LA PHYSIOLOGIE DIGESTIVE DES NOUVEAUX ANIMAUX DE COMPAGNIE
Sécrétions salivaires
La salive permet la formation du bol alimentaire et sa lubrification pour la déglutition. Son pH basique lui permet de neutraliser les acides organiques. La salive protège également vis-à-vis des bactéries grâce au lysozyme et à des anticorps. Chez le jeune, elle permet aussi la digestion des lipides grâce à sa lipase. Chez des omnivores tels que le rat, le porc et l’homme une amylase salivaire permet la digestion de l’amidon. La salive est sécrétée par des glandes salivaires comme les glandes salivaires zygomatiques ou parotides ou des cellules regroupées en glandes mineures. La salive peut être de type muqueux, séreux ou mixte. Les glandes salivaires zygomatiques sécrètent de la salive de type mixte, les glandes parotides de la salive de type séreux, les glandes mandibulaires de la salive de type mixte, les glandes sublinguales de la salive de type mixte et les glandes mineures de la salive de type muqueux. La sécrétion de salive est stimulée par le système parasympathique suite à différents stimuli : nourriture, odeurs, nausée ou encore un conditionnement. Elle est globalement inhibée par le système orthosympathique, sauf pour la salive muqueuse dont il stimule la sécrétion.
Absorption d’eau et de nutriments
Une absorption de l’eau a lieu tout au long des intestins. Au total, un bilan aqueux montre qu’environ 99% de l’eau sécrétée ou avalée est réabsorbée au niveau des intestins. Cette absorption a lieu pour 90% dans l’intestin grêle puis à nouveau à 90% au niveau du gros intestin. Les entérocytes sont des cellules spécialisées dans l’absorption des glucides, des lipides et des acides aminés. Sucres simples et acides aminés sont le plus souvent absorbés grâce à des mécanismes de transports couplés au transport passif du sodium contre leur gradient de concentration et rarement par diffusion. Ils passent ensuite par diffusion dans le système sanguin. Les lipides sont absorbés par diffusion pour la plupart. Les éléments les plus hydrosolubles comme les acides gras à courte chaîne passent dans le système sanguin où ils s’associent à l’albumine pour être véhiculés jusqu’aux cellules. Les éléments moins hydrosolubles sont réorganisés en lipoprotéines appelées chylomicrons qui passent dans les vaisseaux chylifères du système lymphatique.
Gros Intestin Il n’y a pas de caecum. Le côlon, composé du côlon ascendant, du côlon transverse et du côlon descendant, ne possède pas de villosité mais des glandes tubulaires constituées de cellules muqueuses. La microflore du côlon est très peu développée et de ce fait participe très peu au processus de digestion. Les troubles digestifs suite à une antibiothérapie orale sont donc rares. Des muscles longitudinaux et circulaires forment sa musculature. Des contractions basales de relativement faible amplitude et une unique contraction de grande amplitude précédant la défécation caractérisent sa motricité, qui est largement dépendante de la stimulation vagale, cholinergique et non cholinergique. La limite entre le côlon et le rectum est située à l’entrée du bassin. Entre les sphincters anaux internes et externes se trouvent les glandes anales du furet. Leurs conduits s’ouvrent à 4 et 8 heures à la jonction cutanéo-muqueuse. Elles n’ont pas de rôle dans la digestion. Leur production à l’odeur nauséabonde est déversée en cas d’émotions fortes, elle sert de signal d’alerte défensif.
Aspects pathologiques et pratiques
Le furet possède des capacités digestives limitées du fait d’un transit rapide et du faible rôle du côlon et de la salive. De nombreuses similitudes sont observées entre l’Homme et le furet concernant la digestion et les vomissements comme les prodromes ou la sensibilité aux ulcères. L’anatomie de l’appareil digestif du furet est assez proche de celle du chien et du chat à l’exception de la formule dentaire, de la faible longueur des intestins, du peu de distinction anatomique entre le jéjunum, l’iléon et le côlon, de l’absence de caecum et d’un côlon de petite taille. Vu la rapidité de la digestion du furet, un jeûne pré-anesthésique est déconseillé. Pour alimenter un furet, si l’on ne dispose pas d’aliments secs spécifiques pour furet, les aliments secs pour chatons ou éventuellement pour chats sont les plus adaptés. L’alimentation du furet doit être riche en lipides et protéines, pauvres en fibres et glucides. Les furets sont plus particulièrement sensibles aux entérites infectieuses à Coronavirus qui cause par exemple l’Entérite Cattharale Epizootique en élevage. Un furet domestique sera lui plus facilement touché par des affections gastriques dues à Helicobacter mustelae, une toxi-infection alimentaire, une obstruction ou des intolérances alimentaires en cas de changement alimentaires ou d’excès de fibres. Il faudra traiter les causes aussi bien que les conséquences de la diarrhée telles que fièvre ou déshydratation. Les parasites entrainant des désordres alimentaires sont assez rares.
Cavité buccale
La formule dentaire du lapin est 2 (I 2/1 ; C 0/0 ; Pm 3/2 ; M 3/3). L’examen de la cavité buccale est indispensable lors d’une consultation, avec un otoscope au besoin pour examiner les molaires et prémolaires (figure 13). En effet, les incisives du lapin croissent de façon continue car leur racines sont ouvertes, elles sont dites hypsodontes. Celles-ci doivent donc s’user en se frottant contre les dents antagonistes. Seule la face externe des incisives est recouverte d’émail, la face interne est moins dure. Les dents sont ainsi taillées en biseau. Si cette usure n’est pas correcte, la croissance démesurée est à l’origine de malocclusion ou de lésions de la langue ou de la joue. Les molaires et prémolaires ne sont hypsodontes que sur une de leur face : la face interne pour les dents maxillaires, la face externe pour les dents mandibulaires, l’autre face étant brachyodonte, c’est-à-dire que leurs racines sont fermées et qu’elles ne poussent pas de façon continue. Les dents sont de ce fait légèrement inclinées vers l’extérieur. Seule la première paire d’incisives supérieures bien développée et visible est fonctionnelle.
Les racines des incisives supérieures s’étendent vers les cavités nasales, à proximité du canal nasolacrymal ; celles des secondes prémolaires supérieures dans l’os lacrymal, celles des troisièmes prémolaires et des molaires supérieures sous l’orbite dans une structure osseuse délimitée par la bulle alvéolaire ; celles des prémolaires et molaires inférieures occupent la branche horizontale de la mandibule (figure 14). Une infection dentaire peut donc donner un abcès qui ne percera pas dans la cavité buccale mais ailleurs, ce qui rend l’examen de la cavité buccale indispensable lors d’une consultation pour un abcès de la face. La mandibule est naturellement plus étroite que le maxillaire : on parle d’anisognathisme physiologique. Au repos, l’occlusion dentaire n’est donc pas parfaite.
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Table des matières
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE : ASPECTS GÉNÉRAUX DE LA PHYSIOLOGIE DIGESTIVE DES NOUVEAUX ANIMAUX DE COMPAGNIE
1/ AU NIVEAU DE LA CAVITE BUCCALE
3/ AU NIVEAU DES INTESTINS
4/ APPORT DES GLANDES ANNEXES
4.1/ Sécrétion biliaire
4.2/ Sécrétions pancréatiques
5/ REGULATION
SECONDE PARTIE : FICHES PÉDAGOGIQUES MAMMIFÈRES
1/ LE FURET
1.1/ Classification
1.2/ Régime alimentaire
1.3/ Cavité buccale
1.4/ OEsophage
2/ LE LAPIN
2.1/ Classification
2.2/ Régime alimentaire
2.3/ Cavité buccale
2.4/ OEsophage
3/ LE COBAYE
3.1/ Classification
3.2/ Régime alimentaire
3.3/ Cavité buccale
3.4/ OEsophage
4/ LE RAT
4.1/ Classification
4.2/ Régime alimentaire
4.3/ Cavité buccale
4.4/ OEsophage
5/ LA SOURIS
5.1/ Classification
5.2/ Régime alimentaire
5.3/ Cavité buccale
5.4/ OEsophage
5.5/ Estomac
6/ LA GERBILLE
6.1/ Classification
6.2/ Régime alimentaire
6.3/ Cavité buccale
6.4/ OEsophage
7/ L’ÉCUREUIL DE CORÉE
7.1/ Classification
7.2/ Régime alimentaire
7.3/ Cavité buccale
7.4/ OEsophage
8/ LE CHIEN DE PRAIRIE
8.1/ Classification
8.2/ Régime alimentaire
8.3/ Cavité buccale
8.4/ OEsophage
9/ LE CHINCHILLA
9.1/ Classification
9.2/ Régime alimentaire
9.3/ Cavité buccale
9.4/ OEsophage et estomac
10/ LES HAMSTERS
10.1/ Classification
10.2/ Régime alimentaire
10.3/ Cavité buccale
REPTILES
11/ LES SERPENTS
11.1/ Classification
11.2/ Régime alimentaire
11.3/ Cavité buccale
11.4/ OEsophage
12/ LES GECKOS
13/ LES IGUANES
14/ LES CAMÉLÉONS
15/ LES TORTUES
OISEAUX
16/ LES PERROQUETS ET PERRUCHES
17/ LES COLOMBIDÉS
18/ LES SERINS OU CANARIS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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