En une cinquante d’années la France a connu une véritable révolution au niveau de sa population urbaine. En effet les Français vivent majoritairement dans les villes ou dans leurs périphéries avec une possibilité d’accession à la propriété facilitée.
Une tendance bousculée par l’Histoire
Si le processus d’urbanisation en France fut long et douloureux jusque dans les années 30, il a pris son essor à la fin de la seconde guerre mondiale avec l’afflux des migrants internes et externes vers les villes. Cette augmentation de population dans les pôles urbains a impliqué une extension des banlieues et de la périurbanisation ce qui a entraîné une absorption des petites agglomérations par les plus importantes pour arriver à des aires urbaines toujours plus importantes. Cette urbanisation s’est aussi accompagnée d’un changement radical des conditions de logement des ménages. Le parc de maisons individuelles a explosé: en 1946, seulement la moitié des Français vivaient dans une maison individuelle et le plus souvent située dans les campagnes et les petites villes; dorénavant c’est 60 à 70 % qui habitent une maison correspondant à un pavillon à proximité des grands centres urbains. Au début des années 50, afin de faciliter l’accession à la propriété des ménages, le gouvernement français a mis à la disposition des plus modestes le système de crédit. Grâce à cette évolution, ils n’obtiennent plus un bien immobilier par héritage ou par épargne mais au cours de leur vie active. En contre-partie, 18 agglomérations françaises parmi les plus importantes voient leur superficie urbanisée multipliée par 2,3 entre 1954 et 1990 tout en ayant une densité qui diminue. Le prêt à taux zéro a permis de financer 75% des maisons individuelles en 1998 principalement situées dans le périurbain.
La périurbanisation aujourd’hui
Mi-ville, mi-campagne le périurbain est considéré comme un tiers espace. Celui-ci ne se rattachant ni d’un côté ni de l’autre continue à profiter de ce statut privilégié. Toute une génération a d’ors et déjà décidé qu’elle résiderait dans des espaces incontestablement urbains par leur fonctionnalité, mais non moins incontestablement ruraux dans leur environnement, leur densité, et pour une part variable leur héritage culturel. Qualifié parfois de révolution tranquille ce phénomène touche tout le territoire à des échelles plus ou moins grandes. Mais le périurbain présente cette spécificité d’être insaisissable puisque non borné et non limité par des critères objectifs. C’est pourquoi l’INSEE s’attarde depuis 1990 à classer unités urbaines et aires urbaines:
-Unités urbaines:
La notion repose sur la continuité de l’habitat. Est considéré comme telle un ensemble d’une ou plusieurs communes présentant une continuité du tissu bâti (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2000 habitants. Les communes rurales sont celles qui n’appartiennent pas à une unité urbaine. Lorsqu’une unité urbaine comprend plus d’une commune on parle aussi d’agglomération.
-Aires urbaines:
Dans le zonage en aires urbaines, les unités urbaines ne sont pas dissociées. Toutes les communes qui les forment sont affectées en bloc à une même aire.
• Pôle urbain: unité urbaine offrant 5000 emplois ou plus.
• Aire urbaine: ensemble de communes d’un seul tenant et sans enclave, constitué par un pôle urbain, et par des communes rurales ou unités urbaines (couronne périurbaine) dont au moins 40% de la population résidente ayant un emploi travaille dans le pôle ou dans les communes attirées par celui-ci.
• Couronne périurbaine (d’un pôle urbain): ensemble des communes de l’aire urbaine à l’exclusion de son pôle urbain.
Certaines unités urbaines dépassant le seuil de 5000 emplois sont sous la dépendance économique d’une unité urbaine plus importante: plus de 40% de leur population active résidente travaille dans le pôle ou dans les communes attirées par celui-ci. Ces unités urbaines sont alors incluses dans la couronne périurbaine du pôle sous l’influence duquel elles se trouvent. La tendance générale est à l’extension progressive des aires urbaines due principalement au desserrement urbain ou flux migratoire centrifuge, puis à l’excès migratoire en provenance des autres parties du territoire national (ou de l’étranger) et enfin assez souvent à l’excédent des naissances sur les décès, lui même en partie dû à la caractéristique du flux migratoire centrifuge (population en âge de procréer). Attention car ce phénomène signifie aussi pour d’autres aires un déclin démographique, synonyme de disparition d’emplois occupés dans ces communes.
Sur ces cartes on distingue qu’entre 1968 et 1999 l’aire urbaine de Paris a absorbé toutes ses voisines dans un rayon de 60 km. On remarque également que les aires d’Ussel, de Sarlat la Canéda ou bien celle de Pithivier n’existaient pas en tant qu’aire urbaine en 1968.
Les aspirations de cette nouvelle population
Selon un sondage de 1999, 70% des Français souhaitaient vivre soit dans une commune rurale, soit dans une ville moyenne de province. Cela signifie qu’ils n’étaient pas satisfait du lieu dans lequel ils résidaient et que ce qui leur paraissaient moderne pour vivre ne se trouvait pas en ville.
Une population hétéroclite
Les Français qui achètent dans ces zones sont aussi bien des cadres que des gens de la classe moyenne. On trouve des retraités ou des gens proche de la retraite qui recherchent du plein pied quasiment introuvable en centre-ville et des jeunes couples avec enfants qui accèdent pour la première fois à la propriété avec un logement adapté par sa taille et ses commodités à la vie familiale. Tout ceci aboutit à un paysage pavillonnaire où chaque maison ressemble par bien des points à sa voisine et où on peut aussi trouver de grandes habitations sur d’immenses terrains.
Un espace à proximité de la ville
Ces ménages ont tous le désir de trouver un cadre de vie de qualité où la nature se trouve sur leurs paliers ou derrière leurs fenêtres. Le mérite de l’espace périurbain tient au fait qu’il assure un accès à l’ensemble des aménités urbaines à bonne distance sans les nuisances de la ville ou de ce qu’ils considèrent comme telles: sa trop grande densité, une certaine promiscuité, son encombrement, son incommodité…
Cet éloignement des villes fut facilité par l’amélioration des dessertes routières et autoroutières autour des agglomérations. La Haute-Vienne s’est d’ailleurs pourvue d’un réseau routier dense et rapide ce qui permet un accès aux communes de première et deuxième couronne en un temps relativement court par rapport à la distance parcourue. Sur le plan psychologique les gens essayent de rester en moyenne dans un rayon d’une vingtaine de minutes entre leurs habitations et le centre-ville le plus proche.
Un foncier accessible
D’autre part l’offre périurbaine en terrains constructibles apparaît plus alléchante tant le nombre est important et le prix attractif. Il est communément admis qu’une maison individuelle en zone périurbaine est moins chère à l’achat, les prix d’acquisition de terrain dépendant de l’éloignement par rapport à la ville. C’est pourquoi on voit se dessiner une deuxième, voire une troisième couronne qui se situent dans des secteurs plus abordables.
Conséquences de la périurbanisation
Si sur le papier le fait de venir s’installer dans les campagnes limitrophes des villes paraît idyllique la réalité l’est beaucoup moins.
Des terrains de plus en plus chers
En effet l’arrivée massive de nouveaux habitants implique en majorité la construction de maisons neuves et par conséquent la consommation d’espace. Aujourd’hui près de 45% des surfaces agricoles françaises se situent dans l’espace périurbain, ce qui suscite des conflits d’usage, ainsi que de fortes tensions sur le prix du foncier agricole. La pression de la demande due à la pénurie de terrains à bâtir entraîne une augmentation des valeurs vénales des terres agricoles.
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Table des matières
Introduction
1ère partie: La Périurbanisation en France
1) Une tendance bousculée par l’Histoire
2) La périurbanisation aujourd’hui
3) Les aspirations de cette nouvelle population
4) Conséquences de la périurbanisation
2ème partie: La position stratégique de la maison de santé pluridisciplinaire à Veyrac
1) Présentation de Veyrac
2) Accessibilité aux soins
3ème Partie: Création de la maison pluridisciplinaire de santé veyracoise
1) Le presbytère: description et état des lieux
2) L’aménagement de l’ancien presbytère
3) Le fonctionnement de la maison de santé pluridisciplinaire
Conclusion
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