Soutenance mémoire
Bordeaux, ville maritime
Chef lieu de la région Aquitaine et du département de la Gironde, Bordeaux est un port maritime situé sur le plus vaste estuaire européen, l’estuaire de la Gironde. La ville s’étend sur 4 455 hectares et compte 229 500 habitants (selon le recensement de 2004). La Communauté Urbaine de Bordeaux (CUB), crée en 1968, regroupe 27 communes de l’agglomération de Bordeaux et s’étend sur 55 188 hectares (annexe I: carte de la Communauté Urbaine de Bordeaux).
Pôle européen de hautes technologies, notamment dans le domaine de l’optique et du laser et dans les secteurs spatial et aéronautique, Bordeaux doit également sa renommée mondiale à ses célèbres vins. Depuis près de deux mille ans, le vignoble dessine la cité et sculpte les paysages bordelais, accompagnant la prospérité de l’économie locale.
Bordeaux se caractérise également par son exceptionnel patrimoine architectural hérité du XVIIIe siècle dont une partie concours au titre du patrimoine mondial de l’UNESCO. De nos jours, la ville et sa région connaissent un dynamisme démographique très favorable et s’inscrivent parmi les territoires les plus attractifs de France.
La Garonne
Prenant sa source dans les Pyrénées espagnoles, la Garonne (mot formé à partir du gascon gar, pierre, et onni, eaux, autrement dit « le fleuve aux cailloux ») s’enrichit, en aval de Bordeaux (au Bec d’Ambès) de la Dordogne, formant ainsi la Gironde. Elle parcourt ainsi, depuis sa source, 575 km et près de 650 km si l’on y ajoute l’estuaire de la Gironde. Elle doit son aspect boueux aux sédiments transportés de façon naturelle et bloqués par les eaux salées remontant de l’océan par l’estuaire.
Bordeaux s’étend autour du méandre que forme ici le fleuve. Ce dernier dessine en effet une sorte de croissant de lune, repris dans les armes de la ville d’où le surnom de la ville: Bordeaux, le port de la Lune!
Ainsi, sous l’action des eaux, s’est formée une rive droite convexe, tandis que celle opposée, concave, a sa berge creusée par les eaux suivant cet écoulement préférentiel. La Garonne est un fleuve domanial et navigable dans sa traversée du département et accueille le tourisme fluvial, la navigation de croisière et les liaisons péniches. Le lit de ce fleuve ainsi que ses berges appartiennent au domaine public.
La place de la Garonne dans le commerce de Bordeaux
Le port de Bordeaux, fondé aux jours de la Gaule antique, a été de tout temps fréquenté par toutes les flottes du monde, et déjà, sous les Romains, les vins de Burdigala (nom de Bordeaux du temps des Romains) formaient le principal élément d’exportation de la région. Au XVIIIe siècle, l’essor exceptionnel du commerce colonial avec les Antilles a fait de Bordeaux le premier port de France, la ville est alors au sommet de sa prospérité. La guerre de 1914 a permis à Bordeaux de devenir une des bases de ravitaillement de la nation et un port de réception générale et de magasinage pour le ravitaillement des armées. Bordeaux dessert alors le monde entier jusqu’à la seconde guerre mondiale. Par la suite, des mutations économiques amènent la fermeture de nombreuses usines et la disparition de lignes régulières de navigation, qui avaient fait la prospérité maritime de la ville.
A partir de 1982, les installations portuaires quittent progressivement les espaces les plus urbains des bords du fleuve pour se redéployer vers l’aval, sans pour autant redonner à la ville le goût du contact avec le fleuve.
Un secteur naturel classé
La Garonne est classée site Natura 2000. En effet, ce fleuve constitue un habitat essentiel pour la survie des poissons migrateurs qui viennent s’y reproduire. Il représente un véritable patrimoine naturel en terme d’espèces végétales comme les herbiers flottants et leurs franges boisées (ripisylves). Il abrite des populations de poissons migrateurs parmi lesquels l’Esturgeon d’Europe, les Aloses et les Lamproies. Le Saumon Atlantique, quant à lui, empreinte cet axe de passage pour frayer plus en amont. A l’inverse, les Anguilles y assurent leur croissance. Les berges du fleuve accueillent également l’Angélique des estuaires, plante pouvant atteindre 2m de haut. Cette espèce présente une forte aptitude à coloniser les berges naturelles plus ou moins anthropisées (digues, remblais). Les orientations d’aménagement des berges doivent donc contribuer à préserver les espèces sauvages par la restauration, la réhabilitation, la protection et la gestion des habitats indispensables à leur vie et a leur reproduction.
Une ville en pleine transformation
Depuis dix ans, Bordeaux a opéré une métamorphose urbaine sur l’ensemble de ses quartiers. La Ville de Bordeaux et la CUB se sont ainsi engagées sur de grands projets. Les grands axes à la base de cette transformation sont le tramway, le réaménagement des quais et la mise en place d’un «Plan Garonne».
Le tramway
Mis en service en 2004, le tramway constitue la véritable colonne vertébrale du nouveau plan de circulation de Bordeaux et de son agglomération. Ce nouveau moyen de transport est né d’une volonté de désengorger la ville des voitures, de relier efficacement l’ensemble du territoire mais aussi d’améliorer la qualité de vie de tous les habitants. Il transforme l’usage de la ville en y créant une poly-centralité. L’arrivée du tramway a été le déclencheur de toute une dynamique de transformation de la ville, la morphologie et les paysages de la ville se réorganisant peu à peu autour de ce tramway. Le long des voies du tramway, sur les trottoirs réaménagés, embellis par de nouveaux revêtements, les piétons reprennent leurs droits. En 2004, ce sont 24,5 km de réseau de tramway qui ont donné une nouvelle échelle à l’espace urbain communautaire.
L’aménagement des quais
Longtemps les bordelais ont tourné le dos à la Garonne. Ainsi l’axe majeur du projet urbain de Bordeaux lancé en 1995 a-t-il été de redonner une unité à la ville autour de son fleuve en valorisant les deux rives. En bord de Garonne, Bordeaux possède l’un des plus magnifique patrimoine urbains du monde: ses façades du 18e et de nombreux édifices sont classés ou inscrits au titre des monuments historiques. Au pied ce ces immeubles, les quais sont progressivement réaménagés dans le sillage du tramway, sur 80 m de large jusqu’à la Garonne et sur 4,5 km le long du fleuve. Un nouvel espace de détente voit le jour: de nouvelles escales, des promenades adaptées à chacun (piétons, cyclistes, utilisateurs du tramway, automobilistes…), des espaces verts autour d’un patrimoine architectural exceptionnel. Il s’agit d’un acte majeur permettant de réconcilier les bordelais avec leur fleuve et d’en faire un nouvel axe central autour duquel s’anime le cœur de ville. D’une zone à l’abandon, les quais sont devenus en quelques années un nouvel espace à vivre invitant à la promenade et aux festivités.
Le Plan Garonne
La Garonne marque le territoire de l’agglomération bordelaise comme un élément fort du paysage et comme symbole de richesses passées à travers des secteurs d’activité aujourd’hui en déclin. Pour inverser ce déclin, valoriser les atouts du fleuve et assurer sa reconquête par les habitants, la Communauté Urbaine de Bordeaux a lancé, en 1995, un programme spécifique de requalification et de redynamisation des territoires bordant le fleuve intitulé «Plan Garonne». Ce plan, portant sur un linéaire total de 60 km de la berge de la Garonne, vise essentiellement à développer les activités en relation avec le fleuve (activités nautiques, tourisme fluvial…) et à assurer la mise en valeur des espaces publics et des espaces naturels (paysagement, cheminements le long du fleuve). Le projet s’inscrit dans les orientations de développement et de protection de l’environnement prévues dans le Schéma de Cohérence Territoriale. En 2001, la Ville de Bordeaux s’est également dotée d’un Plan Vert qui prévoit de développer une identité paysagère forte de part et d’autre de la Garonne et qui s’inscrit dans le projet de trame verte du Plan Local d’Urbanisme communautaire, désirant «affirmer la présence de l’élément naturel dans le paysage urbain». Parmi les engagements de ce plan figure la mise en oeuvre d’une charte des aménagements paysagers, réalisée par la Direction Générale de l’Aménagement Urbain (DGAU), qui définit les orientations générales du plan vert:
• Mener le plan vert dans le respect des principes du développement durable
• Réhabiliter et restaurer les espaces naturels
• Amplifier et diversifier la structure végétale en centre-ville
• Créer des réseaux verts entre les parcs
• Renouveler le patrimoine arboré
• Innover dans une gestion raisonnée des espaces verts inscrite dans la durée .
Ce projet a pour principal objectif de créer une continuité naturelle le long des berges de la Garonne et s’articule autour de la création de nouveaux espaces verts reliés par des ramifications et cheminements.
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Table des matières
INTRODUCTION
I – LE SITE DANS SON ENVIRONNEMENT
1. Bordeaux, ville maritime
1.1. La Garonne
1.2. La place de la Garonne dans le commerce de Bordeaux
1.3. Un secteur naturel classé
2. Une ville en pleine transformation
2.1. Le tramway
2.2. L’aménagement des quais
2.3. Le Plan Garonne
3. Le quartier Bacalan
3.1. L’histoire du quartier Bacalan
3.2. Un quartier enclavé
3.2.1. De fortes barrières physiques
3.2.2. Spécificités socio-économiques du quartier Bacalan
3.3. Un environnement pourtant dynamique
3.3.1. La vie sociale de Bacalan
3.3.2. Des projets rayonnant sur Bacalan
3.3.3. Le Parc de Bacalan
II – DIAGNOSTIC DU SITE ETUDIE
1. Les atouts du site
1.1. Une réserve foncière importante
1.2. Un secteur industriel dynamique
1.3. L’aménagement du terrain des Essences des Armées
1.4. Le Parc de Bacalan
2. Les contraintes du site
2.1. Une domanialité complexe
2.2. Les orientations du Plan Local d’Urbanisme
2.2.1. Les zones UE, UDc et N3
2.2.2. Une zone inondable
2.3. Les contraintes du réseau viaire
2.3.1. Peu de débouchés sur la Garonne
2.3.2. Un manque de zones de stationnement
3. Les inconvénients du site
3.1. Une rupture de continuité naturelle du nord au sud
3.2. Le Parc de Bacalan
3.2.1. Un parc peu entretenu
3.2.2. Des bâtiments de faible qualité architecturale
3.2.2.1. Le magasin LIDL
3.2.2.2. La station d’épuration
3.2.3. Des espaces non exploités
3.2.3.1. L’esplanade plantée
3.2.3.2. Les points de vue sur la Garonne
3.2.4. La pollution de l’ancien terrain des Essences des Armées
III – LES PROPOSITIONS D’AMENAGEMENTS
1. Le projet d’aménagement dans son ensemble
2. La création d’un cheminement le long des berges du nord au sud
3. Le réaménagement du Parc de Bacalan
3.1. Les berges
3.1.1. Le nettoyage des berges
3.1.2. Les digues
3.1.2.1. L’accès à la digue
3.1.2.2. Elargissement de la digue
3.2. L’esplanade plantée
3.2.1. La création d’un espace vert
3.2.2. Le terrain de pétanque et l’espace détente
3.2.3. Espace jeux pour les enfants
3.2.4. Le camouflage du LIDL et de la station d’épuration
3.2.5. La création de points de vue sur le fleuve
3.3. Création d’une halte nautique pour navette fluviale
3.4. Création d’un parc de stationnement
4. Les aménagements secondaires
4.1. Le mobilier urbain
4.2. L’éclairage
4.3. La palette végétale
5. Budget, maîtrise d’ouvrage et financement
5.1. Estimation du budget
5.2. Financement et maîtrise d’ouvrage
5.3. Les partenaires
CONCLUSION
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