La pertinence de la renovation du systeme d’evacuation d’eaux

La vétusté du système d’évacuation d’eaux

La ville de Mahajanga est dotée d’infrastructures d’évacuation d’eaux importantes, construites à l’époque coloniale et pendant les années 60. Ces infrastructures se voient encore nettement dans les quartiers structurés en l’occurrence Mahajanga Be, Tsaramandroso Ambany, Ambovoalanana, Manga et Ambalavola. Ce sont les premiers quartiers conçus pour être habités par la majorité de la population à l’époque coloniale. C’était le système de canaux d’évacuation qui avait été adopté, c’est l’ancien système, très différent du nouveau système d’évacuation qui a d’autres caractéristiques. Les canaux d’évacuation de l’ancien système se rencontrent le long des ruelles et en majorité le long des rues principales dans les quartiers. Ils étaient couverts, et quelques tronçons sont encore marqués par cette ancienne couverture, en grande partie du côté de la chaussée.

Un système d’évacuation sous terrain, formé de grands égouts de 1,5 mètres de profondeur et 1,20 mètres d’ouverture, longent les avenues du 14 Octobre allant de l’Hotel de ville à Analakely et l’Avenue de Mahabibo partant de l’Hotel de ville vers les 4 chemins avant la Cathédrale Catholique. Ces canaux d’évacuation et ces égouts sont actuellement vétustes. Des parois abîmées, en majeure partie du côté chaussée la plus fréquentée, marquent le vieillissement de ces infrastructures. Par ailleurs, on remarque l’apparition des armatures et la disparition des couvertures de ce qui fonctionne encore.

En général, ces infrastructures fonctionnent toujours malgré quelques parties détruites, des parois et des couvertures cassées. Nous avons constaté dans le quartier de Marovato Abattoir et dans d’autres aussi des canaux d’évacuation qui ont disparu sur plusieurs mètres, ou sont enfouis. Par ailleurs, certains canaux encore visibles sont remplis de boues déjà sédimentées au fond. D’autres sont bouchés ou ont des couvertures cassées. On peut dire qu’il ne s’agit plus que de vestiges d’anciennes infrastructures qui ont fonctionné durant des dizaines d’années. Nos entretiens avec les Responsables de la Commune Urbaine de Mahajanga nous ont permis de savoir que tous les canaux mesurant plus de 80 centimètres de profondeur et 1,20 mètres d’ouverture ont été tous couverts autrefois. En tout, ces infrastructures de l’ « ancien système » ont une longueur de 20 kilomètres dans toute la ville de Mahajanga. Les canaux d’évacuation de dimension moyenne, soit 0,80 m de profondeur et 1 mètre d’ouverture, les plus fréquemment rencontrés dans les quartiers sont estimés fonctionnels à 60%, malgré leur défectuosité. Celle-ci est la même dans tout le système : des parois détruites, des tronçons sans couverture, fond rempli jusqu’à 60 à 80%. A Mahajanga Be , on rencontre même des parois latérales tombées à l’intérieur du canal . Malgré leur vétusté, des canaux d’évacuation de cet ancien système restent toujours fonctionnels dans certains quartiers comme Ambalavola, Tsaramandroso Ambany et une grande partie de Mahajanga be. Leur efficacité est améliorée considérablement après les travaux de réhabilitation. La réhabilitation consiste à créer des ouvertures avoisinant tous les 50 mètres. Ces ouvertures servent à la fois d’aires d’aération pour le curage, de suivi du fonctionnement du canal et des lieux d’entretien. Il faut toutefois souligner que 40% de ces canaux ne sont plus fonctionnels car ils sont, soit totalement détruits, soit enfouis en dessous des constructions. Le cas du quartier d’ Ambovoalanana illustre bien cette situation. En effet, dans ce dernier, une grande partie des lignes de canal d’évacuation se trouvent enfouis en dessous des constructions en dur. Cette situation s’étendait sur deux lignes mesurant chacune 350 mètres linéaires.

Toutes les buses de cet ancien système ont cessé d’être fonctionnelles. Elles sont soit bouchées, soit cassées . La principale cause de cette situation est l’inexistence d’entretien depuis plusieurs années. Ainsi, les dépôts se sont accumulés à l’intérieur et ont fini par boucher le système d’évacuation .

Les difficultés d’entretien

Le curage des canaux, généralement couverts, est la forme principale de l’entretien pour cet ancien système. Pour le réaliser, il faut d’abord enlever la couverture le long des canaux. Or avec les dalles de couverture pèsent entre 150 et 250 kilos avec 70 cm de largeur et de 15 cm d’épaisseur. Cette dimension varie selon le type de couverture. Ainsi, pour effectuer les travaux, il faut au moins une équipe de cinq hommes pour soulever les dalles de couverture, curer, remettre les dalles en place et transporter les boues de curage. Ce processus exige du temps, des moyens matériels et humains adéquats. Curer, c’est enlever les boues, les objets pouvant gêner l’écoulement. Les déchets proviennent des ménages, des marchés et même de la rue. Déversés dans le système d’évacuation, ils bouchent progressivement les canaux. Or, ceux-ci doivent être propres pour permettre l’écoulement. En outre, normalement, ce sont la pelle, la bêche et le râteau qui sont les matériels utilisés pour le curage. Lorsqu’il est difficile pour les manœuvres de soulever les dalles de couverture, ils utilisent des fers ronds pour curer le canal. Le curage se fait alors de manière horizontale. Cette technique de curage demande beaucoup plus de temps que le curage habituel. De toute façon, le curage est capital pour le fonctionnement d’un canal et il doit être effectué fréquemment pour que les boues ne se sédimentent pas.

Comme Mahajanga a un sol sableux et en plus les routes et ruelles ne sont pas goudronnées, il est très difficile d’empêcher les dépôts de sables dans canaux d’évacuation. Enfin, il est important de signaler que la technique d’entretien, en particulier le curage, dépend de la forme, de la dimension et du type du système d’évacuation Le curage d’une buse est différent de celui d’un canal en matière de technique et d’outil utilisé. Elle varie aussi selon la saison parce que les déchets sont plus importants pendant la saison de pluie. Cet ancien système d’évacuation d’eaux a quatre formes: les canaux d’évacuation à fond plat, les buses, les dalots puis quatrièmement et les grands égouts.

Les canaux d’évacuation couverts à fond plat

La dimension de ces canaux est très variable. Elle varie d’un quartier à l’autre et même le long d’une ligne. C’est le cas à la Cité Tsaramandroso et dans le quartier d’ Ambovoalanana. Mais, ce sont les canaux d’évacuation de 70 centimètres d’ouverture et de 80 centimètres de profondeur ou de 50 centimètres d’ouverture et de 60 centimètres de profondeur qui sont les plus fréquents. Mais il existe des canaux d’évacuation plus larges et plus profonds le long de l’avenue Général de Gaulle, de l’Avenue des Comores et de l’Avenue de Mahabibo. Ils sont couverts, et en plus ils sont à fond plat qui favorise l’accumulation de sables. Comme l’entretien est inexistant, les sables et les boues constituent de couches épaisses de plus de 70cm. Une telle situation rend le curage impossible car elle demande l’utilisation de matériels spécifiques.

Les buses

La buse est un système d’évacuation de forme circulaire, donc totalement couvert. En général elle est en béton et rarement en béton armé. Pour évacuer les eaux, les buses de 40, 50 ou de 60 cm de diamètre sont les plus utilisées. La buse est utilisée surtout pour le branchement vers un canal principal. Souvent, elle reçoit les eaux usées venant des cuisines, des lavoirs, des douches et du puisard des toilettes. C’est la buse de 30 qui est habituellement utilisée pour ce branchement individuel. Selon la norme technique concernant l’utilisation de buse, un regard doit être construit à une distance maximum de 6 mètres. Le regard est une aire de stockage de déchet pouvant boucher la buse. Ce regard doit être curé régulièrement. Une fois que cet entretien est effectué, la buse peut durer longtemps. Ce système de buse existe surtout dans le quartier de Mahajanga Be. Les buses fonctionnelles qui ont été recensées ne représentent plus que moins de la moitié de celles qui avaient été construites. A l’exception de ces buses ordinaires, une ligne de grande buse de 1,40 mètres de diamètre traverse le quartier de Fiofio, sur une longueur de 285 mètres. Celle-ci recueille les eaux usées de Manjarisoa et les rejette dans le vallon de Metzinger. Des constructions de maisons existent maintenant en amont de cette buse, ce qui complique énormément son entretien. De plus, aucune aire d’aération n’existe sur les 285 mètres, des latrines sont directement branchées dans cette buse, et de ce fait, la situation est catastrophique.

Les dalots 

Les dalots font partie d’un système couvert et sont plus longs que le canal habituel. Leur profondeur varie en fonction de fil d’eau se trouvant sous les passages ; ils sont roulables Les dalots sont actuellement bouchés en aval et en amont, comme on le constate à Mangarivotra et à Mahajanga Be. Après débouchage, ils sont intacts ou tout au moins en bon état. Un dalot est difficile à curer parce que sa profondeur ne permet pas aux ouvriers de s’y tenir débout, ce qui complique le dégagement des boues et des branches qui bloquent l’écoulement des eaux. Cette situation s’aggrave lorsque la pente insuffisante ne permet pas l’auto curage.

Les grands égouts

L’égout désigne l’ensemble de tout le système d’évacuation d’eau. L’égout sert à évacuer les eaux usées des ménages, des usines et à intercepter les eaux de pluie. Nous parlons, ici, d’un système de dimension beaucoup plus importante comparé à celui habituel. C’est aussi un système couvert et souvent souterrain. Il fonctionne bien actuellement après le curage et la réhabilitation de l’année 2000. C’est le cas des égouts qui longent l’Avenue du 14 octobre, allant de l’Hotel de ville, passent par le stationnement des Taxis-brousse et débouchent sur la mer. C’est un grand égout de 900 mètres de longueur, avec des ouvertures de 1 m2 tous les 50 mètres. Ces ouvertures servent à la fois de lieux d’accès pour le curage et de bouches d’aération. Malgré certaines défectuosités observées sur les bordures de ces ouvertures et l’existence des bouchons en amont, cet égout fonctionne encore. Son curage demande une technique appropriée. L’ouvrier doit y descendre et évacuer les boues de curage par les ouvertures. Ce sont des tâches qui ne sont pas aisées et qui comportent même des risques car l’aération peut être insuffisante. Cette difficulté de curage est l’un des problèmes principaux de cet ancien système.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

 INTRODUCTION
1ère PARTIE LA PERTINENCE DE LA RENOVATION DU SYSTEME D’EVACUATION D’EAUX
CHAPITRE I L’ANCIEN SYSTEME D’EVACUATION D’EAUX : PARTIELLEMENT DETRUIT MAIS ENCORE FONCTIONNEL
1.La vétusté du système d’évacuation d’eaux
PHOTO N°1
2.Les difficultés d’entretien
a.Les canaux d’évacuation couverts à fond plat
Photo N°4 : Quartier d’Ambalavola : Un Canal d’évacuation après curage
b.Les buses
c.Les dalots
d.Les grands égouts
3.Les problèmes principaux de l’ancien système
a.Problème de plan de recollement
b.Le problème du système à fond plat
c.Une capacité insuffisante face à la croissance urbaine
CHAPITRE II LA RENOVATION ACTUELLE : UNE REPONSE ADAPTEE A LA SITUATION ?
1.Les critères socio-géographiques : base du choix des quartiers d’intervention
a.Intervention dans les zones basses
Photo N°5 Ambalavola après la pluie
PHOTO N°6 MAHABIBOKELY
EAUX USÉES DANS UN PUISARD EN TERRE, ET EAUX USÉES STAGNANTES DANS LA RUELLE
b.Considération des quartiers dynamiques
2.Le nouveau système d’évacuation des eaux
3.Ralentissement de la dégradation du terrain naturel
Le nouveau système d’évacuation d’eaux ou caniveau type GTZ
a.Le système à ciel ouvert : facile à entretenir
b.Système d’évacuation adapté à la nature du sol
c.Système d’évacuation conçu en fonction de chaque situation des lieux
CHAPITTRE III L’AMENAGEMENT REUSSI DU VALLON DE METZINGER
1)Vallon de Metzinger : l’exutoire des eaux usées de la Ville
2)Le Vallon de Metzinger : site des quartiers défavorisés de la ville
3)Les impacts socio-géographiques de l’aménagement du Vallon de Metzinger
a.Un changement morphologique de la zone basse grâce à l’Aménagement du grand canal collecteur
b.La disparition, ou tout au moins la diminution des épidémies
2ème partie LES DIFFERENTES FACETTES DES CHANGEMENTS INDUITS PAR LE NOUVEAU SYSTEME D’EVACUATION D’EAUX
CHAPITRE IV LE CHANGEMENT MORPHOLOGIQUE DES DIFFERENTS QUARTIERS DE LA VILLE
1)Implication du système d’évacuation dans le plan de développement des quartiers
2)Les changements positifs de la structure des quartiers
a.L’ouverture des ruelles
b.Disparition des flaques d’eau
3)Les changements morphologiques de la ville
a.Rapprochement des quartiers de la zone basse
b.Aménagement des bassins de rétention et plantation des plantes anti-érosives aux abords des canaux
c.Accroissement rapide des constructions dans la zone basse
CHAPITRE V LA REORGANISATION SOCIALE ET LE CHANGEMENT COMPORTEMENTAL DE LA POPULATION
1.Une population socialement organisée
a.Un aménagement de quartier sollicité par la population concernée
b.Des créations et des formalisations des associations de quartier
c.Promotion de la mobilisation féminine
2.Comportement d’appropriation et la pérennisation des infrastructures
3.Tournant appréciable pour le changement de comportement de la population
a.Apparition d’une attitude vigilante envers les voisins
b. Changement vis-à-vis de la maîtrise des eaux usées et des ordures ménagères
c.Création d’attitude émulative
CHAPITRE VI VOLONTE DE CHANGEMENT ET LIMITE AU NIVEAU DE LA MUNICIPALITE
1.Priorisation des quartiers d’intervention : Critères convaincants
a.Mobilisation des quartiers cibles
b.Conception et approbation des propositions d’aménagement des quartiers
2.Mise en place d’une structure de pérennisation
3.Insuffisance de la notoriété municipale et insuffisance des moyens nécessaires pour l’entretien des infrastructures d’évacuation
a.Insuffisance de la notoriété municipale
b.Insuffisance des moyens d’entretien
c.Zone non constructible mal maîtrisée
d.Le comportement négligeant de la population
CONCLUSION

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *