La perception de la vaccination auprès du personnel soignant à l’hôpital de Sikasso

Vaccination :

Définition :La vaccination est une méthode de prévention de certaines infections bactériennes et virales ayant pour but d’induire une immunité active par l’introduction dans l’organisme de préparations nommées vaccins [5]. Le vaccin est un produit qui, administré à un receveur sain, le protège contre une infection ultérieure en induisant une immunité humorale (anticorps neutralisants) ou cellulaire (lymphocytes spécifiques) [6] L’immunité est obtenue par une ou plusieurs injections initiales puis des rappels d’autant plus espacés que le vaccin est immunogène. Les anticorps maternels spécifiques (IgG) sont transmis au fœtus par voie trans-placentaire et persistent jusqu’à 6 mois après la naissance. Durant cette période, ils inhibent l’efficacité des vaccins chez le nourrisson et ils assurent une protection passive. Du fait de l’absence de transfert trans-placentaire de l’immunité contre la tuberculose, le nouveau-né peut être vacciné dès la naissance.
Historique : Notons que la variolisation aurait existé depuis l’antiquité. La chronologie de la découverte des vaccins à usage humain selon AJJAN N. est la suivante :
1721 : Introduction de la variolisation en Grande Bretagne.
1798 : Publication de l’ouvrage de JENNER.
1885 : Vaccin antirabique de PASTEUR.
1892 : Vaccin cholérique de HAFFKINE.
1896 : Vaccin typhoïdique de WRIGHT.
1921 : Vaccin tuberculeux de CALMETTE et GUERIN (BCG).
1923 : Anatoxine diphtérique de RAMON et ZOELLER.
1923 : Vaccin Coquelucheux de MADSEN.
1927 : Anatoxine tétanique de RAMON et ZOELLER.
1932 : Vaccin contre la fièvre jaune de SELLARD et LAIGRET.
1954 : Vaccin anti-poliomyélite inactivé de SALK.
1957 : Vaccin anti-poliomyélite vivant atténué de SABIN.
1960 : Vaccin anti rougeoleux d’abord l’Edmonston B (ENDERS) puis le SCHWARZ.
1968 : Vaccin contre le méningocoque C (GOTSCHLICH).
1971 : Vaccin contre le méningocoque A (GOTSCHLICH).
1976 : Vaccin contre l’hépatite B (MAUPAS, HILLEMANN).
1978 : Vaccin contre l’infection Pneumococcique.
1980 : Vaccin contre l’Haemophilus Influenzae B.
Si l’on dresse le bilan depuis JENNER, on peut formuler les observations suivantes :
– Les vaccins se multiplient, et semblent appeler à poursuivre leur expansion dans l’avenir. Leur domaine s’élargit. La place qu’ils détiennent dans la prévention des maladies humaines et animales s’affirme et se précise.
– Leur découverte résulte de plus en plus d’études coopératives, groupant plusieurs chercheurs, voire plusieurs équipes, tendant à être multidisciplinaires et internationales. Les progrès technologiques prennent une croissance non seulement dans l’invention, mais aussi dans la production industrielle des vaccins.
– Leur qualité s’améliore ; on s’efforce de mettre au point des vaccins plus efficaces et mieux tolérés, dont la sûreté est mieux garantie par des contrôles de qualité et d’innocuité.
– L’application des vaccinations a fait beaucoup de progrès, en fonction de l’amélioration des connaissances en épidémiologie et en santé publique. Ces acquisitions permettent d’élaborer de façon plus rationnelle une politique et une stratégie de vaccination orientées vers le maximum d’efficacité, d’innocuité et de rentabilité communautaire.

Mode d’action des vaccins

 Le vaccin administré à un sujet va provoquer l’élaboration des protéines, les anticorps qui vont le protéger contre l’action des germes bactériens, viraux ou des toxines
Réponses immunitaires induites par les vaccins inactivés:  L’immunité acquise est recherchée exclusivement par une sollicitation antigénique sans passer par un processus infectieux. C’est ainsi que la réponse immunitaire induite par un a antigène de nature protéique (type anatoxine) est caractérisé par une réponse primaire après la première inoculation d’intensité faible avec un temps de latence d’environ une semaine, constituée en grande partie par des IgM. La ré-inoculation provoque une réponse secondaire qui fait intervenir la mémoire immunitaire. Cette réponse est plus rapide, plus forte et plus durable. Elle apporte donc une protection plus sûre.
Réponses immunitaires induites par les vaccins vivants : L’inoculation doit être suivie nécessairement d’une multiplication des germes dans l’organisme après un délai d’incubation de quelques jours (une semaine environ). Dans les meilleurs cas l’infection est cliniquement inapparente ; dans certains cas elle se manifeste par une réaction clinique locale ou générale. L’immunité fait suite à l’infection. Elle s’établit après un certain délai (environ 2 semaines pour les vaccins viraux et 2 mois pour le BCG). L’avantage incontestable des vaccins vivants est la simplicité du processus d’immunisation, réduit en principe à une seule inoculation sauf dans certains cas particulier (polio oral). Cela n’exclut pas la nécessité d’entretenir l’immunité par la ré-inoculation (rappels). L’immunité peut être contrôlée par la mesure des anticorps (IgM transitoires, IgG et éventuellement IgA plus durables).

Vaccins obligatoires (loi du 18/1/1991) 

Hépatite B. Trois injections (schéma 0-1-6 mois). Si la primo vaccination a été pratiquée avant l’âge de 13 ans (médecins, dentistes, sage-femme, IDE, pharmaciens, techniciens, en analyse médicale) ou de 25 ans (aide-soignante, ambulanciers, auxiliaires de puériculture, manipulateur radio, kinésithérapeutes, pédicures-podologues), il n’y a pas lieu de faire de rappel. Si la primo vaccination a été effectuée après l’âge de 25 ans et que l’on ne dispose pas de résultats d’un dosage des anticorps ant-HBs montrant une valeur supérieur à 10mUI/ml, le rappel à 5 ans doit être effectué, suivi d’un contrôle sérologique 1à 2mois plus tard. Si le taux d’anticorps anti-HBs est inférieur au seuil, le médecin du travail procédera à l’évaluation de l’opportunité de doses additionnelles, sans excéder un nombre de 6 injections au total (y compris les 3 injections de la premièresérie vaccinale). Cette stratégie de contrôle de l’immunité chez les personnes vaccinées après l’âge de 25 ans est aussi applicable aux personnes à haut risque d’exposition.
BCG.IDR à la tuberculine comme test de référence avant l’embauche. Le ministère de la santé a adopté la décision de supprimer toute revaccination, y compris en cas d’IDR à tuberculine négative. La preuve d’une injection de BCG attestée sur le carnet de vaccination ou par une cicatrice au point d’injection suffit.
Tétanos –polio-diphtérie. Rappel tous les 10 ans avec un vaccin contenant une dose réduite d’anatoxine diphtérique.
Coqueluche. Personnel soignant en contact avec des nouveau-nés étudiants des écoles de santé à l’occasion d’un rappel dtp.
Typhoïde. Réservé aux personnels de laboratoire, 1 injection et rappel tous les 3ans.

Les vaccins recommandés

ROR. Personne de plus de 25ans, non vacciné et sans antécédents de rougeole et dont la sérologie est négative, en formation, à l’embauche et en poste dans les services accueillant des sujets à risque de rougeole graves.
Grippe. Tous personnels soignants susceptibles de contaminer des malades à risque. Vaccination tous les ans.
Varicelle. Personnes sans antécédents de varicelle et dont la sérologie est négative , qui sont en contact avec la petite enfance , en formation, à l’embauche ou en poste en priorité dans les services accueillants des sujets à risque de varicelle grave.
Hépatite A. Des transmissions nosocomiales au personnel soignant, bien que rares, ont été décrites en réanimation néonatale ainsi que dans une unité de brûlés. Les patients sont en général des enfants, souvent immunodéprimés, qui excrètent longtemps le virus. Un des principaux facteurs de risque retrouvé est la prise de repas sur le lieu de travail. Néanmoins, dans la majorité des études, la prévalence des anticorps anti-VHA n’apparaît pas plus élevée chez les soignants que dans la population générale. Le calendrier vaccinal recommande la vaccination aux sujets exposés professionnellement à un risque de contamination : personnels de crèches ou d’internats des établissements et services pour l’enfance et la jeunesse handicapées. Par ailleurs, la vaccination contre l’hépatite A peut-être recommandée Par le médecin du travail en fonction de l’évaluation du risque, en particulier en pédiatrie.

La perception des professionnels de santé à propos la vaccination professionnelle

  En ce qui concerne l’utilité de la vaccination, 92% du personnel avait trouvé cette vaccination utile, ce résultat présente une similitude avec celui retrouvé par Stewart et al[39]. La connaissance de l’objectif de la vaccination était de 72.%, de ce point de vu notre étude est semblable à l’étude réalisée par Thomas et al[4 0],où les professionnels de santé qui se sont fait vacciner l’ont fait pour se protéger 83% mais aussi afin de protéger les autres 67% Dans 70% des cas le personnel soignant n’avait aucune information sur la vaccination du personnel soignant. Ce résultat justifierait la rareté, voire même l’inexistence de la pratique de la vaccination du personnel soignant au Mali.

Le statut vaccinal du personnel personnel soignant.

  Dans notre étude plus de la moitié du personnel soignant ne dispose pas de carnet devaccination soit 52%.Ce résultat est comparable à celui de Gutmann et al[4]qui avait noté qu’une minorité du personnel a été capable de montrer un carnet de vaccination. Dans notre travail 4/7 des médecins généralistes étaient correctement vaccinés, aussi 14/33 techniciens supérieurs de santé et 3/5 Sage-femme étaient correctement vaccinés.Ce résultat est superposable aux résultats d’autres études, notamment celle de Juanes et al[41] , Gil et al[42] qui pointent le faible taux de vaccination du personnel infirmier (20,6%) par rapport au personnel médical (40,1%). Le personnel soignant est à jour seulement pour levaccin contre le tétanos et la tuberculose avec respectivement66,9% et 63,1% des cas. Cetaux élevé pour ces deux  vaccins s’expliquerait par le fait qu’ils appartiennent aux groupes de vaccins du programme élargi de vaccination (PEV). Nos résultats sont comparables à ceux de Gutmann et al[4], ou la couverture vaccinale était respectivement 9 3,7% pour le tétanos et 94,9% pour le BCG.

La connaissance du personnel soignant sur la vaccination

  Plus de la moitié du personnel avait une bonne connaissance de la définition de la vaccination soit 63,8%.Seulement 4 agents de santé sur les 160 et 6 sur les 160 soit respectivement 2,5% et 3,7%, connaissent les voies Intra-nasale et Intradermique.Ce résultat explique la rareté des vaccins administréspar cesvoies. Par contre 68 ,7% du personnel avait mentionné la voie orale. Ce résultat s’expliquerait par le fait parmi les vaccins du PEV, qu’il y a un vaccin administré par la voie orale (polio oral).Dans notre travail le personnel avait une connaissance de l’existence des vaccins qui leur semble obligatoire soit 51,9%des cas. Cela expliquerait la nécessité de ces vaccins pour le personnel. Le vaccin contre l’hépatite B est le seul correctement cité par la moitié du personnel de santé soit 50% comme obligatoire. Ce résultat expliquerait le manque d’intérêt pour la vaccination professionnelle en Afrique particulièrement au Mali. Cependant une étude menée en France par Gutmann et al[4], avait évoqué une bonne connaissance de ces vaccins obligatoires par le personnel soignant, dans plus de la moitié des cas 73%. La raison est que les professionnels de santé font l’objet d’une recommandation vaccinaleparticulière. Les vaccins contre l’hépatite B, contre tétanos, suivi de la typhoïde sont les plus cités avec respectivement 93,7%, 90 % et 50%, en ce qui concerne le choix vaccinal du personnel soignant. Cela s’expliquerait,l’importance de ces vaccins pour la prévention de certaines maladies dont le personnel est exposétous les jours.

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Table des matières

INTRODUCTION
OBJECTIFS
1. OBJECTIF GENERAL
2. OBJECTIFS SPECIFIQUES 
I. GENERALITES
II. METHODOLOGIE 
1 .Cadre et lieu de l’étude
2. Type et période d’étude
3. Population d’étude
4. Echantillonnage
5. Critères d’éligibilité
6. Déroulement de l’étude
7. Collecte des données
8. Saisie et analyse des données
9. Définition des variables opérationnelles
10. Considération éthique
III. RESULTATS 
IV. COMMENTAIRES ET DISCUSSION
V. CONCLUSION
VI-LES RECOMMANDATIONS 
VII. LES REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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