où je n’aurais pas obtenu suffisamment de réponses, mais je n’ai pas eu besoin de le faire car j’en ai reçu suffisamment. Seul un petit nombre de questionnaires est arrivé après le délai que je m’étais fixé. J’ai tout de même regardé les réponses mais comme elles correspondaient aux autres et que rien de nouveau n’était inscrit, je ne les ai pas traitées.
Pour rédiger mon questionnaire, j’ai tout d’abord élaboré plusieurs questions par rapport à l’identité de la personne et de son enfant. Puis j’ai tenté de répondre aux hypothèses que j’avais posées. J’ai également relu diverses notes prises lors de rencontres ou autres car il m’arrivait parfois d’inscrire des questions que je pensais peut-être intéressantes en fonction de la discussion qui se tenait.
|
Table des matières
Remerciements
Résumé
Mots-Clés
1 Préparation de la recherche
1.1 Motivations
1.2 Question de départ
1.3 Objectifs
1.3.1 Présupposé
1.3.2 Objectifs
1.4 Hypothèses
2 Méthodes et moyens de recueil de données
2.1 Recherches bibliographiques
2.2 Enquête
2.2.1 Terrain de recherche
2.2.2 Questionnaire
2.2.3 Entretiens
3 Recherches théoriques
3.1 Introduction
3.2 Rappel historique
3.3 Le partenariat
3.4 Une bonne relation
3.5 Les représentations
3.6 La confiance
3.7 La parentalité
3.8 Mise en évidence
4 Enquête
4.1 Objectifs de l’enquête
4.2 Biais de l’enquête
4.2.1 Biais liés au terrain
4.2.2 Biais liés au questionnaire
4.2.3 Biais liés aux entretiens
4.3 Aspects éthiques de la recherche
4.4 Présentation du terrain d’enquête
4.4.1 Historique
4.4.2 La mission
4.4.3 Le Foyer
4.4.4 Les personnes accueillies
4.4.5 Particularités
4.5 Population interrogée
4.6 Recueils de données
4.6.1 Questionnaire
4.6.2 Entretiens
4.7 Résultats et interprétation
4.7.1 Dépouillement du questionnaire
4.7.2 Résultats du questionnaire
4.7.3 Résultats des entretiens
5 Bilan de la recherche
5.1 Vérification des hypothèses
5.2 Vérification des objectifs
5.3 Réponse à la question de départ
5.4 Limites et perspectives de la recherche
5.5 Bilan des apprentissages personnels
5.6 Questionnement en lien avec le travail social
6 Sources
6.1 Ouvrages, articles
6.2 Travaux de Bachelor
6.3 Site internet
6.4 Document interne au Foyer Les Fontenattes
7 Annexes
7.1 Annexe 1: lettre de présentation du questionnaire
7.2 Annexe 2: lettre jointe au questionnaire pour l’accord d’un entretien éventuel
7.3 Annexe 3 : autorisation d’enquêter dans l’institution
7.4 Annexe 4 : autorisation de nommer l’institution
7.5 Annexe 5: grille d’entretien
7.6 Annexe 6: déroulement de l’entretien
7.7 Annexe 7 : formulaire de consentement éclairé
7.8 Annexe 8 : un entretien
Télécharger le rapport complet