La performance et la compétitivité de l’entreprise

Quelques définitions de la compétitivité :

Comme on l’a déjà signalé, la compétitivité est un concept dont les contours sont difficiles à cerner ; ce caractère d’imprécision a donné naissance à une multitude de définitions dont quelques-unes sont présentées dans ce qui suit. La compétitivité est : « l’aptitude à soutenir durablement la concurrence : l’entreprise possède ensembles de capacités qui l’autorisent, selon le cas, à entrer, se maintenir ou se développer dans un champ concurrentiel constitué par l’ensemble des forces traversant son environnement et susceptibles de s’opposer à des objectifs, ses projets et ses opérations »1 Le Forum économique mondial (en anglais World economic forum : WEF), qui diffuse annuellement un rapport qui classe les pays selon leur compétitivité la définit comme « La capacité immédiate et future, et l’opportunité, pour les entrepreneurs d’utiliser globalement les ressources (des pays) pour déterminer les caractéristiques de prix et de qualité de leurs biens plus attractifs que celles de ses compétiteurs étrangers et domestiques»2. Bien d’autres auteurs et organisations ont aussi donné des définitions de la compétitivité : Bertrand Bellon dit ce qui suit à ce sujet : « La compétitivité se définit comme la capacité d’un acteur économique déterminé à produire, à vendre et à se développer dans le temps, en valorisant ses propres acquis ou potentialités, dans un environnement ouvert et complexe»3. L’OCDE définit la compétitivité comme étant «la capacité d’entreprises, d’industries, de régions, de nations ou d’ensembles supranationaux de générer de façon durable, tout en étant et en restant exposés à la concurrence internationale, un revenu et un niveau d’emploi des facteurs relativement élevés».4

D’après les différentes définitions, la compétitivité est un processus causal dont les facteurs déterminants sont liés à l’entreprise, à l’environnement et au produit. Elle mesure la capacité relative d’entreprises, de secteurs, de régions ou de pays à vendre leurs produits sur les marchés internationaux. Les pays compétitifs sont donc ceux qui vendent comparativement plus que les autres et augmentent durablement la richesse à domicile. L’adjectif compétitif qualifie ce qui se rapporte à la compétition, ce qui est capable de supporter la concurrence avec d’autres. La compétitivité peut être appréhendée à plusieurs niveaux (on reviendra sur les niveaux de la compétitivité dans la suite de ce chapitre), mais la compétitivité au niveau de l’entreprise nous intéresse particulièrement car elle est déterminante pour la suite de notre mémoire. C’est pourquoi nous lui consacrons la sous-section suivante.

La compétitivité des entreprises

Le concept de compétitivité est de grande importance au niveau des entreprises, où les coûts de production, la qualité du produit et les ventes peuvent clairement être mesurés. Applicable au niveau des pays ou région, bien que tous les éléments ne soient pas aussi évidents.la compétitivité de l’entreprise désigne sa capacité à affronter des concurrents sur des marchés donnés. Elle s’évalue à travers la dynamique de ses parts de marchés. Elle résulte de sa capacité d’être compétitif sur les prix, de sa capacité à proposer régulièrement des innovations et de sa capacité à proposer des services additionnels. La compétitivité de l’entreprise : « est la capacité de l’entreprise à maintenir ou a accroitre ses pertes de marché, c’est son aptitude à faire face à la concurrence. Mais la compétitivité s’étend aussi au niveau d’une branche ou d’un pays. »5. Elle est mesurée par la constatation d’un avantage résultant d’une différance existante entre l’offre faite par un opérateur par ces façons objectives mais également à travers le purisme plus subjectif de la perception effective opérée par les clients concernés comme par ces compétiteurs (entreprise ou territoire).

Typologie des risques à l’exportation : Généralement les risques qui confrontent les entreprises dans le cadre de ses activités l’exportation sont :

A-Risque économique « Il concerne les risques liés aux structures économiques du pays d’accueil d’un investissement, une mauvaise évaluation des projets économiques aboutit à un investissement en sur ou sous capacité6 ». Les pertes de change entrent dans la catégorie des risques économiques. Ces pertes surviennent lorsque la monnaie du marché d’origine s’apprécie par rapport aux monnaies des marchés cibles et que les revenus générés par l’activité à l’étranger perdent par conséquent de leur valeur. Le responsable des exportations de l’une des entreprises sondées a donné l’exemple suivant: «Nous payons les salaires de nos collaborateurs en francs suisses. Les clients paient en euros. Il en résulte une perte de marge importante étant donné la vigueur actuelle du franc suisse ». L’inflation sur les marchés étrangers peut avoir le même effet si elle entraîne une dépréciation des monnaies concernées. Les récessions sur les marchés étrangers et le creusement de la dette publique peuvent provoquer un effondrement de la demande de produits de l’entreprise.

B- Risques juridiques : Le risque juridique intervient, lorsque la banque interrompt le concours d’un de ses clients pour des raisons quelconques. Dans les activités d’exportation, les risques juridiques sont liés à la possibilité que des Etats étrangers modifient la réglementation relative aux produits et qu’il faille par conséquent procéder à des adaptations coûteuses ou demander de nouvelles autorisations. Les risques naissent également de l’insécurité juridique, qui complique la conclusion de contrats avec des clients étrangers, comme le montre l’affirmation ci-dessous: «Pour une petite entreprise, il est difficile de faire respecter des contrats de livraison sur des marchés lointains. Il faut des avocats et des traducteurs sur place, et s’enregistrer en tant qu’entreprise dans le pays en question. La dépense est souvent trop élevée par rapport au montant du litige et il faut céder ».

Les industries agroalimentaires en Algérie 68

Depuis les années 70, les IAA ont connu leur grand essor avec les programmes de développement notamment par la création d’un parc de sociétés nationales pour les principales filières. Ce développement du secteur agroalimentaire en Algérie constitue un enjeu majeur au niveau économique, politique et social. Actuellement pour assurer la sécurité alimentaire et sanitaire des aliments, les IAA mobilisent des compétences des investissements financiers, ainsi que les moteurs actuels du développement qui sont l’innovation, la compétitivité, l’acquisition et la diffusion de savoir. Ce secteur emploie actuellement plus de 1,6 millions de personnes, ce qui représente 23% de la population active et 40% du PIB hors hydrocarbures. Le gouvernement algérien, conscient de l’importance du secteur dont il assure la subsistance de 35 millions d’habitants, par la mise en place de la politique de renouveau agricole et rural en 2008 à l’horizon de 2025, qui avait pour priorité, l’augmentation de la production des produits de première nécessité, l’accroissement des rendements.

Donc l’Algérie détient un important potentiel de production dans le domaine des industries agroalimentaires (céréales et dérivées, huiles, lait et produits laitiers, sucre…etc.) dont il atteint et même dépasse les trois milliards de dollars par année1. Ce troisième chapitre traite le secteur des industries agroalimentaire(IAA) en Algérie et les différentes filières attachées à ce secteur, à savoir ; Que représente l’industrie en Algérie aujourd’hui ? Peut-on vraiment parler d’une marginalisation de son poids économique au profit de la valeur ajouté et d’emploi ? Quelles ont été ses évolutions marquantes au cours des dernières années ? On essayera de répondre à ces questions dans les deux sections suivantes : la première comporte le les concepts liés à la filière agroalimentaire et les caractéristiques de ce secteur et enfin les enjeux et les contraintes de non développement des industries agroalimentaires en Algérie. Et la deuxième section contient la structure et les acteurs de l’IAA, sa place et son poids dans l’économie nationale.

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Table des matières

Liste des tableaux
Liste des figures
Introduction
Chapitre I : Éclairage théorique à propos de la compétitivité
Introduction
Section 1 : La compétitivité : un concept aux contours imprécis
1-1-Quelques définitions de la compétitivité
1-2-La compétitivité des entreprises
1-2-1-La performance et la compétitivité de l’entreprise
1-2-2-Les sources de compétitivité
1-3-Quelques notions liés à la compétitivité
1-3-1-La concurrence
1-3-2-La relativité
1-3-3-L’avantage concurrentiel
1-4-Les types de la compétitivité
1-4-1-Typologie en termes de prix
1-4-1-1-La compétitivité-prix
1-4-1-2-La compétitivité hors prix
1-4-2-Typologie en termes de temps
1-4-2-1-La compétitivité à court terme
1-4-2-2-La compétitivité à long terme
1-4-3-Typologie en termes de niveau d’analyse :
1-4-3-1-Au niveau macroéconomie
1-4-3-2-Au niveau microéconomie
1-4-3-3-Au niveau méso-économique
1-5-Les outils d’analyse de compétitivité
1-5-1-Les 05 forces concurrentielles
1-5-2-La chaine de valeur
1-5-3-Le modèle de diamant
Section 2 : Facteurs et mesures de la compétitivité
2-1- Les facteurs déterminants la compétitivité
2-1-1-Au niveau national
2-1-2-Au niveau international
2-2- Les mesure de la compétitivité
2-2-1-Les mesures directs de la compétitivité
2-2-2-Les mesures « en amont
2-2-3-Les mesures « en aval
Conclusion
Chapitre II: L’Algérie et l’impératif de la diversification des exportations
Introduction
Section 01 : La stratégie d’exportation
1-1-L’exportation : de quoi s’agit-il
1-1-1- typologie des entreprises exportatrices
1-1-2- la différence entre l’exportation des produits et l’exportation des services
1-1-Les formes d’exportation
1-2-1- l’exportation directe
1-2-2- l’exportation indirecte
1-2-3- l’exportation associée
1-3- Les freins de l’exportation
1-4- Les étapes de l’exportation
1-4-1- pré Diagnostic export
1-4-2- identification et la sélection d’un marché cible
1-4-3- prospecter les marchés étrangers
1-4-4- maitriser l’environnement juridique et réglementaire
1-4-5- évaluer les risques, les couvrir et obtenir les financements
1-4-6- structuration
1-5-Les risques liés à l’exportation
1-5-1- Définition de risque à l’exportation
1-5-2- typologie des risques à l’exportation
1-6-Les avantages et les inconvénients de l’activité d’exportation
1-6-1- les avantages
1-6-2- les inconvénients
Section 02 : les exportations hors hydrocarbures en Algérie
2-1- l’état des lieux
2-1-1- tendance générale
2-1-2- évolution des exportations HH
2-1-3- type de produits exportés
2-2- les raisons qui expliquent la stagnation des exportations HH
2-2-1- les facteurs macroéconomiques
2-2-2- les facteurs microéconomiques
2 3- Les principaux obstacles liés à l’activité d’exportation
2-3-1- lourdeurs administratives
2-3-2- le positionnement sur les marchés extérieurs
2-3-3- coûts de transactions et logistiques élevés
2-3-4- les contraintes liées aux services portuaires et au transport
2-3-5- la culture
2-4- mesures et facilitations accordées par la direction de ma promotion des exportations HH
2-4-1- la libéralisation de l’acte d’exportation
2-4-2- les principaux avantages fiscaux accordés aux exportateurs
2-4-3- les facilitations douanières
2-4-4- les mesures institutionnelles
2-4-5- les accords préférentiels
Conclusion
Chapitre III : les industries agroalimentaires en Algérie
Introduction
Section 01 : Cadre conceptuels
1-1-Concepts liés à la filière agro-alimentaire
1-1-1-Définition des IAA
1-1-2-Définition de l’industrie
1-1-3- Définition de l’agro-industrie
1-2- Les principales étapes de l’évolution des normes alimentaires
1-3- Les caractéristiques de secteur agro-alimentaire en Algérie
1-4- Les contraintes et les enjeux des IAA en Algérie
1-4-1- les contraintes de secteur agro-alimentaires en Algérie
1-4-2- Les enjeux de secteur agro-alimentaire en Algérie
Section02 : L’analyse de la filière agro-alimentaire en Algérie
2-1- Les structures et les acteurs de l’IAA
2-1-1- Le secteur agroalimentaire public
2-1-2- Les entreprises agro-alimentaires dans le secteur privé
2-1-3- La mise à niveau des entreprises agro-alimentaires
2-2- La structure des importations des produits agroalimentaires
2-3- Le poids des IAA dans l’économie national
2-3-1- Part des IAA dans la production nationale
2-3-2- Part des IAA dans la valeur ajoutée
2-3-3- Part des IAA dans l’emploi
2-4- Les échanges extérieurs de produits agroalimentaires
2-4-1- Les importations
2-4-2- Les exportations
Conclusion
Chapitre IV : Etude de cas : L’entreprise CEVITAL et le commerce international
Introduction
Section 01 : Présentation de l’organisme d’accueil CEVITAL
1-1-Historique et présentation
1-2La situation géographique
1-3Les activités et les produits
1-3-1- huiles végétales
1-3-2- la margarinerie et graisses végétales
1-3-3- sucre blancs
1-3-4- sucre liquides
1-3-5- silos portuaires
1-3-6- boissons
1-4-Les principaux objectifs de CEVITAL
1-5-Fonctionnement et structure organisationnelles de CEVITAL
1-5-1- organigramme de fonctionnement de CEVITAL
1-5-2- direction QHSE
Section 02 : Guide d’entretien au sein de l’entreprise CEVITAL
2-1- Méthodologie et déroulement du stage
2-1-1- objectif d’étude du cas
2-1-2- La méthodologie
2-2- L’interprétation du questionnaire établi au sein de l’entreprise CEVITAL
2-2-1- Les caractéristiques de l’entreprise CEVITAL
2-2-2- Production et exportation
2-2-3- Pilotage du processus d’exportation
2-2-4- Les appuis mobilisés
Conclusion
Conclusion générale
Références bibliographiques
Annexes
Table des matières