La perception des parents sur la vaccination

La perception des parents sur la vaccination

Obligation vaccinale

Les participants décrivaient cet élément de prévention comme inévitable pour leurs enfants, qui plus est depuis l’entrée en vigueur de l’obligation vaccinale « C’est l’obligation vaccinale, l’obligation légale… plutôt une bonne chose…C’est vraiment rentré dans les mœurs ».

Balance bénéfices-risques

Tout au long des entretiens, les parents ont évoqué l’importance de la vaccination pour protéger leurs enfants contre des maladies potentiellement mortelles, à la fois au plan individuel que collectif « Il y a un intérêt c’est de les protéger. […] Le vaccin oui, c’est pour eux mais aussi pour les gens qu’ils croisent ». Malgré les potentiels effets secondaires ou craintes vis-à-vis des vaccins, les parents estimaient prendre la meilleure décision en vaccinant leurs enfants « Ça sauve plus de vies que ça en tue ».

Ambivalence entre culpabilité et responsabilité

La crainte des effets secondaires à court terme (fièvre, réaction cutanée locale, convulsion fébrile…) ou à long terme (sclérose en plaque, autisme…) pouvait culpabiliser certains parents de faire vacciner leurs enfants. Mais dans le même temps, ils évoquaient leur responsabilité vis-à-vis de la santé de leurs enfants et la nécessité de les protéger contre les maladies à protection vaccinale. Ils se sentaient partagés entre deux responsabilités : celle de protéger leurs enfants contre les maladies et celle de leur éviter des effets indésirables. « J’ai peur pour la santé de mes enfants…s’il tombe malade je vais me dire ah pourquoi je l’ai pas fait (vacciner) et si je fais le vaccin c’est peut être risqué », Cette ambivalence des parents pouvait entrainer une réticence ou un retard à la vaccination. Lorsque les parents craignaient cet acte, ils prenaient le temps de réfléchir vaccinant parfois leurs enfants bien après la date prévue.

Attitudes de protection
Ils adoptaient des stratégies dans le but de contrecarrer les effets secondaires qu’ils craignaient et la toxicité qu’ils imaginaient. Ils organisaient leur emploi du temps pour permettre la surveillance de leur enfant et modifiaient leur mode d’alimentation en pensant limiter la consommation de produits toxiques en plus des vaccins « On mange bio on évite les produits chimiques, les vaccins c’est la seule dose d’aluminium qu’ils ont ». La prévention de la douleur liée à l’injection permettait une meilleure acceptation de celle-ci.

Influence des qualités du médecin sur la perception de l’information

Relation de confiance avec leur médecin

Les participants adhéraient plus facilement à l’information délivrée par leur médecin habituel grâce à la relation de confiance et de proximité qu’ils avaient instaurée « Après avec le médecin, il nous connait, il connait notre enfant, c’est une question de confiance aussi ».

La disponibilité du médecin

Ils s’accordaient tous sur l’importance du temps de consultation qui devait être suffisant pour permettre de répondre à leurs différentes interrogations. Le médecin en étant à l’écoute et se montrant disponible, instaurait un environnement rassurant propice à la discussion. En fin de consultation, les parents appréciaient que leur médecin leur demande s’ils étaient satisfaits de l’information ou avaient des questions supplémentaires « Elle a été au top car vraiment j’ai pu discuter… ça a été super important d’être comprise et écoutée ». Certains parents donnaient pour exemple leurs expériences positives en PMI où le médecin était davantage disponible « On a l’impression d’être chouchouté parce qu’elles ont plus de temps ».

La légitimité scientifique du médecin

Pour certains participants, les connaissances du médecin acquises lors de ses études et de sa formation continue étaient un argument pour légitimer l’information délivrée « Je ne vais pas m’opposer à la science…je n’ai pas fait autant d’études, autant de recherches, je ne me suis pas investie comme eux ». L’utilisation de l’Evidence Based Medicine (EBM) pouvait rassurer certains parents « C’est prouvé nulle part qu’un vaccin peut causer la sclérose en plaques, l’autisme ou autre ». Un médecin ayant une patientèle majoritairement d’enfants était considéré comme plus compétent pour fournir des informations adaptées et connaître le calendrier vaccinal et ses mises à jour.

La persistance d’une hésitation vaccinale

Ce thème était le plus fréquemment abordé lors des différents entretiens.

Information délivrée par le médecin parfois inadaptée

La majorité des participants interrogés dénonçait un manque d’information de la part de leur médecin sur les maladies à protection vaccinale, les principes du calendrier vaccinal, les bénéfices et les potentiels effets secondaires des vaccins. Ceci pouvait entrainer des méconnaissances et des inquiétudes chez les parents « Je pense que c’est le manque d’information qui nous fait hésiter ». Certains participants expliquaient cela par un manque de temps du professionnel de santé avec des consultations jugées trop courtes « il avait sorti les seringues de sa boîte il a piqué notre fils ça s’arrêtait là […] on n’a même pas eu le temps d’échanger quoi en dix minutes c’était fait ». Pour certains participants, c’est l’emploi d’un vocabulaire trop scientifique qui limitait la compréhension de l’information.

Impact des médias sur la perception de la vaccination

A chaque entretien, les participants s’accordaient pour dire que les médias véhiculaient souvent une information négative ou alarmante qui remettait en cause l’innocuité des vaccins. Les sujets les plus fréquemment cités étaient : la présence d’aluminium dans certains vaccins, le lien entre la vaccination et la sclérose en plaque ou l’autisme, l’influence de l’industrie pharmaceutique. Certains parents critiquaient cette source d’information la considérant comme peu fiable. Parfois, c’était la multitude des informations disponibles sur ce type de médias qui générait le doute chez les participants « A cause des médias avec toutes ces informations qu’on a dans la tête on ne sait plus quoi faire ». Une minorité des participants considérait ces sources d’informations comme fiables et en tenait compte dans leur décision de ne pas vacciner leur enfant « Quand on voit ce qui arrive aux gens vaccinés on se pose des questions […] le vaccin en vérité c’est très très très dévastateur sur la santé ».

Autres sources d’informations entretenant la réticence ou la méconnaissance

Les autres sources d’informations citées qui pouvaient entretenir la réticence étaient les témoignages de l’entourage « j’ai une belle mère qui est pharmacienne on ne sait pas l’hépatite B ce que ça donne comme conséquence ». Le fait que certains professionnels de santé soient réticents à la vaccination suscitait davantage de méfiance « Il y a des médecins qui cautionnent le fait de ne pas vacciner son enfant».

Vécu personnel

Lorsque les participants étaient interrogés sur la dernière expérience de vaccination de leurs enfants, ils déclaraient être satisfaits malgré la survenue de réactions attendues comme les pleurs, la fièvre ou une réaction inflammatoire locale. Malgré des expériences personnelles fortement négatives, deux participantes expliquaient rester favorables à la vaccination. L’expérience des parents pouvait également orienter la décision de vacciner ou non leurs enfants « ma profession influence mes choix et mes convictions […] je vois des enfants de deux mois qui ont la coqueluche […] qui font des arrêts cardiaques ».

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Table des matières

PAGE DE GARDE THESE ARTICLE
INTRODUCTION
METHODE
RESULTATS
La perception des parents sur la vaccination
Influence des qualités du médecin sur la perception de l’information
La persistance d’une hésitation vaccinale
Les clés proposées pour une meilleure communication
DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXES
ABREVIATIONS

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