La place de la créativité à l’école

LA PLACE DE LA CRÉATIVITÉ À L’ÉCOLE

Quand on pense au système scolaire d’hier et d’aujourd’hui, on voit a priori un modèle où l’élève doit travailler consciencieusement et en silence. Le professeur transmet des savoirs que l’élève doit apprendre et restituer lors d’un contrôle qui sera noté pour évaluer de la qualité de l’apprentissage. Françoise Dolto parle d’une “école digestive” où l’élève ingère 1 et régurgite les savoirs. Cette image, encore très répandue, véhicule l’idée d’une “pédagogie de la reproduction” où l’élève est encouragé à l’application et au conformisme. Le découpage des connaissances en matières invite à la pensée convergente, consistant à trouver l’unique solution au problème posé, et les notes viennent sanctionner les prises de risque. Cependant, est-ce bien là la position actuelle de l’Éducation Nationale ?

Quelle place dans les textes officiels ? 

Dans les programmes de 2015
L’école maternelle est présentée comme une école bienveillante, visant à “donner envie aux enfants d’aller à l’école pour apprendre, affirmer et épanouir leur personnalité. ” Cet objectif est notamment poursuivi par les modalités d’apprentissage et en particulier par le jeu, qui “permet aux enfants d’exercer leur autonomie, d’agir sur le réel, de construire des fictions et de développer leur imaginaire, d’exercer des conduites motrices, d’expérimenter des règles et des rôles sociaux variés. ” Plusieurs domaines viennent étayer la place accordée  à la créativité. Les domaines « Agir, s’exprimer, comprendre à travers l’activité physique » ; « Agir, s’exprimer, comprendre à travers les activités artistiques » visent notamment à favoriser l’imaginaire et la sensibilité des élèves.

Agir, s’exprimer, comprendre à travers l’activité physique
L’activité physique est décrite par le bulletin officiel comme favorisant à la fois le développement moteur mais aussi affectif et intellectuel. “Ces activités mobilisent, stimulent, enrichissent l’imaginaire et sont l’occasion d’éprouver des émotions, des sensations nouvelles ”. L’un des objectifs de ce domaine est de “communiquer avec les autres au travers  d’actions à visée expressive ou artistique”, au travers de situations lui faisant découvrir et affirmer ses capacités “d’improvisation, d’invention et de création en utilisant son corps. ”

Agir, s’exprimer, comprendre à travers les activités artistiques
Au travers des productions visuelles et plastiques, et notamment du graphisme décoratif, les enfants “constituent des répertoires d’images, de motifs divers où ils puisent pour apprendre à reproduire, assembler, organiser, enchaîner à des fins créatives, mais aussi transformer et inventer dans des compositions ”. La créativité est donc ici décrite comme  basée sur l’imitation de modèles, s’exprimant d’abord par la répétition choisie puis par l’appropriation et la transformation de ces modèles.

Pour ce qui est du ressort des univers sonores, l’école maternelle vise à “enrichir les possibilités de création et l’imaginaire musical, personnel et collectif, des enfants ” par la  rencontre avec la diversité au travers d’écoutes et de productions. A noter que l’écoute est particulièrement soulignée dans le programme, visant notamment à développer la sensibilité des élèves et posant “les bases de premières références culturelles et [favorisant] le développement de l’imaginaire. ” Enfin, les activités de spectacle vivant impliquant le corps de l’élève, elles provoquent chez lui de nouvelles sensations et “mobilisent et enrichissent son imaginaire en  transformant ses façons usuelles d’agir et de se déplacer, en développant un usage du corps éloigné des modalités quotidiennes et fonctionnelles.

Parmi les objectifs de ce domaine, on retrouve les deux mentions suivantes : “Pratiquer le dessin pour représenter ou illustrer, en étant fidèle au réel ou à un modèle, ou en inventant.” et “Proposer des solutions dans des situations de projet, de création, de résolution de problèmes, avec son corps, sa voix ou des objets sonores ”.

Analyse des programmes au regard de la créativité
A la lecture de ces programmes, on remarque que le terme “créativité” n’est jamais utilisé. Cependant, il transparaît au travers de multiples notions : les termes imagination, invention, création sont utilisés alternativement. On peut donc se demander s’il existe une différence entre ces différents dénominatifs, et si oui, quelle est-elle ? Le bulletin officiel ne fournit sur ce point aucune précision, mais nos lectures permettront de définir précisément chaque terme (cf. partie II-1).

Dans le référentiel de compétences des professeurs

Deux items du référentiel de compétences des professeurs font référence à la créativité. Le premier point est la compétence C9 : “Intégrer les éléments de la culture numérique nécessaires à l’exercice de son métier : Aider les élèves à s’approprier les outils et les usages numériques de manière critique et créative ”. Il s’agit donc ici d’une créativité  recherchée chez l’élève dans sa façon de penser, et non comme résultat concret d’une activité, comme dans les programmes.

Le second est la compétence P3 : “Construire, mettre en œuvre et animer des situations d’enseignement et d’apprentissage prenant en compte la diversité des élèves : Favoriser l’intégration de compétences transversales (créativité, responsabilité, collaboration) et le transfert des apprentissages par des démarches appropriées) pour traiter les difficultés éventuelles dans l’accès aux connaissances.” La créativité est ici évoquée comme compétence transversale, qui serait encore une fois un procédé plus qu’un produit.

Quelle approche pédagogique ? 

Après la lecture des textes officiels se pose la question de la démarche pédagogique à adopter en classe quand on souhaite favoriser la créativité de nos élèves. Quelle attitude adopter ? Comment organiser les apprentissages ?

Ecoute et bienveillance

Avant toute chose et avant de commencer tout travail à proprement parler, un préalable essentiel est d’avoir créé une relation d’écoute et de confiance avec les élèves. Une attitude bienveillante est primordiale pour que les élèves osent s’exprimer. Les élèves doivent ressentir une certaine liberté au sein de la classe : liberté d’expression, liberté de proposer, liberté d’opinion, liberté de pensée. Il est important de laisser parler les élèves, pour qu’ils comprennent que leur parole a sa place dans la classe et dans la société mais aussi plus simplement pour que l’enseignant puisse observer (et non évaluer !) ses chemins de pensée. J’ai à dessein évité d’utiliser le terme “évaluer” dans le paragraphe précédent. En effet, une autre condition à la libération de l’expression chez les enfants est l’absence de jugement. On est habitués à une posture “de validation” de l’enseignant : dans la logique magistrale, c’est lui qui tranche si ce qui est énoncé est correct ou non, c’est à dire conforme à son propre discours. Dans une logique de liberté, la parole de chaque élève devrait donc être accueillie sans jugement. Notons qu’il est bien sûr possible pour l’enseignant de corriger un énoncé s’il s’agit d’une connaissance factuelle. Il s’agit ici de lever les censures que l’élève peut ressentir dans le cadre de la classe, du fait de la pression du groupe ou pour se conformer au modèle induit par le maître. On peut ainsi appliquer au sein de la classe la logique du brainstorming (“remue-méninges” dans sa version francisée), très utilisée dans le milieu professionnel, visant à libérer l’imagination en acceptant toutes les idées autour d’un sujet lancé. En maternelle, on peut envisager des débats autour d’un sujet (induit par un album ou une situation vécue par exemple), ou des brainstormings dans le cadre d’un projet.

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Table des matières

Introduction
I- La place de la créativité à l’école
1. Quelle place dans les textes officiels ?
1.1. Dans les programmes de 2015
1.1.1. Agir, s’exprimer, comprendre à travers l’activité physique
1.1.2. Agir, s’exprimer, comprendre à travers les activités artistiques
1.1.3. Analyse des programmes au regard de la créativité
1.2. Dans le référentiel de compétences des professeurs
2. Quelle approche pédagogique ?
2.1. Ecoute et bienveillance
2.2. Consignes et contraintes
2.3. Démarche de projet
3. Retour sur les situations professionnelles
3.1. A prioris et postulats
3.2. Présentation et analyse des projets
3.2.1. La chasse à l’ours
3.2.2. L’album de mon école maternelle
3.2.3. Autres expériences d’activité “créatrice”
II- La créativité appliquée au cycle 1
1. Définition de la créativité
1.1. Définition philosophique
1.2. Définition scientifique
1.2.1. Les facteurs de la créativité
1.2.2. Le processus cognitif de la créativité
1.3. Précisions sémantiques
2. Quelle créativité pour des élèves de cycle 1 ?
2.1. La créativité mise à portée des enfants
2.2. Les fondements de la créativité chez l’enfant
2.2.1. Le rôle de l’imitation
2.2.2. La place de la culture
2.2.3. La démarche créative
3. La créativité ne peut-elle être traitée que dans les domaines artistiques ?
4. Les enjeux de la créativité dans le développement de l’enfant
4.1. L’autonomie
4.2. L’acceptation de l’erreur
4.3. La formation du citoyen
III- Vers une révision de la logique d’enseignement ?
1. Aller plus loin dans le développement de l’imagination des élèves
1.1. L’impact de l’imagination sur la créativité
1.2. Comment adapter son enseignement pour favoriser l’imagination ?
2. Aller plus loin dans le développement de l’autonomie
2.1. L’impact de l’autonomie sur la créativité
2.2. Comment adapter son enseignement pour favoriser l’autonomie ?
3. Vers une créativité de l’enseignant
Conclusion

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