La période de la gestion administrée du commerce extérieur
La période de la gestion administrée du commerce extérieur :
Dès le lendemain de son l’indépendance, l’Algérie a opté pour un système économique de type soviétique, basé sur le mode socialiste prenant la propriété étatique de tous les secteurs de l’économie ; ainsi l’économie algérienne pendant presque trois décennies, été régit par un système de gestion centralisé se basant sur l’exécution de différents plans de développement. Des 1963, des procédures de contrôle ont été instituées pour tenter d’encadrer les échanges extérieurs, à travers la mise en place du control des échanges, l’établissement d’un tarif douanier et d’un cadre contingentaire sur les importations de certains produits Le problème d’encadrement du commerce extérieur s’est aussi traduit, durant cette première période, par la création de groupement professionnel d’achat(GPA) pour organiser l’importation privée auquel étaient associé des représentants de l’état. Le contrôle de l’état ainsi institué restera toutefois limité et le secteur privé conservera durant cette période, une place prépondérante dans les échanges extérieurs. A la fin des années 70, le lancement des deux plans de développement et la gestion administrée du commerce extérieur a commencé progressivement à s’organiser pour aboutir en1978 à la loi 78-02 relative au monopole de l’état sur le commerce extérieur. Cette loi a consacré la nationalisation du commerce extérieur, système qui a perduré pendant plus d’une quinzaine d’années, elle stipule :
Le recours aux intermédiaires est interdit dans le commerce extérieur ; Il est interdit aux ressortissants algériens d’interagir dans la préparation, la négociation ou l’exécution de contrat de commerce international.
II- La période de réformes du commerce extérieur2 : Depuis 1987, un profond mouvement de reformes est engagé en Algérie, qui marque le début d’une nouvelle transition vers une société algérienne productive, démocratique et bien ancrée dans toutes ses valeurs historique , bien entendu cette transition, comme toute processus de changement de système, est marqué par l’instabilité et l’incertitude. Au plan économique il s’agit en particulier de rompre avec le système monopoliste, et d’organiser le passage à une économie de marché associant la liberté des agents économiques privés et l’action de l’état en faveur de la solidarité nationale et de la justice sociale dans ce mouvement une place essentielle revient à la réforme du commerce extérieur dont on a vu qu’il se trouve dans une situation particulièrement critique sous l’effet conjugué de l’économie administrées et de l’économie parallèle. La réorganisation du commerce extérieur, tel que précisée dans le programme de réformes Algérien, vise principalement la constitution d’un marché libre, interne et externe, lieu de sanction de l’activité économique et d’allocation des ressources pour cela le programme envisage différentes action :
La suppression du monopole d’activité est réalisée dès octobre 1988, mais dans les faits l’émergence d’une véritable concurrence prend du temps et la libéralisation des prix se traduit par un relâchement de l’inflation qui rend cette évolution encore plus difficile, cette inflation a été passé de 6% en 1988 à 30% en 1991. Les limites financières rendent cette action encore plus difficile car l’absence d’un accroissement significatif de l’offre, le marché parallèle accroit l’inflation réelle. Le poids de cette évolution ne devant pas être supporté par les catégories sociales les plus démunies. Pour que la libéralisation des prix et la démonopolisation puissent jouer un rôle actif sur le marché, diverses mesures sont prises :
Mettre fin à excès des liquidités alimentant le marché parallèle ; Maitriser l’inflation et redonner une valeur réelle à la monnaie nationale, dans ce sens une importante loi relative à la monnaie et au crédit est adoptée en 1990, elle marque une rupture radicale avec le système précédent et donne un cadre légale à l’organisation de l’indépendance de la banque centrale d’Algérie, et à la réhabilitation des fonctions bancaires, au désengagement du trésor public du financement des entreprises et au développement des marchés monétaires et financiers.
Le déficit budgétaire retrouve une situation excédentaire en 1990 et 1991, et le trésor public réduit son financement aux entreprises publiques dès 1989 et l’intervient plus en 1990 ainsi que les taux d’intérêt sont libérés, le recours aux crédits à court terme est pénalisé au plan interne et externe et la convertibilité du Dinar est prévue pour 1993. En 1990 les concessionnaires étrangers sont admis sur le marché algérien, et en 1991 les entreprises sont libres de commercer avec l’étranger et les devises sont demandées auprès des banques commerciales non auprès de l’administration bien sur sous réserve de respecter les conditions de ces banques. Durant cette période, le commerce extérieur algérien enregistre un succès puisque la balance commerciale devient positive en 1990et 1991 et les importations des biens d’équipement et d’autres biens intermédiaires augmentent parallèlement à une baisse des importations alimentaires. Néanmoins les exportations d’hydrocarbures sont toujours la principale source des recettes en devises. A partir de 1997,après avoir ouvert de façon unilatérale son commerce extérieur, l’Algérie enclenche un processus de renégociation des conditions d’ouverture de son marché et de son insertion au marché mondial dans un contexte marqué par l’ouverture des discussions avec l’UE et L’OMC, et le réaménagement en 2002 du tarif douanier avec l’abaissement et la s’simplification des droits de douanes ainsi que l’approfondissement du processus de démonopolisation des activités notamment la libéralisation des secteurs des télécommunications, des transports, de l’énergie et des mines.
L’impact des hydrocarbures sur la position externe :
La balance commerciale a enregistré, jusqu’en 1973, un déficit. Or, l’augmentation des cours du pétrole a eu un effet positif sur cette dernière ; ces effets se sont accélérés dès 1979 avec le second réajustement des prix du pétrole, ce qui a permis une entrée croissante de devises servant à financer plusieurs projets au niveau interne. Néanmoins, la chute des cours de 1986 (contre-choc pétrolier) a remis en cause cette politique de développement, pire encore, le contre-choc a mis en évidence quelques déséquilibres macroéconomiques dus à la vulnérabilité du pays. La part des hydrocarbures dans l’ensemble des exportations n’a jamais été au-dessous de la barre des 90% dès le premier réajustement des prix du pétrole. La polarisation des recettes en devises autour des hydrocarbures rend le pays dépendant de deux facteurs exogènes : le prix du pétrole d’une part (décidé selon la loi de l’offre et de la demande mondiales) et le cours du dollar US d’autre part. Cette situation a fait de l’Algérie un pays mono-exportateur.
Ainsi, la hausse de ces prix enclenchée par le second choc de 1979 a réussi à accroître le montant des recettes d’exportation de 75% entre 1979 et 1985, atteignant ainsi 64.5 milliards de DA. Une année après, c’est-à-dire en 1986, l’Algérie, comme tous les pays mono-exportateurs d’hydrocarbures, avait constaté que l’augmentation continuelle des prix du pétrole n’était qu’un « mirage » pour l’attirer à la fin dans un «piège ». En effet, ce contre-choc était à la base d’une chute sans précédent des prix du baril de son pétrole, le ramenant à une moyenne de 14.68 $US/baril après avoir atteint la moyenne de 29$US/baril en 1985. Cette situation a montré aux autorités algériennes que les recettes d’exportations reposant sur un prix fort ne constituent pas une source de financement sûre et durable. Ainsi, les recettes d’exportations ont chuté de 45% en l’espace d’une année. Enfin nous conclurons que la libéralisation du commerce extérieur a été réalisée au cours des années 1990 par l’abolition du monopole de l’Etat sur le commerce extérieur, la levée de toutes les barrières non tarifaires (suppression des listes de produits prohibés à l’importation et des autorisations préalables), la simplification du tarif douanier.
|
Table des matières
Introduction générale
Chapitre I : le cadre générale de processus d’ouverture commerciale de l’Algérie
Section 1 : quelques repères historiques
I- La période de la gestion administrée du commerce extérieur
II- La période de reformes du commerce extérieur
III- La législation du commerce extérieur
IV- Le problème des hydrocarbures sur la position externe
Section 2 : la libéralisation du commerce extérieur en Algérie et l’intégration multilatérale
et régionale
I- La politique algérienne en matière d’ouverture commerciale
II- L’accord d’association avec l’UE
III- L’accession de l’Algérie à l’OMC
IV- L’intégration maghrébine
V- Adhésion à la grande zone arabe de libre échange
Chapitre II : la structure des échanges extérieurs de l’Algérie
Section 1 : Evolution du commerce extérieur de l’Algérie
I- L’évolution du commerce extérieur après l’indépendance jusqu’à 2
II- L’évolution du commerce extérieur depuis 2
III- La structure des échanges extérieurs
Section 2 : les statistiques du commerce extérieur de l’Algérie
I- les importations
II- les exportations
III- la répartition des importations par mode de financement
IV- la balance commerciale
V- les investissements directs étrangers
VI- Taux de couverture des importations par les exportations
VII- L’évolution de taux de change de dinars
VIII- L’évolution de la dette extérieure de l’Algérie
Chapitre III : les conséquences de la libéralisation sur les échanges extérieur de l’Algérie
Section 1 : l’impact de l’ouverture commerciale sur la structure des échanges extérieurs
I- une progression importante des échanges
II- un excédent de la balance commerciale mais un déficit structurel de la balance des services
III- le renforcement du poids des exportations d’hydrocarbures
IV- une structure rigide des produits importés
V- une forte polarisation géographique des échanges commerciaux
VI- Des exportations hors hydrocarbures faibles et peu diversifiées
Section 2 : quelques recommandations pour une conduite plus efficace du processus d’ouverture commerciale
I- Accélérer le processus de mise à niveau des entreprises industrielle
II- Développement de l’agriculture
III- Amélioration du cadre de l’investissement direct étranger
IV- L’amélioration des mesures de soutien des exportations hors hydrocarbures
V- Poursuivre avec prudence le processus de libéralisation du secteur des services
VI- Améliorer la qualité de la gouvernance commerciale
VII-Développer le mécanisme de perfection non tarifaire
VIII- La question de double prix gaz
Conclusion générale
Télécharger le rapport complet