LA PLACE DE DE LA PROPHETIE DANS LA PENSEE PHILOSOPHIQUE D’AL-KINDI ET D’AL-FARABI

La notion de la philosophie musulmane

   Le vocable le plus approximatif employé, dans les principaux textes islamiques désignant la philosophie est la sagesse (hikma3). C’est la raison pour laquelle la plupart des philosophes musulmans utilise le mot « sagesse » comme synonyme du mot philosophie (falsafa). Ce vocable fut introduit dans la pensée islamique comme arabisation du mot grec philosophia. Un philosophe est un faylasûf, au pluriel falâsifa . Dans la civilisation islamique, le mot philosophie reste attaché aux notions de la philosophie antique (gréco-romaine). Ainsi, l’Islam est une religion du Livre qui se présente comme un phénomène religieux, où la foi en la Parole de Dieu est inéluctable. Kalâbâdhî affirme à propos du Coran selon le Docteur Khassim DIAKHATE qu’Il est réellement la parole de Dieu et que celle-ci n’est ni créé, produite dans le temps. C’est dans le Saint Coran, que se trouve la solution des problèmes de vie de la communauté musulmane. En d’autres termes, ce Livre sert de guide pour un croyant afin d’avoir une vie meilleure, voire heureuse. Aussi, apparais comme une nécessité de comprendre le sens profond et vrai de ce Livre de la Révélation de Dieu. Cette recherche de compréhension est inséparable de la personnalité même de celui qui veut interpréter le contenu du Livre. De cette manière, les soufis ont découvert dans le Coran une mystique profonde en l’interprétant dans un sens purement spirituel s’opposant de la sorte à la manière par laquelle la communauté, dans son ensemble recevait ce Livre, à savoir comme un cadre juridique et religieux déterminant une stricte considération par rapport à la Loi coranique. Quant à la pensée philosophique, elle aussi, s’est développée comme une discipline étrangère, voire opposée, à la Loi religieuse. S’appuyant sur une théologie prophétique, ne pouvant admettre un point de départ spéculatif ou de méditation à la recherche de Dieu par l’homme; pour la théologie, les devoirs de l’homme et du croyant sont perçus dans le cadre de l’obéissance pure et simple aux préceptes coraniques. C’est donc en marge des courants religieux que vont s’établir les courants de pensée scientifique et philosophique, au sein de la communauté islamique, bien qu’ils continuent de trouver une de leurs sources dans le texte même du Coran, dans lequel se trouve, selon la tradition, toute explication du monde et de la vie des hommes. C’est en effet à partir des textes grecs traduits en syriaque et en arabe que les musulmans découvrent la philosophie, temporellement avant l’islam. Il faut relier à ces termes le kalâm, qui est une forme dialectique de théologie fondée sur la discussion rationnelle et le fiqh (droit musulman). Les recherches du kalâm et du fiqh peuvent être étroitement liées à celles des philosophes, lesquelles étudient les sciences profanes comme la logique ou la physique. Désignant pour eux, un savant, les soufis sont en désaccord avec les philosophes pour préciser la signification du vocable « sagesse ». Philosophe ou Savant, l’Islam avec son Livre le Coran contient des orientations du soufisme, vu comme une union mystique entre l’Être Premier et l’homme. L’adepte à cette doctrine est appelé (sūfî). Ce terme qui recouvre plusieurs significations. Notre Professeur khassim Diakahaté nous présente une synthèse de définitions d’après Kalâbâdhî, du terme sūfî. Le sūfî est celui dont le for intérieur est pur (sâfî) et propre ; celui dont le comportement vis-à-vis de Dieu est correct et qui a obtenu comme récompense divine un charisme ; celui qui se trouve devant Dieu, au rang (saff) grâce à ses aspirations (himam) et son empressement envers Dieu ; celui dont les caractéristiques sont proches de celles des « hommes de la véranda » (ahl-suffa) qui qui faisaient partie des compagnons du prophète Mouhamad, celui qui porte des vêtements de laine (sūf) . Une cohabitation s’avère nécessaire dès lors avec une philosophie aspirante par la méditation, appréhender l’éternel mystère : Dieu et menant à la naissance de la philosophie islamique.

La naissance de la philosophie islamique

   L’application de la philosophie en islam commence bien évidemment avec l’Islam et essentiellement à partir des enseignements coraniques. Le Coran, est loin d’être un livre philosophique. Cependant, avec le développement et l’expansion de l’islam dans des pays possédants déjà des traditions philosophiques bien ancrées avait favorisé la pratique philosophique en terre islamique. Puis avec l’important mouvement de traductions, et de découvertes des sagesses antiques des pays conquis, cette nouvelle foi a inspiré une philosophie nouvelle, qui étudiait les grandes questions posées par le Coran dans l’optique d’une théosophie islamique. Par diverses traditions philosophiques, de la philosophie grecque aux philosophies indiennes, chinoises en passant par la philosophie antique iranienne, sont venues dès le départ enrichir la philosophie islamique naissante. D’autre part, l’islam s’est très vite divisé en de multiples courants de pensées, aux tendances et aux argumentations théologiques différentes, pour que nous ne puissions guère parler aujourd’hui d’une seule et unique philosophie islamique. Cette philosophie dite islamique, est relativisé par l’éminent professeur Souleymane Bachir DIAGNE perceptible dans le titre de son ouvrage sous une forme interrogative, comment philosopher en islam ? Lorsqu’il soutenait que la pratique philosophique doit être guidée en principe par une argumentation libre et logique. Elle doit se départir à une religion ou une société quelconque. Par conséquent, elle doit être reconnaissable à travers un esprit rationnel et l’univers mental dans lequel se trouve le philosophe. Elle a connu beaucoup de définitions. Pour Henry Corbin, la philosophie islamique désigne l’œuvre de penseurs d’une communauté religieuse caractérisée par l’expression coranique ahl al-Kitâb (peuple du Livre). Ce vocabulaire philosophique contient le mot haqîqat dans le sens de révélations divines donnant la vérité, l’essence, et de ce fait le sens spirituel. Le phénomène du « Livre saint révélé » implique une anthropologie propre, voire un type de culture spirituelle déterminée, et partant aussi postule, en même temps qu’il stimule et oriente, un certain type de philosophie. Cette conception est voisine à l’interprétation de la Bible ou du Coran. Il ne s’y trouve cependant pas de magistère du dogme, de pères fondateurs, ni d’autorités pontificales, mais nous pouvons y invoquer quelque inspiration prophétique, ou encore une herméneutique spirituelle dans certaines limites admises. Henry Corbin établit une distinction entre une philosophie islamique et une philosophie arabe l’avant-propos de son livre sur le fait que la philosophie islamique n’est pas à confondre avec la philosophie arabe. Cette distinction est appuyée par le professeur Ali Ben Makhlouf lorsqu’il disait dans la présentation de son ouvrage titré, pourquoi lire les philosophes arabes : de nos jours (en 2015), le concept « arabe » de l’usage courant ne coïncide pas non plus avec le concept religieux « islam », ni avec les limites de son univers. La désignation « arabe » ne vient pas davantage de l’usage de cette langue, car cela exclurait de célèbres penseurs iraniens ayant tous écrit en persan jusqu’aux contemporains utilisant tantôt la littérature persane tantôt la littéraire arabe. L’auteur compare cette situation à celles des auteurs comme Descartes, Spinoza, Kant… Ayant choisi d’écrire des traités en latin sans être pour autant philosophes latins ni romains.

Le Kalâm et son origine

   Il sera question de voir en premier lieu l’origine du Kalâm, l’évolution du concept dans le temps. Et en deuxième lieu, nous allons essayer de voir en quoi la pensée grecque est imputable à la floraison Kalâm ? Le mot arabe Kalâm veut dire parole, discours. Le mot mutakalim désigne celui qui parle, l’orateur26. L’expression arabe kalâm (‘ilm al-kalâm), dans l’islam, signifie la science de la parole, une notion qui peut désigner aussi la science des bases de la religion (‘ilm uṣûl ad-dîn), ou la jurisprudence majeure qui s’oppose à la jurisprudence mineure signifiant respectivement en arabe (al-fiqh al-akbar et al-fiqh al-aš‘ar). La somme de ces trois expressions, désigne la théologie scolastique musulmane. Le mot Mutakalimûn désigne ceux qui s’occupent de la science du Kalâm (théologiens). Il faudrait simultanément analyser plus en détail la genèse du problème posé par le Coran comme Kalâm Allâh, « Parole de Dieu ». En outre, la science du Kalâm, comme théologie scolastique de l’islâm finit par désigner plus spécialement une théologie professant un atomisme qui, tout en rappelant celui de Démocrite et d’Epicure, en diffère par tout son contexte. En réalité, elle fait l’objet de discussion entre spécialistes. Il est difficile de fixer une date précise à la naissance du kalâm en tant que discipline à part entière. Néanmoins, il aurait s’accorder sur le fait qu’elle est à peu près contemporaine de celle des autres disciplines religieuses (tafsîr, hadith, grammaire, qirâ’ât27…).
– La pensée grecque a absolument contribué à la naissance du kalâm. Il est difficile d’infirmer cette contribution. L’évolution de la rationalisation de la pensée scolastique en islam a une origine grecque. Mieux, la naissance du kalâm aš‘rite est imputable en partie à la tentative d’usage de la raison dans la pensée islamique dont sa base est d’inspiration hellénistique. Malgré cela, durant la période de la naissance du Kalâm, l’affirmation longtemps soutenue selon laquelle l’hellénisme à créer la philosophie dans l’islam avait animé le débat. Les origines sont aussi patentes que l’étymologie Falsafah, le seul mot que les Arabes avaient pour décrire ce phénomène totalement nouveau. Et Falsafah28 à son tour a créé la théologie musulmane, dans la mesure où la théologie est de comprendre et cette discipline est concernée par l’étude de Dieu et sa manifestation dans sa création. Il est certain que certaines positions théologiques émergent de la politique des crises de la première communauté et des désagréables exégétiques inhérents au Coran et au qadîth. Il y’ avait des croyances, mais pas de théologie. Le kalâm, comme théologie naturelle est le résultat direct du travail du levain philosophique dans le corps de la pensée islamique. L’école scolastique du kalâm a garanti la survie de la tradition philosophique après le décès de Falsafah lui-même. Par ailleurs, l’influence hellénistique pourrait être remarquable dans les principaux thèmes du Kalâm mu‘tazilite à savoir l’épistémologie et l’atomisme. Là aussi, nous relativisons, car cette influence semble se borner à une simple imprégnation par osmose diffuse et par voie orale. Elle ne consista point en l’étude des sources grecques qui, à l’époque où Abûl-Hudhayl, le père du mu‘tazilisme, élaborait son système inachevé. Ainsi, c’est un ensemble de facteurs qui a joué, et l’hellénisme en a une place modérée. Il serait mieux de partir de la considération selon laquelle, les premières discussions théologiques furent amenées par certaines formulations coraniques, auxquelles différentes interprétations lui été prêté. Le kalâm a très vraisemblablement suivi le processus des autres disciplines religieuses. Même origine particulier, même centralité du facteur coranique dans la naissance de la grammaire arabe, puisque que les premières interprétations coraniques montrent déjà des problématiques de nature grammaticale, à l’heure où Sîbawayhi élabore son système original. Il faut donc considérer que le facteur endogène a été prépondérant, même si naturellement, les premiers théologiens n’évoluaient pas en vase clos et par conséquent l’héritage grec ne peut être totalement négligé.

Les sources d’inspiration de la pensée d’al-Kindi

   Al-Kindi fut l’instigateur de la philosophie en terre islamique. Ce titre peut traduire son travail en connivence avec le mouvement de traduction et son ouverture. C’est ainsi qu’Ibn Na‘ima traduit pour lui la fameuse théologie dite d’Aristote, qu’il pense être celle de Porphyre. Al-Kindi s’inspirait d’une théorie ; selon la question qu’il aspirait à étudier ; cherchant ainsi la vérité qu’importe la provenance de sa source d’où l’importance de son esprit éclectique. Donc, al-Kindi avait deux principales sources d’inspiration à savoir la source hellénistique et la source théologique propre aux dogmes islamiques. Son inspiration à la source hellénistique a favorisé et a influencé son rapprochement à la pensée aristotélicienne; à laquelle se situe la base de l’élaboration de la pensée prophétique d’al-Kindi.
– Source hellénistique. L’inspiration d’al-Kindi à la philosophie antique est considérée comme une évidence ; au vu de l’énergie qu’il a consacrée dans l’introduction de la pensée hellénistique en terre islamique. Aristote a influencé sa production philosophique plus que Platon, le Maitre d’Aristote. À titre d’exemple, sa connaissance métaphysique est comparable à celle d’Aristote qui soutient que la métaphysique est la connaissance des causes des choses. Plus la connaissance d’un objet est claire, plus sa connaissance est complète et à al-Kindi d’affirmer que la métaphysique est la connaissance de la Réalité Première Cause de toute réalité. En plus, le soubassement de la distinction d’al-Kindi entre la physique et la métaphysique comme une science mobile et immobile est possible grâce à un concept d’Aristote sur la nature comme principe de mouvement. Il semble ainsi simplifier la forme aristotélicienne en reconnaissant deux sciences théoriques au lieu de deux sciences d’Aristote. Sur la nature de l’intellect, il a presque repris Aristote en relation avec sa théorie générale de la connaissance. D’autres traités d’al-Kindi pouvant justifié sa prédominance à la pensée aristotélicienne traitent de la cosmologie et de la physique comme dans son livre sur les cinq principes ou essences. En linguistique, son traité sur Les Définitions et les descriptions des choses, marque une prémices de séries de traités similaires à la métaphysique d’Aristote où il remplace des terminologies. En revanche, cette préférence aristotélicienne n’était pas constante comme le montre la position de sa pensée sur l’incorporéité de l’âme. Cette conception est analogue à celle de Platon et étayée par Pythagore. Ils soutenaient que l’union de l’âme et du corps est accidentelle et temporairs. Dans deux traités psychologiques d’al-Kindi servant de résumé pour le Traité de l’âme d’Aristote auquel il a fait contenir des idées de philosophes comme Platon… L’inspiration de l’intellect du philosophe islamique, repose aussi sur la conception aristotélicienne, dont il estime la même pour Platon. Les autres traités de sa production philosophique ont rapport à la théologie musulmane.
-Source théologique. Il est difficile de sortir la pensée d’al-Kindi dans le Coran, de par ses dogmes nécessaires à la croyance d’un fidèle et dans la lignée de la pensée de l’école scolastique islamique mu‘tazilite. Ainsi, nous analysons son inspiration de certains de ses productions philosophiques à la théologie islamique sous l’angle de ses considérations à la cause mu‘tazilite. Mieux, al-Kindi adoptait certains points essentiels de cette secte, auquel sa doctrine était en pleine vigueur à cette époque. L’adhésion d’al-Kindi à la doctrine mu‘tazilite, peut être attestée par les titres de ses traités tels que la philosophie première, la Prosternation du Corps céleste extrême et sa soumission à Dieu, et la cause prochaine de la génération et de la corruption. À la fin de la première partie de la philosophie première, al-Kindi aborde la question de l’unicité divine par une phrase à laquelle il déclare hérétique ceux qui prêtent à Dieu des attributs alors que les mu‘tazilites niaient que Dieu eût des attributs distincts de son essence. Mais, dans la logique de la démonstration de l’unicité divine, al-Kindi énumère tout ce qu’il faut en nier et c’est une série de termes venue tout droit de la philosophie grecque : matière, forme, genre, espèce, intellect, etc. Au même titre que l’unicité divine, l’éternité divine est également reconnue par les mu‘tazilites comme l’un des attributs essentiels de Dieu. Cette question est puisée dans la sourate le monothéisme pur. Ce texte coranique a bien sûr dans sa nature et dans son mouvement, un sens religieux mais aussi philosophique. Cette anecdote suivante semble mettre en lumière la relation entre la raison et la foi : il est raconté que le calife al-Ma’mun, à qui al-Kindi a bénéficié de sa protection grâce à sa sympathie mu‘tazilite, aurait vit en songe Aristote, qui lui assura qu’il n’y avait pas de différence entre la raison et la loi religieuse. L’affiliation d’al-Kindi au mu‘tazilisme peut être aussi montré par plusieurs de ses traités qui s’adressent au calife al-Mu’taṣim, ou à son fils Ahmad, son élève, qui étaient tous deux bien connus pour leurs sympathies mu‘tazilites. Le contenu des écrits théologiques d’al-Kindi est plus significatif au regard des titres de certains des traités et qui révèlent aussi un penchant mu‘tazilite marqué tels que : La justice des actions de Dieu, L’Unicité de Dieu, La réfutation des manichéens, La capacité et le moment de son commencement. Ces thèmes furent parmi les thèmes favoris exploités par les Docteurs mu‘tazilites. Par ailleurs, il y a des traités qui démontrent son attachement à l’esprit du dogme islamique et contredisent l’opinion de certains critiques anciennes à l’égard de ses nombreuses références aristotéliciennes. En guise d’exemple, son affirmation selon laquelle la vérité de la Révélation musulmane peut être démontrée au moyen de syllogismes d’une manière que seuls les ignorants contestaient la supériorité de la vérité révélée sur la sagesse humaine. Cette affirmation est un exemple du statut privilégié des prophètes, qui sont les porte-paroles de Dieu et les détenteurs d’une « science divine » transcendant la capacité humaine . En plus de cette défense au dogme théologique islamique, il rejoignit les rangs des théologiens qui défendaient vigoureusement plusieurs croyances islamiques fondamentales faces aux attaques des matérialistes, des manichéens ou des agnostiques et aux désaveux formulés par d’autres philosophes. Al-Kindi défendait la doctrine de la création du monde ex nihilo, la résurrection des corps, la possibilité de miracles, la validité de la Révélation prophétique, la création et la destruction du monde par Dieu. Interpelé sur ces questions théologiques, al-Kindi recourut à un concept futile d’Aristote de l’infinité du monde qu’il exploita à des fins métaphysiques pour démontrer l’existence de Dieu357. Pour lui, l’existence de Dieu est prouvée par la finitude du Temps auquel indique le commencement du monde dans le temps. Ce commencement est présenté à son tour comme une preuve de l’existence de Dieu résultant son imprégnation à la théologie musulmane.
-Influence prophétique. Comme la plupart des philosophes musulmans, la référence aux dogmes de l’islam était conçue comme évidente au regard de l’importance de la croyance du coran dans l’espace géographique. Étant donné, la prophétie est une donnée religieuse, il a recouru d’abord au texte islamique pour admettre l’autorité prophétique avant de l’approfondir dans la pensée grecque. À part l’influence islamique, la théorie de la connaissance et la conception d’Aristote en rapport à l’imagination, apparaissent comme une influence dans l’élaboration de sa pensée prophétique. Il a adopté la vision naturaliste des visions prophétiques égalant la capacité imaginative de l’homme à prédire. Lorsqu’il soutenait que grâce à la faculté d’imagination telle qu’elle était conçue dans la philosophie aristotélicienne, certaines âmes « pures » et bien préparées pouvaient recevoir des informations sur des événements futurs. De manière significative, il n’attribue pas de telles visions ou rêves à la révélation de Dieu, mais explique plutôt que l’imagination permet aux êtres humains de recevoir la « forme » de quelque chose sans avoir besoin de percevoir l’entité physique à laquelle elle se réfère. Par conséquent, il semblerait indiquer que quiconque s’est purifié serait capable de recevoir de telles visions.

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Table des matières

Introduction
PREMIERE PARTIE : La philosophie en terre islamique
Chapitre 1 : Introduction à la philosophie musulmane
I. La notion et la naissance de la philosophie en islam
1. La notion de la philosophie musulmane
2. La naissance de la philosophie islamique
II : La traduction des œuvres grecques dans le monde musulman
1. La traduction des textes grecs en syriaque du Ier au VIIe siècle
2. La traduction d’œuvres grecques en arabe
Chapitre 2 : La pensée scolastique islamique
I. La pensée du Kalâm et du mu‘tazilisme
1. Le Kalâm et son origine
2. L’origine du mu‘tazilisme
2.1 Les prémices de la pensée scolastique mu‘tazilte
2. 2 Les triomphes et les revers du mu‘tazilisme
II. La pensée aš‘arîte
1. La pensée d’al-Aš‘arî
2. La doctrine aš‘arîte
DEUXIEME PARTIE : Al-Kindi, le premier philosophe novateur en terre islamique
Chapitre 1 : La philosophie d’al-Kindi
I. La biographie d’al-Kindi
II. La production philosophique d’al-Kindi
Chapitre 2 : La prophétie selon al-Kindi
I. Les sources d’inspiration de la pensée d’al-Kindi
II. La pensée prophétique d’al-Kindi
TROISIEME PARTIE : Al-Fârâbî, le premier véritable philosophe rationnel en terre islamique
Chapitre 1 : La philosophie d’al-Fârâbî
I. La biographie d’al-Fârâbî
II. La production philosophique d’al-Fârâbî
Chapitre 2 : La prophétie selon al-Fârâbî
I. Les sources d’inspiration de la pensée d’al-Fârâbî
II. La pensée prophétique d’al-Fârâbî
Conclusion

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