La performance économique de la chaîne de valeur

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L’intérêt de l’approche chaîne de valeur

Le point commun de l‟objectif des exploitants agricoles est la production destinée surtout à l‟autoconsommation. La vente est seulement possible en cas de surplus de cette production. Cependant, il y a une grande différence de vision, de logique et de stratégie entre ces deux principaux objectifs. Les agriculteurs qui ne produisent pas activement dans le but de vendre ont peu de chances de satisfaire les exigences des chaînes commerciales. Les raisons qui poussent ces agriculteurs à prendre des décisions peuvent être influencées par les problèmes suivants.
– problème géographique : zones de production difficilement accessibles entrainant des problèmes d‟évacuation du produit .
– problème foncier : la sécurisation du droit de propreté, taille des parcelles : petites et dispersées .
– problème de capital : financement limité dû en partie à un environnement économique peu incitatif, insuffisance d‟infrastructures, faible niveau d‟équipement .
– problème de prix : le prix bas des produits agricoles incite les exploitants agricoles à opter pour la diversification des activités .
– problème social : le niveau d‟instruction influe sur la compréhension des exigences des acheteurs et sur le calcul des revenus.
Pour améliorer les perspectives commerciales et accroître les marges bénéficiaires, les exploitants agricoles ne peuvent plus se limiter à proposer ce qu‟ils cultivent. Ils doivent s‟adapter aux souhaits de ceux qui vont consommer leurs produits frais ou transformés. Ainsi, la conception du produit en partant de la production jusqu‟à la consommation doit satisfaire les exigences des marchés. Si un seul maillon faillit, c‟est la chaîne entière qui sera affectée. Pour identifier ces défaillances, l‟analyse séquentielle au niveau de chaque maillon doit être effectuée, ce qui justifie le choix de l‟analyse de la chaîne de valeur.

Choix des zones d’étude

La présente étude entre dans le cadre du projet Rojovola ou « Appui à l‟amélioration des capacités de résilience et du revenu des ménages vulnérables dans les districts de Toamasina II, Brickaville et Tuléar II », mis en oeuvre par le Catholic Relief Services (CRS) entre la période allant du mois de mai 2015 jusqu‟à fin mars 2017. Ce projet est financé par son partenaire technique et financier, le PNUD, et deux régions ont été ciblées comme zones d‟intervention du projet : la Région Atsinanana et la Région Atsimo Andrefana. Ce projet a pour objectif de contribuer pour que « les populations vulnérables, dans les zones d‟intervention, accèdent aux opportunités de revenus et d‟emplois, améliorant leurs capacités de résilience, et contribuent à une croissance inclusive et équitable pour un développement durable ». Cette contribution fait intervenir plusieurs activités dont fait partie l‟analyse pour le développement des chaînes de valeur.

Élaboration du guide d’entretien et du questionnaire

Le guide d‟entretien et les questionnaires ont servi de base pour la collecte de données utiles à l‟analyse de la chaîne de valeur (Cf. Annexe 1).

La collecte de données

La collecte de données a été conduite en trois étapes : entretiens auprès des personnes ressources constituées essentiellement par les agents des services décentralisés, déconcentrés, les structures parapubliques comme le Centre de Service Agricole (CSA), entretiens auprès de chaque maillon de la chaîne de valeur et entretiens en focus group.

Entretiens auprès des personnes ressources

Les personnes ressources sont les autorités locales et les responsables des organismes de développement.
Les informations reçues lors de ces entretiens ont permis (i) de regrouper et de catégoriser les filières prioritaires au niveau de la zone d‟étude, (ii) d‟avoir une vue globale sur la circulation du produit et la situation du marché, et (iii) de connaître la politique de l‟État pour le développement de ces filières.

Entretien auprès de chaque maillon de la chaîne

Les maillons de la chaîne de valeur sont constitués principalement par les fournisseurs d‟intrants et de services, les producteurs, les collecteurs, les commerçants, les transformateurs, les grossistes, les commerçants et les consommateurs.
Chaque acteur est soumis à une série de questions correspondant à leurs activités (Cf. Annexe 1). Ces questions sont orientées afin d‟obtenir les informations et données permettant de : i) identifier les acteurs concernés et leurs interactions, ii) comprendre les activités séquentielles de l‟amont vers l‟aval c‟est-à-dire depuis la production jusqu‟à la commercialisation et/ou consommation, iii) appréhender les flux suivis par les produits des exploitants agricoles aux utilisateurs finaux et/ou consommateurs, iv) mieux cerner l‟augmentation de la valeur des produits à chaque étape de production et/ou transformation (Matthias et Tapera, 2012).
Pour cela, la méthode d‟enquête utilisée est semi directive pour obtenir les informations suivantes : le type de production agricole et le degré d‟intensification des techniques utilisées ; le mode de circulation des produits qui se réfère à la fois à la forme de l‟échange (monnaie ou non), aux structures des acteurs (monopole, dispersion, etc.) et aux relations entre acteurs (concurrence, contrats, intégration, etc.) ; la durée de la livraison et la planification des transactions ; les acteurs dominants du système, en particulier ceux qui contrôlent la formation des prix ; l‟analyse des forces, faiblesses, opportunités et menaces de la chaîne de valeur.

Entretiens en focus group

Des entretiens en focus group ont été organisés dans chaque commune. Ces entretiens ont permis de : (i) valider et mieux expliquer les résultats obtenus lors des enquêtes individuelles, (ii) recueillir les informations qualitatives concernant les perceptions des acteurs de la chaîne, et évaluer le marché, l‟organisation du transport et la productivité de chaque acteur.

L’élaboration de la cartographie de la chaîne de valeur

L‟élaboration de la cartographie comprend trois étapes :
– la sélection du produit qui s‟est basée sur trois critères : premièrement, le produit présentant un volume de production élevé et un taux de croissance fort (utilisation de la méthode Boston Consulting Group ou BGC avec des données de production des différentes spéculations s‟étendant de 2010 à 2014); deuxièmement, la culture la plus pratiquée par les exploitants agricoles et troisièmement, la spéculation dont la production est majoritairement destinée à la vente.
Concernant la matrice BCG, elle a été obtenue à partir de la translation d‟axe par rapport à la moyenne de taux de croissance des spéculations et celle de volume moyen de production. Pour le classement de ces spéculations, on attribue la dénomination Dilemme, Star, Poids mort et Vache à lait suivant le taux de production et le taux de croissance des spéculations.

La performance socio-économique de la chaîne de valeur

La mesure de la performance de la chaîne a été effectuée à partir de différents scénarii possibles et réalisables pour rehausser les revenus des acteurs locaux surtout les exploitants agricoles. Ces scénarii se sont appuyés sur les diverses alternatives possibles pour résoudre les goulots d‟étranglement constatés au niveau de la chaîne de valeur.
 Scenarii sur les types de circuits possibles de la chaîne de valeur.
Une comparaison des marges obtenues par les maillons production et commercialisation a été élaborée. Quatre scénarii concernant le type de circuit de la chaîne de valeur sont possibles.
– circuit long : circuit qui fait intervenir plusieurs intermédiaires tels que les collecteurs, les grossistes, les transformateurs et les détaillants.
– circuit moyen : circuit qui élimine les collecteurs dont les rôles sont assurés par les producteurs.
– circuit court : circuit où l‟intermédiaire est limité aux détaillants.
– Circuit direct : circuit qui met en liaison directe les producteurs et les consommateurs.
– finaux.

Les goulots d’étranglement liés à l’organisation

Les deux communes étant reliées à la RN2 par la voie ferroviaire, l‟analyse de l‟organisation du transport est basée sur l‟appréciation des acteurs locaux sur les services offerts par Madarail. Les critères retenus reposent sur : l‟organisation des wagons, la qualité des services, les frais de transport et les horaires du passage des wagons. La figure 11 ci-dessous met en évidence les niveaux de satisfaction des acteurs vis-à-vis de ces critères (Cf. Annexe 6).
Cette figure présente l‟appréciation des acteurs locaux par rapport aux services offerts par Madarail. L‟organisation des wagons et les frais de transport sont de niveau 3. La date de chargement des marchandises se fait suivant un calendrier établie par Madarail et le tarif du transport est de 60 Ar/kg. Cependant, la dépendance totale (niveau 4) au transport ferroviaire défavorise les acteurs car il n‟y a aucune autre voie de transport.
Concernant la qualité du service, elle est de niveau 2. En effet, le nombre des wagons est limité à 1 wagon par commune. Pourtant, un wagon n‟a qu‟une capacité de 20 à 23 t, ce qui ne permet pas d‟absorber la capacité de production des producteurs locaux. Cette situation entraine une limitation de la quantité commercialisée hors des deux communes.

La répartition des marges bénéficiaires suivant plusieurs scénarii concernant les circuits de la chaîne

Les différents scénarii ont été élaborés à partir des calculs des marges bénéficiaires de chaque acteur tel que les producteurs et les commerçants : les petits colis, les mûrisseurs, les simples grossistes et les détaillants. Il est à noter que les marges obtenues par les grands collecteurs et les grands grossistes ne sont pas considérés dans cette démarche car ils ont leur propre accord au niveau de la commercialisation. A cela s‟ajoute la quantité du tonnage exporté vers un marché potentiel : Antananarivo.
La figure 15 ci-après montre le pourcentage gagné par les producteurs et les commerçants (collecteurs, grossistes et détaillants) (Cf. Annexe 8) selon quelques scénarii (circuit direct, circuit court, circuit moyen, circuit long).

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Table des matières

INTRODUCTION
1 MATERIELS ET METHODES
1.1 Matériels
1.2 Méthodes
1.3 Limites et contraintes
2 RESULTATS
2.1 L‟élaboration de la cartographie de la chaîne de valeur
2.2 Les goulots d‟étranglement de la chaîne de valeur banane
2.3 La performance économique de la chaîne de valeur
3 DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
3.1 Interdépendance des acteurs de la chaîne de valeur
3.2 Goulots d‟étranglement de la chaîne de valeur
3.3 Performance socio-économique
3.4 Recommandations
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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