LA PERCEPTION DE LA PHARMACOVIGILANCE CHEZ LES PRESCRIPTEURS D’ANTIPALUDIQUES

Définition et objectifs de la pharmacovigilance

Définition Selon le dictionnaire médical Larousse, la pharmacovigilance est : « une branche des sciences médicales qui a trait à la surveillance des effets indésirables sur les médicaments, ainsi qu’aux connaissances, aux méthodes et aux moyens nécessaires à la mise en oeuvre de cette surveillance. » Au cours des dix dernières années, il a été de plus en plus admis que le champ de la pharmacovigilance ne devait pas se limiter à la seule détection des nouveaux signaux alarmants pour la sécurité. La mondialisation, le consumérisme, l’explosion du libre échange et les communications transfrontières qui en ont résulté, ainsi que l’utilisation croissante d’Internet, ont contribué à modifier l’accès du grand public aux produits médicaux et aux informations les concernant. Cette évolution des schémas d’utilisation des médicaments nécessite de modifier l’approche de la pharmacovigilance, pour l’adapter et lui permettre de mieux répondre aux nouvelles habitudes de consommation des médicaments. Ainsi l’OMS définit la pharmacovigilance comme étant : l’ensemble des sciences et des activités relatives à la détection, à l’évaluation, à la compréhension, à la prévention des effets indésirables et de tout autre problème lié aux médicaments (OMS ; octobre 2004). Des événements tels que la tragédie de la thalidomide font ressortir l’extrême importance des systèmes efficaces de contrôle des médicaments.
Objectifs Les principaux objectifs des programmes de pharmacovigilance sont :
– améliorer la prise en charge et la sécurité des patients pour tout ce – qui touche à l’utilisation des médicaments, aux interventions médicales et paramédicales ;
– améliorer la santé et la sécurité publique, contribuer à l’évaluation des bienfaits, de la nocivité, de l’efficacité et des risques présentés par les médicaments ;
– encourager une utilisation sûre, rationnelle et plus efficace des produits de santé ;
– promouvoir une meilleure connaissance de la pharmacovigilance, une formation clinique dans ce domaine et améliorer l’efficacité de la communication pertinente avec les professionnels de la santé et le grand public (OMS ; octobre 2004).

Classification des EIM selon la eravité (Ministère de la santé du Maroc, 2004)

> L’EIM grave : qualifie un effet indésirable létal, Mettant la vie en danger ou entraînant une invalidité ou une incapacité, ou provoquant une hospitalisation.
> L’EIM sévère : c’est l’effet indésirable nécessitant en plus de  l’arrêt du médicament, des soins supplémentaires.
> L’EIM modéré ou banal : c’est l’effet indésirable qui n’est ni sévère ni grave.

La méfloquine : Lariam®

             C’est aussi un antipaludique oral utilisé pour la prévention ou le traitement du paludisme à P. falciparum. La résistance à la méfloquine est peu répandue et limitée à quelques zones du sud-est asiatique. C’est une molécule active sur les souches de P. falciparum multirésistantes. Elle est douée d’une excellente action schizonticide tissulaire. La posologie curative est de 25 mg/kg en 3 prises espacées de 8 heures. En prophylaxie, la posologie est de 4mg/kg et par semaine chez l’adulte. (Palmer KJ et coll. ; 1993) C’est un dérivé 4-quinoléine-méthanol de structure proche de la Quinine. La galénique des formes orales a été modifiée au cours du temps et permet d’améliorer l’absorption digestive avec une biodisponibilité évaluée à près de 90%. Le pic de concentration plasmatique est atteint entre 6 et 24 heures après une prise unique. La méfloquine se fixe intensément aux protéines plasmatiques. Le principal métabolite est la 4 carboxyméfloquine inactif sur P. falciparum. La demi-vie d’élimination est longue entre 10 et 28 jours. L’excrétion urinaire de la méfloquine sous forme inchangée est d’environ 5,2 à 13,1 % de la dose hebdomadaire chez les sujets africains (Karbwang j., Nabangchang K ; 1994).

Le Proeuanil : Paludrine0

           Il appartient à la famille des arylbiguanides. Il est utilisé le plus souvent en association avec la chloroquine, pour les séjours dans les pays à faible transmission. Le proguanil est une prodrogue du cycloguanil, molécule active in vivo. La transformation du proguanil en cycloguanil dépend du cytochrome P4502C 19, enzyme soumise à un polymorphisme génétique. Après une prise orale de 200 mg par jour pendant 14 jours, Les métaboliseurs lents ont des concentrations plasmatiques de cycloguanil significativement plus basses que les métaboliseurs rapides. Le pic de concentration plasmatique est atteint au bout de 3 heures après la prise. Le proguanil se concentre dans les érythrocytes, contrairement au cycloguanide. La demi-vie d’élimination du proguanil se situe autour de 20 heures. L’excrétion est essentiellement urinaire (Helsby NA et coll. ; 1993 ;).

CONCLUSION

            En dépit de tous les bienfaits des médicaments, force est de constater que les effets indésirables peuvent être une cause courante et évitable de maladies, d’ incapacité ou même de décès. Dans certains pays, les réactions indésirables aux médicaments comptent parmi les dix principales causes de mortalités (OMS ; octobre 2004). Au cours de cette étude, nous avons tenté de montrer que les antipaludiques comme tous les médicaments ne sont pas sans risque pour la santé. Pour éviter de causer un préjudice aux patients et améliorer la santé publique, il est capital de disposer d’un mécanisme d’évaluation et de surveillance de sécurité des médicaments utilisés en pratique clinique. Dans cet ordre, nous avons élaboré un questionnaire pour évaluer la perception des prescripteurs sur la pharmacovigilance des antipaludiques. Les services de médecine interne, de pédiatrie et de maladies infectieuses ont été ciblés. La po•ulation d’étude était constituée de 110 personnes susceptibles de prescrire des antipaludiques, dont 80,90% était des médecins et 19,10 % des infirmiers.  Il est également apparu au cours de cette étude, que la quinine reste le traitement de première intention en milieu hospitalier, car environ 67,50% des enquêtés l’a prescrite. Au vu de ces résultats, nous pouvons affirmer que la reconversion vers la bithérapie avec les dérivés de l’artémisinine se confirme. 57,5% prescrive de l’artésunate plus amodiaqunine ; 30°A de l’artémether plus la luméfantrine ; et 27,3°A de l’artésunate plus méfloquine. Cependant des efforts restent toujours à faire car, environ un nombre relativement significatif (14,50%) a continué à prescrire la chloroquine et l’amodiaqunine en monothérapie. Concernant les effets indésirables, un nombre très important (88,20°A) des prescripteurs a pensé qu’ils constituaient un problème sérieux d’autant plus que, 2 /3 parmi eux (80,9%), ont observé des effets indésirables comprenant essentiellement des vomissements, de l’asthénie, des vertiges, des nausées et des troubles d’audition. La réaction des prescripteurs face à ces manifestations est différente ; moins de la moitié des prescripteurs a soit changé d’antipaludiques ; soit associé un traitement correcteur de l’effet indésirable. Les prescripteurs qui ont rapporté, représentent un nombre relativement faible (moins de 20%). De plus la grande tendance a été de procéder à une notification verbale par l’intermédiaire du délégué médical ; Ceux qui ont notifié 1, 8% a notifié par écrits au PNLP. A partir des suggestions recueillies des prescripteurs, nous avons formulé les recommandations ci-après à l’intention des autorités sanitaires pour avoir au Sénégal, un système de pharmacovigilance performant et connu par tous les acteurs de santé et la population au Sénégal :
> mettre en place un centre national de pharmacovigilance au Sénégal ;
> rendre accessible des fiches de notification ;
> rendre plus visible le système dé pharmacovigilance ;
> des campagnes de formations et de sensibilisation de tous les acteurs de la santé afin de toucher le maximum de prestataires, en :
o instaurant un système de collecte efficace qui permettra de recueillir le maximum de données ;
o sensibilisant la population sur l’usage rationnel et les risques liés à l’utilisation des médicaments ;
o veillant à ce que les risques liés à l’utilisation des médicaments soient anticipés et bien gérés ;
o améliorant la communication entre les professionnels de la santé et les patients.
Enfin, pour des raisons bien compréhensibles, il est donc essentiel que les antipaludiques qui continuent à évoluer sur le plan médical fassent l’objet d’un contrôle d’efficacité et de sécurité dans les conditions d’utilisation après leur mise sur le marché.

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Table des matières

INTRODUCTION
Première partie : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE 
CHAPITRE 1: GENERALITES SUR LA PHARMACOVIGILANCE 
I. HISTORIQUE
II. DEFINITIONS ET TERMINOLOGIES
1. Définition et objectifs de la pharmacovigilance
1.1) Définition
1.2) Objectifs
2. Les produits de santé
3. Le médicament
4. Les effets indésirables
4.1) Technique de détection des effets indésirables
4.2) Classification des effets indésirables selon leur mécanisme d’action
4.3) Classification des effets indésirables selon leur gravite
4.3) Les facteurs de risque des effets indésirables
4.4.1) Les facteurs de risque liés à l’individu
4.4.2) Les facteurs de risque liés au médicament
4.4.3) Les facteurs de risques liés à l’environnement
5. La notification
6. L’imputabilité
7. Le signal
8. L’alerte
CHAPITRE 2 : ETUDE PHARMACOLOGIQUE ET TOXICOLOGIQUE DES ANTIPALUDIQUES DISPONIBLES AU SENEGAL 
I. ETUDE PHARMACOLOGIQUE DES ANTIPALUDIQUES
1. la quinine : Quinimax®
2. les amino- 4-quinoléines
2.1) Chloroquine : Nivaquine®
2.2) Amodiaquine : Camoquin®
3. les amino-alcools
3.1) Méfloquine : Lariam®
3.2) Halofantrine : Halfan®
4. les antifoliniques et antifoliques
4.1) Sulfadoxine pyriméthamine : Fansidar®
4.2) Proguanil : Paludrine®
4.3) Atovaquone – Proguanil : Malarone®
5. Artémisinine et ses dérivés
6. Les associations à base d’Artémisinine
6.1) Artémether – luméfantrine : Coarteme
6.2) Artésunate – méfloquine : Artequin®
6.3) Artésunate – Amodiaquine : Coarsucame
6.4) Dihydroartémisinine — sulfadoxine-pyriméthamine : Alaxin®
II ETUDE DES EFFETS INDESIRABLES ET DE LA TOXICITE DES ANTIPALUDIQUES
1. Quinine
2. Les amino-4-quinoléines
2.1) Chloroquine
2.2) Amodiaquine
3. Les amino alcools
3.1) Méfloquine
3.2) Halofantrine
4. Les antifoliques et antifoliniques
4.1) Sulfadoxine-pyriméthamine
4.2) Proguanil
4.3) Atovaquone plus Proguanil
5. Artémisinine et ses dérivés
Deuxième partie : TRAVAIL PERSONNEL 
I. CADRE D’ETUDE 
1. Principales caractéristiques géographiques
2. Organisation du système sanitaire de la région
II. METHODOLOGIE 
1. Type d’enquête
2. Population d’étude
III. ANALYSE DES RESULTATS 
III.1) Identification
III.1.1) Structures sanitaires
111.1.2) Profession de la population d’étude
111.2) Connaissances
111.2.1) Pharmacovigilance
111.2.2) La fiche de notification
111.2.3) Surveillance des médicaments après leur mise sur le marché
111.3) Attitudes et pratiques
111.3.1) Les antipaludiques
111.3.2) Les effets indésirables
111.3.3) Attitude des prescripteurs face à ces effets indésirables
111.3.4) Les freins à la déclaration des effets indésirables
III.3.5)Attente des prescripteurs
IV. DISCUSSION 
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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