La participation des ruraux dans les projets de développement économique local

Historiquement, de 1960 à 1970, Madagascar connut une conjoncture économique relativement stable. Durant cette période, elle n’a pas encore connu de déficit important de sa balance des paiements. Ces déficits budgétaires étaient faibles entre 1960 et 1972. Depuis 1960, les dépenses d’investissement de l’Etat en matière de projet étaient axées sur des investissements sociaux à la construction, de l’infrastructure et de l’administration. Madagascar a opté pour un développement contractuel fondé sur l’implication de la population lors de la mise en œuvre de programmes de développement et sur la responsabilisation des producteurs dans la gestion des actions.

A partir de 1972, il y a eu la nationalisation de plusieurs entreprises privées et de nouveaux investissements pour une croissance économique. L’objectif principal de l’Etat était d’augmenter la production. La mise en oeuvre des projets de développement suivait le système de « Top Down » Entre 1962 à 1980, la pauvreté à Madagascar s’est accrue, que ce soit dans les zones urbaines que rurales. Cependant, il était resté en majeure partie un phénomène rural.

Contexte et problématiques

Les projets de développement local à Madagascar :genèse et historique 

Des projets de développement local ont déjà existé à Madagascar depuis plusieurs années mais mis en valeurs au moment de l’intégration du nouveau concept de développement local connu sous le nom de développement à la base. Un concept de développement qui met beaucoup en valeur la participation de la population. Madagascar a adopté ce nouveau concept dans sa politique de lutte contre la pauvreté. Avant de parler de notre étude sur la genèse et l’historique du concept de développement local et en particulier dans les pays en développement comme Madagascar nous tenons d’abord à savoir un peut plus de ce qu’on entend par développement local.

La genèse du concept de développement local pour les pays en développement

Le développement local a son origine à partir des idées de développement et a des spécificités qui la différencie des autres théories ou concept de développement. C’est pourquoi, nous allons voir tout d’abord en bref le développement en général avant d’entrer dans la spécificité de ce que nous entendons par développement local.

Le Développement en général
Le développement n’a pas une définition exacte mais plutôt relative selon les interprétations mais elle se traduit par une amélioration de la vie (économique, social, environnemental, …) de la population et d’un pays. D’après Denise Flouzat par exemple, elle a dit que : « Le développement est constitué par l’ensemble des transformations dans les structures techniques, mentales et institutionnelles, transformations qui permettent l’apparition et la prolongation de la croissance » . Par cette définition, le développement est la mutation qualitative du cadre de vie de la population et du pays. L’évaluation est surtout par rapport à la population humaine et de son environnement. Pour atteindre un niveau de développement l’augmentation de la croissance économique devra entraîner une amélioration du niveau de vie de la population et de son environnement. Réciproquement, ces améliorations sont considérées comme facteurs de stabilité de la croissance.

Le développement se traduit sur le plan économique par :
– l’accroissement cumulatif des capacités de production des biens et des services ;
– l’accroissement cumulatif des moyens financiers ;
– l’accroissement cumulatif des connaissances ;
– l’accroissement cumulatif des capacités d’organisation au sein d’une société sécurisée.

Le développement est facteur de réduction de la pauvreté. Selon Higgins : « Le développement est un accroissement manifeste dans le revenu total et le revenu moyen par tête, diffusé largement parmi les groupes professionnels et sociaux, qui dure au moins deux générations et devient cumulatif. » Par cet auteur pour atteindre un niveau de développement il faudra une bonne répartition du revenu et que la croissance soit pérenne. La répartition se fait par différentes formes, par exemple par :
– Une amélioration de leur vie sociale par exemple amélioration de la santé, de l’éducation ou de la sécurité
– Une augmentation de leurs moyens par exemple leur pouvoir d’achat ou leur autonomie dans les investissements.

La croissance économique est donc indispensable au développement de toute société, mais ce n’est pas une condition suffisante. Cette croissance ne peut aider les pauvres que si elle atteint les pauvres.

On peut compléter les deux précédentes définitions par celui de Cassel et al (1981) qui nous dit que : « le développement est défini comme étant une série de passages pour une population déterminée et pour les fractions de populations qui la composent, d’une phase moins humaine à une phase plus humaine, au rythme le plus rapide possible, au coût le moins élevé possible, compte tenu de la solidarité entre les fractions de la population nationale et de la solidarité entre nations « . Cette définition nous affirme sur l’objectif du développement qui est évalué sur l’amélioration de la vie humaine.

Par les analyses des techniciens et chercheurs de la FAO, « les stratégies de développement classiques conçoivent en fait le développement essentiellement comme une série de transferts techniques visant à renforcer la production et à générer de la richesse. »Les projets de développement classiques avaient pour objectif d’agrandir les exploitations agricoles à une échelle moyenne en les offrant des moyens technologiques plus avancés, des crédits et des formations. L’idée était de vulgariser cette méthode par l’effet tâche d’huile que s’il y a des améliorations, il y aura des effets positifs vers les strates plus «arriérées» de la société rurale. Par expérience, ils ont constaté que « dans bien des cas, le fait de diriger l’aide au développement vers les plus nantis a conduit à la concentration des terres et des capitaux, à la marginalisation des petits agriculteurs et à un accroissement alarmant du nombre des paysans sans terre. » .

Par les définitions que nous avons recueillies, le développement doit être une évolution irréversible vers un meilleur état et que cette évolution doit être largement diffusée. Malheureusement, les inégalités entre les différentes localités que ce soit au niveau nationales qu’internationales persistent car les projets étaient élaborés pour ceux qui ont déjà un certain niveau de développement. C’est surtout l’existence de cette inégalité qui est l’agrandissement des écarts entre riche et pauvres qui est une raison de la promotion du développement local.

L’idée de développement local

Théoriquement, Il est toujours estimé utile pour un pays et pour son économie d’exploiter ses propres ressources, de ne pas toujours attendre l’extérieur mais d’essayer de faire le maximum d’effort en mettent en valeur ses ressources pour certains usages. Le concept de développement local et de projet de développement local est proche de ces idées.

Le concept de développement local est né dans les pays en développement de la prise de conscience des inégalités entre les différentes régions, des politiques de décentralisation et désengagement de l’Etat, et des incitations sur les nouvelles politiques sur les projets de développement des Institutions internationaux sur l’élargissement de la participation des bénéficiaires. Le milieu rural (périphéries) a été le premier champ d’application du concept de développement local, puis mis en pratique aussi dans les villes. L’objectif est de corriger les grands déséquilibres géographiques et socio-économiques des communautés de bases sur leur développement. L’idée est de trouver les moyens de leur donner plus d’efficacités en les appuyant sur une organisation des volontés locales.

Quand on se réfère au mot « local », nous parlons d’un territoire, d’une région, une surface assez limitée c’est-à-dire une partie de l’ensemble. Le local est considéré au niveau international chaque pays dans le Monde. Mais au niveau d’un pays ce sont ses régions ou plus exactement les communautés territoriales. En bref, on peut dire que le développement local est le développement d’une communauté territoriale. « La notion de développement local peut être définie comme étant la prise en compte, dans un projet de développement infra régional, de l’ensemble des dimensions économiques, sociales, environnementales et de leurs interactions sur ce territoire. » .

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Table des matières

Introduction
Partie I. Les projets de développement local : cadrage théorique et situation à Madagascar
Chapitre 1. Contexte et problématique
1- Les projets de développement local à Madagascar : genèse, historique
2- Les conditions de réussite et les facteurs d’échecs des projets de développement
Chapitre 2. La participation : concept et mise en œuvre
1- Qu’entend-t-on par participation?
2- Les formes de la participation
3- Les objectifs de la participation
4- La mise en œuvre de la participation
Chapitre 3 Problématique du mémoire : exposition et méthode de travail
1- Exposition de la situation actuelle à Ampitatafika
2- Les sources et les méthodes de collecte de données
3- La collecte et analyse de données secondaires
4- La collecte et analyse de données primaires
5- Difficultés et limites des études
Partie II. La participation aux projets de développement économique dans la Commune rurale d’Ampitatafika
Chapitre 4. Bilan des projets de développement à Ampitatafika
1- Les principaux projets à vocation économique ayant existé
2- Bilan de ces projets
3- La Participation aux projets
4- Analyse des causes de réussite et d’échecs
Chapitre 5. L’attitude de la population d’Ampitatafika face aux projets
1- Attitude face aux projets dans le passé
2- Evolution dans le temps de l’attitude face aux projets
3- Causes de l’adhésion ou non aux différents projets
4- La perception de la population du Plan Communal de Développement
Chapitre 6. Perspectives
1- Principaux facteurs de blocage
2- Changements prévus (ou pas) dans ces facteurs de blocage
3- Modalités d’action à inclure dans les projets pour tenir compte des facteurs de blocage
Conclusion
Annexes
Bibliographie

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