Approche de la notion de pauvreté
La notion de pauvreté
La pauvreté est un état de cumul de désavantage ou lacune : les situations de la pauvreté peuvent combiner un triple déficit des individus au niveau de leur intégration dans la vie communautaire et de leur ressource économique mais aussi sur le plan de leur capital culturel. Mais par souci de comparaison internationale, la définition de pauvreté retenue correspond à celle où tout individu dont « les ressources sont insuffisantes pour consommer, en plus des produits non alimentaires indispensables, une ratio alimentaire de 2 133 calories par jour, le minimum nécessaire pour entretenir une vie normale et active . » .
La distribution de la pauvreté (entre le milieu rural et le milieu urbain)
La pauvreté reste remarquablement un phénomène rural :
➤ L’opposition persiste entre le milieu urbain et le milieu rural concernant le niveau d’instruction. En effet, plus de 90% n’ont pas dépassé le niveau primaire en milieu rural contre 71% en milieu urbain.
➤ Le degré d’utilisation de l’électricité est un critère frappant de différenciation entre le milieu rural et le milieu urbain. En effet, 4,4% seulement des ménages ruraux ont l’électricité contre 75,0% des ménages dans les grands centres urbains et 28,8% dans les centres urbains secondaires. 90,8% des ménages ruraux utilisent le pétrole lampant alors que cette proportion est de 18,7% dans les GCU.
➤ Concernant l’infrastructure, l’accès à l’eau courante est associé à un niveau de vie plus élevé. Dans les zones rurales, 93% des ménages n’y ont pas accès. La situation est légèrement meilleure dans les régions urbaines où 67% des ménages n’ont pas de source d’approvisionnement en eau potable à l’intérieur de leur habitation ou dans les environs.
➤ Concernant la santé : Les maladies diarrhéiques sont moins fréquentes dans les grands centres urbains, 8,6% des cas, alors que le milieu rural enregistre un taux de 12,3% et les centres urbains secondaires 11,9%. En matière de fièvre, le milieu rural se trouve avec 42,3% de cas et les grands centres urbains enregistrent le taux le plus bas avec 37,9%.
Evolution de la pauvreté à Madagascar
Madagascar est une grande île de l’océan Indien que le canal de Mozambique le sépare de l’Afrique, traversée par le Tropique du Capricorne à hauteur de Tuléar.
La population malgache est jeune car 56,6% ont moins de 20 ans. Le milieu rural fournit la majorité de ces jeunes. Cette proportion de jeunes diminue au fur et à mesure que l’on s’approche du milieu urbain. Dans la Capitale, les moins de 20 ans ne représentent plus que 45,6% de la population.
La situation de la pauvreté à Madagascar se présente comme suit (données 2001):
❖ La pauvreté reste remarquablement un phénomène rural. Pour le milieu urbain, la situation est également préoccupante car le taux est de 61,6%. Ce sont les régions sur la Côte Est du pays : Atsimo Atsinanana, Vatovavy Fitovinany, Androy qui sont les plus touchées par la pauvreté où les taux sont à peu près de 80%. Parmi les régions rurales, ce sont celles d’Analamanga, de Boeny et d’Alaotra Mangoro qui sont les moins pauvres.
❖ La situation critique pour les installations sanitaires est confirmée par l’accès aux systèmes d’évacuation des eaux usées. Seuls 2,5% des ménages ont accès à leurs propres systèmes d’évacuation (fosse septique, etc.) Près de 24% de la population n’ont aucun accès à des toilettes. Ces taux sont plus élevés dans les régions rurales où 30% des ménages n’ont pas d’accès à des toilettes.
❖ Autour de 95% des pauvres à Madagascar n’ont pas d’accès à l’électricité, et seulement 14% de la population totale est connecté au réseau électrique (un pourcentage qui descend à 5% de la population totale dans les régions rurales). Le pétrole lampant est la seule source de lumière pour la plupart des ménages vivant en dessous du seuil de pauvreté.
❖ La pauvreté ambiante à Madagascar se sent partout. 2/3 à 3/4 des Malgaches vivent au-dessous du seuil de pauvreté, avec des revenus insuffisants pour vivre, l’espérance de vie tourne autour de 52 ans ; environ 159 enfants pour 1000 meurent avant l’âge de 5 ans. Il y a véritablement urgence pour une population qui connaît depuis quatre décennies une dégradation dramatique de ses conditions de vie.
❖ Un malgache moyen gagne l’équivalent de 5 euros par mois, tandis que 70 % des malgaches subsistent à un niveau inférieur au seuil de pauvreté. Environ la moitié des enfants malgaches de moins de 5 ans souffrent de malnutrition.
❖ Chaque jour, cinq bébés naissent séropositifs au VIH. Bien que les taux de prévalence soient encore faibles, l’ONUSIDA a estimé en 2004 que le SIDA avait rendu orphelins environ 30 000 enfants. Des efforts sont en cours afin de promouvoir la prévention et le traitement, en particulier chez les jeunes de 15 à 19 ans, qui sont les plus exposés ; il est difficile de s’attaquer à cette maladie à cause du déshonneur et de la discrimination qui l’entoure.
❖ La plupart des enfants en âge d’être scolarisés en primaire vont à l’école. Cependant, moins de la moitié des élèves achèvent le cycle entier. Il est courant de redoubler, et les élèves mettent sept années en moyenne pour terminer le cycle primaire, dont la durée normale est de cinq ans.
❖ Quelque 2,5 millions d’enfants (un sur quatre) n’ont pas d’acte de naissance.
❖ Plus d’un enfant sur cinq (âgés de 5 à 14 ans) travaille ; certains le font dans des conditions dangereuses, telles que dans les mines.
L’exploitation sexuelle chez les filles de 10 à 17 ans constitue une préoccupation grandissante. Le tourisme sexuel commence et ne cesse d’augmenter dans le pays depuis quelques années.
En effet, il y a plusieurs causes de la pauvreté à Madagascar :
⮕ La crise politique qui a eu lieu au cours du premier semestre 2002 a engendré une désorganisation économique et sociale caractérisée par une chute de la croissance de l’ordre de – 12 %. Ce qui a abouti à l’aggravation du phénomène de la pauvreté et de vulnérabilité au niveau des agents économiques et de certaines couches de population (couches vulnérables dont les femmes, les enfants, les personnes âgées, les handicapés, les sans abris, etc). Celle-ci a suscité de nombreux problèmes notamment la hausse des produits de première nécessité à cause de la mise en place de différents barrages bloquant les échanges entre la capitale et les différentes villes portuaires Le taux d’incidence de la pauvreté au niveau national est de 69,6% en 2001, après la crise de 2002, il atteint 80,7%.
⮕ Le colonialisme économique par les français, qui était axé sur l’exploitation des ressources premières (par exemple la foresterie, l’exploitation minière, la pêche), n’a pas permis le développement économique du pays à long terme (car le montant de ressources disponibles baisse à mesure qu’on les exploite).
⮕ Un manque d’infrastructure (surtout des routes), rend la tâche difficile aux fermiers voulant transporter leurs produits aux marchés. De plus, l’isolement géographique de Madagascar augmente de façon importante leurs taux de commerce, car les coûts de transport, par bateau ou par avion, doivent y être compris.
⮕ Un système éducatif faible rend la tâche difficile aux jeunes malgaches de trouver des emplois autres que dans le secteur agricole. De plus, très peu de gens ont accès à la technologie ou à l’Internet.
Malgré ces tristes faits, il y a encore de l’espoir. En 2005, le gouvernement malgache a annoncé que des réserves pétrolières importantes avaient été découvertes. L’exploitation du pétrole sera sûrement une composante clé du développement économique futur de Madagascar, ainsi que l’exploitation minière, la production des pierres précieuses (Madagascar exploite actuellement beaucoup de saphirs), et le tourisme. D’autant plus, l’écotourisme, type de tourisme qui minimise l’impact sur l’environnement, pourrait être une option viable pour aider l’économie malgache, tout en encourageant la protection de ses aires naturelles et de sa faune unique.
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Table des matières
Introduction
PARTIE I : LA PAUVRETE ET LES POLITIQUES ECONOMIQUES A MADAGASCAR
Chapitre I : Approche de la notion de pauvreté
I-1– la notion de pauvreté
I-2– la distribution de la pauvreté
I-3– évolution de la pauvreté à Madagascar
I-4– la pauvreté en milieu rural
Chapitre II : Les politiques économiques
II-1– la notion de la politique économique
II-2– les politiques économiques appliquées à Madagascar
II-3– les résultats obtenus
Conclusion partielle de la première partie
PARTIE II : LES IMPACTS DE LA POLITIQUE ECONOMIQUE DANS LES MILIEUX RURAUX A MADAGASCAR
Chapitre III : Lien entre politique macro économique et pauvreté rural
III-1– politique monétaire
III-2– politique budgétaire
III-3– politique commerciale
III-4– les impacts sur les pauvres ruraux
Chapitre IV : Solution, suggestion, recommandations
IV-1– portées et limites de la mis en œuvre du MAP
IV-2– Suggestions et recommandations
Conclusion partielle de la seconde partie
Conclusion
ANNEXES
Bibliographie