La perception du traitement preventif intermittent a la sulfadoxine pyrimethamine chez la femme enceinte

Le paludisme occupe toujours et ce depuis l’antiquité la première place des endémies parasitaires dans le monde. C’est la plus fréquente et la plus meurtrière des parasitoses humaines [1]. Selon l’estimation de l’Organisation Mondiale de la Santé en 2012, il existait 207 millions d’épisodes palustres dont 80% se trouvaient dans la région d’Afrique, soit 166 millions de cas [2]. A Madagascar, on enregistre, en moyenne, plus d’un million de cas par an dans les formations sanitaires malgaches, soit 16% des consultations [3]. Le paludisme constitue une cause importante de morbidité et de mortalité surtout dans les zones d’endémie car il est responsable de plus de 300 millions d’accès fébriles et près de 2 millions de décès par an [1]. En 2013, le nombre des décès dus au paludisme dans le monde est estimé à 584 000, dont 91% sont observés en Afrique [2]. Le paludisme touche de préférence les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes [4]. Pour ces dernières, il est à la fois un danger pour elles-mêmes et pour leur fœtus. Dans les zones endémiques, on enregistre jusqu’à 10000 décès de femmes enceintes et 200000 décès de nouveau-nés chaque année en raison de la survenue de paludisme pendant la grossesse [5]. Le taux de mortalité périnatale est estimé à 61,1 pour mille en zone d’endémie palustre contre 25,8 pour mille en zone non endémique .

Par ailleurs, les taux de mortalité maternelle et infantile sont respectivement de 498 pour 100 000 naissances vivantes et de 96 pour 1000 naissances vivantes. Le paludisme à Plasmodium falciparum au cours de la grossesse en est une des plus grandes causes [7]. Cette situation explique l’adoption de différentes mesures de prévention et de prise en charge contre le paludisme surtout chez la femme enceinte. Le traitement préventif intermittent (TPI) des femmes enceintes par la sulfadoxine- pyrimethamine est ainsi recommandé par l’OMS .

RAPPELS THEORIQUES SUR LE PALUDISME 

DEFINITION ET HISTORIQUES 

Définition

Le paludisme est une maladie parasitaire fébrile et hémolysante due à la présence et au développement dans l’organisme, d’abord dans le foie ensuite dans les hématies, d’un parasite protozoaire du genre Plasmodium. Il est transmis à l’homme par la piqûre infestante de l’anophèle femelle. La transmission du paludisme fait intervenir 3 éléments, à savoir le vecteur, le parasite et l’hôte humain.

Historique

Depuis l’Antiquité, le paludisme a déjà été décrit dans plusieurs revues de littérature comme :

– Le Neiching (littérature médicale chinoise) ou l’empereur Huang Ti symbolisait le paludisme par un dragon à trois têtes ; le premier : marteau constitué par les maux de tête ; le second : sceau d’eau glacée constitué par le frisson ; le troisième : diadème de fer porté au rouge constitué par la fièvre .
– Papyrus d’Ebers en Egypte, en 1600 ans avant Jésus Christ avait décrit l’association des frissons, fièvre et splénomégalie. Et ceci était confirmé par l’analyse de la rate des momies qui était hypertrophique .

De la Renaissance au XIXème siècle : une période qui était marquée par la découverte de la quinine et de l’agent causal du paludisme :

– En 1630, Don Francisco Lopez de canizares en Pérou avait été guéri de sa fièvre par l’écorce de Cinchona [4, 10, 11].
– En 1640,Vitelleschi en Espagne avait testé l’efficacité de l’écorce de Cinchona aboutissant à la poudre de Jésuites [4, 10, 11].
– En 1820, Pelletier et Caventou à Paris avaient isolé l’alcaloïde actif encore appelé Quinine .
– En 1880, Alphonse Laveran, un médecin militaire français avait démontré la nature parasitaire de l’affection qui était confirmée par Golgi en 1889 [4, 7, 10, 11].
– En 1885 Marchiafava Celli, Faletti et Grassi avaient identifié le Plasmodium falciparum [11].
– En 1892 Grassi et Faletti ainsi que Welch en 1897 avaient identifié d’autres espèces de plasmodium comme le plasmodium Vivax et Malariae [10, 11].
– Entre 1895 et 1898 Ronald Ross, un médecin britannique, avait pu montrer que le paludisme pouvait être transmis par des moustiques d’un sujet malade à un sujet sain; et peu après le scientifique italien Giovanni Batista Grassi avait élucidé la transmission du paludisme à l’homme par des moustiques du genre Anophèles .

Au XXème siècle :
-En 1934 : Résochin avait découvert un composé antipaludique qui est la Chloroquine [4, 10].
– En 1939 : on avait découvert aussi des propriétés insecticides du DDT [11].
– Disparition du paludisme en Amérique du nord (Etats-Unis de 1947 à 1951) ; en Egypte en 1948, en Europe et Moyen Orient [11].
– En 1990 : résistance du plasmodium à la chloroquine dans tous les pays tropicaux puis à la méfloquine (à commencer par l’Asie du Sud Est) [4, 10, 11].
– En 1994 à Malawi : Schultze avait mis au point le traitement préventif intermittent (TPI) du paludisme de la femme enceinte vivant dans les régions endémiques par la sulfadoxine–pyrimethamine à administrer à dose curative lors des visites prénatales .

Au XXIème siècle :
– En 2000 : sommet d’Abuja pour le renforcement de la lutte contre le paludisme. Les buts étaient de réduire même renoncer aux taxes et impôts sur les moustiquaires, les insecticides, les médicaments et autres ressources nécessaires à la lutte contre le paludisme afin d’investir dans la recherche sur le développement des vaccins antipaludiques en Afrique .

Historique du paludisme à Madagascar :
– Selon la littérature, le paludisme est connu des Malgaches depuis les années 1800. Cette maladie sévissait surtout dans les régions côtières. Les zones des Hautes terres centrales ne furent cependant pas épargnées [7, 13].
– L’utilisation de la quinine fut instituée avec l’arrivée des troupes françaises vers la fin des années 1890. La chloroquine fut introduite à partir de 1945. L’administration hebdomadaire de chloroquine des écoliers et les enfants de bas âge dans les écoles et les postes sanitaires ont marqué la période entre 1949 et 1975 [7, 13].
– En 2005, le Gouvernement Malagasy a adopté une nouvelle Politique Nationale de Lutte contre le Paludisme, il s’agit du TPI à la Sulfadoxine-Pyrimethamine chez la femme enceinte .
– En 2006, Les associations thérapeutiques à base d’artémisinine (ACT) étaient recommandées pour le traitement de l’accès palustre simple remplaçant la chloroquine et la sulfadoxine-pyrimethamine qui étaient en situation d’échec .

PARASITOLOGIE

L’agent causal

L’agent causal du paludisme est un protozoaire du groupe des sporozoaires se développant à l’intérieur des hématies (hématozoaire) du genre Plasmodium. Chez les humains, cinq espèces de plasmodium ont été décrites :
– Plasmodium falciparum,qui est le seul responsable de la forme grave et est responsable de 90% des décès du paludisme
– Plasmodium malariae
– Plasmodium ovale
– Plasmodium vivax
– Plasmodium Knowlesi.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
RAPPELS THEORIQUES SUR LE PALUDISME
I.DEFINITION ET HISTORIQUE
I.1. Définition
I.2. Historique
II. PARASITOLOGIE
II.1. L’agent causal
II.2. Le cycle parasitaire
III. PHYSIOPATHOLOGIE
III.1. Paludisme simple
III.2. Paludisme grave
IV. SIGNES CLINIQUES
IV.1. Type de description
IV.2. Les formes cliniques
V. DIAGNOSTIC
V.1. La goutte épaisse
V.2. Le frottis mince
V.3. Autres techniques
VI. TRAITEMENT
VI.1. But
VI.2. Moyens
VI.3. Schéma thérapeutique
VI.4. Surveillance
DEUXIEME PARTIE : METHODES ET RESULTATS
NOTRE ETUDE PROPREMENT DITE
I. MATERIELS ET ZONES D’ETUDE
I.1. Zone de l’étude
I.2. Lieu de l’étude
II. METHODES
II.1. Site et type de l’étude
II.2. Période d’étude
II.3. Critères d’inclusion
II.4. Critères de non inclusion
II.5. Critères d’exclusion
II.6 .Variables étudiées
II.7. Déroulement de l’étude
II.8. Technique de collecte des données
II.9. Mode d’analyse des données
II.10. Considérations éthiques
II.11. Limite de l’étude
III. RESULTATS
III.1. Caractéristiques socio-démographiques des parturientes
III.2. Connaissances des parturientes dans le cadre de l’enquête CAP
III.3. Les effets secondaires immédiats du TPI à la SP chez les femmes enceintes
III.4 L’effet clinique du TPI à la SP chez les femmes enquêtées
III.5. L’état du nouveau-né à la naissance
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION
I. Considérations générales
II. Caractères socio-démographiques des femmes enquêtées
II.1. L’âge
II.2. Le niveau éducatif
II.3. La profession
II.4. La géstité et la parité
III. La connaissance du paludisme suivant les caractères socio-démographiques
III.1. Selon l’âge
III.2. Selon le niveau éducatif
III.3. Selon la profession
III.4. Selon la géstité et la parité
IV. Connaissance des femmes enceintes à propos du paludisme en général
IV.1. Le mode de transmission
IV.2. Les signes cliniques
IV.3. Les personnes à risques face au paludisme
V. Connaissance des femmes enceintes à propos du paludisme et
la grossesse
V.1. Les effets secondaires du paludisme sur la grossesse
V.2. Les conséquences du paludisme chez la mère
V.3. Les moyens de prévention contre le paludisme
VI. Connaissances et perceptions du TPI à la sulfadoxine-pyrimethamine
VI.1. L’utilité du TPI
VI.2. La connaissance de la posologie du SP dans le cadre du TPI
VI.3. Doute vis-à-vis du TPI à la SP
VI.4. La perception du TPI selon l’âge
VI.5. La perception du TPI selon le niveau d’étude
VI.6. La perception du TPI selon la profession
VI.7. La perception du TPI selon la gestité
VI.8. La perception du TPI selon la parité
VII. Les craintes des femmes enceintes vis-à-vis du TPI
VIII. Les effets secondaires immédiats du Sulfadoxine-pyrimethamine
IX. Effet clinique de la prise du TPI
X. Effet du TPI à la sulfadoxine-pyrimethamine chez les nouveau-nés
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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