LA PHÉNOLOGIE PRINTANIÈRE DE L’AVIFAUNE

LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES

Situation globale La température de surface moyenne globale a augmenté de 0,74 degré Celsius durant le siècle dernier (GIEC 2007). Le réchauffement observé est plus prononcé dans le Nord et sur les continents comparativement aux océans (GIEC 2007). Il est aussi montré que le régime de précipitations est affecté par le réchauffement, notamment par l’augmentation de la quantité de précipitations totales dans l’est de l’Amérique du Nord (GIEC 2007). La superficie moyenne couverte de neige de l’ hémisphère nord a diminué de 10 % et la tendance s’accentuera au cours du siècle (GIEC 2007). De plus, le réchauffement actuel affecte le niveau moyen des océans, celui-ci ayant augmenté de 3.1 mm par année pour l’intervalle 1993-2003 (GIEC 2007). Enfin, les changements climatiques ont amené une augmentation de la fréquence et de l’intensité des événements climatiques extrêmes, telsque les cyclones, les épisodes de pluie diluvienne et les vagues de chaleur (GIEC 2007).
Situation au Québec Les changements climatiques globaux ont été observés à l’échelle régionale au Québec (Fig. 1). Yagouti et al. (2008) ont montré que le Québec méridional a connu un réchauffement de la température moyenne annuelle. L’intensité du réchauffement est de l’ordre de 1,2 oC d’augmentation entre 1960 et 2003. Des résultats similaires ont aussi été trouvés par Casajus et Logan (2010), alors que le réchauffement observé pour le Québec est de 1.26 oC entre 1961 et 2005 . Les précipitations au Québec ont aussi subi des modifications (Yagouti et al. 2008, Casajus et Logan 2010). Casajus et Logan (2010) ont montré que les précipitations ont augmenté de 18.4 mm/décennie entre 1961 et 2005. Zhang et al. (2000) ont, quant à eux, estimé que la quantité totale de précipitations avait augmenté de 5 à 35 % pour la période allant de 1900 à 1998. Durant la même période, la proportion de précipitations nivales par rapport aux précipitations totales a diminué (Zhang et al. 2000). Enfin, l’étude des extrêmes climatiques ne démontre aucun changement notable (Zhang et al. 2000).

Végétaux

   Des changements ont été observés dans la phénologie printanière des végétaux (Walther et al. 2002, Parmesan et Yohe 2003). En Amérique du Nord, on note un avancement du déboulTement des bourgeons et de la floraison entre 1,2 et 2,0 jours par décennie pour les derniers 35 à 65 ans (Walther et al. 2002). De plus, on constate une augmentation de la longueur de la période de croissance annuelle des végétaux (Menzel et Fabian 1999). Des changements sont aussi notés dans la répartition des espèces (Parmesan et Yohe 2003). Parce que le réchauffement actuel est récent et que le pouvoir de dispersion général des plantes est faible, on a jugé que l’assemblage et les aires de répartition des espèces n’ont pas connu de charigement drastique au Québec (Bourque et Simonet 2007). Toutefois, les travaux en cours du groupe de recherche CC-Bio montrent qu’il y a déjà des changements de répartition et d’ abondance parmi des espèces végétales du Québec (Boisvert-March 2010) (voir Berteaux et al. (2010) pour une description exhaustive du Projet CC Bio). À l’échelle écosystémique, les changements climatiques ont entraîné une augmentation de la productivité primaire nette de 6,6 % entre 1982 et 1999 entre le 47,5ème et le 90ème degré de latitude nord (Nemani et al. 2003). Les changements climatiques peuvent aussi avoir eu un effet sur le régime des perturbations naturelles des écosystèmes nordiques. Bien que les modélisations prédictives des feux de forêt suggèrent, avec controverse, une augmentation des occurrences (Wotton et Flannigan 1993, Flannigan et al. 2001 ,2003, Bergeron et al. 2004) la tendance actuelle montre une diminution de l’impact des feux de forêt au Québec (Bergeron et al. 2006). L’impact historique des changements climatiques sur la fréquence et l’intensité des épidémies d’insectes est peu documenté dans la littérature (voir Bourque et Simonet (2007) pour une revue). Pour l’échelle de temps pertinente à cette étude, soit environ quarante ans, aucun changement notable n’ est considéré pour ce type de peliurbation naturelle.

Les conséquences morphologiques

   Les changements climatiques auraient aussi eu des répercussions sur le phénotype des oiseaux. Quoique peu de littérature existe sur le sujet, la plupart des articles se rapportent aux règles biogéographiques de Bergmann et d’Allen. La première veut que les espèces ou individus de climat plus froid, donc plus haut en altitude et en latitude, présentent une masse corporelle plus importante. La seconde règle veut que les espèces qui vivent en climat froid présentent des membres et protubérances corporelles plus petites dans une optique de thermorégulation. Le réchauffement climatique devrait alors servir de contexte à une diminution de la masse corporelle et à l’augmentation de la longueur des ailes. Y omTov (2001), Ashton (2002), Guillemain et al. (2005), Yom-Tov et al. (2006), Teplitsky et al. (2008) et Van Buskirk et al. (2010) ont effectivement observé une diminution de la masse corporelle qui concorde avec les prédictions en lien avec les changements climatiques. De même manière, Guillemain et al. (2005), Yom-Tov et al. (2006), Monahan 2008) ont décelé une augmentation de la longueur des ailes, bien que cette tendance soit moins claire (Van Buskirk et al. 2010). Même si toutes ces études relient les changements morphologiques aux changements climatiques, quelques biais potentiels sont à considérer. Premièrement, ces approches sont corrélatives, avec toutes les limites qu’il leur incombe (Berteaux et al. 2006). Deuxièmement, elles ne prennent pas en compte d’autres facteurs pouvant causer les mêmes pressions de sélection, notamment les changements d’utilisation du territoire et du paysage (Desrochers 2010). Enfin, bien que plusieurs changements morphologiques observés aient été attribués à la plasticité phénotypique des espèces (Przybylo et al. 2000, Teplitsky et al. 2008, Van Buskirk et al. 2010), les changements climatiques récents constituent une pression de sélection tangible et observable chez les oiseaux, provoquant chez eux des changements génétiques et microévolutifs (Karell et al. 2011).

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Table des matières

REMERCIEMENTS
AVANT-PROPOS
RÉSUMÉ
ABSTRACT
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
INTRODUCTION GÉNÉRALE
LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES
Situation globale
Situation au Québec
IMPLICATIONS BIOLOGIQUES: UN SURVOL
Végétaux
Animaux
LES EFFETS DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES SUR LES OISEAUX
Les conséquences biogéographiques
Les conséquences morphologiques
Les conséquences phénologiques
PERTINENCE DE L’ÉTUDE
OBJECTIFS DE L’ÉTUDE
CHAPITRE 1 PATRONS DANS LES CHANGEMENTS PHENOLOGIQUES PRINTANIERS CHEZ LES OISEAUX DU QUEBEC 
RESUME EN FRANÇAIS DU PREMIER ARTICLE
Abstract
Introduction
Material and Methods
Results
Discussion
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE 1

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