Madagascar est un pays riche en ressources naturelles, il dispose d’une potentialité humaine et économique élevée. On remarque que le secteur halieutique a été ces derniers temps une source importante de revenu pour notre pays. M ais la pisciculture en étang est une activité encore peu pratiquée voire méconnue. Introduite dans les années 1950 avec les souches de poisson Tilapia et carpes dont les techniques d’élevage étaient déjà développés dans les autres pays du monde, cette technique demeure aujourd’hui dans son état d’origine et peine à évoluer. C’est pour cela que le gouvernement met l’accent sur la promotion du secteur primaire en vulgarisant et en conseillant les éleveurs d’une part par l’achat des équipements modernes, et d’autre part par la privatisation de la profession vétérinaire.
La demande en poisson d’eau douce sur le marché locale s’est accrue avec la démographie et le développement des villes, mais surtout avec la raréfaction des produits de la pêche. Les plus demandés sur le marché sont la carpe. Même si les collecteurs de poisson provenant des zones de pêche drainent chaque jour des tonnes de produits, les quantités restent encore insuffisantes. Ainsi que les poissons de petite tailla sont distribués sur le marché. Jusqu’ici, la vraie pisciculture en eau douce ne permet qu’une maigre récolte annuelle de 4159 tonnes sur les 32 500 pêchées dans les plans d’eaux continentales. Face à ce constat, l’objet du présent mémoire est la mise en place d’un projet d’élevage en étang de tilapia mono sexe dans la commune rurale de Mahitsy. Pourquoi mono sexe. « C’est la nouvelle voie prometteuse pour le développement aquacole à Madagascar » (actes de conférence à Nanisana). Ce projet permet d’une part d’augmenter la production en poisson pour améliorer la santé de la population en offrant de nourriture riche en protéine, pour servir le marché non satisfait, d’autre part de créer des emplois stables pour la population par conséquent de lutter contre la pauvreté et d’augmenter les recettes der l’Etat (essor économique). Mais tous ces objectifs ne seront pas atteints sans moyens matériels, humains et surtout les moyens financiers.
LA PISCICULTURE : REALITE ET PERSPECTIVE, ET REVUE HISTORIQUE DE LA FILIERE PISCICOLE A MADAGASCAR
La pisciculture à Madagascar : Réalité et Perspective
La pisciculture était déjà pratiquée par les malgaches depuis les années 1900. Des rizipisciculteurs des hautes terres emprisonnaient et élevaient dans les rizières des poissons amenés naturellement par les eaux ou qui s’y étaient introduits lors des inondations. Des actions en matière de recherche-développent ont été réalisées dans la région des hautes terres depuis les années 70 mais le rendement est encore très faible avec une production environ 2,5t/ha/an en étang . Les activités, menées par le CTFT PUIS RELAY PAR LE FOFIFA, ont permis de mettre au point des techniques sur la production massive d’alevins de carpe, de tilapia et les itinéraires techniques pour le grossissement. Les études menées ont fait ressortir les contraintes majeures au développement de l’activité : manque de professionnalisme et de savoir faire, ressource en eau limitée, la disponibilité en alevins et sa saisonnalité. Le modèle retenu est élevage monosexe mâle d’Oreochromis niloticus. Des essais de production d’alevins mâles ainsi que des poissons de 250-300g ont été initiés. Les rendements obtenus qui tournent autour de 5t/ha/an en étang laissent présager un avenir promettant pour les éleveurs sur le plan socio-économique. L’élevage contribuera également à la lutte contre la pauvreté. Dès 2003, des élevages de tilapia mâle en étang et en cage flottante se développent au lac Itasy et dans la région de Tsiroanomandidy. Ces actions productives visent à produire des poissons destinés à satisfaire les besoins du marché de la capitale.
Revue historique de la filière aquacole à Madagascar
Phase coloniale
– Introduction de diverses espèces en vue de remplacer les espèces autochtones de faible performance.
– Implantation des stations piscicoles.
Phase de l’indépendance jusqu’en 1979
– Activité piscicole presque non prioritaire ; activité en état de dormance : les stations piscicoles sont presque toutes en veilleuse.
De 1979 à 2003 : nouvel essor de la filière piscicole : Démarrage et successions des différents projets :
– Désengagement de l’Etat en manière de production d’alevins.
– Privatisation de la production d’alevins.
De 2003 jusqu’à ?
– Développement de la pisciculture commerciale plutôt tournée vers le marché .
ANALYSE DE L’ENVIRONNEMENT EXTERNE ET INTERNE
Cette analyse consiste à identifier l’ensemble des facteurs contextuels et structurels qui exercent une influence indirecte, favorable sur le secteur d’activité dans le but de faire sortir les opportunités et les menaces .
Aspects de l’environnement général (externe)
Environnement institutionnel
Les lois et règlement ont souvent des effets obérant sur les comptes d’exploitation des entreprises.
– Le foncier aquacole à Madagascar
Deux textes principaux traitent du sujet :
1) L’ordonnance n° 60 099 du 21 septembre 1960 règlementant le domaine public ensemble le décret d’application n°64 291 du 21 juillet 1964
2) L’ordonnance n°60.126 du 03 octobre 1960 fixant le régime de la chasse, de la pêche et de la protection de la faune à Madagascar ensemble le décret d’application n°61.094 du 16 février 1961 réglant les modes et conditions d’amodiation du droit de pêche dans les eaux du domaine de l’Etat.
L’ordonnance n°60.099 du 21 septembre 1960 prévoit :
En son article 22 : il peut encore être délivré dans la limite de 30 ans, soit aux administrations, soit à des sociétés ou à des particuliers des autorisations spéciales conférant le droit, moyennant redevance, de récolter les produits naturels du sol, extraire des matériaux, d’établir des prises d’eau sur les dépendances du domaine public, d’y exercer des droits de chasse et de pêche ;
Et en son article 24 : « …les concessions, permis, autorisations peuvent être accordés après conventions amiable ou procédure d’enchère »
La redevance révisable tous les 5 ans, pourra être stipulée, soit en nature, soit en espèces. Elle consiste en une somme fixée à forfait ou variable d’après un index économique fixé par décret ou en une participation aux bénéfices ou en une portion de fruits ou dans l’exécution d’un travail déterminé.
L’ordonnance n°60.126 du 03 octobre 1960 trait notamment du droit de pêche en son titre II
Article 25 : « Dans les eaux du domaine public de l’Etat, le droit de pêche appartient à l’Etat, et la pêche est libre sauf dans des cas précis »
Articles 26 : « Dans les étangs, bassins, réservoirs, fossés, canaux réalisés par les collectivités publiques, ou par des personnes physiques ou morales sur les terres du domaine de l’Etat, le droit de pêche appartient à celui qui les a réalisés ou à celui qui aura reçu son autorisation »
Article 28 : « Dans les réserves naturelles intégrales, parcs nationaux, réserves spéciales, stations forestières et piscicoles, la pêche est interdite »
Article 29 : « Le droit de pêche dans les eaux du domaine public ou privé de l’Etat peut faire l’objet d’amodiation à l’ l’amiable ou aux enchères publiques »
Article 30 : « La pêche qui présent le caractère d’une entreprise commerciale ou donne lieu à une activité commerciale permanent ne peut être pratiquée qu’après amodiation du droit de pêche »
L’amodiation est faite par autorisation spéciale à des particuliers, à des sociétés ou à des collectivités, moyennant redevances. Cette redevance est révisable tous les 5 ans et réglée soit en nature soit en espèces. Ensuite des dispositions des articles 25 et 26 de l’ordonnance n° 60.126 du 03 octobre 1960 et en application de l’ordonnance n°60.099 du 21 septembre 1960 réglementant le domaine public, ensemble le décret d’application n°64.291 du 22 juillet 1964, tous travaux d’aménagement du domaine public de nature à entraver sa libre utilisation, tels les étangs, les bassins, les réservoirs, les fossés, les canaux constituent des contraventions s’ils n’ont pas fait l’objet d’autorisation réglementaire.
|
Table des matières
INTRODUCTION
PARTIEI I : IDNTIFICATION DU PROJET
Chapitre I : PRESENTATION DU PROJET
Section 1 : La pisciculture : Réalité et Perspective et Revue historique de la filière
piscicole à Madagascar
Section 2 : Analyse de l’environnement externe et interne
Section 3 : Caractéristique du projet
Section 4 : Présentation de l’entreprise et du produit
Chapitre II : ETUDE DE MARCHE ET STRATEGIE MARKETING ADOPTEE
Section 1 : Le marché
Section 2 : Les stratégies marketing à adopter
PARTIE II : ETUDE DE FAISABILITE TECHNIQUE ET ORGANISATIONNELLE
Chapitre I : TECHNIQUE DE PRODUCTION
Section 1 : Processus de production
Section 2 : Les infrastructures nécessaires
Section 3 : Les moyens de production
Chapitre II : CAPACITE DE PRODUCTION
Section 1 : Aspect qualitatif et quantitatif
Section 2 : Capacité prévisionnelle de production
Chapitre III : L’ETUDE ORGANISATIONNELLE
Section 1 : Organigramme envisagé
Section 2 : Gestion du personnel
Section 3 : Organisation du travail et chronogramme des activités
PARTIE III : ETUDE DE FAISABILITE FINANCIERE ET EVALUATION DU PROJET
Chapitre I : ETUDE FINANCIERE DU PROJET
Section 1 : Evaluation des investissements du projet
Section 2 : Les comptes de gestion
Section 3 : Les états financiers prévisionnels
Section 4 : Détermination du seuil de rentabilité du projet et analyse financière par la méthode de ratios
Chapitre II : EVALUATION FINANCIERE DU PROJET
Section 1 : Evaluation financière du projet
Section 2 : Evaluation économique et social
Section 3 : Cadre logique
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES