Soutenance mémoire
LA PLACE DES CREVETTES AU NIVEAU DU MARCHÉ MONDIAL
En valeur, les crevettes se trouvent au premier rang des échanges mondiaux de produits aquatiques . Les exportations visent principalement les pays de l’Union Européenne, le Japon et les USA. La production de crevettes est pratiquée dans plus de 60 pays, cependant elle est nettement dominée par les pays asiatiques et l’Amérique Latine. La Chine se situe à la première place des pays producteurs, suivie par la Thaïlande, l’Indonésie, le Vietnam, le Brésil, le Mexique et l’Equateur. Parmi les espèces de crevettes marines produites, plusieurs font l’objet d’élevage, mais trois dominent le marché et représentaient 86% de la production mondiale en 2000 : il s’agit, par ordre d’importance décroissante, de Litopenaeus vannamei, de Penaeus monodon et de Fenneropenaeus chinensis (MATHIEU C., 2009).
De 1970 à 1980, la pêche de crevettes domine par rapport à l’aquaculture de crevettes ; mais à partir de 1982, la crevetticulture se développe progressivement et détient une plus grande production comparée à celle de la pêche.
Production à l’échelle mondiale
La crevette demeure le produit le plus important en termes de valeur ; en 2012, elle a représenté à peu près de 15 pour cent de la valeur totale des produits halieutiques qui ont fait l’objet d’un commerce international. Elle est produite principalement dans les pays en développement, et une grande partie de cette production est écoulée dans le commerce international .
Les crevettes d’élevage montrent une élévation progressive générale de la production en valeur et en quantité à partir de l’année 1985. Cependant, comme les conditions économiques s’améliorent dans les pays producteurs, la demande de consommation intérieure augmente et réduit la part consacrée aux exportations. Les volumes de production de crevettes d’élevage dans le monde ont baissé en 2012 et surtout en 2013 , principalement à cause de maladies.
Cette baisse de l’offre a entraîné une hausse des prix internationaux de la crevette et a eu une incidence sur la consommation dans les marchés développés traditionnels tels que l’Union européenne, les États-Unis et le Japon. Le marché japonais, qui est entièrement tributaire des importations pour son approvisionnement en crevettes, souffre également de la dépréciation du yen et de la hausse des frais de débarquement. Les industries de transformation tournées vers l’exportation en Asie de l’Est et du Sud-Est ont pu combler leur déficit de matière première en important des crevettes provenant notamment de l’Équateur et de l’Inde, les importations de crevettes congelées atteignant des niveaux records au Viet Nam. Les importations de la Chine pour la consommation intérieure ont également augmenté (FAO, 2014).
Le poisson comestible d’élevage a contribué à atteindre 42,2 pour cent aux 158 millions de tonnes de poisson produit par la pêche de capture et l’aquaculture en 2012. Ce chiffre était de 13,4 pour cent en 1990 et de 25,7 pour cent en 2000. L’Asie dans son ensemble produit davantage de poisson d’élevage que de poisson sauvage depuis 2008, et la part de son aquaculture dans la production totale atteignait 54 pour cent en 2012, contre 18 pour cent pour l’Europe et moins de 15 pour cent pour les autres continents. La hausse globale de la production aquacole demeure relativement forte en raison de la demande croissante de poisson de consommation dans la plupart des pays producteurs. Cependant, le rendement de l’aquaculture dans certains pays industrialisés figurant parmi les grands producteurs au niveau régional, principalement les États-Unis d’Amérique, l’Espagne, la France, l’Italie, le Japon et la République de Corée, a reculé ces dernières années. Tous ces pays ont en commun une baisse de la production de poisson, et la production de mollusques aussi a diminué dans certains d’entre eux (FAO, 2014).
Échanges internationaux
Le développement considérable de l’élevage des crevettes de la famille des Pénéidés au niveau mondial a entraîné, depuis une vingtaine d’années, un accroissement des échanges et du commerce international de ces crustacés. Les principaux échanges ont concerné:
– Penaeus japonicus du Japon vers l’Europe, les îles du Pacifique et l’Amérique du Sud;
– Penaeus monodon du Sud-Est asiatique vers presque tous les pays tropicaux ;
– Penaeus vannamei et Penaeus stylirostris des pays de la côte ouest-Pacifique d’Amérique Centrale et du Sud vers les États-Unis d’Amérique, les îles du Pacifique Sud ainsi que vers les pays de la côte atlantique des Amériques et certains pays africains. (ROUSSEAU J., 1996)
La dimension du marché mondial d’exportations de crevettes d’élevage congelées, en termes de valeur, a doublé pendant la première moitié des années 90, mais est restée stable dans la seconde moitié et a décliné au début des années 2000. L’Asie sudorientale a toujours été le principal exportateur sur les marchés. L’Amérique latine occupait la seconde place dans les années 90, cependant elle a semblé vouloir céder la place à l’Asie australe au début des années 2000. En plus de l’Asie australe, l’Amérique centrale est une autre région ayant enregistré une augmentation stable de ses exportations de crevettes d’élevage congelées. La troisième place parmi les principaux pays exportateurs de ce produit revenait à l’Asie sud-oriental au début des années 90, elle a cependant réduit sa part de marché à presque zéro depuis 1993 jusqu’à sa récente reprise au début des années 2000 (FAO, 2008).
La production commerciale de crevettes d’élevage a commencé dans les années 1970 et a connu une croissance très rapide, stimulée par la demande aux États Unis, au Japon et en Europe occidentale. La production totale a dépassé 1,6 million de tonnes en 2003, pour une valeur de 9 milliards de dollars. Le principal pays exportateur est la Thaïlande (FAO, 2008).
La filière crevette à Madagascar
La filière crevette est une source de devises importante pour plusieurs pays et cette activité se développe de plus en plus durant ces dernières décennies.
Source de devises
La pêche et l’aquaculture sont sources de richesse. L’emploi dans ce secteur a connu une croissance plus rapide que celle de la population dans le pays. Le secteur occupe des dizaines de millions de travailleurs et assure des moyens d’existence à des centaines de millions de personnes. L’élevage des crevettes offre des possibilités d’emploi significatives, qui peuvent aider à alléger la pauvreté des populations côtières dans de nombreuses régions. La pêche crevettière malgache joue un rôle prépondérant dans l’économie nationale grâce à son apport en devises par le biais des exportations, ses créations d’emplois et ses apports en protéines, issues des poissons d’accompagnement, pour la population. À Madagascar, la crevette est une source inégalée de devises. Elle représente 80% de recettes d’exportation en produits halieutiques et atteint les 780 milliards de Francs malgaches en 2002 ; soit 130 millions de dollars. Deux tiers de la production sont destinés à l’Europe et l’autre tiers au Japon (d’après Service statistique du Ministère chargé de la pêche). Les débarquements annuels représentent environ 8 300 t pour la pêche industrielle, 460 t pour la pêche artisanale (statistiques du Ministère) et 3 000 à 3 400 t pour la pêche traditionnelle (DOMALAIN G., 2001). Les rendements de la pêche industrielle sont parmi les plus forts du monde : 600 à 700 kg/jour de chalutage. Il s’agit d’une ressource de grande valeur économique qui suscite de multiples convoitises, dans un pays qui reste parmi les plus pauvres. Les pêches industrielle et artisanale génèrent près de 3700 emplois directs (ANONYME, 1998). La pêche dite traditionnelle a connu ces dernières années une forte progression, et est fortement génératrice d’emplois sur le littoral.
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Table des matières
INTRODUCTION
I- LA PLACE DES CREVETTES AU NIVEAU DU MARCHÉ MONDIAL
I-1- Production à l’échelle mondiale
I-1-1- Les pays producteurs
I-1-2- Les pays consommateurs
I-2- Échanges internationaux
I-2-1- Importation
I-2-2- Exportation
I-3- La filière crevette à Madagascar
I-3-1- Source de devises
I-3-2- Activité très développée
II- GÉNÉRALITÉS SUR LA CREVETTE Penaeus monodon
II-1- Taxonomie
II-2- Morphologie
II-3- Cycle biologique
II-4- La crevetticulture
III- LA QUALITÉ DES P. monodon EXPORTÉES DE MADAGASCAR
III-1- Notion sur la Qualité et les Normes
III-1-1- La Qualité
III-1-2- Les Normes
III-1-3- L’H.A.C.C.P
III-1-4- Les autorités compétentes de contrôle officiel
III-2- Les exigences des importateurs
III-2-1- Stade d’évolution
III-2-2- Origine
III-3- Comparaison de Madagascar par rapport aux autres pays exportateurs
III-3-1- Les demandes
III-3-2- Les produits exportés
III-3-3- La Qualité
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
